Cette fois, la logique l'emportera
Football samedi, 19 janv. 2008. 01:00 dimanche, 15 déc. 2024. 15:58
Les amateurs de football auront peut-être une impression de déjà vu en s'installant devant leur téléviseur pour écouter les finales d'association de la NFL en fin de semaine. Non, vous n'avez pas la berlue! Ironiquement, les deux duels à l'affiche dimanche étaient au calendrier de la saison régulière lors de la deuxième semaine d'activité.
Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Chargers de San Diego s'étaient affrontés trois jours après que la NFL eut rendu son verdict dans le désormais célèbre "Spygate". Drôle de coïncidence, c'est à partir de ce moment que la troupe de Bill Belichick a commencé à tout détruire sur son passage. Inutile de vous dire, donc, que les Chargers en avaient mangé une salée.
Les choses ont quand même passablement changé depuis ce temps. Chez les Patriots, l'attaque au sol était moins mise en évidence tandis qu'aujourd'hui, Laurence Maroney occupe une place importante dans le plan de match et apporte une dimension supplémentaire à cette machine de football déjà bien huilée. En défensive, les Chargers verront Richard Seymour pour la première fois, mais n'auront pas à se frotter au secondeur extérieur Roosevelt Colvin.
C'est surtout San Diego qui montre un visage différent. En début d'année, Norv Turner avait décidé de retenir ses joueurs en défensive. Il demandait à des gars comme Shawne Merriman, un spécialiste pour mettre de la pression sur le quart-arrière adverse, de se replier en couverture de passe. Des modifications ont été apportées et les Merriman et les Shaun Phillips sont maintenant libres de partir à la chasse comme ils le veulent.
Sur la tertiaire, Antonio Cromartie a pris la place de Drayton Florence dans l'alignement partant et s'est avéré depuis ce temps l'un des meilleurs joueurs de la NFL à la position de demi de coin.
En attaque, LaDainian Tomlinson, pour des raisons un peu obscures, était moins impliqué dans le plan de match en septembre, comme si Turner avait décidé de le garder frais pour la fin de la saison. Et puis évidemment, il y a eu la transaction avec les Dolphins qui leur a permis de mettre la main sur Chris Chambers, un joueur qui peut faire la différence.
On peut donc en déduire qu'il ne faut pas sauter trop vite aux conclusions avec ce qui s'est passé entre les deux équipes en septembre, mais dans l'ensemble, le portrait favorise quand même grandement les Patriots.
Le match aura lieu dans le froid, dans un stade où les Pats sont pratiquement imbattables en éliminatoires. L'équipe locale aura bénéficié d'une journée de repos supplémentaire puisqu'elle a joué samedi dernier pendant que les Chargers ont dû se taper un vol à travers le continent. Sans oublier toutes les blessures et les points d'interrogation en provenance de la clinique. Si on additionne tout ça, c'est difficile de trouver des arguments en faveur des Chargers.
Je ne voudrai certainement pas rater le début de ce match. Vous m'avez souvent entendu parler du tempo rapide qu'impose l'attaque des Pats, une équipe qui a pris la bonne habitude de marquer beaucoup de points, c'est vrai, mais aussi de se mettre au travail tôt dans la rencontre. Je prends soin de noter cette petite nuance parce que de l'autre côté, c'est complètement l'inverse. À leurs deux premiers matchs éliminatoires, les Chargers ont marqué un grand total de sept points en première demie. S'ils ne parviennent pas à renverser la vapeur, ils pourraient se retrouver dans le trouble en moins de temps qu'il n'en faut pour épeler le mot dégelée.
Parce que s'il y a une faille dans l'armure des Patriots, elle se retrouve dans leur capacité à se défendre contre la course. Sauf que quand une équipe tire de l'arrière par deux touchés à mi-chemin dans le match, il y a quelques pages du livre de jeu qui prennent le bord. Si jamais les Pats devaient gagner le Super Bowl, il faudrait penser faire un petit amendement au célèbre dicton qui dit qu'au football, la défensive gagne des championnats. Chez les Pats, c'est l'inverse alors que l'attaque protège la défensive.
La semaine dernière, les Patriots nous ont appris deux petites choses à propos de leur attaque. Primo, ils sont capables de courir et n'hésiteront pas à le faire s'ils le désirent. Secundo, ils sont capables de marquer 31 points même si Randy Moss ne capte qu'une seule passe. C'est là qu'on se rend compte qu'ils représentent un vrai casse-tête pour les équipes adverses, qui ne peuvent que choisir leur poison et espérer pour le mieux.
Une chose est certaine. Si les Chargers veulent avoir la moindre chance de gagner en fin de semaine, ils doivent absolument trouver une façon de casser le rythme de Tom Brady. Il faut le frapper, le déranger, lui faire décocher ses passes plus rapidement qu'il le veut. Pour ce faire, il faut être rusé et mélanger les stratégies, sans arrêt, ne jamais faire la même chose deux fois. Il faudra que les Chargers utilisent différents fronts et une multitude de couvertures. Que ce soit en montrant toujours le même alignement avant de bouger différemment ou en changeant constamment d'alignements pour faire la même chose, il faudra forcer Brady à se creuser les méninges.
Contre les Colts, les Chargers avaient décidé d'ajouter un homme sur la ligne défensive et utiliser une formation 4-3. Ce faisant, ils sortaient du terrain Jamal Williams, leur meilleur élément contre le jeu au sol, pour le remplacer par un spécialiste de la pression sur le quart-arrière. Pour répondre à cette tactique, les Pats pourraient décider d'envoyer quatre receveurs sur le terrain dans le but de se donner le plus d'options possible. Les cibles seraient nombreuses pour Brady, mais les lignes de courses seraient également plus larges pour Maroney et le meilleur joueur pour l'arrêter le regardera des lignes de côté. Ce petit jeu d'échec sera à surveiller tout au long de la partie.
Les Chargers tenteront aussi assurément d'amener une pression avec cinq joueurs, de façon à créer cinq confrontations 1-contre-1 au niveau de la ligne à l'attaque en espérant qu'un du groupe parviendra à battre son bloqueur. Le cinquième homme peut également être envoyé en direction du porteur de ballon, qui est alors contraint de demeurer en protection et qui ne peut aller s'offrir en cible pour Brady.
C'est exactement la stratégie qui a été employée par les Eagles, les Ravens et les Giants, avec des succès mitigés. Vous me trouvez sévère dans mon choix de mot? Je vous rappelle que même si ces équipes ont donné une bonne opposition aux Patriots, elles leur ont tout de même concédé plus de 31 points. Ce qui me porte à revenir au même énoncé : à la fin de la journée, ce sera à l'attaque des Chargers d'en faire plus que celle des Pats. Un placement, ça ne suffira pas, il faudra que ça soit à coup de sept points. Et de toute façon, la décision de Norv Turner sera un peu plus facile quand il notera les statistiques de son botteur : Nate Kaeding a raté quatre des six bottés de précision qu'il a tentés en éliminatoires.
Quelques petites notes pour conclure Sachez qu'il s'agira d'un duel entre l'équipe qui a commis le moins de revirements en saison régulière (Patriots : 15) et celle qui en a créé le plus (Chargers : 53). Vous serez aussi peut-être surpris d'apprendre que Billy Volek, qui pourrait bien remplacer Philip Rivers au poste de quart pour San Diego, a peut-être un dossier médiocre de 3-7 en carrière comme partant, mais qu'il a quand même lancé 21 passes de touché contre neuf interceptions.
Les Packers sont trop bien nantis
Quand les Giants et les Packers ont croisé le fer lors du deuxième week-end de la saison régulière, les hommes en bleu tentaient toujours de piger toutes les nuances de leur nouveau système défensif. Ils venaient d'accorder 45 points aux Cowboys et en ont donné 35 aux Packers. Depuis, inutile de dire que les choses se sont replacées, sinon on ne serait pas en train de parler de cette équipe!
Chez les Packers, l'attaque au sol n'existait pas. L'offensive était totalement unidimensionnelle et tout reposait sur les vieilles, mais solides épaules de Brett Favre. On peut relever une certaine ironie dans le fait que le joueur qui a fini par créer une étincelle dans le champ arrière de l'équipe, Ryan Grant, avait été échangé par les Giants après le camp d'entraînement. D'ailleurs, je suis presque tombé en bas de ma chaise quand j'ai lu que 145 porteurs de ballon étaient mieux payés que Grant dans la NFL. Ça montre à quel point la solution miracle des Packers est sortie de nulle part. À 310 000$, il n'y a pas de plus grande aubaine dans la NFL.
Je suis curieux de voir comment les Giants amorceront le match. On parle ici d'une équipe qui n'a pas eu un parcours facile. Elle a disputé trois matchs sur la route au cours du dernier mois et vient de gagner un match hautement émotif contre sa grande rivale de section. Maintenant, reste-il de l'essence dans le réservoir?
La recette des G-Men n'a rien de sorcier : une attaque au sol efficace, un quart-arrière qui ne fait pas d'erreur et une défensive qui met de la pression sur le quart adverse grâce à un front dominant. Pour espérer la victoire, ces trois ingrédients doivent être réunis.
La statistique la plus révélatrice chez les Giants en éliminatoires, c'est le nombre d'interception dont a été victime Eli Manning : zéro. Ajoutez à cela le fait qu'il n'a presque pas été plaqué derrière sa ligne de mêlée et vous avez un quart-arrière qui se donne toutes les chances de faire progresser son unité en restant sur le terrain et en faisant avancer les chaînes. New York a bouclé la saison régulière avec un ratio de moins-9 au chapitre des revirements. Depuis deux semaines, on parle d'un beau plus-4.
Les Giants ne doivent pas s'attendre à ce que les Packers déroulent le tapis rouge vers Favre à Michael Strahan et ses comparses. S'ils veulent mettre le talent du vétéran et de Osi Umenyora et Justin Tuck à profit, les Giants devront le mériter. Comment? En stoppant Grant et en forçant Favre à lancer le ballon, évidemment. C'est un autre dicton du monde du football : tu dois mériter la chance de mettre la pression sur le quart adverse.
À ce chapitre, c'est vrai que les Giants, statistiquement parlant du moins, sont la meilleure équipe de la NFL. Mais attention! Favre n'a pas l'habitude de garder le ballon dans ses mains bien longtemps. On risque de voir les joueurs de Giants se rendre au numéro 4 seulement pour se rendre compte que le ballon est déjà parti en direction inverse, une situation qui peut être très frustrante à la longue.
Je me demande aussi comment la ligne tertiaire des Giants va se débrouiller avec tous ses blessés. Déjà que les receveurs des Packers sont parmi les plus rapides de la Ligue et qu'ils excellent quand vient le temps d'aller chercher des verges après l'attrapé, on les opposera à un groupe privé des services de Sam Madison et Kevin Dockery. Et il y a Aaron Ross, qui entend jouer avec une épaule en compote.
De l'autre côté, il ne faut pas se leurrer. Même si Manning est impressionnant depuis quelque temps, il n'y a pas de doute que les Packers voudront prendre le pari de mettre le sort de son équipe entre ses mains. Pas question de se faire battre par Brandon Jacobs ou Ahmad Bradshaw. On voudra forcer des troisièmes jeux et long et demander à Manning de réussir les gros jeux.
La beauté de ce plan de match, c'est qu'ils ont les outils idéaux pour l'exécuter. Leurs noms : Al Harris et Charles Woodson, leurs demis de coin étoiles. Ces deux gars-là n'ont pas peur de couvrir les meilleurs receveurs adverses en couverture homme à homme. Au contraire, ils embrassent le défi avec plaisir! Les joueurs de cette trempe ne sont pas légion dans la NFL et les Packers en ont deux, ce qui leur permet d'être agressifs au possible. Ils peuvent par exemple demander à un maraudeur d'avancer dans le front défensif sans craindre qu'un demi de coin se fera brûler en zone profonde.
Harris et Woodson auront comme mission de déranger Amani Toomer et Plaxico Burress à la ligne d'engagement, question de modifier leur tracé, de retarder l'exécution des Giants et de forcer Manning à garder le ballon plus longtemps. Toomer sera particulièrement à surveiller, lui qui semble être l'homme de confiance de Manning depuis le début des éliminatoires, comme en font foi ses onze attrapés pour des gains de 154 verges et ses trois touchés.
Je vous laisse sur mes prédictions : les Packers battront les Giants et je ne vois pas comment les Patriots pourraient perdre contre les Chargers.
*Propos recueillis par Nicolas Landry
Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Chargers de San Diego s'étaient affrontés trois jours après que la NFL eut rendu son verdict dans le désormais célèbre "Spygate". Drôle de coïncidence, c'est à partir de ce moment que la troupe de Bill Belichick a commencé à tout détruire sur son passage. Inutile de vous dire, donc, que les Chargers en avaient mangé une salée.
Les choses ont quand même passablement changé depuis ce temps. Chez les Patriots, l'attaque au sol était moins mise en évidence tandis qu'aujourd'hui, Laurence Maroney occupe une place importante dans le plan de match et apporte une dimension supplémentaire à cette machine de football déjà bien huilée. En défensive, les Chargers verront Richard Seymour pour la première fois, mais n'auront pas à se frotter au secondeur extérieur Roosevelt Colvin.
C'est surtout San Diego qui montre un visage différent. En début d'année, Norv Turner avait décidé de retenir ses joueurs en défensive. Il demandait à des gars comme Shawne Merriman, un spécialiste pour mettre de la pression sur le quart-arrière adverse, de se replier en couverture de passe. Des modifications ont été apportées et les Merriman et les Shaun Phillips sont maintenant libres de partir à la chasse comme ils le veulent.
Sur la tertiaire, Antonio Cromartie a pris la place de Drayton Florence dans l'alignement partant et s'est avéré depuis ce temps l'un des meilleurs joueurs de la NFL à la position de demi de coin.
En attaque, LaDainian Tomlinson, pour des raisons un peu obscures, était moins impliqué dans le plan de match en septembre, comme si Turner avait décidé de le garder frais pour la fin de la saison. Et puis évidemment, il y a eu la transaction avec les Dolphins qui leur a permis de mettre la main sur Chris Chambers, un joueur qui peut faire la différence.
On peut donc en déduire qu'il ne faut pas sauter trop vite aux conclusions avec ce qui s'est passé entre les deux équipes en septembre, mais dans l'ensemble, le portrait favorise quand même grandement les Patriots.
Le match aura lieu dans le froid, dans un stade où les Pats sont pratiquement imbattables en éliminatoires. L'équipe locale aura bénéficié d'une journée de repos supplémentaire puisqu'elle a joué samedi dernier pendant que les Chargers ont dû se taper un vol à travers le continent. Sans oublier toutes les blessures et les points d'interrogation en provenance de la clinique. Si on additionne tout ça, c'est difficile de trouver des arguments en faveur des Chargers.
Je ne voudrai certainement pas rater le début de ce match. Vous m'avez souvent entendu parler du tempo rapide qu'impose l'attaque des Pats, une équipe qui a pris la bonne habitude de marquer beaucoup de points, c'est vrai, mais aussi de se mettre au travail tôt dans la rencontre. Je prends soin de noter cette petite nuance parce que de l'autre côté, c'est complètement l'inverse. À leurs deux premiers matchs éliminatoires, les Chargers ont marqué un grand total de sept points en première demie. S'ils ne parviennent pas à renverser la vapeur, ils pourraient se retrouver dans le trouble en moins de temps qu'il n'en faut pour épeler le mot dégelée.
Parce que s'il y a une faille dans l'armure des Patriots, elle se retrouve dans leur capacité à se défendre contre la course. Sauf que quand une équipe tire de l'arrière par deux touchés à mi-chemin dans le match, il y a quelques pages du livre de jeu qui prennent le bord. Si jamais les Pats devaient gagner le Super Bowl, il faudrait penser faire un petit amendement au célèbre dicton qui dit qu'au football, la défensive gagne des championnats. Chez les Pats, c'est l'inverse alors que l'attaque protège la défensive.
La semaine dernière, les Patriots nous ont appris deux petites choses à propos de leur attaque. Primo, ils sont capables de courir et n'hésiteront pas à le faire s'ils le désirent. Secundo, ils sont capables de marquer 31 points même si Randy Moss ne capte qu'une seule passe. C'est là qu'on se rend compte qu'ils représentent un vrai casse-tête pour les équipes adverses, qui ne peuvent que choisir leur poison et espérer pour le mieux.
Une chose est certaine. Si les Chargers veulent avoir la moindre chance de gagner en fin de semaine, ils doivent absolument trouver une façon de casser le rythme de Tom Brady. Il faut le frapper, le déranger, lui faire décocher ses passes plus rapidement qu'il le veut. Pour ce faire, il faut être rusé et mélanger les stratégies, sans arrêt, ne jamais faire la même chose deux fois. Il faudra que les Chargers utilisent différents fronts et une multitude de couvertures. Que ce soit en montrant toujours le même alignement avant de bouger différemment ou en changeant constamment d'alignements pour faire la même chose, il faudra forcer Brady à se creuser les méninges.
Contre les Colts, les Chargers avaient décidé d'ajouter un homme sur la ligne défensive et utiliser une formation 4-3. Ce faisant, ils sortaient du terrain Jamal Williams, leur meilleur élément contre le jeu au sol, pour le remplacer par un spécialiste de la pression sur le quart-arrière. Pour répondre à cette tactique, les Pats pourraient décider d'envoyer quatre receveurs sur le terrain dans le but de se donner le plus d'options possible. Les cibles seraient nombreuses pour Brady, mais les lignes de courses seraient également plus larges pour Maroney et le meilleur joueur pour l'arrêter le regardera des lignes de côté. Ce petit jeu d'échec sera à surveiller tout au long de la partie.
Les Chargers tenteront aussi assurément d'amener une pression avec cinq joueurs, de façon à créer cinq confrontations 1-contre-1 au niveau de la ligne à l'attaque en espérant qu'un du groupe parviendra à battre son bloqueur. Le cinquième homme peut également être envoyé en direction du porteur de ballon, qui est alors contraint de demeurer en protection et qui ne peut aller s'offrir en cible pour Brady.
C'est exactement la stratégie qui a été employée par les Eagles, les Ravens et les Giants, avec des succès mitigés. Vous me trouvez sévère dans mon choix de mot? Je vous rappelle que même si ces équipes ont donné une bonne opposition aux Patriots, elles leur ont tout de même concédé plus de 31 points. Ce qui me porte à revenir au même énoncé : à la fin de la journée, ce sera à l'attaque des Chargers d'en faire plus que celle des Pats. Un placement, ça ne suffira pas, il faudra que ça soit à coup de sept points. Et de toute façon, la décision de Norv Turner sera un peu plus facile quand il notera les statistiques de son botteur : Nate Kaeding a raté quatre des six bottés de précision qu'il a tentés en éliminatoires.
Quelques petites notes pour conclure Sachez qu'il s'agira d'un duel entre l'équipe qui a commis le moins de revirements en saison régulière (Patriots : 15) et celle qui en a créé le plus (Chargers : 53). Vous serez aussi peut-être surpris d'apprendre que Billy Volek, qui pourrait bien remplacer Philip Rivers au poste de quart pour San Diego, a peut-être un dossier médiocre de 3-7 en carrière comme partant, mais qu'il a quand même lancé 21 passes de touché contre neuf interceptions.
Les Packers sont trop bien nantis
Quand les Giants et les Packers ont croisé le fer lors du deuxième week-end de la saison régulière, les hommes en bleu tentaient toujours de piger toutes les nuances de leur nouveau système défensif. Ils venaient d'accorder 45 points aux Cowboys et en ont donné 35 aux Packers. Depuis, inutile de dire que les choses se sont replacées, sinon on ne serait pas en train de parler de cette équipe!
Chez les Packers, l'attaque au sol n'existait pas. L'offensive était totalement unidimensionnelle et tout reposait sur les vieilles, mais solides épaules de Brett Favre. On peut relever une certaine ironie dans le fait que le joueur qui a fini par créer une étincelle dans le champ arrière de l'équipe, Ryan Grant, avait été échangé par les Giants après le camp d'entraînement. D'ailleurs, je suis presque tombé en bas de ma chaise quand j'ai lu que 145 porteurs de ballon étaient mieux payés que Grant dans la NFL. Ça montre à quel point la solution miracle des Packers est sortie de nulle part. À 310 000$, il n'y a pas de plus grande aubaine dans la NFL.
Je suis curieux de voir comment les Giants amorceront le match. On parle ici d'une équipe qui n'a pas eu un parcours facile. Elle a disputé trois matchs sur la route au cours du dernier mois et vient de gagner un match hautement émotif contre sa grande rivale de section. Maintenant, reste-il de l'essence dans le réservoir?
La recette des G-Men n'a rien de sorcier : une attaque au sol efficace, un quart-arrière qui ne fait pas d'erreur et une défensive qui met de la pression sur le quart adverse grâce à un front dominant. Pour espérer la victoire, ces trois ingrédients doivent être réunis.
La statistique la plus révélatrice chez les Giants en éliminatoires, c'est le nombre d'interception dont a été victime Eli Manning : zéro. Ajoutez à cela le fait qu'il n'a presque pas été plaqué derrière sa ligne de mêlée et vous avez un quart-arrière qui se donne toutes les chances de faire progresser son unité en restant sur le terrain et en faisant avancer les chaînes. New York a bouclé la saison régulière avec un ratio de moins-9 au chapitre des revirements. Depuis deux semaines, on parle d'un beau plus-4.
Les Giants ne doivent pas s'attendre à ce que les Packers déroulent le tapis rouge vers Favre à Michael Strahan et ses comparses. S'ils veulent mettre le talent du vétéran et de Osi Umenyora et Justin Tuck à profit, les Giants devront le mériter. Comment? En stoppant Grant et en forçant Favre à lancer le ballon, évidemment. C'est un autre dicton du monde du football : tu dois mériter la chance de mettre la pression sur le quart adverse.
À ce chapitre, c'est vrai que les Giants, statistiquement parlant du moins, sont la meilleure équipe de la NFL. Mais attention! Favre n'a pas l'habitude de garder le ballon dans ses mains bien longtemps. On risque de voir les joueurs de Giants se rendre au numéro 4 seulement pour se rendre compte que le ballon est déjà parti en direction inverse, une situation qui peut être très frustrante à la longue.
Je me demande aussi comment la ligne tertiaire des Giants va se débrouiller avec tous ses blessés. Déjà que les receveurs des Packers sont parmi les plus rapides de la Ligue et qu'ils excellent quand vient le temps d'aller chercher des verges après l'attrapé, on les opposera à un groupe privé des services de Sam Madison et Kevin Dockery. Et il y a Aaron Ross, qui entend jouer avec une épaule en compote.
De l'autre côté, il ne faut pas se leurrer. Même si Manning est impressionnant depuis quelque temps, il n'y a pas de doute que les Packers voudront prendre le pari de mettre le sort de son équipe entre ses mains. Pas question de se faire battre par Brandon Jacobs ou Ahmad Bradshaw. On voudra forcer des troisièmes jeux et long et demander à Manning de réussir les gros jeux.
La beauté de ce plan de match, c'est qu'ils ont les outils idéaux pour l'exécuter. Leurs noms : Al Harris et Charles Woodson, leurs demis de coin étoiles. Ces deux gars-là n'ont pas peur de couvrir les meilleurs receveurs adverses en couverture homme à homme. Au contraire, ils embrassent le défi avec plaisir! Les joueurs de cette trempe ne sont pas légion dans la NFL et les Packers en ont deux, ce qui leur permet d'être agressifs au possible. Ils peuvent par exemple demander à un maraudeur d'avancer dans le front défensif sans craindre qu'un demi de coin se fera brûler en zone profonde.
Harris et Woodson auront comme mission de déranger Amani Toomer et Plaxico Burress à la ligne d'engagement, question de modifier leur tracé, de retarder l'exécution des Giants et de forcer Manning à garder le ballon plus longtemps. Toomer sera particulièrement à surveiller, lui qui semble être l'homme de confiance de Manning depuis le début des éliminatoires, comme en font foi ses onze attrapés pour des gains de 154 verges et ses trois touchés.
Je vous laisse sur mes prédictions : les Packers battront les Giants et je ne vois pas comment les Patriots pourraient perdre contre les Chargers.
*Propos recueillis par Nicolas Landry