Quand j’ai appris que les Alouettes avaient congédié Jacques Chapdelaine et Noel Thorpe, je me suis dit : « Wow! Andrew Wetenhall était vraiment sérieux! » Cette décision est quand même un peu surprenante dans la mesure où les cartes avaient déjà été brassées il y a à peine neuf mois.

Il faut croire que le « canal de communication » entre le directeur général Kavis Reed et l’entraîneur-chef ne fonctionnait plus du tout. Et probablement que la communication entre Chapdelaine et les joueurs n’était pas optimale non plus. Alors qu’il est souvent question de stabilité dans le sport professionnel, cette autre réorganisation est loin d’être une chose idéale.

Mais en regardant en rétrospective tout ce qui s’est passé depuis le début de l’année, il est possible de réaliser certaines choses. La relation entre Reed, Chapdelaine et Thorpe était loin d’être au beau fixe. Même s’il avait connu sa part de succès au cours des dernières années avec sa défense, Thorpe était loin, très loin même, de faire l’unanimité en raison de sa personnalité.

Pendant le camp d’entraînement, Chapdelaine avait également critiqué ouvertement la décision de libérer le secondeur Bear Woods. La question n’est pas de savoir s’il avait tort ou raison, mais de planter publiquement son directeur général, ce n’est jamais une façon de bâtir une relation.

Même s’il prétend le contraire, il est évident que Chapdelaine n’était pas le choix de Reed. Mais avait-il vraiment le choix? En fin de compte, ce sont deux membres de l’organisation qui avaient été placés dans des positions différentes à la suite de décisions prises par les propriétaires.

Au final, Reed choisira son entraîneur-chef et ce dernier choisira ensuite ses coordonnateurs. C’est la façon dont toute équipe de football devrait se construire. On se rappelle tous que Tom Higgins avait été imposé à Jim Popp et leur association n’avait pas du tout été un succès.

Rich Stubler a été vu dans l’entourage des Alouettes il y a un mois et comme il est un ami proche de Reed, il ne serait pas surprenant de le voir retentir à Montréal. Dans la vie, il est humain de vouloir s’entourer de proches pour aller à la guerre et l’ajout de Stubler serait une bonne prise pour les Alouettes. Cela dit, il ne faut pas complètement écarter Greg Quick de l’équation, puisque ce dernier semblait prendre de plus en plus de place dernièrement. Ça reste à voir...

Des décisions qui ne faisaient pas l’unanimité

Pour le moment, le rôle de Reed sera de ramener un peu de positif au sein de l’organisation, lui qui est justement un homme extrêmement positif. En raison de son côté très, très cérébral, Chapdelaine n’était peut-être pas le meilleur pour jouer au psychologue en temps de crise.

Reed aura également pour mission de corriger des problèmes associés à l’entraîneur-chef : l’indiscipline et le manque d’attaque. Ce n’est pas normal que le receveur étoile Ernest Jackson était moins visé que B.J. Cunningham. Au final, Chapdelaine n’a pas été en mesure de faire produire son joueur étoile en attaque comme Marc Trestman a réussi avec S.J Green à Toronto.

Se servir des blessures pour expliquer la défaite des Alouettes contre les Blue Bombers de Winnipeg n’était pas non plus judicieux, tout comme pointer un joueur – Nicolas Boulay – du doigt à la suite d’une feinte de botté ratée alors que tout le monde sait que c’est une décision qui vient du banc. C’est le genre de choses qui ne font pas l’unanimité dans une équipe.

« C'était la guerre entre Reed et Chapdelaine »

Et quand on se met encore plus à réfléchir, c’est facile de constater à quel point ça n’allait pas bien. Thorpe souhaitait devenir entraîneur-chef – il s’était même entendu avec l’organisation des Eskimos d’Edmonton avant que les Alouettes ne l’empêchent de partir – et il a été dépassé par Chapdelaine. Cette situation était donc condamnée à l’échec d’une certaine manière.

Mais rappelez-vous qu’il s’agit d’une décision drastique qui a été prise aujourd’hui en congédiant ceux qui occupaient les postes d’entraîneur-chef, de coordonnateur offensif et de coordonnateur défensif. Et malgré tout, un problème reste entier : celui des unités spéciales.

Il n’a pas trop question de ça, mais le coordonnateur Bruce Read ne connaît pas une grosse saison. J’espère que son nouveau patron lui donnera un coup de main à ce chapitre.

*Propos recueillis par RDS.ca

Le forum du 5 à 7 : le congédiement de Chapdelaine