Il y a encore des luttes intéressantes
Football samedi, 15 déc. 2007. 00:27 vendredi, 13 déc. 2024. 22:35
Avec trois semaines à écouler au calendrier régulier, le portrait des éliminatoires se précise de plus en plus dans la NFL. Si les jeux sont pratiquement faits dans la plupart des sections, c'est loin d'être le cas dans la division Nord de l'Association américaine, où les Browns de Cleveland (8-5) peuvent toujours espérer ravir le premier rang aux Steelers de Pittsburgh (9-4).
Les Browns accueilleront en fin de semaine les Bills de Buffalo (7-6), qui aspirent à se qualifier pour la deuxième saison comme "meilleurs deuxièmes". Celui qui aurait osé prédire ce scénario en début de saison aurait bien fait rigoler ses amis. Les Bills ont débuté l'année avec trois défaites et les Browns avaient une fiche de 1-2 après trois parties, mais les deux équipes ont remporté six de leurs huit matchs depuis.
À Cleveland, c'est l'offensive qui attire toute l'attention. Menée par Derek Anderson, qui a complété 26 passes de touché, l'attaque des Browns marque en moyenne 28 points par match. Anderson compte sur un groupe de receveurs incroyable, avec en tête Braylon Edwards et Kellen Winslow. De plus, Jamal Lewis est sur une belle lancée, lui qui a récolté des gains de 492 verges et qui a marqué cinq touchés à ses cinq derniers matchs. On connaît tous l'importance d'une attaque au sol efficace lorsque la température commence à faire des siennes.
L'émergence de Lewis représente un avantage certain dans un climat maussade, mais elle signifie aussi que les Browns peuvent mieux contrôler le ballon et permettre à leur défensive, qu'on peut toujours qualifier de poreuse, de passer plus de temps sur les lignes de côté.
Notons aussi le bon rendement des Browns dans le Dawg Pound : une fiche de cinq victoires et une seule défaite.
Chez les Bills, il faut lever notre chapeau à Dick Jauron, qui recevra certainement sa part de votes quand viendra le temps d'élire l'entraîneur de l'année dans la NFL. Les Bills forment une équipe jeune qui a été décimée par les blessures et qui a changé de quart-arrière en milieu de saison. Malgré tout ça, elle est toujours dans la course pour les éliminatoires.
La recette des Bills est assez simple : la semaine dernière, contre les Jets de New York, deux porteurs de ballon ont gagné chacun plus de 100 verges au sol. Je crois que s'ils veulent être dans le coup contre Cleveland, ils devront s'y prendre de la même façon. La meilleure façon de neutraliser l'attaque des Browns, c'est d'obtenir une grosse journée de Marshawn Lynch et Fred Jackson.
Il ne faut pas non plus oublier le facteur unités spéciales. Joshua Cribbs, des Browns, est le meilleur retourneur de bottés d'envoi de la NFL et vient au sixième rang sur les retours de bottés de dégagement. Plus souvent qu'autrement, montrez-moi une attaque productrice et je vous montrerai une unité qui profite de bonnes positions sur le terrain.
Si Rashean s'en mêle
Une victoire des Browns combinée à une défaite des Steelers contre Jacksonville placerait les deux équipes à égalité au sommet de leur division. En vertu de ses deux victoires contre les Browns cette saison, l'équipe de Mike Tomlin profiterait de l'avantage s'il fallait départager les rivaux au bris d'égalité, mais quand même, ça donnerait lieu à une lutte intéressante jusqu'à la fin.
Les Steelers ont une fiche parfaite de sept victoires à domicile, mais il faut prendre en considération que les Jaguars sont très dangereux présentement. Ils ont remporté quatre de leurs cinq dernières parties, leur seule défaite étant survenue au terme d'un match chaudement disputé contre les Colts d'Indianapolis. Leur attaque a atteint un rythme de croisière intéressant. David Garrard protège bien le ballon, lui qui n'a été victime que d'une seule interception cette saison. Fred Taylor, qui vient de connaître trois semaines consécutives de plus de 100 verges, semble avoir trouvé la fontaine de jouvence. Résultat : les Jags ont marqué au moins 24 points dans chacun de leurs sept derniers matchs.
J'ai hâte de voir comment les Steelers vont rebondir après leur défaite contre les Patriots. Blessé à l'épaule droite, Ben Roethlisberger a raté quelques entraînements cette semaine, mais il devrait être en mesure de jouer. Si j'avais un conseil à lui donner, ce serait de ne pas trop lancer du côté de Rashean Mathis.
En effet, les Jaguars ont gagné les deux derniers matchs entre les deux équipes. En 2005, Mathis avait intercepté une passe de Tommy Maddox et l'avait ramenée dans la zone des buts en prolongation. L'an dernier, il avait récidivé avec deux interceptions.
Je suppose que Big Ben n'a pas besoin de mes conseils, mais je dis comme ça, en passant
La bonne nouvelle, c'est que le demi de sûreté Troy Polamalu sera de retour à son poste pour Pittsburgh.
Prenez des assurances, M. Collins
Une autre confrontation intéressante mettra aux prises les Redskins de Washington et les Giants de New York. Avec une victoire, les Giants s'assureraient d'une place en éliminatoires et ironiquement, on peut dire que c'est grâce aux hommes de Joe Gibbs si les G-Men peuvent aspirer à jouer au football en janvier cette année.
En effet, si on remonte dans le temps, on remarquera que c'est à la troisième semaine du calendrier que les Giants ont donné un sens à leur saison. On se souviendra qu'ils avaient débuté la campagne avec deux défaites au cours desquelles ils avaient accordé une moyenne de 40 points par match. Quand ils sont allés jouer à Washington le 23 septembre, les Redskins profitaient d'un premier essai à la ligne d'une verge des Giants pour prendre la tête avec 58 secondes à faire au match, mais ils ont été incapables de pénétrer dans la zone des buts.
Depuis, grâce à une défensive qui met beaucoup de pression sur les quarts adverses - New York domine la NFL avec 47 sacs du quart et ne donne en moyenne que 20 points par match - les Giants ont gagné neuf de leurs onze derniers matchs.
C'est de mauvais augure pour les Redskins, qui enverront dans la mêlée le quart-arrière Todd Collins en raison de la blessure à Jason Campbell. Oui, le vétéran connaît bien le système d'Al Saunders et il a bien fait en relève la semaine dernière contre les Bears, mais c'est une dynamique complètement différente quand vient le temps de débuter un match. Quand tu embarques dans le match au troisième quart, tu as eu le temps de voir ce que l'adversaire veut faire. Quand tu commences au premier quart, tu n'as aucune idée de ce que sera le nouveau plan de match.
Le seul point qui ne joue pas en faveur des Giants, c'est qu'ils éprouvent beaucoup de difficulté à domicile : 3-3 à la maison et 6-1 sur la route. Eli Manning a-t-il de la difficulté à vivre avec la pression? C'est à souhaiter que non, parce qu'elle ne fera qu'accentuer au cours des prochaines semaines.
Par ailleurs, permettez-moi une petite parenthèse pour élaborer sur le portrait des éliminatoires dans l'Association nationale. Je disais qu'en l'emportant en fin de semaine, New York s'assurerait d'une des deux places accordées aux "meilleur deuxième". L'équipe qui s'emparera de la deuxième pourrait bien être les Vikings du Minnesota.
Depuis leur cuisante défaite de 34-0 contre les Packers de Green Bay, les Vikings sont l'équipe de l'heure dans la NFL. Non seulement ils ont remporté leurs quatre derniers matchs, mais ils dominent littéralement leurs adversaires. Lors de leurs trois dernières sorties, ils ont marqué 110 points et n'en ont accordé que 34. Leur défensive fait les gros jeux et leur attaque au sol est propulsée par deux excellents porteurs de ballon. La semaine dernière, les 49ers de San Francisco ont complètement neutralisé Adrian Peterson, mais Chester Taylor a récolté plus de 100 verges et a marqué un touché. Le quart Tarvaris Jackson, sans dire qu'il représente maintenant une menace, amène certainement une nouvelle dimension à une offensive maintenant plus équilibrée.
Les Vikings s'en vont jouer à Chicago en fin de semaine. La dernière fois qu'ils ont affronté les Bears, Peterson avait gagné 224 verges en 20 courses et avait marqué trois touchés. La recrue représentera encore une fois une menace contre une équipe décimée au poste de plaqueur. De plus, ce n'est pas Rex Grossman ni Brian Griese, mais bien Kyle Orton qui débutera le match pour Chicago. À son dernier départ, le 1er janvier 2006, Orton avait affronté les Vikings. Résultat : une défaite de 34-10 des Bears.
Eagles-Cowboys : en apparence inégal, mais attention!
Les Cowboys de Dallas sont revenus sur terre contre les Lions de Detroit, qui les ont chauffés jusqu'à la toute fin avant de finalement leur concéder la victoire la semaine dernière. C'est le genre de match qui fait grandir une équipe, une étape importante dans le processus d'une formation qui aspire aux grands honneurs. Les matchs difficiles, les matchs sur la route, les matchs serrés, tu dois trouver une façon de les gagner.
Les Cowboys, qui ont remporté le premier duel entre les deux équipes cette saison, veulent s'assurer de l'avantage du terrain jusqu'au Super Bowl. Ils sont largement favoris, mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Dans un match entre deux si grands rivaux de section, les négligés vont vendre chèrement leur peau.
Les Cowboys peuvent se dire que leurs chances sont bonnes s'ils parviennent à neutraliser Brian Westbrook. De l'autre côté, les Eagles en auront plein les bras avec les Romo, Barber, Jones, Witten, Owens et Crayton. Par où commencer? Sur papier, je vous le concède, c'est un combat en apparence inégal.
Par contre, si les Eagles ont perdu leurs trois derniers matchs, ils ont été dans le coup chaque fois. Ils se sont inclinés par trois points contre les Giants, par quatre points contre les Seahawks et par trois points contre la Nouvelle-Angleterre.
Entre Mangini et Belichick, quelque chose m'échappe
Je ne sais pas pourquoi, mais aucun joueur des Jets de New York n'a fait de déclaration incendiaire dans les journaux en prévision de leur affrontement contre les Patriots. Faut croire qu'ils ont appris des erreurs des autres!
Bien avant cette fameuse histoire de spygate qui a éclaté en début de saison, il existait une certaine tension entre ces deux organisations, un climat qui s'est installé quand Eric Mangini a quitté les Patriots pour aller diriger les Jets. C'est évident qu'il y a des choses qu'on ne sait pas, mais de mon point de vue, je n'arrive pas à comprendre toute cette animosité.
Mangini ne serait pas où il est aujourd'hui s'il n'avait pas rencontré Bill Belichick. Si Belichick ne l'avait pas embauché comme stagiaire avec les Browns de Cleveland au début des années 1990 - c'est à peine exagéré de dire qu'il était le porteur d'eau de l'équipe - il ne serait pas entraîneur chef aujourd'hui.
S'il l'a pris sous son aile, c'est que Belichick a vu en lui un gars super intelligent, quelqu'un qui se prépare et qui assimile facilement les informations qu'il emmagasine. Il avait vu juste, puisque Mangini a gravi les échelons à une vitesse remarquable en l'espace d'une décennie.
Alors pourquoi diable ces deux hommes sont-ils aujourd'hui incapables de se regarder dans les yeux? Qu'est-ce qui peut bien s'être passé?
Revenons à la bataille que se livreront les deux équipes sur le terrain. En levée de rideau de la saison 2007, les Patriots l'avaient emporté 38-14 et en toute logique, il ne faudrait pas croire que leurs espoirs de saison parfaite disparaîtront dimanche. Sauf que
Je me mets pendant quelques minutes dans la peau des joueurs des Jets, qui lisent les journaux ou qui écoutent Sports 30 (!) et quoi voient qu'ils sont largement négligés, que tout le monde les voit perdants par 50 points. On parle ici d'athlètes professionnels, des hommes fiers qui seront préparés comme jamais. Ils vont faire du temps supplémentaire dans la salle de vidéo, dans le gymnase. Ils vont tout faire pour prouver à leurs dénigreurs qu'ils sont compétitifs. C'est sûr qu'ils vont tout donner.
Si je suis un entraîneur des Patriots, je me méfie de tout ce qui est jeu truqué. Les Jets n'ont pas le talent pour rivaliser avec les Pats, donc ils essaieront de sortir tous les trucs possibles de leur chapeau.
Pour ceux qui pensent que la tempête de neige qu'on annonce dans la région de Boston pourrait nuire à la formation locale, sachez ceci : les Patriots, dans la neige à domicile, ont une fiche de 9-0. À ceux qui pensent que Tom Brady est frileux, j'ai des petites nouvelles pour vous. Vous vous souvenez du fameux match éliminatoire disputé dans la tempête contre les Raiders d'Oakland? Brady avait alors tenté 52 passes et récolté des gains aériens de 312 verges. Il avait même réussi un touché par la course.
Ce qui est intéressant avec la séquence actuelle des Patriots, c'est qu'elle ne laisse personne indifférent. Il y a un paquet de gens qui les regardent pour la voir continuer, il y en a d'autres qui veulent les voir perdre. Et il y a ceux qui sont curieux de voir si les joueurs qui sont partis à la chasse aux records reviendront avec leur trophée. Brady n'a maintenant besoin que de cinq passes de touché pour battre la marque de Peyton Manning. Encore quatre touchés et Randy Moss effacera un record de Jerry Rice. L'attaque des Patriots pourrait très bien conclure la saison comme étant la plus productive de l'histoire de la NFL.
Bref, toutes les raisons sont bonnes pour suivre la bande à Brady
Mes prédictions pour la semaine XV
Cincinnati c. San Francisco
Buffalo c. Cleveland
Tennessee c. Kansas City
Atlanta c. Tampa Bay
Seattle c. Caroline
Green Bay c. St-Louis
Baltimore c. Miami
NY Jets c. Nouvelle-Angleterre
Arizona c. Nouvelle-Orléans
Jacksonville c. Pittsburgh
Indianapolis c. Oakland
Philadelphie c. Dallas
Detroit c. San Diego
Washington c. NY Giants
Chicago c. Minnesota
Résultats de la semaine XV : 9-6
Total : 151-71
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Les Browns accueilleront en fin de semaine les Bills de Buffalo (7-6), qui aspirent à se qualifier pour la deuxième saison comme "meilleurs deuxièmes". Celui qui aurait osé prédire ce scénario en début de saison aurait bien fait rigoler ses amis. Les Bills ont débuté l'année avec trois défaites et les Browns avaient une fiche de 1-2 après trois parties, mais les deux équipes ont remporté six de leurs huit matchs depuis.
À Cleveland, c'est l'offensive qui attire toute l'attention. Menée par Derek Anderson, qui a complété 26 passes de touché, l'attaque des Browns marque en moyenne 28 points par match. Anderson compte sur un groupe de receveurs incroyable, avec en tête Braylon Edwards et Kellen Winslow. De plus, Jamal Lewis est sur une belle lancée, lui qui a récolté des gains de 492 verges et qui a marqué cinq touchés à ses cinq derniers matchs. On connaît tous l'importance d'une attaque au sol efficace lorsque la température commence à faire des siennes.
L'émergence de Lewis représente un avantage certain dans un climat maussade, mais elle signifie aussi que les Browns peuvent mieux contrôler le ballon et permettre à leur défensive, qu'on peut toujours qualifier de poreuse, de passer plus de temps sur les lignes de côté.
Notons aussi le bon rendement des Browns dans le Dawg Pound : une fiche de cinq victoires et une seule défaite.
Chez les Bills, il faut lever notre chapeau à Dick Jauron, qui recevra certainement sa part de votes quand viendra le temps d'élire l'entraîneur de l'année dans la NFL. Les Bills forment une équipe jeune qui a été décimée par les blessures et qui a changé de quart-arrière en milieu de saison. Malgré tout ça, elle est toujours dans la course pour les éliminatoires.
La recette des Bills est assez simple : la semaine dernière, contre les Jets de New York, deux porteurs de ballon ont gagné chacun plus de 100 verges au sol. Je crois que s'ils veulent être dans le coup contre Cleveland, ils devront s'y prendre de la même façon. La meilleure façon de neutraliser l'attaque des Browns, c'est d'obtenir une grosse journée de Marshawn Lynch et Fred Jackson.
Il ne faut pas non plus oublier le facteur unités spéciales. Joshua Cribbs, des Browns, est le meilleur retourneur de bottés d'envoi de la NFL et vient au sixième rang sur les retours de bottés de dégagement. Plus souvent qu'autrement, montrez-moi une attaque productrice et je vous montrerai une unité qui profite de bonnes positions sur le terrain.
Si Rashean s'en mêle
Une victoire des Browns combinée à une défaite des Steelers contre Jacksonville placerait les deux équipes à égalité au sommet de leur division. En vertu de ses deux victoires contre les Browns cette saison, l'équipe de Mike Tomlin profiterait de l'avantage s'il fallait départager les rivaux au bris d'égalité, mais quand même, ça donnerait lieu à une lutte intéressante jusqu'à la fin.
Les Steelers ont une fiche parfaite de sept victoires à domicile, mais il faut prendre en considération que les Jaguars sont très dangereux présentement. Ils ont remporté quatre de leurs cinq dernières parties, leur seule défaite étant survenue au terme d'un match chaudement disputé contre les Colts d'Indianapolis. Leur attaque a atteint un rythme de croisière intéressant. David Garrard protège bien le ballon, lui qui n'a été victime que d'une seule interception cette saison. Fred Taylor, qui vient de connaître trois semaines consécutives de plus de 100 verges, semble avoir trouvé la fontaine de jouvence. Résultat : les Jags ont marqué au moins 24 points dans chacun de leurs sept derniers matchs.
J'ai hâte de voir comment les Steelers vont rebondir après leur défaite contre les Patriots. Blessé à l'épaule droite, Ben Roethlisberger a raté quelques entraînements cette semaine, mais il devrait être en mesure de jouer. Si j'avais un conseil à lui donner, ce serait de ne pas trop lancer du côté de Rashean Mathis.
En effet, les Jaguars ont gagné les deux derniers matchs entre les deux équipes. En 2005, Mathis avait intercepté une passe de Tommy Maddox et l'avait ramenée dans la zone des buts en prolongation. L'an dernier, il avait récidivé avec deux interceptions.
Je suppose que Big Ben n'a pas besoin de mes conseils, mais je dis comme ça, en passant
La bonne nouvelle, c'est que le demi de sûreté Troy Polamalu sera de retour à son poste pour Pittsburgh.
Prenez des assurances, M. Collins
Une autre confrontation intéressante mettra aux prises les Redskins de Washington et les Giants de New York. Avec une victoire, les Giants s'assureraient d'une place en éliminatoires et ironiquement, on peut dire que c'est grâce aux hommes de Joe Gibbs si les G-Men peuvent aspirer à jouer au football en janvier cette année.
En effet, si on remonte dans le temps, on remarquera que c'est à la troisième semaine du calendrier que les Giants ont donné un sens à leur saison. On se souviendra qu'ils avaient débuté la campagne avec deux défaites au cours desquelles ils avaient accordé une moyenne de 40 points par match. Quand ils sont allés jouer à Washington le 23 septembre, les Redskins profitaient d'un premier essai à la ligne d'une verge des Giants pour prendre la tête avec 58 secondes à faire au match, mais ils ont été incapables de pénétrer dans la zone des buts.
Depuis, grâce à une défensive qui met beaucoup de pression sur les quarts adverses - New York domine la NFL avec 47 sacs du quart et ne donne en moyenne que 20 points par match - les Giants ont gagné neuf de leurs onze derniers matchs.
C'est de mauvais augure pour les Redskins, qui enverront dans la mêlée le quart-arrière Todd Collins en raison de la blessure à Jason Campbell. Oui, le vétéran connaît bien le système d'Al Saunders et il a bien fait en relève la semaine dernière contre les Bears, mais c'est une dynamique complètement différente quand vient le temps de débuter un match. Quand tu embarques dans le match au troisième quart, tu as eu le temps de voir ce que l'adversaire veut faire. Quand tu commences au premier quart, tu n'as aucune idée de ce que sera le nouveau plan de match.
Le seul point qui ne joue pas en faveur des Giants, c'est qu'ils éprouvent beaucoup de difficulté à domicile : 3-3 à la maison et 6-1 sur la route. Eli Manning a-t-il de la difficulté à vivre avec la pression? C'est à souhaiter que non, parce qu'elle ne fera qu'accentuer au cours des prochaines semaines.
Par ailleurs, permettez-moi une petite parenthèse pour élaborer sur le portrait des éliminatoires dans l'Association nationale. Je disais qu'en l'emportant en fin de semaine, New York s'assurerait d'une des deux places accordées aux "meilleur deuxième". L'équipe qui s'emparera de la deuxième pourrait bien être les Vikings du Minnesota.
Depuis leur cuisante défaite de 34-0 contre les Packers de Green Bay, les Vikings sont l'équipe de l'heure dans la NFL. Non seulement ils ont remporté leurs quatre derniers matchs, mais ils dominent littéralement leurs adversaires. Lors de leurs trois dernières sorties, ils ont marqué 110 points et n'en ont accordé que 34. Leur défensive fait les gros jeux et leur attaque au sol est propulsée par deux excellents porteurs de ballon. La semaine dernière, les 49ers de San Francisco ont complètement neutralisé Adrian Peterson, mais Chester Taylor a récolté plus de 100 verges et a marqué un touché. Le quart Tarvaris Jackson, sans dire qu'il représente maintenant une menace, amène certainement une nouvelle dimension à une offensive maintenant plus équilibrée.
Les Vikings s'en vont jouer à Chicago en fin de semaine. La dernière fois qu'ils ont affronté les Bears, Peterson avait gagné 224 verges en 20 courses et avait marqué trois touchés. La recrue représentera encore une fois une menace contre une équipe décimée au poste de plaqueur. De plus, ce n'est pas Rex Grossman ni Brian Griese, mais bien Kyle Orton qui débutera le match pour Chicago. À son dernier départ, le 1er janvier 2006, Orton avait affronté les Vikings. Résultat : une défaite de 34-10 des Bears.
Eagles-Cowboys : en apparence inégal, mais attention!
Les Cowboys de Dallas sont revenus sur terre contre les Lions de Detroit, qui les ont chauffés jusqu'à la toute fin avant de finalement leur concéder la victoire la semaine dernière. C'est le genre de match qui fait grandir une équipe, une étape importante dans le processus d'une formation qui aspire aux grands honneurs. Les matchs difficiles, les matchs sur la route, les matchs serrés, tu dois trouver une façon de les gagner.
Les Cowboys, qui ont remporté le premier duel entre les deux équipes cette saison, veulent s'assurer de l'avantage du terrain jusqu'au Super Bowl. Ils sont largement favoris, mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Dans un match entre deux si grands rivaux de section, les négligés vont vendre chèrement leur peau.
Les Cowboys peuvent se dire que leurs chances sont bonnes s'ils parviennent à neutraliser Brian Westbrook. De l'autre côté, les Eagles en auront plein les bras avec les Romo, Barber, Jones, Witten, Owens et Crayton. Par où commencer? Sur papier, je vous le concède, c'est un combat en apparence inégal.
Par contre, si les Eagles ont perdu leurs trois derniers matchs, ils ont été dans le coup chaque fois. Ils se sont inclinés par trois points contre les Giants, par quatre points contre les Seahawks et par trois points contre la Nouvelle-Angleterre.
Entre Mangini et Belichick, quelque chose m'échappe
Je ne sais pas pourquoi, mais aucun joueur des Jets de New York n'a fait de déclaration incendiaire dans les journaux en prévision de leur affrontement contre les Patriots. Faut croire qu'ils ont appris des erreurs des autres!
Bien avant cette fameuse histoire de spygate qui a éclaté en début de saison, il existait une certaine tension entre ces deux organisations, un climat qui s'est installé quand Eric Mangini a quitté les Patriots pour aller diriger les Jets. C'est évident qu'il y a des choses qu'on ne sait pas, mais de mon point de vue, je n'arrive pas à comprendre toute cette animosité.
Mangini ne serait pas où il est aujourd'hui s'il n'avait pas rencontré Bill Belichick. Si Belichick ne l'avait pas embauché comme stagiaire avec les Browns de Cleveland au début des années 1990 - c'est à peine exagéré de dire qu'il était le porteur d'eau de l'équipe - il ne serait pas entraîneur chef aujourd'hui.
S'il l'a pris sous son aile, c'est que Belichick a vu en lui un gars super intelligent, quelqu'un qui se prépare et qui assimile facilement les informations qu'il emmagasine. Il avait vu juste, puisque Mangini a gravi les échelons à une vitesse remarquable en l'espace d'une décennie.
Alors pourquoi diable ces deux hommes sont-ils aujourd'hui incapables de se regarder dans les yeux? Qu'est-ce qui peut bien s'être passé?
Revenons à la bataille que se livreront les deux équipes sur le terrain. En levée de rideau de la saison 2007, les Patriots l'avaient emporté 38-14 et en toute logique, il ne faudrait pas croire que leurs espoirs de saison parfaite disparaîtront dimanche. Sauf que
Je me mets pendant quelques minutes dans la peau des joueurs des Jets, qui lisent les journaux ou qui écoutent Sports 30 (!) et quoi voient qu'ils sont largement négligés, que tout le monde les voit perdants par 50 points. On parle ici d'athlètes professionnels, des hommes fiers qui seront préparés comme jamais. Ils vont faire du temps supplémentaire dans la salle de vidéo, dans le gymnase. Ils vont tout faire pour prouver à leurs dénigreurs qu'ils sont compétitifs. C'est sûr qu'ils vont tout donner.
Si je suis un entraîneur des Patriots, je me méfie de tout ce qui est jeu truqué. Les Jets n'ont pas le talent pour rivaliser avec les Pats, donc ils essaieront de sortir tous les trucs possibles de leur chapeau.
Pour ceux qui pensent que la tempête de neige qu'on annonce dans la région de Boston pourrait nuire à la formation locale, sachez ceci : les Patriots, dans la neige à domicile, ont une fiche de 9-0. À ceux qui pensent que Tom Brady est frileux, j'ai des petites nouvelles pour vous. Vous vous souvenez du fameux match éliminatoire disputé dans la tempête contre les Raiders d'Oakland? Brady avait alors tenté 52 passes et récolté des gains aériens de 312 verges. Il avait même réussi un touché par la course.
Ce qui est intéressant avec la séquence actuelle des Patriots, c'est qu'elle ne laisse personne indifférent. Il y a un paquet de gens qui les regardent pour la voir continuer, il y en a d'autres qui veulent les voir perdre. Et il y a ceux qui sont curieux de voir si les joueurs qui sont partis à la chasse aux records reviendront avec leur trophée. Brady n'a maintenant besoin que de cinq passes de touché pour battre la marque de Peyton Manning. Encore quatre touchés et Randy Moss effacera un record de Jerry Rice. L'attaque des Patriots pourrait très bien conclure la saison comme étant la plus productive de l'histoire de la NFL.
Bref, toutes les raisons sont bonnes pour suivre la bande à Brady
Mes prédictions pour la semaine XV
Cincinnati c. San Francisco
Buffalo c. Cleveland
Tennessee c. Kansas City
Atlanta c. Tampa Bay
Seattle c. Caroline
Green Bay c. St-Louis
Baltimore c. Miami
NY Jets c. Nouvelle-Angleterre
Arizona c. Nouvelle-Orléans
Jacksonville c. Pittsburgh
Indianapolis c. Oakland
Philadelphie c. Dallas
Detroit c. San Diego
Washington c. NY Giants
Chicago c. Minnesota
Résultats de la semaine XV : 9-6
Total : 151-71
*Propos recueillis par Nicolas Landry.