MONTRÉAL – Plombés par une défense qui en arrachait, les Alouettes de Montréal ont orchestré une belle remontée alors qu’ils tiraient de l’arrière 31-17 en deuxième demie, mais les Roughriders de la Saskatchewan ont eu le dernier mot avec un gain de 34-29.

Mathématiquement, les Alouettes disposent encore d’une minuscule chance d’accéder aux éliminatoires avec un dossier de 3-11, le pire de la LCF, mais ils devront espérer tout un miracle.

« On a manqué d’un peu de tout dans ce match. On a travaillé fort jusqu’à la fin, mais c’est toujours l’équipe qui fait le moins d’erreurs qui l’emporte. Ils ont joué un très bon match alors qu’on n’en a pas fait assez pour l’emporter », a retenu Kristian Matte en tentant d’encaisser la frustration.

Johnny Manziel a donc encaissé une quatrième défaite en autant de départs en sol canadien et il a conclu sa journée avec neuf passes complétées en seize tentatives pour 138 petites verges. Par contre, il a réussi ses deux premières passes de touché en sol canadien.

Précisons que sa première passe de touché dans la LCF était plutôt spectaculaire sur un jeu truqué de 47 verges. Le quart-arrière a d’abord remis le ballon à William Stanback qui l’a donné à B.J. Cunningham qui l’a retourné à Manziel qui a repéré Adarius Bowman pour le majeur. Le quart-arrière s’est alors permis sa célébration contestée de signes d’argent.

« On est pratiquement rendus à la fin de la saison et je n’avais pas encore une passe de touché. Mais si on avait obtenu la victoire sans ça, je serais encore plus heureux. C’est un poids enlevé de mes épaules », a exprimé Manziel.

Une transformation ratée de Boris Bede a coûté très cher aux Alouettes. En ratant cette tentative, les Alouettes ont été freinés à un écart de huit points (31-23). Par conséquent, les Alouettes ont dû tenter une transformation de deux points à la suite de leur autre touché et ils ont échoué malgré le plongeon courageux de Manziel.

Détenant une avance de 31-29 après le dernier touché de Montréal - inscrit par Ernest Jackson - les visiteurs ont ajouté un placement qui a été fatal. 

La défense montréalaise a éprouvé une tonne d’ennuis en concédant beaucoup trop de verges et en bousillant une multitude de plaqués. Le rendement a été particulièrement difficile sur les deuxièmes essais des Riders. Pour vous donner une idée, Montréal a été déclassé 512 à 218 pour les verges offensives.

« On a manqué trop de plaqués en défense et c’est vraiment ce qui a été la différence. Je ne sais pas si je peux identifier une explication, mais on doit exécuter les principes de base. Il n’y a pas d’excuse », a déploré Henoc Muamba qui est l’un des derniers à blâmer à ce chapitre.

« On n’a pas bien plaqué, c’était évident pour n’importe qui dans les gradins. Ça n’a certainement pas aidé et ça s’est produit autant sur les jeux par la course que par la passe », a convenu l’entraîneur Mike Sherman.

« Je ne peux pas l’expliquer outre le fait qu’il y a une grande différence entre les entraînements et les matchs. On pratique sans notre équipement alors qu’on doit jouer avec », a-t-il ajouté laissant deviner son avis sur ce sujet. 

Pendant que la défense en arrachait, c’est le vétéran Chip Cox qui a dû se démener avec une prestation de neuf plaqués. Du même coup, il s’est hissé au quatrième rang de l’histoire de la LCF à ce chapitre.

L’étincelle en deuxième demie est toutefois provenue de Stefan Logan grâce à un touché sur un retour de botté de 74 verges. C’était d’ailleurs le premier majeur des Alouettes cette saison dans ces circonstances.

Des blessures qui font mal sur la ligne offensive

L’autre facteur qui a plombé les ailes des Alouettes a été la perte du bloqueur à gauche Tony Washington. Son absence a provoqué plusieurs changements sur la ligne offensive qui s’est surtout ajustée en deuxième demie. Cette situation a permis à Luc Brodeur-Jourdain de fouler le terrain à sa position naturelle de centre. Au total, les Riders ont tout de même récolté cinq sacs si bien que les Alouettes en ont concédé un immense total de 53 cette saison.

Philip Blake s’est également blessé, mais il a pu revenir dans la rencontre.

« On a éprouvé quelques ennuis avec des blessures sur la ligne offensive. Cette réalité a compliqué sa tâche (celle de Manziel) pour se sentir confortable. Souvent, il n’a pas eu le temps de bien se positionner pour décocher ses passes », a analysé Sherman qui ne voulait pas que ça sonne comme une excuse.

« Tony est un bon joueur, ça nécessite un ajustement quand tu perds un membre de la ligne offensive. Mais les gars ont bien fait, ils ont combattu et ce n’est pas facile quand ça arrive contre un bon front défensif », a commenté Manziel.

Les Alouettes ont également perdu les services du receveur B.J. Cunningham durant la rencontre. Ça n’a pas aidé cette unité qui a déjà besoin de renfort.

Lundi le 8 octobre, les Alouettes recevront la visite des puissants Stampeders de Calgary.