Partisans des Alouettes, consolez-vous. Le début de saison des Montréalais est peut-être peu reluisant, mais celui des autres formations de l’Est n’est guère mieux.

Alors que le crème de la LCF semble se retrouver dans l’Ouest cette année, les clubs de l’Est fuient le bas-fond du classement plutôt que de lutter pour le sommet de la division. À commencer par les Tiger-Cats d’Hamilton (1-3).

Année après année, cette formation trouve le moyen de nous décevoir et la campagne 2013 ne semble pas faire exception à la règle. L’embauche de Kent Austin à titre de directeur général et entraîneur-chef au cours de la saison morte me donnait raison d’espérer.

Une fois de plus, je suis tombé dans le panneau.

Cette attaque que je croyais capable de mettre sa part de points au tableau vient d’être blanchie 37-0 par les Roughriders de la Saskatchewan...

Force est d’admettre que l’absence du receveur et joueur par excellence de la dernière saison sur les unités spéciales, Chris Williams, pèse lourd sur les Tiger-Cats. À celle-ci, il faut ajouter les blessures des receveurs Andy Fantuz et Dave Stala, deux piliers de cette attaque qui peine à s’exprimer.

Chaque joueur de cette unité en a donc plus sur ses épaules. Le receveur Samuel Giguère en est un qui doit prendre les bouchées doubles. Avec 11 passes captées au compteur à sa deuxième saison dans le circuit, le Québécois doit prendre encore plus de place, lui qui maîtrise davantage les systèmes défensifs. Il peut exploser à tout moment.

Le talon d’Achille des Ticats demeure cependant la défense. Lors de leur dernier match, un seul joueur de tertiaire se retrouvant sur le terrain pouvait se vanter d’avoir de l’expérience dans la Ligue canadienne et c’est Evan McCollough. Le problème c’est qu’il s’est blessé en cours de rencontre.

C’est donc dire que ce sont cinq recrues qui ont hérité de tout le boulot par la suite. Le quart des Roughriders, Darian Durant, ne s’est pas fait prier pour exposer au grand jour leur inexpérience.

Employant de mauvais angles de poursuite, les membres de cette tertiaire ne semblaient pas assez rapides pour effectuer les plaqués sur les receveurs des Riders. Résultat : Durant a conclu le match avec 20 passes complétées en 32 tentatives pour des gains de 347 verges et deux touchés. Une performance qui lui a valu le titre de joueur offensif de la semaine dans la LCF.

Avec une défensive comme celle-là, ça risque d’être long  à Hamilton d’ici la fin de la saison.

Pas plus rose à Winnipeg

Affichant également un dossier de 1-3, les Blue Bombers de Winnipeg en arrachent eux aussi.

Après avoir bénéficié d’une saison morte complète pour forger l’identité de son équipe, l’entraîneur-chef Tim Burke tarde à en récolter les fruits.

Cette équipe se cherche encore.  Les joueurs ont d’ailleurs tenu des réunions cette semaine pour adresser la situation, ce qui n’est jamais bon signe bien qu’il s’agisse d’une preuve de leadership.

Il y a beaucoup de talent au sein de ce groupe. Il s’agit maintenant de savoir l’utiliser et les blessures ne font rien pour arranger les choses. Une fois de plus, le quart-arrière Buck Pierce pourrait se retrouver à nouveau sur les lignes de côté vendredi alors que les Stampeders de Calgary seront en ville. Pierce s’est blessé au ventre la semaine dernière dans un revers de 35-19 infligé par les Argonauts de Toronto.

Déjà que l’attaque des Bombers peine à afficher un peu de créativité, l’absence probable de Pierce n’annonce rien de bon.

Un peu mieux à Toronto

Les Argonauts (2-2) sont la seule équipe à montrer une fiche de ,500 dans l’Est. Merci Ricky Ray!

Si vous croyez que ce n’est qu’à Montréal que le rendement du quart-arrière dicte les succès de l’équipe, vous êtes dans le champ. Ainsi va Ray, ainsi vont les Argos.

On en a eu encore la preuve lors du plus récent match de l’équipe face aux Bombers, alors que Ray a mené les siens vers la victoire en complétant 95 % de ses passes, un record de la LCF. Le genre de performance dont pourraient devoir se passer les Argonauts mardi prochain face aux Lions de la Colombie-Britannique.

Ray s’est en effet blessé au genou gauche contre les Bombers, quittant la rencontre au troisième quart. Son état de santé est pour l’instant réévalué sur une base quotidienne.

Les Argos, qui n’auraient  pas soulevé la coupe Grey sans Ray la saison dernière, croisent sans doute leurs doigts. D’autant plus qu’ils doivent déjà se débrouiller sans le porteur de ballon Chad Kackert.

Ces absences probables pourraient s’avérer coûteuses pour les Torontois, qui ne misent pas sur énormément de profondeur à l’attaque, particulièrement au poste de receveur. Certes, Chad Owens et Andre Durie captent leur part de ballons, mais ces derniers sont davantage des receveurs de possession effectuant de courts tracés. Menacer les zones profondes, ce n’est pas l’affaire des Argos.

Le point d’interrogation de cette équipe réside plutôt en défense, une unité qui a été complètement redessinée au cours de la saison morte. Seul le groupe de secondeurs n’a pas été complètement revampé. L’équipe a toutefois annoncé mardi la libération d’un de ces piliers en Brandon Isaac. Cette décision a de quoi surprendre puisque ce dernier était le capitaine de cette unité et l’un des cinq partants de l’an dernier de retour.

Les motifs ayant poussé les Argos à se départir d’Isaac ne sont pas encore connus. Le coordonnateur défensif Chris Jones l’avait pourtant amené avec lui de Calgary. Est-ce qu’il ne prenait pas ses responsabilités sur le terrain? Peut-être. Chose certaine, les entraîneurs ont remarqué quelque chose qui nous a échappé.

Malgré leurs insuccès, Tiger-Cats, Blue Bombers, Argonauts et Alouettes sont donc encore dans le coup.

Les Montréalais sont à mon avis les plus talentueux du groupe dans l’Est. N’empêche, le football n’est pas une affaire de talent, mais bien de cohésion et de synchronisme. Présentement, les Argonauts ont l’avantage à ce chapitre.

C’est par contre l’équipe qui réussira le plus rapidement à trouver son rythme qui prendra une longueur d’avance sur les autres. Il est donc capital pour chacun de ces clubs d’aligner quelques victoires pour distancer leurs rivaux.

Car à l’heure actuelle, il ne faudrait pas être surpris de voir seulement deux équipes de l’Est accéder aux séries.

*Propos recueillis par Mikaël Filion