Duel entre Roethlisberger et Whisenhunt
Football lundi, 26 janv. 2009. 17:19 samedi, 14 déc. 2024. 22:09
Pierre Vercheval
Pour cette semaine du Super Bowl, je vous présenterai une chronique quotidienne afin de décortiquer cet affrontement qui s'annonce fort intéressant entre les Steelers de Pittsburgh et les Cards de l'Arizona.
Nous avons encore le temps de faire une multitude d'analyses en vue de ce match. Mais d'entrée de jeu, abordons un sujet qui retiendra beaucoup l'attention cette semaine. Ce Super Bowl mettra aux prises Ben Roethlisberger et son ancien coordonnateur offensif Ken Whisenhunt qui est maintenant l'entraîneur-chef des Cards de l'Arizona.
Whisenhunt a d'ailleurs remporté le Super Bowl avec les Steelers en 2005. À chaque Super Bowl, on se questionne sur qui aura l'avantage sur tous les aspects. Ce sera intéressant de rappeler que Whisenhunt était l'entraîneur de Big Ben donc il connaît très bien ses forces et ses faiblesses.
L'entraîneur des Cards sait ce que le quart des Steelers aime faire et surtout ce qu'il n'aime pas faire. Il connaît également ses tendances et sa façon de penser. C'est indéniable, de ce côté il détient un avantage. De plus, il s'est entraîné contre la défense de Dick LeBeau durant son passage à Pittsburgh ce qui lui permet d'avoir une bonne idée de comment le coordonnateur défensif des Steelers préfère attaquer et comment il s'ajuste. Whisenhunt possède donc un bagage d'informations internes.
Évidemment, on peut lancer un débat en soutenant à l'inverse que LeBeau connaît Whisenhunt. LeBeau connaît également Russ Grimm l'entraîneur de la ligne offensive des Cards qui occupait le même poste avec les Steelers. Il sait quelles protections il emploie contre certains blitz.
Ça devient donc facile de s'amuser avec ces discussions ce qui rend les choses encore plus intéressantes car la partie d'échec est déjà entamée et le Super Bowl deviendra encore plus fascinant.
Mais en bout ligne, j'accorde un petit avantage à Whisenhunt et Grimm. En plus de connaître les tendances, les stratégies et les philosophies des Steelers, les deux entraîneurs des Cards connaissent les joueurs. Ils ont cotoyé ces athlètes au quotidien ce qui devient la nuance dans ce débat.
Étant donné que Whisenhunt connaît Big Ben de facon intime, il sait ce qui le rend mal à l'aise sur le terrain. Parfois, Roethlisberger devait lui dire : «Non, je n'aime pas ce scénario, je suis tout mêlé quand on fait ça.»
Whisenhunt possède plusieurs autres indices intéressants. Il est certainement au courant si un demi défensif en particulier est vulnérable à une double feinte. Voilà pourquoi j'ai hâte de découvrir quel impact aura ce facteur sur la partie.
Gruden avait utilisé cet avantage
De mémoire, Jon Gruden s'avère le dernier entraîneur ayant eu un impact direct contre son ancienne équipe au Super Bowl. En 2002, Gruden avait mené les Buccaneers de Tampa Bay à une écrasante victoire de 48 à 21 face aux Raiders d'Oakland. Il avait mené les Bucs au Super Bowl un an après avoir quitté les Raiders.
Gruden avait préparé la défense des Bucs durant toute la semaine et il avait lui-même joué le rôle de Rich Gannon en servant de quart-arrière à l'entraînement. Il expliquait à ses joueurs les signaux de Gannon à la ligne d'engagement ainsi que ses tendances.
Il leur a démontré ce qu'il aime faire et ce qu'il n'aime pas faire. Il a mis de l'emphase sur ce qui lui donne de la misère. Il a également mis son équipe en garde sur les choses à éviter pour ne pas se faire découper en morceaux.
Résultat : les Bucs ont savouré la victoire et Gannon a été victime de cinq interceptions.
C'est évident que Gruden possèdait un avantage supplémentaire car il se mesurait aux Raiders la saison suivante et ils avaient gardé le même système offensif qu'il avait implanté donc l'impact devenait plus important.
De son côté, Whisenhunt a quitté Pittsburgh depuis deux ans. Il a été remplacé par Bruce Arians qui était l'entraîneur des receveurs. Ce dernier a repris le système de Whisenhunt en le modifiant légèrement y ajoutant plus de passes.
La première bataille remportée par les Cards
Depuis que Whisenhunt s'est joint aux Cards, il a livré un seul duel aux Steelers. Ce rendez-vous a eu lieu le 30 septembre 2007 et les Cards avaient eu le dessus au compte de 21 à 14 devant leurs partisans.
Il faut retenir quelques éléments de ce premier chapitre remporté par Whisenhunt. D'abord, Matt Leinart avait amorcé le match au poste de quart pour les Cards. Leinart avait quitté la rencontre au deuxième quart, il était revenu à l'action pour quitter de nouveau au dernier quart. Ce fut une rencontre difficile pour lui. Dès que Kurt Warner était arrivé dans la rencontre, les Cards ont semblé plus à l'aise.
Warner a terminé sa journée de travail avec 14 passes complétées en 21 tentatives pour 132 verges et une passe de touché. Il n'a pas commis d'interception et il a subi un sac. Le receveur étoile Larry Fitzgerald avait connu du succès captant 10 passes pour 123 verges. Fitzgerald n'a pas inscrit de touché, mais il a réussi un gros jeu de 38 verges. Le deuxième receveur des Cards Anquan Boldin n'était pas en uniforme pour cette partie, mais il ne ratera pas le Super Bowl.
Il est important de noter que les Steelers ont déployé deux défenses différentes durant ce match. Les Steelers étaient agressifs avec plusieurs couvertures homme à homme et de nombreux blitz quand Leinart dirigeait l'attaque des Cards. Le scénario était fort différent quand Warner était dans la mêlée. Les Steelers sont au courant que Warner décoche ses passes rapidement et qu'il mise une grande expérience. D'ailleurs, ces atouts lui ont permis de dépecer la défense et les blitz des Eagles de Philadelphie. Les Steelers ont opté pour un changement de philosophie contre lui en se fiant davantage à une défense de zone.
Quant aux Cards, ils avaient mis l'emphase sur stopper la course. Le maraudeur Adrian Wilson, qui a excellé contre les Eagles avec deux sacs et deux échappés provoqués, était présent dans la boîte défensive. La recette avait fonctionné puisque les Cards avaient limité le porteur de ballon Willie Parker à seulement 37 verges en 19 courses (moyenne de 1,9 verge par portée).
Le receveur Steve Breaston s'était illustré en inscrivant un touché de 73 verges sur un retour de botté. Santonio Holmes lui avait donné la réplique avec deux touchés sur des passes de 43 et sept verges.
Durant ce match, les Steelers avaient tenté plusieurs longues passes. D'ailleurs, les receveurs étaient souvent démarqués, mais ils avaient échappé quelques ballons et je pense notamment à Nate Washington.
Il ne faut pas oublier que le receveur Hines Ward n'était pas de l'affrontement ce qui représente un facteur considérable.
Les Steelers avaient également manqué de discipline écopant de 11 punitions, leur plus gros total pour un match en 2007.
Tout comme Gruden qui avait maîtrisé Gannon lors de son premier affrontement contre son ancien quart, Whisenhunt avait eu le dessus sur Roethlisberger. Le quart des Steelers a été intercepté à deux occasions en plus de commettre deux échappés et subir quatre sacs du quart. Bref, les Cards avaient réussi à le déranger.
Bien sûr, je ne dis pas que Whisenhunt s'avère le seul responsable de cette réussite. C'est bien beau d'avoir les solutions sur le tableau et sur papier, mais il faut miser sur les joueurs pour exécuter les stratégies.
La première interception de Roethlisberger avait été très coûteuse. Les Steelers avaient provoqué un échappé à la ligne de quatre des Cards. Après deux courses infructueuses de Parker, Adrian Wilson a intercepté une passe dans la zone des buts. Ce jeu a permis aux Cards de s'accrocher et l'emporter.
Pour le Super Bowl, le portrait n'est pas identique puisque Leinart n'amorcera pas la partie sans oublier que Boldin et Ward ne seront pas absents. De plus, la ligne offensive des Steelers a changé de visage depuis cette piètre performance. En fait, Willie Colon est le seul membre qui a gardé son poste.
Selon les informations qui circulent, ce n'est pas l'amour fou entre Roethlisberger et Whisenhunt ce qui ajoute de piquant au duel entre les deux hommes.
Ainsi, Roethlisberger sera sans doute motivé de connaître une meilleure prestation sinon les Steelers devront oublier la victoire. On souhaite aussi à Big Ben de mieux performer qu'à son premier Super Bowl durant lequel il avait complété seulement neuf passes en 23 tentatives pour 123 verges et aucune passe de touché. Il avait commis deux interceptions et maintenu une désastreuse cote d'efficacité de 22,6. Une cote inférieure à son âge, lui qui avait 23 ans à l'époque...
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Nous avons encore le temps de faire une multitude d'analyses en vue de ce match. Mais d'entrée de jeu, abordons un sujet qui retiendra beaucoup l'attention cette semaine. Ce Super Bowl mettra aux prises Ben Roethlisberger et son ancien coordonnateur offensif Ken Whisenhunt qui est maintenant l'entraîneur-chef des Cards de l'Arizona.
Whisenhunt a d'ailleurs remporté le Super Bowl avec les Steelers en 2005. À chaque Super Bowl, on se questionne sur qui aura l'avantage sur tous les aspects. Ce sera intéressant de rappeler que Whisenhunt était l'entraîneur de Big Ben donc il connaît très bien ses forces et ses faiblesses.
L'entraîneur des Cards sait ce que le quart des Steelers aime faire et surtout ce qu'il n'aime pas faire. Il connaît également ses tendances et sa façon de penser. C'est indéniable, de ce côté il détient un avantage. De plus, il s'est entraîné contre la défense de Dick LeBeau durant son passage à Pittsburgh ce qui lui permet d'avoir une bonne idée de comment le coordonnateur défensif des Steelers préfère attaquer et comment il s'ajuste. Whisenhunt possède donc un bagage d'informations internes.
Évidemment, on peut lancer un débat en soutenant à l'inverse que LeBeau connaît Whisenhunt. LeBeau connaît également Russ Grimm l'entraîneur de la ligne offensive des Cards qui occupait le même poste avec les Steelers. Il sait quelles protections il emploie contre certains blitz.
Ça devient donc facile de s'amuser avec ces discussions ce qui rend les choses encore plus intéressantes car la partie d'échec est déjà entamée et le Super Bowl deviendra encore plus fascinant.
Mais en bout ligne, j'accorde un petit avantage à Whisenhunt et Grimm. En plus de connaître les tendances, les stratégies et les philosophies des Steelers, les deux entraîneurs des Cards connaissent les joueurs. Ils ont cotoyé ces athlètes au quotidien ce qui devient la nuance dans ce débat.
Étant donné que Whisenhunt connaît Big Ben de facon intime, il sait ce qui le rend mal à l'aise sur le terrain. Parfois, Roethlisberger devait lui dire : «Non, je n'aime pas ce scénario, je suis tout mêlé quand on fait ça.»
Whisenhunt possède plusieurs autres indices intéressants. Il est certainement au courant si un demi défensif en particulier est vulnérable à une double feinte. Voilà pourquoi j'ai hâte de découvrir quel impact aura ce facteur sur la partie.
Gruden avait utilisé cet avantage
De mémoire, Jon Gruden s'avère le dernier entraîneur ayant eu un impact direct contre son ancienne équipe au Super Bowl. En 2002, Gruden avait mené les Buccaneers de Tampa Bay à une écrasante victoire de 48 à 21 face aux Raiders d'Oakland. Il avait mené les Bucs au Super Bowl un an après avoir quitté les Raiders.
Gruden avait préparé la défense des Bucs durant toute la semaine et il avait lui-même joué le rôle de Rich Gannon en servant de quart-arrière à l'entraînement. Il expliquait à ses joueurs les signaux de Gannon à la ligne d'engagement ainsi que ses tendances.
Il leur a démontré ce qu'il aime faire et ce qu'il n'aime pas faire. Il a mis de l'emphase sur ce qui lui donne de la misère. Il a également mis son équipe en garde sur les choses à éviter pour ne pas se faire découper en morceaux.
Résultat : les Bucs ont savouré la victoire et Gannon a été victime de cinq interceptions.
C'est évident que Gruden possèdait un avantage supplémentaire car il se mesurait aux Raiders la saison suivante et ils avaient gardé le même système offensif qu'il avait implanté donc l'impact devenait plus important.
De son côté, Whisenhunt a quitté Pittsburgh depuis deux ans. Il a été remplacé par Bruce Arians qui était l'entraîneur des receveurs. Ce dernier a repris le système de Whisenhunt en le modifiant légèrement y ajoutant plus de passes.
La première bataille remportée par les Cards
Depuis que Whisenhunt s'est joint aux Cards, il a livré un seul duel aux Steelers. Ce rendez-vous a eu lieu le 30 septembre 2007 et les Cards avaient eu le dessus au compte de 21 à 14 devant leurs partisans.
Il faut retenir quelques éléments de ce premier chapitre remporté par Whisenhunt. D'abord, Matt Leinart avait amorcé le match au poste de quart pour les Cards. Leinart avait quitté la rencontre au deuxième quart, il était revenu à l'action pour quitter de nouveau au dernier quart. Ce fut une rencontre difficile pour lui. Dès que Kurt Warner était arrivé dans la rencontre, les Cards ont semblé plus à l'aise.
Warner a terminé sa journée de travail avec 14 passes complétées en 21 tentatives pour 132 verges et une passe de touché. Il n'a pas commis d'interception et il a subi un sac. Le receveur étoile Larry Fitzgerald avait connu du succès captant 10 passes pour 123 verges. Fitzgerald n'a pas inscrit de touché, mais il a réussi un gros jeu de 38 verges. Le deuxième receveur des Cards Anquan Boldin n'était pas en uniforme pour cette partie, mais il ne ratera pas le Super Bowl.
Il est important de noter que les Steelers ont déployé deux défenses différentes durant ce match. Les Steelers étaient agressifs avec plusieurs couvertures homme à homme et de nombreux blitz quand Leinart dirigeait l'attaque des Cards. Le scénario était fort différent quand Warner était dans la mêlée. Les Steelers sont au courant que Warner décoche ses passes rapidement et qu'il mise une grande expérience. D'ailleurs, ces atouts lui ont permis de dépecer la défense et les blitz des Eagles de Philadelphie. Les Steelers ont opté pour un changement de philosophie contre lui en se fiant davantage à une défense de zone.
Quant aux Cards, ils avaient mis l'emphase sur stopper la course. Le maraudeur Adrian Wilson, qui a excellé contre les Eagles avec deux sacs et deux échappés provoqués, était présent dans la boîte défensive. La recette avait fonctionné puisque les Cards avaient limité le porteur de ballon Willie Parker à seulement 37 verges en 19 courses (moyenne de 1,9 verge par portée).
Le receveur Steve Breaston s'était illustré en inscrivant un touché de 73 verges sur un retour de botté. Santonio Holmes lui avait donné la réplique avec deux touchés sur des passes de 43 et sept verges.
Durant ce match, les Steelers avaient tenté plusieurs longues passes. D'ailleurs, les receveurs étaient souvent démarqués, mais ils avaient échappé quelques ballons et je pense notamment à Nate Washington.
Il ne faut pas oublier que le receveur Hines Ward n'était pas de l'affrontement ce qui représente un facteur considérable.
Les Steelers avaient également manqué de discipline écopant de 11 punitions, leur plus gros total pour un match en 2007.
Tout comme Gruden qui avait maîtrisé Gannon lors de son premier affrontement contre son ancien quart, Whisenhunt avait eu le dessus sur Roethlisberger. Le quart des Steelers a été intercepté à deux occasions en plus de commettre deux échappés et subir quatre sacs du quart. Bref, les Cards avaient réussi à le déranger.
Bien sûr, je ne dis pas que Whisenhunt s'avère le seul responsable de cette réussite. C'est bien beau d'avoir les solutions sur le tableau et sur papier, mais il faut miser sur les joueurs pour exécuter les stratégies.
La première interception de Roethlisberger avait été très coûteuse. Les Steelers avaient provoqué un échappé à la ligne de quatre des Cards. Après deux courses infructueuses de Parker, Adrian Wilson a intercepté une passe dans la zone des buts. Ce jeu a permis aux Cards de s'accrocher et l'emporter.
Pour le Super Bowl, le portrait n'est pas identique puisque Leinart n'amorcera pas la partie sans oublier que Boldin et Ward ne seront pas absents. De plus, la ligne offensive des Steelers a changé de visage depuis cette piètre performance. En fait, Willie Colon est le seul membre qui a gardé son poste.
Selon les informations qui circulent, ce n'est pas l'amour fou entre Roethlisberger et Whisenhunt ce qui ajoute de piquant au duel entre les deux hommes.
Ainsi, Roethlisberger sera sans doute motivé de connaître une meilleure prestation sinon les Steelers devront oublier la victoire. On souhaite aussi à Big Ben de mieux performer qu'à son premier Super Bowl durant lequel il avait complété seulement neuf passes en 23 tentatives pour 123 verges et aucune passe de touché. Il avait commis deux interceptions et maintenu une désastreuse cote d'efficacité de 22,6. Une cote inférieure à son âge, lui qui avait 23 ans à l'époque...
*Propos recueillis par Éric Leblanc
