Je l’avoue, le rendement de la première unité offensive des Alouettes m’a quelque peu laissé sur mon appétit face aux Argonauts de Toronto, vendredi.

À l’occasion de ce deuxième et dernier match préparatoire, j’aurais aimé voir un peu plus de rythme, de jeux et de points de la part de celle-ci, surtout qu’elle n’était pas confrontée à la première unité défensive des Argos.

À l’exception du long touché de 78 verges réussi par le receveur Duron Carter, on ne peut pas dire que la première unité offensive montréalaise a fait grand-chose. Beaucoup de passes ont été échappées par les receveurs, ce qui n’a certainement pas aidé. Tyrell Sutton a cependant offert quelques belles courses, ce qui est rassurant.

Ce qu’il y a d’encore plus rassurant toutefois, c’est la performance du quart Rakeem Cato.

La saison dernière, une seule équipe de la LCF a été en mesure de jouer tous ses matchs avec le même quart-arrière aux commandes; le Rouge et Noir d’Ottawa avec Henry Burris. Les huit autres clubs en ont envoyé au moins deux différents sur le terrain, à commencer par les Alouettes, qui ont dû faire confiance à sept quarts.

D’où l’importance d’avoir un quart numéro 2 solide dans sa formation. Ce poste, il appartiendra sans aucun doute à Cato lorsque les Alouettes amorceront leur calendrier régulier vendredi soir sur le terrain des Blue Bombers de Winnipeg.

À son affaire durant tout le camp d’entraînement, Cato a non seulement bien joué, il a été productif. Visiblement, après une saison recrue l’an dernier, Cato a gagné en maturité. L’ancien quart de l’Université Marshall dans la NCAA saisit dorénavant davantage les subtilités du football canadien, c’est-à-dire la complexité des défenses adverses, la superficie du terrain et la vitesse du jeu, notamment.

Très précis, Cato a su prendre de bonnes décisions en possession du ballon au fil du camp d’entraînement, tout en tentant bien sûr de garder certains jeux en vie grâce à sa mobilité. On l’a même vu lancer le ballon à l’extérieur des limites du terrain afin de ne pas forcer le jeu. Il a compris qu’avec la puissance de la jambe du botteur Boris Bédé, un botté de dégagement n’est pas au mauvais jeu.

Cato a ainsi été le quart le plus productif des Alouettes au cours du calendrier préparatoire, menant les siens à deux touchés en cinq séquences. À titre comparatif, Kevin Glenn a généré deux touchés en 10 séquences offensives.

Cette comparaison peut paraître boiteuse, j’en conviens,  mais les faits sont là. Quand il était sur le terrain, les Alouettes marquaient des points.

Il faut dire que dans le système offensif d’Anthony Calvillo, qui s’inspire de celui quand lequel il a brillé sous les ordres de Marc Trestman, Cato et les autres quarts de l’équipe voient leur jeu facilité. Rappelez-vous de ce qu’avait affirmé Trestman à son arrivée à Montréal : « il faut avant tout protéger le quart-arrière ». Rapidement, ils sont ainsi en mesure d’effectuer la bonne lecture de jeu et de passer le ballon.

Et s’il a des interrogations, Cato peut toujours solliciter l’aide de Glenn, un véritable mentor pour ses jeunes réservistes. Ce n’est pas pour rien qu’ils surnomment le vétéran « The Godfather ». Le savoir du parrain est précieux et il est souvent beaucoup plus facile de poser une question à un coéquipier qu’à un entraîneur.

Une ligne à l’attaque en évolution

Si la performance de Cato est prometteuse, c’est aussi le cas de la ligne à l’attaque à la lumière du dernier match hors-concours.

C’est vrai que lors du premier de ces deux duels, à Winnipeg, la ligne à l’attaque a peiné à contenir la pression, mais il ne faut pas oublier que le match avait lieu en terre hostile, dans un environnement à la fois bruyant et difficile alors que le camp d’entraînement n’était vieux que d’une semaine.

Face aux Argonauts la semaine dernière, bien qu’elle n’était pas opposée à la ligne défensive numéro un de ces derniers, la ligne à l’attaque des Alouettes a affiché une belle progression et plus d’aplomb.

Il importait avant tout d’observer plus de communication et de cohésion, ce que j’ai vu. Cette ligne a été capable de créer des brèches pour le jeu au sol et de protéger le quart, et surtout, aucun joueur défensif laissé sans surveillance n’a pénétré dans le champ arrière.

Ce groupe a encore besoin de temps pour développer sa chimie et de semaine en semaine, il devra s’améliorer, mais ça augure bien.

*Propos recueillis par RDS.ca