Celle-là, on ne l’a pas vu venir.

Depuis le début de la campagne, le problème des Alouettes se situe à l’attaque, c’est-à-dire la sélection de jeux et le cahier de jeux. Si un membre du personnel d’entraîneur pouvait craindre pour son emploi, c’était bien le coordonnateur offensif Turk Schonert. Pas Tom Higgins.

N’empêche, c’est ce dernier qui paie pour les insuccès de l’équipe (3-5) et ce n’est visiblement pas la victoire de jeudi soir face aux Lions de la Colombie-Britannique qui allait le sauver. Par voie de communiqué en soirée vendredi, le propriétaire de l’équipe Robert Wetenhall a annoncé avoir congédié l’entraîneur-chef.

Or, ne vous détrompez pas, le directeur général des Oiseaux Jim Popp a certainement eu son mot à dire dans ce renvoi. Popp est le lien direct avec Wetenhall. Le propriétaire n’est pas vraiment au stade et rarement dans le vestiaire. Il n’a donc pas emprise sur ce qui se passe au quotidien. Ce congédiement vient d’ailleurs…

Cet autre changement au sein de l’organigramme n’est pas moins surprenant car malgré toute l’adversité rencontrée par l’équipe depuis le début de la campagne, notamment la distraction Michael Sam et le dossier John Bowman (rayé de la formation), Higgins a tout de même fait du bon boulot.

Dans le coup chaque semaine, compétitive et bourrée de talent, son équipe n’a cependant pas été en mesure d’emmagasiner les victoires. C’est là que le bât blesse. L’état-major a donc déterminé que c’était Higgins le problème et non Schonert. Qu’est-ce que cela nous indique? Y avait-il dissension entre Higgins et Popp sur certains dossiers? Higgins était-il assez coercitif avec son coordonnateur à l’attaque? Le mettait-il suffisamment au défi?

Higgins est congédié

À ce stade-ci, tout cela relève de la spéculation, mais c’est à se demander si ce n’est pas que le début d’un grand ménage, le début d’une transition à l’attaque.

À l’heure actuelle, Schonert est toujours à l’emploi de la formation montréalaise. Popp s’amène-t-il afin de le défier encore plus, ou simplement pour voir si l’homme de la situation ne serait peut-être pas Anthony Calvillo ou Ryan Dinwiddie, que Popp apprécie grandement d’ailleurs?

On est toutefois en droit de se demander si Popp est en mesure de remettre en question de cahier de jeux de Schonert. Si tel est le cas et qu’il convainc Schonert d’écouter ses adjoints que sont les Calvillo, André Bolduc et les gars d’expérience dans cette ligue, tant mieux. S’il s’amène simplement pour remplacer Higgins et ne rien faire avec l’attaque, ce n’est pas encourageant. Sa venue sur les lignes de côté doit changer la dynamique de son attaque.

Il faut que les choses bougent, mais une fois de plus, il y a encore beaucoup de je-ne-sais-quoi.

* Propos recueillis par Mikaël Filion

Une surprise aux yeux de plusieurs