Le titre de ma chronique la semaine dernière était : « C'est frustrant ». Et bien cette semaine, c'est encore plus frustrant!

Les Alouettes avaient une chance en or de passer devant les Blue Bombers dans la division Est dimanche contre les Stampeders. Malheureusement, sans vouloir faire de jeu de mots, ils ont échappé le ballon.

La défensive a accordé de gros jeux, ils n'ont pas mis la pression nécessaire sur Drew Tate (aucun sac du quart), ils ont alloué 151 verges au sol, l'attaque manquait d'opportunisme, les passes manquaient de précision ou étaient échappées et on a été mauvais sur les deuxièmes essais et plus de 7 verges.

Bref, les Alouettes n'ont pas trouvé les solutions.

L'attaque a joué de façon unidimensionnelle. On s'acharnait à aller par la passe sur un deuxième essai, plutôt que d'y aller par la course. J'ai déjà vu les Alouettes utiliser cette stratégie. Dans un match face aux Lions, les Alouettes allaient chercher les premiers jeux grâce à la course parce que personne ne s'attendait à les voir courir. Contre Calgary, on ne l'a même pas essayé. Pourtant, la défensive de Calgary s'y prêtait, parce qu'on ne s'attendait pas à ce qu'Anthony Calvillo bouge. Calvillo n'est pas un quart mobile, qui va aller chercher les gros jeux en courant, donc les Stampeders ont adapté leur formation défensive pour contrer la passe.

L'histoire aurait pu être bien différente. Si, en fin de match, Jamel Richardson avait attrapé le ballon dans la zone des buts, les Moineaux auraient pris une sérieuse option sur le championnat de l'Est et se seraient amenés à Vancouver gonflés à bloc pour le dernier match. Un petit jeu aurait pu tout changer, c'est ça le plus frustrant dans ce match.

Je ne peux pas non plus passer sous silence la performance de Drew Tate, qui en était à son deuxième départ dans la Ligue canadienne, son premier sur la route. Il a été très fort mentalement pendant le match et a réussi à garder son sang-froid, malgré les deux interceptions dont il a été victime. Je l'ai trouvé très bon. Il a complété 69 pour cent de ses passes pour des gains de 336 verges et deux passes de touchés. Le meilleur exemple de son sang-froid est arrivé en fin de match. Les Alouettes sont revenus marquer un touché, ont raté la conversion de deux points et les Stampeders ont repris le ballon avec un pointage de 29-27. Tate a mené son attaque, qui est allé chercher trois points supplémentaires et a ainsi forcé les Alouettes à marquer un touché pour gagner le match. Ça en dit long sur le jeune. Sans vouloir exagérer, on ne parle tout de même pas de la réincarnation de Doug Flutie, je l'ai trouvé impressionnant.

Une chose est certaine, les Alouettes doivent souhaiter affronter leurs anciens coordonnateurs défensifs le moins souvent possible. Contre eux, ils ont conservé une décevante fiche d'une seule victoire contre quatre défaites cette saison. Les deux anciens coordonnateurs défensifs des Alouettes, Tim Burke (Blue Bombers) et Chris Jones (Stampeders) connaissent bien Anthony Calvillo et en plus, Burke connait bien Marc Trestman. Ça ne se fait pas tout dans un match, c'est peut-être un simple hasard, mais...

Passons aux choses sérieuses

Bon, maintenant, le match qui nous intéresse!

Cette année, je trouve que la saison est particulièrement intéressante, parce que de mémoire, je ne me souviens pas d'une saison où il y a eu autant de parité. Avant les matchs de la semaine, on a cinq équipes avec un dossier de 10-7. Les cinq formations peuvent toujours prétendre au titre de division avec un match à jouer.

C'est la première fois depuis que la LCF a adopté son calendrier de 18 matchs qu'aucune équipe n'aura récolté 12 victoires.

Et qui aurait cru, en début de saison, que le tout dernier match de la saison régulière entre les Alouettes et les Lions samedi pouvait décider des deux championnats? Quelle fin de saison!

Quand on regarde le scénario des Alouettes, c'est sûr que ce n'est pas facile. Les Alouettes ont une courte semaine de congé, ils doivent faire un long voyage vers Vancouver et on doit absolument parler du fameux décalage horaire. De plus, l'enjeu du premier rang de l'Ouest sera bien présent puisque les Lions sont au plus fort de la course. C'est bien évident qu'ils donneront le maximum.

Mais, la principale raison des insuccès de Montréal en Colombie-Britannique, c'est la qualité de la formation des Lions année après année. Après un début de saison difficile (cinq défaites en autant matchs), les Lions sont revenus et ont gagné 9 de leurs 10 derniers matchs, dont les 4 derniers matchs à domicile. De l'autre côté, les Alouettes ont gagné un seul de leurs dix derniers matchs à Vancouver. C'est certain que le match de samedi sera très difficile pour Montréal.

J'ai bien hâte de voir comment la ligne à l'attaque des Alouettes va se comporter. La blessure à Josh Bourke force deux changements sur la ligne. Jeff Perrett devient le bloqueur à gauche et Jeraill McCuller prend sa place comme bloqueur à droite. Malheureusement pour les Alouettes, Vancouver est certainement un des pires endroits pour apporter des ajustements en plein match en raison du bruit. Et parlons-en de ces ajustements. Montréal va affronter une des meilleures lignes défensives de la ligue et les joueurs devront s'assurer de la bonne communication entre eux puisque Vancouver utilise un système de jeu complexe, qui donnera des maux de tête à l'attaque des Moineaux si elle n'est pas parfaitement au point. Je pense qu'on devrait voir des gars comme Kerry Carter assez souvent sur le terrain pour appuyer la ligne.

Lorsque Marc Trestman est arrivé à Montréal, il avait dit que le plus important était de protéger le quart. Avec cette philosophie, je pense que Trestman va envoyer des receveurs pour aider la ligne à l'attaque, quitte à sacrifier une ou deux options de passes pour donner le temps à Calvillo de manoeuvrer sur les longs jeux. Dans les situations où Trestman voudra utiliser tous ses receveurs, on demandera certainement à Calvillo de passer rapidement. La troisième option, évidemment, c'est la course. Les Alouettes devront trouver l'équilibre pour venir à bout de la défensive complexe des Lions.

Mais si les Blue Bombers gagnent samedi après-midi, l'enjeu ne sera pas le même, parce que Winnipeg remporterait automatiquement le titre dans l'Est avec une victoire sur les Stampeders. Si les Bombers gagnent, le plan de match sera certainement différent pour les hommes de Marc Trestman. Les séries deviendront l'enjeu principal. Si les Blue Bombers remportent leur match, je ne serais pas surpris de voir Marc Trestman reposer ses joueurs. Le grand problème, c'est que les Alouettes seront à l'extérieur, l'alignement sera donc limité, et que ce ne sont pas tous les joueurs importants qui pourront se reposer.

Dans l'autre match, les Bombers n'ont pas gagné à Calgary depuis 2002. Quand on regarde ça, on se dit que c'est bon pour les Alouettes. Mais le problème, c'est que toutes les équipes qui ont battu Montréal cette saison (comme c'est le cas des Stampeders la semaine dernière) ont perdu la semaine suivante, sans exception. Je sais bien qu'un match de football se gagne sur le terrain, mais il sera intéressant de voir si les tendances vont se poursuivre.

La revanche du Super Bowl de 2007

Du côté de la NFL, deux rencontres retiennent mon attention cette semaine.

D'abord, les Giants de New York affrontent les Patriots de la Nouvelle-Angleterre pour la première fois depuis le Super Bowl de 2007. On se rappelle de ce match incroyable entre les deux équipes. Les Patriots étaient à quelques minutes d'un sixième sacre, mais les Giants, menés par Eli Manning, sont revenus dans le match pour finalement l'emporter 17-10. Qui ne se souvient pas de cet attrapé spectaculaire de David Tyre en fin de match, qui a mené quelques jeux plus tard au touché victorieux de Plaxico Burress?

J'ai bien hâte de voir comment le match va tourner. Les Patriots sont une équipe très dangereuse à domicile, mais les Giants vont tenter de répéter l'exploit des Steelers, qui ont battu la Nouvelle-Angleterre la semaine dernière. Dans ce match, Pittsburgh a trouvé LA recette pour vaincre les Pats. Voici trois points à respecter pour espérer battre la Nouvelle-Angleterre.

Le meilleur moyen de battre les Pats, c'est de garder Tom Brady sur le banc, donc il faut contrôler le ballon. Les Steelers l'ont très bien fait avec 40 minutes de temps de possession contre seulement 20 pour les Patriots. Point un : réussi.

Ensuite, il faut rendre Tom Brady inconfortable lorsqu'il a le ballon. Ils ont réussi trois sacs du quart en plus de réussir à le faire sortir de sa zone de protection. Quand tu le fais bouger, il manque de précision, parce que ce n'est pas sa force. Deuxième point : réussi, il n'a pas lancé 200 verges.

Troisième point, on doit lui enlever son meilleur receveur. On a limité Wes Welker. Il a quand même attrapé quelques ballons, mais il est loin d'avoir connu un de ses meilleurs matchs.

Quand on regarde ça, les Steelers ont donné une recette aux prochaines équipes qui vont affronter les Patriots, mais est-ce que ce sont toutes les équipes qui sont équipées pour la mettre en oeuvre? Non. Est-ce que les Giants peuvent le faire? J'en doute. Je ne pense pas qu'ils ont les secondeurs et la ligne tertiaire pour avoir les mêmes succès.

Un autre point que j'ai bien hâte de voir, c'est la défensive des Pats. Elle est 32e dans la ligue pour les verges accordées. C'est une des pires défensives sur les troisièmes essais et quand tu ne peux pas contenir l'adversaire en troisième essai, l'adversaire continue ses séquences, donc c'est un très gros problème. Et en raison de leur défensive, le match pourrait être chaudement disputé, et ce, même si les Patriots excellent à la maison.

Les Giants jouent du très bon football jusqu'à maintenant cette saison avec Eli Manning, qui n'a lancé que cinq interceptions. Par contre, ce qui pourrait leur faire mal, c'est l'absence d'Ahmad Bradshaw.

Une rivalité de longue date

L'autre match qui retient mon attention, c'est pour les partisans nostalgiques du football de la NFL, les Old School.

Les Steelers de Pittsburgh et les Ravens de Baltimore (deux équipes qui ne s'aiment pas), s'affrontent dans ce match de section classique qui promet d'être intense, physique et robuste.

Les Steelers voudront certainement venger leur défaite subie aux mains des Ravens lors de la première semaine d'activités. Ils avaient été victimes de sept revirements dans ce match pénible qu'ils avaient finalement perdu 35-7.

La différence devrait être faite par les quarts dans ce match-là, parce que les deux équipes ont une bonne défensive et les deux équipes peuvent courir avec le ballon.

D'un côté, Joe Flacco et de l'autre, Ben Roethlisberger.

Flacco a de la difficulté sur la route cette saison. C'est d'ailleurs sur la route que les Ravens ont subi leurs deux revers.

Durant ces deux matchs, Flacco a conservé une moyenne de 167 verges par la passe, lançant seulement deux passes de touché contre trois interceptions en plus de subir six sacs du quart.

À l'inverse, Ben Roethlisberger joue peut-être son meilleur football, alors que les Steelers sont sur une séquence de quatre victoires. Pendant cette période, Roethlisberger a lancé 11 passes de touché et n'a été victime que de deux interceptions dans des matchs souvent serrés.

Mes prédictions pour la semaine 9 dans la NFL

Miami c. Kansas City

Seattle c. Dallas

Tampa Bay c. Nouvelle-Orléans

San Francisco c. Washington

New York (Jets) c. Buffalo

Cleveland c. Houston

Atlanta c. Indianapolis

Cincinnati c. Tennessee

Denver c. Oakland

New York (Giants) c. Patriots

Green Bay c. San Diego

St. Louis c. Arizona

Baltimore c. Pittsburgh

Chicago c. Philadelphie

Résultats de la semaine IV : 8 gains, 6 revers (57,1%)

Résultats après huit semaines : 90 gains, 52 revers (63,4%)

*Propos recueillis par Roch Carignan