MONTRÉAL – Nik Lewis est un véritable phénomène du football canadien. Il a ajouté l’accomplissement le plus important de son héritage en établissant le record pour les attrapés, jeudi soir.

Dans une soirée typique de sa part, Lewis a capté dix passes pour devancer l’illustre Geroy Simon au premier rang de la LCF. En 14 saisons, il a maintenant réussi 1031 réceptions dont plusieurs ont été cruciales.

Dire que l’athlète originaire du Texas a failli abandonner le football avant de percer au nord de la frontière américaine.

« Pour un jeune comme moi qui n’imaginait jamais jouer au football professionnel, c’est un honneur très spécial », a reconnu Lewis qui était émotif.

Lewis avait déjà toutes les raisons de l’être après un tel exploit, mais le moment était encore plus significatif puisque sa mère et d’autres membres de sa famille étaient présents.
 

« Ma mère est la seule qui a toujours cru en moi. Quand personne ne croyait en mon potentiel, elle m’a dit de m’accrocher et c’est l’unique raison pourquoi je suis ici maintenant », a avoué Lewis avec les larmes aux yeux devant ses coéquipiers qui étaient restés sur le terrain pour assister à l’hommage qui lui a été dédié à la conclusion du match.

Même les néophytes du football peuvent comprendre que le record établi par Lewis nécessite des efforts remarquables. Le numéro 8 ne cachait donc pas sa fierté.

« Je suis très fier parce que ça représente tellement de travail et d’obstacles à surmonter comme les blessures. Ça me rappelle tous les receveurs qui ont été mes coéquipiers et les entraîneurs qui m’ont dirigé… C’est une sensation incroyable de savoir que c’est possible quand tu n’abandonnes pas », a témoigné Lewis.

Le plus intrigant demeure de savoir comment il a pu se rendre à ce plateau.

 « C’est vraiment la constance, il faut être bon de manière constante. Ce n’est pas de réussir un trou d’un coup qui compte, c’est d’être bon tous les jours. Si tu fais ça, de grandes choses vont t’arriver », a insisté l’athlète fort sympathique.

À ne pas en douter, la cerise sur le sundae aurait été de parvenir à ce nombre dans le cadre d’une victoire.

« C’est certain parce que je ne joue pas pour les records, mais pour les championnats. On a échappé des points précieux encore une fois. Comme je me dis toujours, je dois essayer de voir ce que je peux faire de mieux pour qu’on gagne plus de matchs », a-t-il noté.

Si tous les joueurs avaient le même désir de vaincre

Par un merveilleux hasard, le quart-arrière Darian Durant a eu le privilège de compléter les deux passes permettant à Simon et Lewis d’établir le record chacun à leur tour. Durant ne pouvait qu’être reconnaissant et il tenait à vanter les qualités humaines de Lewis.
 

Top-5: Nik Lewis

« J’ai été chanceux de jouer avec plusieurs grands receveurs, mais ce sont deux des plus grands. Je me sens privilégié d’avoir pu les aider à accomplir de telles choses », a-t-il dit d’emblée.

« Avant de le connaître au quotidien dans le vestiaire, je n’avais pas pu réaliser à quel point il est une bonne personne. Il essaie toujours d’aider, il a un grand cœur et c’est un bon ami. Je suis choyé d’avoir pu le connaître un peu plus », a-t-il ajouté avec attention.

Un peu à la manière de Durant, Jacques Chapdelaine a longtemps côtoyé Simon quand il faisait partie du personnel d’entraîneurs des Lions de la Colombie-Britannique. Maintenant, il a la chance de diriger Lewis et il en retient une chose avant tout.

« C’est l’esprit de compétition de Nik, j’ai vu la même chose chez Geroy. Ils ont une concentration incroyable. Il n’est plus capable de tout faire, mais il nous aide autrement », a plaidé Chapdelaine.

En tant que receveur de passes, Samuel Giguère est bien placé pour apprécier le bilan de Lewis.

« C’est incroyable ! Ce qu’il a été capable d’accomplir à travers toutes ces années, tu ne vois pas ça tous les jours. On a la chance de le voir dans les réunions et à l’entraînement. Il travaille toujours fort et son enthousiasme ne diminue jamais. Il a une volonté de gagner que tu ne vois pas souvent et c’est tout à son honneur », a souligné Giguère.

Le mot de la fin revient à Chapdelaine pour sa signification.

« Son leadership est très positif. Si on avait plus de joueurs avec un tel esprit compétitif, on n’aurait probablement pas cette fiche », a conclu Chapdelaine.