C'est déjà l'avant-dernier week-end de la saison dans la Ligue nationale de football, mais il y a encore beaucoup d'action au menu. Avant d'entrer dans le vif du sujet, voici un court portrait des enjeux dans chacune des deux associations.

Dans l'Américaine, si les Texans de Houston battent les Vikings du Minnesota, ils s'assurent d'une semaine de congé et de l'avantage du terrain. Si les Ravens de Baltimore vainquent les Giants de New York, ils s'assurent du premier rang de la division Nord. Si les Colts d'Indianapolis battent les Chiefs de Kansas City, ils confirment place en éliminatoires, tout comme les Bengals de Cincinnati s'ils vainquent les Steelers de Pittsburgh.

Du côté de la Nationale, si les Falcons d'Atlanta battent les Lions de Detroit, ils s'assurent d'une semaine de congé et de l'avantage du terrain. Si les 49ers de San Francisco vainquent les Seahawks de Seattle, ils s'assurent du premier rang de la division Ouest. Mais si ces derniers l'emportent, ils confirment une place en éliminatoires.

À la conclusion de la fin de semaine, le portrait deviendra de plus en plus intéressant. Par contre, le sort de la division Est de la Nationale devrait se décider pendant le dernier match de la saison entre les Cowboys de Dallas et les Redskins de Washington.

Ce dimanche, deux matchs retiendront plus particulièrement mon attention, un dans chaque association.

Dalton et les Bengals craqueront-ils encore?

Les Bengals jouent présentement de l'excellent football, puisqu'ils ont remporté cinq de leurs six derniers matchs. Ils ont disputé leur dernière rencontre il y a 10 jours déjà, un avantage marqué à ce temps-ci de la saison. Tous les joueurs traînent des blessures et ont ainsi plus de temps pour récupérer.

Les Bengals sont sur une lancée et leur unité défensive n'est pas étrangère à leurs succès. Au cours des six dernières parties, elle n'a donné que 12,5 points par match et provoqué 15 revirements. C'est tout simplement spectaculaire. Le jeu au sol ne donne également pas sa place, BenJarvus Green-Ellis ayant récolté quatre fois plus de 100 verges à ses cinq dernières rencontres.

La défense et le jeu au sol sont toujours de bons ingrédients et cela s'avère particulièrement vrai dans la section Nord de l'Américaine.

Les Steelers seront notamment privés des services d'Ike Taylor et il est important de le souligner parce que le receveur de passes A.J. Green l'aurait normalement eu dans les jambes pendant la rencontre. Lors de la première partie entre les deux équipes cette saison, Green avait été limité à une passe captée pour 8 verges.

Taylor n'est jamais considéré comme l'un des meilleurs demis de coin de la NFL, mais les Steelers vous répondront à quel point il est important dans le système de jeu de l'équipe. Est-ce que l'absence de Taylor permettra enfin à Green de débloquer?

Sur papier, lorsqu'on additionne les 10 jours de congé, la série de cinq victoires en six matchs, les succès de la défense et de l'attaque au sol et l'absence de Taylor, il est légitime de croire à une victoire des Bengals. Mais c'est justement cela le problème!

Les Bengals semblent avoir un complexe d'infériorité contre les Steelers. Ils ont perdu leurs 5 dernières contre eux ainsi que 10 de leurs 12 dernières. De plus, le quart-arrière Andy Dalton n'a jamais battu les Steelers, pas plus que les Ravens d'ailleurs. Il présente un dossier de 0-6 face à ces deux équipes.

Et comme si ce n'était pas assez, Dalton ne joue pas du bon football en décembre. En trois parties, il a lancé trois passes de touché, mais a été victime d'autant d'interceptions. Il a connu des matchs de 127, 206 et 111 verges, donc rien de très spectaculaire. Contre les Steelers plus tôt cette saison, il avait complété 50 pour cent de ses passes pour 105 verges avec un touché et une interception. Ce n'est pas exactement ce qu'on peut appeler une grosse performance.

Par contre, les Steelers ne protègent pas bien le ballon dernièrement. Ils présentent un ratio de revirements de moins-14. La semaine dernière, un échappé d'Antonio Brown a permis aux Cowboys de créer l'égalité, et une interception de Ben Roethlisberger a mené au placement victorieux. Les Bengals ont quant à eux provoqué 15 revirements à leurs six dernières rencontres.

Les Steelers devront également protéger leur quart, puisqu'ils ont accordé 6 sacs à leurs 2 dernières parties. Et les Bengals dominent la ligue avec 43 depuis le début de la saison. Le côté droit de la ligne offensive des Steelers est particulièrement vulnérable avec la présence des recrues David Descastro et Kelvin Beachum.

Les Cowboys en ont énormément profité la semaine dernière en attaquant continuellement ces deux jeunes joueurs. Même s'il y avait suffisamment de bloqueurs à la ligne d'engagement, il y avait continuellement des adversaires libres. Il s'agit d'un manque de communication, mais surtout d'expérience. C'est évident que les Bengals tenteront d'en faire autant.

Mais malgré tous les arguments présentés depuis le début de cette chronique et même si tout favorise les Bengals, les Steelers se sauveront avec la victoire. Il ne faut jamais parier contre Rothlisberger et l'entraîneur-chef Mike Tomlin.

Un autre match fort en émotions pour les Niners

Comment réagiront les 49ers après cette grosse victoire émotive sur les Patriots en Nouvelle-Angleterre? Ce n'est pas rare qu'une équipe baisse de régime dans ce cas précis. Heureusement pour les Niners et leur entraîneur-chef Jim Harbuagh, ils affrontent les Seahawks - des rivaux de section - et le match sera présenté à heure de grande écoute. C'est alors plus facile pour les joueurs de retrouver leurs émotions et de ne pas s'endormir.

Cependant, les Niners n'ont pas encore été capables de remporter 3 rencontres de suite depuis le début de la saison. Après 2 victoires consécutives, ils présentent un dossier de 0-3-1. Est-ce que le mauvais sort va continuer de s'acharner. Ils peuvent se consoler en se disant qu'ils ont maintenu une fiche de 5-0 à heure de grande écoute cette saison. Bref, les Niners sont une équipe qui sait profiter de ses chances d'offrir un bon spectacle.

Les deux équipes s'étaient affrontées le 8 octobre dernier et les Niners l'avaient emporté 13-6. Mais les Seahawks ont changé bien des choses depuis ce temps-là. La partie du 8 octobre avait été la pire du quart Russell Wilson cette saison : 9-en-23 pour 112 verges avec une interception.

Les Seahawks ont modifié leur attaque et ouvert un peu plus le jeu. Des jeux d'option taillés sur mesure pour Wilson ont été intégrés, et les Seahawks ont maintenant gagné leurs trois derniers matchs ainsi que cinq de leurs six derniers.

Depuis cette fameuse rencontre face aux Niners, Wilson a lancé 13 passes de touché et n'a été victime que de 2 interceptions. Les Seahawks ont inscrit 33,4 points par partie, ce qui les place au 2e rang de la ligue derrière les Patriots (41 points). Une chose à ne donc pas négliger.

Les succès de Wilson par la voie des airs obligent les adversaires à le respecter, si bien que le demi Marshawn Lynch en profite. À ses deux derniers matchs, Lynch a porté le ballon 21 fois pour 241 verges avec 4 touchés. Une moyenne de 11,4 verges par course. C'est spectaculaire!

Grâce aux nombreux jeux d'option, Wilson totalise des gains au sol de 402 verges, et il est bon 3e derrière Robert Griffin III (748) et Cam Newton (647). Dans deux de ses trois dernières rencontres, Wilson a récolté 71 et 92 verges au sol. Il a également inscrit trois touchés au 1er quart la semaine dernière. Wilson a complètement changé la dynamique de l'attaque des Seahawks. Il en a davantage sur les épaules, mais il a prouvé qu'il est capable d'en prendre!

Avec raison, tous les yeux sont rivés sur la défense des Niners parce qu'elle est spectaculaire. Mais celle des Seahawks n'est pas en reste, puisqu'elle a donné le même nombre de points (15,6) par partie depuis le début de la saison. Et elle est encore meilleure depuis six matchs avec 14 points accordés par rencontre et 17 revirements.

Mais un doute persiste chez la ligne tertiaire avec la suspension de Brandon Browner et peut-être celle à venir de Richard Sherman. Et avec les blessés, on ne sait plus qui occupera les deux postes de demis de coin partants.

Si ce sont les 5e et 6e demis de coin qui commencent la rencontre et que le 7e s'ajoute pour les formations nickel, ce n'est plus du tout la même histoire. Les gros demis de coin physiques des Seahawks sont une marque de commerce de l'équipe.

Mais les Seahawks joueront à domicile, où ils présentent un dossier de 6-0. Sauf que les Patriots étaient également sur une impressionnante série de victoires devant leurs partisans et cela n'a pas empêché les Niners de gagner. Ce ne sera pas facile pour le quart Colin Kaepernick.

Ce fameux Keapernick impressionne toutefois depuis qu'il est partant. Il a maintenu une fiche de 4-1 et amène plusieurs nouvelles dimensions à l'attaque des Niners. En plus des jeux de l'ancien partant Alex Smith, Keapernick est mobile et peut surtout attaquer les zones profondes. Les touchés inscrits par Randy Moss et Delanie Walker le prouvent hors de tout doute.

Keapernick ne participait également pas à la partie du 8 octobre et les choses ont aussi changé chez les Niners. Les deux équipes se connaissent bien et il faut s'attendre à beaucoup d'action. Les Niners ont perdu des matchs sur la route au Minnesota et à St. Louis, donc rien n'est garanti.

D'ailleurs, les Niners sont probablement l'équipe la plus heureuse de l'élimination des Rams de St. Louis. Il faut se rappeler que les Niners ont présenté un dossier de 0-1-1 contre eux!

Mes prédictions de la semaine XVI

Atlanta c. Detroit
La Nouvelle-Orléans c. Dallas
Tennessee c. Green Bay
Indianapolis c. Kansas City
Buffalo c. Miami
San Diego c. New York (Jets)
Washington c. Philadelphie
Cincinnati c. Pittsburgh
St. Louis c. Tampa Bay
Oakland c. Caroline
Nouvelle-Angleterre c. Jacksonville
Minnesota c. Houston
Cleveland c. Denver
Chicago c. Arizona
New York (Giants) c. Baltimore
San Francisco c. Seattle

Résultats de la semaine XVI : 10 gains, 6 revers (62,5%)
Résultats après 16 semaines : 154 gains et 86 revers (64,2 %)


*Propos recueillis par Francis Paquin