En cette deuxième semaine de la saison dans la NFL, deux matchs retiennent particulièrement mon attention. Il y aura celui qui opposera les frangins Eli et Peyton Manning ainsi que la rencontre entre les Jets de New York et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, deux équipes qui ont déjà lancé les hostilités.

J'ai hâte de voir comment les Jets vont rebondir après avoir été battus par les Ravens de Baltimore lors de la première semaine. Durant la saison morte, les Jets ont tout fait pour que les réflecteurs soient braqués sur eux. D'abord leur entraîneur Rex Ryan n'a pas cessé de dire que son club était celui à battre. En plus, les Jets ont participé à l'émission Hard Knocks à HBO durant le camp d'entraînement. Avec toutes les caméras toujours braquées sur eux, on a constaté que les joueurs et entraîneurs ne se gênaient pas pour parler des autres équipes. Ils ont tout fait pour se mettre de la pression sur les épaules. Maintenant, ils vont devoir cesser de parler et agir. C'est pourquoi j'ai très hâte de voir comment ils vont réagir devant le défi que seront les Pats.

L'année dernière, les Jets avaient remporté le premier match contre les Pats 16-9 lors de la deuxième semaine. Les Pats se sont vengés 31-14 lors de la onzième semaine. La Nouvelle-Angleterre a eu une année pour étudier le jeu des Jets et je suis convaincu que Bill Belichick et Tom Brady ont scruté à la loupe les tendances défensives des Jets, pour éviter que se répète le scénario de l'an dernier.

Les ingrédients sont réunis pour faire de cette rencontre, une partie fort intéressante. Le passé entre ces deux formations est parsemé d'histoires piquantes comme celle du spygate. Quand Ryan est arrivé à la barre des Jets, il avait dit qu'il était venu dans l'Est de l'Américaine et qu'il n'avait pas l'intention d'embrasser les bagues de Super Bowl de Bill Belichick. On a aussi entendu Randy Moss et le demi de coin Darrelle Revis se lancer des flèches. La table est donc vraiment mise pour un bon match.

J'ai également hâte de voir si les Jets vont finalement donner le feu vert à leur quart Mark Sanchez. Ce dernier va devoir étirer le terrain de façon vertical, ce qu'il n'a pas fait contre les Ravens. Pour ce faire, ses entraîneurs devront lui permettre de sortir de son carcan. On n'a pas cessé de lui répéter qu'il ne devait pas commettre d'erreur. Un jour, il faudrait aussi lui dire de réaliser des gros jeux. Je sais que la saison n'est vieille que d'un match mais face à Baltimore, Sanchez ne faisait que des petites passes à son dépanneur. On sentait qu'il avait peur de tenter des gros jeux. Sanchez n'a obtenu que 74 verges par la passe, dont 27 sur le dernier jeu, dans le premier match. Avec de telles statistiques, on ne peut pas penser gagner.

Ryan doit laisser plus de corde à son quart parce qu'il n'apprendra jamais. Tout ce qu'il sait faire jusqu'ici, c'est de donner le ballon à son porteur ou lancer à son dépanneur quand il n'a pas d'autres options. À ce rythme, il sera difficile pour lui de développer sa confiance et ses outils. Des jeunes quarts comme Matthew Stafford (blessé actuellement) à Detroit ou Sam Bradford à St.Louis vont se développer plus rapidement l'art de lancer le ballon.

Ironiquement, l'entraîneur Rex Ryan est très agressif comme coordonnateur défensif alors qu'avec son attaque, il est hyper-conservateur.

Quand ton meilleur receveur, Braylon Edwards, n'a eu que deux passes en sa direction, ce n'est pas une bonne nouvelle. Contre les Pats, la mission de Sanchez sera de lancer quelques passes dans les zones profondes et étirer le terrain.

Il faudra aussi que les Jets soient moins prévisibles et passent plus souvent en situation de premier essai par exemple. Ils ont tendance à ne tenter que des courses sur les deux premiers essais. La semaine dernière, Sanchez se retrouvait constamment en situation de troisième jeu et beaucoup à gagner. Ce n'est pas l'idéal pour un jeune quart arrière. Les Jets se doivent de gagner plus de terrain sur les deux premiers essais pour moins compliquer la vie de leur quart.

Ryan mise beaucoup sur la force de sa défensive qui fait du très bon travail mais il aussi besoin d'une bonne attaque. La première partie peut servir d'exemple car la semaine dernière, les Jets ont limité les opposants à seulement dix points mais ça n'a pas été suffisant pour gagner. C'est une raison de plus qui devrait l'inciter à demander à Sanchez d'essayer plus de passes. Quand une équipe a une grosse défensive comme les Jets, c'est tentant de ne pas trop ouvrir la machine en attaque parce que tu sais que la défense va arrêter l'adversaire. Tu veux minimiser les erreurs mais un moment donné, on n'a pas le choix, il faut attaquer.

Les Jets ont pigé leur recette dans celles utilisées par le passé par les Bears de Chicago de 1985 et les Ravens de 2000, c'est-à-dire une grosse défensive, une attque qui utilise surtout le jeu au sol, ce qui rérsulte en une présence au Super Bowl. Ça été vrai pour d'autres équipes mais il faudrait dire à Ryan que les temps ont changé et que nous sommes dans une ère où le jeu aérien est en évidence. C'est sûr qu'une bonne défensive ça va aider mais il faut aussi des jeux dynamiques du quart car tôt ou tard, Sanchez va devoir faire des gros jeux. J'ai hâte de voir si les Jets vont tenter le coup contre les Patriots, qui ont une ligne tertiaire assez jeune. Il faudrait la tester tôt dans la partie.

L'an dernier, au moins dix quarts ont lancé pour au moins 4 000 verges. Ça démontre la profondeur à cette position. Ceux qui disent qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un bon quart pour gagner et qu'il suffit simplement de miser sur un jeu au sol solide et une bonne défensive, je vous dirai ceci. Depuis 2003, il suffit de regarder la liste des quarts qui ont gagné le Super Bowl. En 2003 et 2004, Tom Brady a gagné, en 2005, c'était Ben Roethlisberger, en 2006 Peyton Manning, en 2007 Eli Manning, en 2008 Ben Roethlisberger et en 2009 Drew Brees. Du groupe, seul Eli Manning n'est pas un membre élite. On voit que la recette gagnante passe par un bon quart. C'est sûr qu'une forte défensive et une bonne attaque terrestre sont aussi essentielles pour gagner mais il faut des jeux dynamiques du quart.

Ce n'est pas le match qui va faire la saison des Jets mais c'est une partie importante. S'ils veulent terminer au premier rang de leur section, ils doivent vaincre leurs adversaires de division. S'ils perdent contre les Pats, la semaine prochaine ils vont affronter un autre adversaire de section, Miami. On pourrait voir un scénario où les Jets se retrouvent avec un dossier de 0-3. Ce ne serait pas très reluisant pour une équipe qui ne cesse de clamer sa supériorité.

Le Manning Bowl

Les Colts sont de retour à la maison après avoir plié l'échine lors de la première semaine à Houston. Je pense que ce sera un match complètement différent. On peut pointer leur défensive du doigt parce qu'elle a laissé Arian Foster gagner 231 verges au sol mais il faut mettre un bémol important sur cette note parce que le front défensif des Colts n'est pas fait pour freiner l'attaque terrestre. Cette défensive est bâtie pour appliquer de la pression sur les quarts adverses. Quand la défensive des Colts est coincée pour encore arrêter le jeu au sol au quatrième quart, ce n'est pas une bonne nouvelle. La défensive des Colts a été bâtie pour jouer avec l'avance. Mais l'avance, c'est l'attaque qui la donne.

Pour protéger leur défensive, les Colts se doivent de prendre l'avance. Lors du match contre les Texans, Foster n'a eu aucun mal à traverser le front défensif. Il traversait les lignes ennemies sans se faire toucher, ce qui est plutôt rare dans la NFL. C'était les demi-défensifs qui étaient les premiers à le toucher. Il a réussi ce genre de course une dizaine de fois au moins.

J'ai bien l'impression que les Giants vont vouloir reprendre la recette des Texans. Ils vont donner le ballon à Ahmad Bradshaw et Brandon Jacobs mais ces deux joueurs ne sont pas Foster. Contre la Caroline, Jacobs et Bradshaw n'ont eu qu'une longue course chacun. Si on enlève cette longue course, leur moyenne de gain par course est de deux verges, donc rien de convaincant. Pas sûr que les Giants vont réussir ce que les Texans ont fait. De plus, leur ligne à l'attaque est amochée avec la perte de Kevin Boss.

Manning à domicile va faire marquer des points tôt dans la partie, ce qui fait que ça va devenir un match où il y aura beaucoup de passes. J'ai hâte d'assister à la confrontation de la ligne à l'attaque des Colts contre la ligne défensive des Giants. L'attaque des Cots est encore à la recherche de la bonne recette pour gagner. Après le Super Bowl contre les Saints, le directeur général des Colts, Bill Polian avait pointé du doigt l'attaque comme l'une raison de la défaite en février. Et il faut croire qu'ils n'ont pas réglé leur problème car face aux Texans, j'ai vu une ligne à l'attaque qui n'arrivait pas à bouger les joueurs défensifs. Lors du premier match, j'ai aussi vu Peyton Manning subir deux sacs du quart et se faire frapper une dizaine de fois, ce qui est très rare.

La ligne à l'attaque des Colts a des choses à se faire pardonner. Cette équipe nous a habitués à des débuts de saison du genre 9-0 et si elle devait amorcer la campagne avec une fiche de 0-2 par exemple, ça ferait jaser. Mais je ne pense pas que ça va arriver.

Mes prédictions de la deuxième semaine

Baltimore c. Cincinnati
Chicago c. Dallas
Philadelphie c. Detroit
Arizona c. Atlanta
Kansas City c. Cleveland
Buffalo c. Green Bay
Pittsburgh c. Tennessee
Tampa Bay c. Caroline
Miami c. Minnesota
St. Louis c. Oakland
Seattle c. Denver
Houston c. Washington
Nouvelle-Angleterre c. NY Jets
Jacksonville c. San Diego
NY Giants c. Indianapolis
La Nouvelle-Orléans c. San Francisco

Résultat de la 2e semaine : 8 victoire, 8 revers (50%)

Total depuis le début de la saison : 20 victoires, 12 défaites (62,5%)


*propos recueillis par Robert Latendresse