La saison de Luc Brodeur-Jourdain est terminée en raison d'une blessure à un genou.

Il a subi une déchirure du ligament antérieur croisé et du ligament latéral interne lors de la rencontre de dimanche face aux Eskimos d'Edmonton. Il a tout de même complété la partie.

« Je n’ai pas du tout vu venir le coup. J’ai senti une forte pression dans un sens où mon genou ne voulait pas aller. [...] On m’a demandé si je pensais avoir la force de continuer ou si mon match était terminé. J’ai pris par moi-même la décision de continuer le match parce que je sentais que j’étais encore en mesure de contribuer à l’équipe, et je pense que c’est ce que j’ai fait.

« C’est une douleur que je ne connaissais pas. J’ai eu d’autres blessures antérieurement dans ma carrière. Une blessure au collatéral interne, c’est une blessure qui est assez récurrente pour un joueur de ligne offensive, mais au ligament au croisé, c’était une première. »

Le joueur de ligne offensive des Alouettes de Montréal devra subir une opération et ratera probablement le début de la prochaine saison aussi.

« Pour Luc, c’est une terrible nouvelle, a déclaré l'entraîneur-chef et directeur général Jim Popp. Il devra être opéré, et si l’enflure peut partir rapidement, il pourra passer sous le bistouri sans trop tarder. Il reviendra probablement après le début du camp d’entraînement. C’est souvent une blessure qui exige neuf mois de récupération et c’est long pour un homme de sa stature. Cette année, il n'y a pas eu un match manqué par nos joueurs de la ligne à l'attaque. Il est revenu pour compléter le match, c’est remarquable! »

Le diagnostic suggère une longue et pénible période de réadaptation et Brodeur-Jourdain prend tous les moyens nécessaires pour être de l'ouverture.

« J’ai tout le temps été quelqu’un de proactif sur les solutions. J’essaie depuis hier d’entrer en contact avec toutes les ressources que je connais qui sont déjà passés par ce genre de blessure afin de connaître les programmes qu’ils ont utilisé pour revenir avec une condition athlétique idéale pour la saison suivante. J’ai appelé des amis qui font de la natation pour essayer de changer mon entraînement cardiovasculaire parce que je ne pourrai pas courir durant la saison-morte. Je préfère arriver déjà en forme, c’est juste une question de savoir quand je vais retrouver ma mobilité complète et la force dans mon genou.

« J’embarque dans un marathon. C'est de faire les petites choses tous les jours et de rester accroché au fait qu’il y a une progression, qu’il faut que je continue à travailler et à faire mes choses. Idéalement, j’aimerais revenir à l’ouverture de la saison et dire que je suis en pleine forme pour entamer le premier match, mais je sais qu'il est difficile de se remettre de ce type de blessure, et encore plus quand tu es un gros gaillard. Je vais écouter les recommandations de mes médecins et physiothérapeutes et franchir les étapes une à la suite de l’autre. »

Cette sévère blessure met un terme à une saison qui a été extrêmement difficile pour les Moineaux, qui ont vu leurs chances de participer aux éliminatoires officiellement disparaître au terme du dernier match contre les Eskimos, une défaite de 40-22. C'était la première fois depuis le retour de l'organisation dans la LCF que cela arrivait.

Les Rakeem Cato, Tanner Marsh, Kevin Glenn et cie se sont succédés derrière le centre, un manque de stabilité dont ont sérieusement souffert les Alouettes, qui présentent un dossier de 6-11 avec un match à faire lors d'une campagne qui a ramené le DG Jim Popp dans des fonctions d'entraîneur par intérim pour une énième fois en raison du départ de Tom Higgins.

Un match pour l'honneur

Malgré un dénouement malheureux, Brodeur-Jourdain estime que lui et ses confrères ont tout laissé sur le terrain et qu'ils ne doivent pas avoir de regrets.

« Je suis confiant comme plusieurs personnes parmi mes coéquipiers et même le groupe d’entraîneurs qu'on est capable de se regarder dans le miroir et d’aller se coucher sans avoir de regret parce qu’on sait qu’on a tout donné et qu’on a tout fait pour avoir du succès. Mais le football est ainsi fait, il y a des choses qu’on ne connaît pas, qu’on ne comprend pas ou qu’on ne contrôle pas.

« Une organisation qui passe par huit quarts-arrières, c’est sûr que ça affecte le dossier de l’équipe. C’est extrêmement difficile dans ce sport de réussir à performer sans un quart-arrière, surtout dans la Ligue canadienne. Quand on regarde les équipes qui ont du succès actuellement dans la Ligue canadienne de football, on parle principalement de trois équipes : Edmonton, Calgary et Ottawa. Les trois équipes ont un quart-arrière d’expérience qui n’a pas nécessairement été blessé tout au long de la saison. Cette stabilité est importante et c’est une position clé au football. Moi je suis extrêmement fier des joueurs avec qui je joue et des gens que je côtoie parce que personne ne s’est mis à pointer du doigt un autre même quand on avait de grands insuccès offensifs. On était capable d’avouer candidement que c’était notre faute en attaque, sans accuser la défense ou les unités spéciales. »

La toute dernière rencontre du calendrier régulier aura lieu dimanche à domicile face aux Roughriders de la Saskatchewan.