MONTRÉAL – À la suite des nombreux changements en défense et de l’ajout de vétérans de la trempe de Darian Durant et Jovan Olafioye en attaque, on aurait pu croire que ce serait l’unité défensive qui allait connaître un envol progressif. Pourtant, c’est l’inverse qui se produit chez les Alouettes de Montréal.

Après deux semaines d’action au calendrier de la Ligue canadienne de football, les Alouettes (1-1) se retrouvent au sommet du côté défensif, ayant alloué seulement 39 points. Par contre, la troupe de Jacques Chapdelaine se situe à l’avant-dernier rang avec un cumulatif de 36 points.

Avant de pousser trop loin l’examen de la situation, ce constat confirme que l’attaque requiert toujours plus de temps pour développer son synchronisme.  

« C’est une question de développer la chimie. On se retrouve avec plusieurs joueurs qui n’ont jamais joué ensemble. Darian n’avait jamais lancé une passe à B.J. (Cunnigham), EJack (Ernest Jackson), Tiquan (Underwood) ou moi. Tout est nouveau et on se dit qu’on obtient du succès par la course. La ligne offensive accomplit un bon travail. Ce sera à nous, les receveurs, de compléter plus de jeux », a réagi Nik Lewis.

Le succès aérien se décide souvent par des détails et l’organisation montréalaise œuvre à corriger les défaillances actuelles. Lors des deux premiers matchs, les adversaires ont surtout déployé une défense de zone contre les Oiseaux, ce qui exige plus de patience offensive en plus de limiter les ouvertures pour les jeux explosifs.

« Quand on fait de l’analyse vidéo, on voit les petites erreurs commises. Je demeure très confiant envers les ressources de notre attaque », a plaidé Lewis, qui a récolté 102 verges aériennes sur 10 attrapés.

Cette unité a quand même perdu un athlète aux mains très fiables en S.J. Green et un joueur talentueux en Duron Carter.

En théorie, Jackson devait compenser, en grande partie, pour ces changements. Cependant, il a échappé des passes qui auraient été précieuses. De plus, Chapdelaine a admis lundi que l’ancien du Rouge et Noir a commis des erreurs dans ses tracés.  

Est-ce à dire qu’il y a une faiblesse dans le travail des receveurs présentement?

« C’est drôle que tu poses la question, on a parlé de ce sujet avant l’entraînement avec l’équipe et on a regardé les statistiques. Ça ne fait que deux semaines, mais on se retrouve en tête en défense pour les points alloués. Ceci étant dit, nos adversaires ont complété 71 % de leurs passes contre nous. C’est un drôle d’équilibre. On fait bien pour garder l’adversaire hors de la zone des buts, mais on lui laisse la chance de continuer ses séries », a cerné Chapdelaine.  

« En attaque, on est au deuxième rang pour les verges au sol et au premier rang pour la moyenne des verges gagnées par portée. De plus, on n’a pas concédé un sac encore. Par contre, on se retrouve environ à 61 % de passes complétées. C’est dire qu’on contrôle la ligne de mêlée, mais le jeu aérien n’est pas encore au niveau désiré », a poursuivi l’entraîneur qui a bien expliqué sa vision de la situation.

L’accent sera donc porté sur le désir de réduire les séquences offensives des Lions de la Colombie-Britannique, jeudi soir dès 19h à RDS, et d’effectuer le contraire quand le ballon sera entre les mains de Durant.

Et sans surprise, Chapdelaine souhaite que ses ouailles éliminent de plus les punitions coûteuses.

« Ce qui est important pour moi, c’est une production constante grâce à des premiers jeux et saisir les opportunités au lieu de se présenter à la porte des buts et reculer en situation de deuxième essai et 26 verges à franchir », a-t-il raconté en faisant référence à une occasion bousillée contre les Eskimos d’Edmonton.

Chose certaine, on ne peut pas dire que la production timide en attaque est reliée à un manque d’efforts du personnel d’entraîneurs. Pour vous donner une idée, Chapdelaine arrive au Stade olympique tous les matins vers 4h!

L’unité offensive partante demeurera la même pour ce rendez-vous à une exception. Alex Pierzchalski n’a pas saisi sa chance en l’absence de Samuel Giguère et il sera donc remplacé par George Johnson.

Giguère n’est pas encore suffisamment rétabli d’une blessure au muscle ischio-jambier pour renouer avec l’action cette semaine. Cependant, il est en mesure de participer à plus d’exercices à l’entraînement, ce qui laisse présager de bonnes nouvelles.

Bien entendu, le match échappé à Edmonton rend la rencontre contre les Lions – qui présentent un dossier identique aux Alouettes – encore plus importante. Cela dit, Chapdelaine n’a pas besoin de ressentir la pression des partisans pour le réaliser.  

« On s’attend tous à des résultats rapidement. L’important, c’est de garder la mémoire courte que ce soit après une victoire ou une défaite et avoir confiance en nos moyens », a conclu Chapdelaine.