Jason Maas était à prendre avec des pincettes sur les lacunes des Alouettes
MONTRÉAL – L'entraîneur-chef des Alouettes de Montréal, Jason Maas, était à prendre avec des pincettes après la pratique de sa troupe sous une accablante chaleur. Mais il était surtout dérangé par les questions au sujet des lacunes de son équipe.
Même si les Alouettes présentent une fiche de 2-1, leur attaque a peiné dans le revers de 17-3 contre les Blue Bombers de Winnipeg, samedi soir.
À vrai dire, le jeu au sol est loin de fonctionner comme prévu depuis le début de la campagne et la ligne offensive affiche des brèches qui ont déjà mené à 15 sacs aux dépens de Cody Fajardo.
Ce qu'on déduit, c'est que Maas aurait préféré s'entraîner pendant quelques heures de plus sous le soleil au lieu de répondre aux questions des journalistes sur les aspects à corriger. Car il était à pic dès la première question qui cherchait à savoir si William Stanback avait quitté l'entraînement en raison de la chaleur.
« Je ne crois pas, il avait l'estomac à l'envers et c'est tout », a réagi Maas alors que Stanback a vomi dans un sac près des lignes de côté.
C'est quand il a été questionné sur l'attaque au sol peu productive qu'on a senti son tempérament de joueur ressortir.
« Ça prend cinq ou six joueurs de ligne offensive, le porteur de ballon et tous les autres joueurs qui accomplissent leur tâche sur chaque jeu de course. Point final », a lancé Maas sans avoir attendu la fin de la question.
« On doit continuer de travailler sur cette facette, ne pas abandonner le jeu au sol et nos demis offensifs vont finir par produire plus de verges », a enchaîné Maas.
L'entraîneur se doutait que le sujet de la protection défaillante de Fajardo surgirait.
« C'est la MÊME chose, a-t-il insisté. Communication et communication. On doit faire un meilleur travail de ce côté. Je parle du lien des entraîneurs vers les joueurs ainsi que les joueurs entre eux sur le terrain. On doit mieux comprendre ce qu'on tente de faire sur le terrain », a-t-il noté.
Et quand une question a précisé que Fajardo a encaissé 15 sacs, Maas s'est empressé de répondre « Je sais combien de sacs il a subis ».
Alors non, Maas n'est pas inquiet pour Fajardo.
« C'est du football professionnel, le quart-arrière doit se tenir dans sa pochette et encaisser des coups. Doit-on effectuer un meilleur travail pour le protéger? Bien sûr et on en discute. Ultimement, tu ne peux pas t'inquiéter sans cesse pour le joueur. On doit surtout corriger ce qui n'a pas fonctionné », a exposé l'ancien quart qui pouvait donc se permettre de parler ainsi.
Maas n'a pas aimé notre relance pour savoir le message qu'il présente à ses joueurs pour trouver une meilleure cohésion offensive.
« Encore une fois, on se serre les coudes et on corrige notre travail en regardant les vidéos et en ajustant les stratégies. On veut éliminer les erreurs mentales et les erreurs physiques. Du côté offensif, dès qu'un joueur ne comprend pas bien son affectation ou qu'un entraîneur n'a pas assez bien expliqué sa responsabilité, la production n'est pas au rendez-vous. Voilà ce qu'on vit présentement, on commet des erreurs mentales et on peut mieux communiquer comme groupe », a répondu Maas.
Il a ensuite trouvé le moyen d'ajouter un peu de perspective.
« Tout n'est pas mauvais. Car on regarde les jeux nous aussi et sur les 49 jeux effectués, il y en a environ 38 qui étaient bons. Les 11 autres vont cependant t'empêcher de gagner des parties. Les pires jeux ont été les revirements alors qu'on s'approchait pour ajouter des points. Le match serait devenu très serré. »
On a cru bon lui demander, à l'écart, ce qui expliquait sa frustration palpable.
« C'est un match de 17-3 et on a eu nos chances même en fin de rencontre. On ne cesse de me demander des questions sur l'attaque au sol et la protection. Ce qui peut nous faire croire qu'on ne peut pas réussir certaines choses quand ce n'est pas le cas », a-t-il entamé.
« J'essaie aussi d'envoyer d'un message à mes joueurs selon lequel on n'est pas aussi mauvais que les questions semblent laisser croire », a ajouté Maas.
L'entraîneur, dont le caractère bouillant émane parfois, ne raffole pas répondre aux mêmes questions.
« Ce n'est pas facile pour moi. Ce que je pense, c'est que nous ne sommes qu'à quelques minuscules détails d'avoir une attaque explosive match après match. Je ne veux pas que personne pense qu'on ne peut pas gagner. On ne doit pas perdre notre confiance qu'on peut accomplir notre travail », a-t-il soutenu.
Parmi les autres tentatives des entraîneurs, Maas et ses adjoints évaluent leurs options chez les receveurs. D'après l'entraînement de mercredi, le petit, mais dynamique, Tyler Snead devrait obtenir une première occasion de se faire valoir.
Et pour ceux qui croyaient que c'était un peu intense de procéder à un long entraînement, incluant des répétitions avec épaulettes et casque, sous une telle chaleur, Maas pense plutôt le contraire.
« Les gars s'hydratent assez, ils doivent traverser l'enfer et payer le prix pour gagner. Je crois qu'ils le savent tous. Ils doivent bûcher pendant qu'il fait chaud », a cerné Maas qui n'entendait pas à rire alors que son équipe affrontera les Lions, à Vancouver, dimanche soir.
Lors de son passage comme entraîneur-chef à Edmonton, Maas avait perdu son sang-froid et il avait avoué qu'il voulait mieux gérer ses émotions à Montréal.