La première partie de la saison des Alouettes, face aux Roughriders de la Saskatchewan, a donné droit à un très bon spectacle offensif, mais même en marquant 51 points, les hommes de Marc Trestman n'ont pas été capables de l'emporter. Pourquoi?

Nervosité? La foule de Regina? Le manque de cohésion en défense? Il n'y a pas de réponse précise à cette question, sauf que les Alouettes devront s'ajuster pour éviter de revivre ce cauchemar.

Ce n'est que la première partie de la saison et il ne faut pas paniquer, mais quand même…

J'ai rarement vu les Alouettes aussi désorganisés. Les joueurs ne semblaient pas trop savoir où aller. Lors d'une longue course des Riders, il n'y avait que 11 porte-couleurs montréalais sur le jeu; où était le 12e?

Un peu plus tard, une pénalité a été appelée aux Riders. On accepte d'abord la pénalité… puis on la refuse. Je n'ai jamais vu Trestman indécis à ce point.

Vers la fin de la rencontre, on ne savait plus trop quoi faire : laisser Anthony Calvillo sur le terrain ou amener le botteur de dégagement?

Pourtant, s'il y a bien une équipe qui est toujours prête dans tous les genres de situation, c'est bien celle des Alouettes. Connaissant Trestman, cela ne se reproduira pas de sitôt.

Bien utiliser les matchs préparatoires

Les Alouettes ont disputé deux rencontres préparatoires. Cependant, les joueurs réguliers en défensive n'ont joué - pour la plupart - seulement qu'un quart avant d'entamer la saison.

L'organisation souhaitait utiliser les matchs préparatoires pour évaluer les jeunes. En contrepartie, les réguliers ont eu droit à moins d'action en situation de match, ce qui a pu causer un manque de cohésion et de synchronisme pour la défense face à la Saskatchewan.

Lorsque la ligne défensive met de la pression sur le quart adverse, cela est supposé enlever de la pression aux demis défensifs, ce qui n'était pas le cas jeudi soir à Regina pour les Alouettes. Tout le monde avait l'air fatigué.

L'absence de Mark Estelle a également nui aux Alouettes. Je ne suis pas certain que Darian Durant aurait eu autant de facilité avec Estelle en uniforme. Cela n'enlève rien à l'excellent jeu de pieds du quart des Riders.

La défense a été incapable de contenir les courses. Que ce soit le porteur de ballon ou le quart-arrière, même des petites choses qui semblaient si simples ne se faisaient pas.

L'attaque au sol des Riders a aussi couru pour près de 180 verges. Quand tu n'arrêtes pas le jeu au sol, c'est difficile d'arrêter l'adversaire. C'est à ce moment là qu'on s'ennuie de Keron Williams.

Il faut en tirer des leçons, mais je le répète: il n'y a pas matière à paniquer, ce n'est que le match inaugural.

Bravo à l'attaque qui a su rebondir

Si la défense a mal paru, on ne peut en dire autant de l'attaque menée de belle façon par le vétéran Anthony Calvillo. Les choses ne s'annonçaient pourtant pas faciles en début de rencontre :

- Premier jeu à l'attaque : La passe de Calvillo n'est pas maîtrisée par Jamel Richardson et les Riders en profitent en interceptant le ballon;
- Deuxième jeu à l'attaque : Calvillo est mis sous pression et est victime d'un sac du quart.

Le quart des Alouettes a ensuite pris les choses en mains : trois passes de touché avant la demie et des gains aériens de 368 verges pour l'ensemble de la partie. L'attaque est restée calme et a gardé son sang-froid. Plusieurs quarts-arrières n'auraient jamais été en mesure de s'en remettre après deux possessions si laborieuses pour amorcer une rencontre.

Montréal a aussi marqué des points sur les unités spéciales grâce à la recrue Tim Maypray qui a retourné un placement raté jusque dans la zone des buts sur 125 verges. J'étais bien content pour lui.

Content, puisqu'il venait de connaître quelques ratés, en jugeant mal les ballons qui venaient vers lui. Ses coéquipiers étaient très heureux pour lui aussi et il semble très apprécié par toute l'équipe.

Pour un Américain peu habitué à voir autant de jeux impliquant les unités spéciales, il s'en est très bien tiré. Surtout quand on sait qu'à Regina, les conditions climatiques ne sont pas toujours agréables.

Pauvre Donovan Alexander!

Le demi de coin des Roughriders, Donovan Alexander, a été exploité à merveille par l'attaque des Alouettes qui envoyait toujours le ballon en sa direction. Plus souvent qu'autrement, cela se terminait en touché.

Les receveurs des Alouettes devaient sûrement se battre pour savoir lequel d'entre eux allait jouer contre Alexander; il semblait si facile à contourner.

Les Alouettes ont su exploiter la faille des Riders. On parle souvent de stratégies au football. Dans le cas d'Alexander, il suffisait de trouver une confrontation avantageuse jusqu'à ce que l'équipe adverse règle la situation. Disons que les Alouettes en ont profité.

J'espère pour Alexander qu'il a la mémoire courte…

En bout de ligne…

Les Riders ont aussi une attaque explosive et on doit leur donner crédit pour leur belle performance face aux Alouettes.

Les équipes ont donné un très beau spectacle. Personnellement, j'adore les festivals offensifs comme ceux-là.

Les Alouettes ont laissé leurs adversaires et leurs bruyants partisans revenir de l'arrière et se sont fait jouer un tour. Encore une fois : pas de panique!

Un mot en terminant sur l'attrapé de S.J. Green que je vois déjà comme l'un des plus beaux de la saison même si elle ne vient que de commencer. La barre est haute pour les prochaines semaines…

* Propos recueillis par Maxime Morin