MONTRÉAL – Malheureusement pour lui, les matchs se suivent et se ressemblent pour Boris Bede et les Alouettes de Montréal semblent prêts à lui enlever certaines – ou la totalité – de ses responsabilités.

Ayant affiché une grande confiance et une patience similaire envers Bede cette année, le directeur général et entraîneur-chef, Jim Popp, se voit dans l’obligation de considérer d’autres options.

Il serait impossible de faire autrement maintenant que Bede n’a pu faire mieux que sept placements convertis en seize tentatives. Régulier comme une horloge la saison passée, Bede avait l'air d'un botteur amateur erratique contre les Lions de la Colombie-Britannique. 

« On est probablement arrivé à un point où on doit essayer quelque chose de différent », a admis Popp sans vouloir n’écarter aucune possibilité.

Lions 38 - Alouettes 18

« Notre prochain match est dans une semaine alors des choses peuvent changer et je ne veux pas confirmer une avenue, mais on a des problèmes à régler à ce sujet », a-t-il reconnu.

À la suite d’une autre performance plus que pénible, Bede a au moins le mérite d’avoir fait face à la musique. Il était présent et franc dans le vestiaire des Alouettes après sa prestation qui a compliqué la tâche du groupe.

« C’est difficile, c’est difficile en ce moment. Tu te sens un peu seul, mais c’est la nature du travail. Quand tout va bien, tout le monde t’aime et quand ça va mal, c’est l’inverse. Je dois faire avec, c’est une bonne leçon de caractère. Je dois juste traverser cette épreuve », a confié Bede.

« Il faut se débarrasser de ce blocage et passer à autre chose », a-t-il ciblé avec une assurance encourageante.

Puisque Popp a investi en Bede et qu’il a constaté son immense potentiel en 2015, son passage à vide actuel paraît plus décevant à accepter.  

« Il peine présentement, c’est dommage, mais c’est le cas », a visé Popp confirmant l’aspect mental de ce mandat plutôt solitaire.

« C’est comme un golfeur qui perd sa touche subitement. Le botteur des Lions a un peu traversé la même chose. Ils étaient pourtant deux des meilleurs la saison dernière », a comparé Popp.

Visiblement affecté dans son travail, Bede a perdu son lustre de la saison 2015 alors que tout fonctionnait pour lui.

Le botteur d’origine française a même perdu son efficacité sur ses dégagements et certains partisans ont tourné son rendement en dérision.

À travers cette épreuve, Bede ne peut qu’apprécier le support témoigné par Popp et ses coéquipiers.

« Je dois avouer que Jim a une bonne confiance en moi, il a vu ce que je suis capable de faire. Je pense qu’il a été très patient depuis le début de la saison et c’est maintenant à moi de lui montrer qu’il a eu raison de me faire confiance », a admis l’athlète que l’on voyait obtenir un essai dans la NFL en raison de son brio de 2015.

« Jim a été très patient et mes coéquipiers le sont aussi. Je ne peux qu’être reconnaissant. On va remonter ça et je vais rebondir avec une bonne performance. Je vois ce qu’est le bas du bas (le fond du baril) et je dois remonter maintenant », a décrit Bede sans chercher aucune excuse.

À ce propos, plusieurs vétérans du club ont insisté sur le fait que l’équipe doit se ranger derrière lui.

« Tant et aussi longtemps qu’il est en uniforme et qu’il est mon coéquipier, je vais le supporter. C’est tout ce qu’on doit faire. On est tous dans le même bateau et une seule personne ne peut pas faire couler un navire. Ça peut causer des ennuis, mais il faut travailler plus fort, c’est tout », a martelé Nik Lewis.

Les Alouettes trébuchent face aux Lions

Le quart-arrière Kevin Glenn a tenu un discours très similaire.

« Je ne suis pas un entraîneur donc ce n’est pas moi qui évalue les joueurs. Par contre, je vais dire une chose, on forme une équipe et on doit supporter tous les joueurs. Si l’un de nous traverse des moments pénibles, on doit l’aider à se relever. On doit l’encourager et être positif avec lui », a lancé Glenn comme message.

Ces encouragements aideront peut-être Bede à retrouver son aplomb. En attendant, il essaie de chasser le sentiment qui habite ses pensées.

« C’est frustrant, je sais ce que je suis capable de faire. Ça devient un peu long au final. Le meilleur mot, c’est frustrant. On dirait que tu rames vers nulle part », a conclu Bede qui ne sait pas encore quand il pourra se reprendre.