En début de saison, en plus de gagner, l'objectif est de s'améliorer match après match. À voir les visages des joueurs des Alouettes après la rencontre de jeudi, pas sûr que cet objectif a été atteint. Je pense que ça été une douche d'eau froide pour eux, quoiqu'il faille donner crédit aux Tiger-Cats de Hamilton, une équipe améliorée.

Les Alouettes n'ont pas été en mesure de maintenir la cadence des trois premiers matchs. Marc Trestman redoutait Hamilton et il avait prévenu ses hommes.

Après un match difficile en Saskatchewan, les receveurs de passes ont bien réagi, captant presque toutes les passes mais il n'y a eu que 21 points au tableau malgré 404 verges par la passe. Les Alouettes ont eu du mal à terminer leurs séquences offensives mais heureusement pour eux, les Tiger-Cats ont éprouvé plus d'ennuis.

Encore une fois, l'équipe n'a pas été efficace à l'intérieur de la ligne de 20 de l'ennemi. Les Alouettes y sont allés trois fois; il y a eu un touché, un placement et une interception. Ça représentent un taux d'efficacité de 33% pour les touchés alors que l'on doit viser un taux de 75%. C'est une victoire pour les Alouettes mais il y a encore du travail à faire. C'est parfait pour Trestman qui sera sans doute écouté plus attentivement la prochaine fois qu'il dira que l'adversaire s'est amélioré. C'est un bel avertissement qui va renforcer le message de Trestman.

La défensive se lève encore

La défensive des Alouettes a bien fait, n'accordant pas de touché, en plus de chasser du match le quart Quinton Porter. Deux des huit points des Tiger-Cats l'ont été sur un touché de sûreté. Pour l'instant, la défensive montréalaise est l'histoire de 2009 même si Anthony Calvillo a atteint différents plateaux en attaque.

Je disais à la blague à Anwar Stewart que ce n'était pas que le yoga qui l'avait transformé, lui qui a encore réussi de très belles choses. Dans un match, il est toujours proche du ballon. On a vu Hamilton essayer de lui passer un play action à la porte des buts mais il a plutôt forcé une perte de ballon. Stewart n'a pas mordu à l'hameçon.

Stewart a le profil d'un joueur important sur le terrain et dans le vestiaire. Il est un leader, il prêche par l'exemple, il est un forcené sur le terrain, il a toujours le mot juste et il sait parfois détendre l'atmosphère au besoin.

Une équipe améliorée

Je ne veux surtout rien enlever aux Tiger-Cats mais je pense qu'ils ont donné ce qu'ils pouvaient donner car je ne crois pas qu'ils soient rendus à une étape pour vaincre les Alouettes mais on voit que c'est une équipe en progression.

Il s'agit d'une équipe qui s'est rajeunie à certaines positions et qui a su ajouter du leadership à la formation, notamment avec Alexandre Gauthier, Dan Goodspeed, Kevin Gleen et Dave Stala. On a rajeuni l'équipe sur le terrain et vieillit la formation dans le vestiaire. Il y a plus de talents cette saison à Hamilton et ça semble être un bon mélange.

Les Tiger-Cats ont frappé tout ce qui bougeait jeudi. C'est ce que je retiens de cette équipe, qui a été robuste. Après la partie, les joueurs de ligne des Alouettes n'hésitaient pas à dire que ça avait brassé. Pour que ces gros bonhommes fassent une telle déclaration, c'est parce que c'était vrai. Quand tu te fais malmener physiquement, ça demeure longtemps dans l'esprit.

Les Eskimos voudront se venger

Les Alouettes vont disputer un cinquième match en juillet jeudi quand ils vont rendre visite aux Eskimos à Edmonton, qui voudront venger le revers de 50-16 encaissé le 9 juillet dernier au Stade Percival-Molson.

Edmonton est une équipe qui se cherche beaucoup. Sa défensive, qui passe beaucoup de temps sur le terrain en raison d'une attaque anémique, en arrache contre le jeu aérien. Ricky Ray n'est pas à son mieux. Il n'a même pas terminé le dernier match des siens. Sur papier, l'équipe s'est améliorée mais ça tarde à se traduire sur le terrain.

*propos recueillis par Robert Latendresse