MONTRÉAL – S’il y avait un aspect à améliorer dans le rendement des Alouettes de Montréal sur le terrain, c’était sans équivoque la pression imposée sur les quarts adverses. Le portrait s’est précisé durant le camp d’entraînement et l'unité revampée de la ligne défensive doit maintenant prouver son efficacité. 

Dès les premières pratiques, des pépins physiques ont ennuyé Antonio Simmons et Woody Baron, deux vétérans de cette unité. Ainsi, ça faisait plus de deux semaines que les entraîneurs des Alouettes n’avaient pas misé sur ces deux athlètes, en même temps, durant un entraînement. 

Cet enjeu a été résolu dans les derniers jours si bien que la ligne défensive ressemble de plus en plus à l’unité qui voudra s’imposer dans les tranchées. Mais ne cherchez plus John Bowman, ce pilier qui a été si précieux, profite désormais de sa retraite. 

Aux extrémités, Simmons et Nick Usher verront passablement d’action et David Ménard viendra les supporter. Au cœur de la ligne, Baron et Almondo Sewell tiendront le fort en étant appuyé par Michael Wakefield. Si nécessaire, Jamal Davis pourrait quitter l’équipe d’entraînement pour donner un coup de main. 

« On a un groupe très varié avec beaucoup d’expérience et de jeunesse. Cette combinaison de joueurs établis qui accomplissent le boulot depuis des années et de ceux qui sont affamés d’être sur le terrain rend le tout très compétitif. En se poussant constamment, tu n’as pas le choix d’avancer dans la bonne direction », a déduit Baron. 

Sewell, qui évolue dans la LCF depuis 2011, et Usher intriguent particulièrement. 

« Ils ont des atouts différents et ça s’ajoute de superbe manière au groupe. Sans eux sur le terrain, on voit une différence. Ce fut très bon de les avoir avec le groupe jusqu’ici », a noté Baron. 

L’entraîneur-chef Khari Jones n’a pu que constater que la défense s’avère nettement plus coriace quand Simmons et Baron patrouillent leur position.  

« C’est bon et c’est mauvais en même temps, a-t-il rigolé. C’est bon parce que j’aime les voir voler aller sur le terrain, c’est mauvais parce que c’est difficile d’accomplir des trucs offensivement quand ils sont là. Antonio est si rapide. Almondo a été fantastique depuis le début. Tous ces gars sont bons, j’ai hâte de les voir dans un vrai match quand ils pourront enfin toucher un quart-arrière et frapper un porteur de ballon. »

À son avis, ce front défensif parviendra à déranger les adversaires. En 2019, les Alouettes avaient terminé au dernier rang de la LCF avec 27 sacs, loin des meneurs avec un total de 56. 

« C’était le plan avec ces changements. On ne cherche pas nécessairement plus de sacs, mais plus de pression sur le quart pour réduire sa pochette protectrice afin qu’il soit moins à l’aise. Je sais l’effet que ça provoque quand une ligne défensive cause des ennuis. On possède ce qu’il faut, mais on doit le prouver dans les parties », a statué Jones. 

On a également relayé la question à Vernon Adams fils qui doit se mesurer à ce front défensif.  

« Je m’attends à pas mal de pression sur les quarts adverses de leur part. Je ne veux pas leur imposer de pression en disant ça, mais je les connais. Almondo est un vétéran de 10 qui déplacent les gros adversaires. On a deux gars de vitesse aux extrémités avec Usher et Simmons. Ensuite, il y a Wakefield qui arrive d’Ottawa, Woody et (David) Ménard. Ce sont des gars établis, pas juste des noms », a insisté le quart-arrière qui se dit impressionné par l’unité défensive et le haut niveau de compétition inculqué par le coordonnateur Barron Miles. 

L'art pour se relever d'une tornade et de la pandémie

Les dirigeants des Alouettes avaient choisi la prudence avec Simmons et Baron car ils ne peuvent pas se permettre de les perdre pendant une grande portion de la saison qui a été écourtée à 14 matchs. 

Baron a trouvé le temps long durant l’attente, mais il n’est pas un athlète comme les autres et on présume qu’il a été en mesure de s’aérer l’esprit avec ses nombreux loisirs. 

C’est toujours plaisant d’entendre le numéro 97 des Alouettes parler de ses millions de passions dans la vie. Baron, qui a déjà écrit un livre pour enfants, a donc trouvé un moyen de se tenir occupé durant la pandémie. 

« J’ai fait tellement de choses. J’ai beaucoup cuisiné, j’ai fait de l’art visuel comme de la peinture. J’ai continué d’écrire et j’ai même transigé des actions à la bourse. Je trouvais des choses qui allaient m’exciter le matin », a-t-il confié. 

La nécessité de se divertir est devenue encore plus forte quand Nashville, où il habite, a été frappée par une tornade au début mars en 2020. 

« Nashville est une ville si résiliente. La tornade a détruit quelques parties de la ville et des bâtiments étaient tout simplement disparus après son passage. Mais on a surmonté ça et ensuite la pandémie avec la quarantaine. Maintenant, c’est comme si rien n’était arrivé à Nashville. Je suis très fier de cette communauté », a souligné le colosse de 270 livres. 

« Notre maison a été frappée assez solidement. Mais, heureusement, tout le monde a pu s’éloigner à temps », a conclu Baron qui, ça se comprend, est impatient de pouvoir simplement s’amuser sur les terrains de la LCF.