Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu les Alouettes faire aussi pitié que jeudi soir à Ottawa (39-17).

Comprenez-moi bien, je ne suis pas du genre à donner des excuses, mais hier les Alouettes avaient les allures d'une équipe fatiguée, moins bien préparée et munie de moins de talent et de profondeur que le Rouge et Noir.

Alouettes 17 - Rouge et Noir 39

En fin de compte, c'est exactement ce qu'elle était. Avec seulement 96 heures de repos et un long voyage de retour de la Saskatchewan, les Alouettes ont eu moins de temps de préparation et de récupération que le Rouge et Noir qui lui n'a pas eu à voyager en plus.

Il y a des éditions passées des Alouettes qui auraient pu se tirer d'une telle situation, mais pas celle de 2015.

Pas celle qui compte sur un quart-arrière et un coordonnateur à l'attaque recrue qui ont montré des signes évidents de leur manque d'expérience dans ce genre de situation hier. 

Pas celle qui avec l'absence de leur deux demis de coin partant a démontré un gros manque de profondeur à cette position.

Une défaite embarrassante

La façon dont Henry Burris s'est moqué et a carrément abusé d’un Jerald Brown de toute évidence au bout du rouleau et incapable de jouer à la position de demi de coin, ainsi que de la recrue Terry Johnson qui n’est pas rendu au niveau de partant dans la LCF, était une preuve évidente du manque de profondeur. 

Je dois avouer que j'avais des doutes avant le match quand j'ai vu que Jerald Brown était à la position de demi de coin à cause de la blessure à Mitchell White. Lorsque j'ai vu Jonathan Hefney tomber au combat et la recrue Terry Johnson entrer dans la mêlée, je me suis dit : « Oh, oh, pas bon! »

Cette situation pas évidente d'affronter un des meilleurs groupes de receveurs de la ligue et un quart-arrière qui est présentement le joueur par excellence de cette ligue était un défi perdu d'avance. Cette situation nous a vite rappelé la loi de la jungle qui habite le sport professionnel. Le Rouge et Noir a vu du sang et y est allé pour la jugulaire tout simplement.

Avec une efficacité de 45 en 53 pour 504 verges et deux touchés, Burris a coupé en petits morceaux cette tertiaire décimée, en particulier les deux demis de coin.

Pour le reste, punitions, plaqués et blocs ratés, passes échappées ou imprécises, tout y était et personne ne sort de cette performance blanchi.

L'édition 2015 des Alouettes nous a démontré hier qu'elle est une équipe qui doit absolument compter sur tous ses effectifs en plus de compter sur suffisamment de temps de préparation et de repos pour avoir une chance d'être compétitive, et ce, peu importe l'adversaire.

Reste à voir maintenant comment cette équipe va rebondir à la suite de cet affront. Ils ont maintenant 10 jours pour se reposer, préparer de bonnes stratégies et bâtir une formation avec le talent et le désir de vaincre suffisant pour leur donner une chance.

Plus de grâce pour le match de l'Action de grâce face à Toronto au Stade McGill.