Il faut croire que les trois premières victoires de la saison des Alouettes étaient comme un conte de fées tel que Marc Trestman l'avait dit et que l'issue de ces rencontres ne reflétait pas la réalité des matchs.

La victoire contre les Lions de la Colombie-Britannique dimanche évite aux Alouettes de se retrouver dans une série de défaites mais ce n'était pas convaincant. La partie a été difficile pour les Alouettes, qui affrontaient les Lions dans une deuxième semaine de suite. Dans ces moments-là, le rôle des entraîneurs est très important.

Je ne sais pas si les partisans sont comme moi mais c'est une performance qui m'a laissé sur ma faim. Il y a quelque chose qui me fatigue dans le jeu des Alouettes. L'attaque semble être tombée dans une routine et Anthony Calvillo est devenu prévisible en effectuant ses passes toujours à partir du même endroit et en se déplaçant toujours de la même façon.

Auparavant, les Alouettes mélangeaient l'adversaire, ce qui est moins le cas maintenant. Ce sont souvent les mêmes jeux et les mêmes courses. Trestman arrivait toujours avec des nouveaux jeux mais ce n'est plus le cas et ça me laisse sur mon appétit. Je comprends mal ce qui se passe.

Pourtant, plusieurs possibilités s'offrent aux Alouettes. Au sol par exemple, on peut aller au centre, à l'extérieur, avoir un jeu à contre-pied, des jeux d'attirés, le play action, ect. Par la passe, il y a la courte, la passe dans les zones profondes, la passe piège et quoi d'autres. On pourrait changer l'endroit où le quart effectue ses passes pour mélanger l'adversaire. Comme vous le constater, les options de jeu ne manquent pas.

Par les temps qui courent, les Alouettes ne brillent pas par leur originalité car ils répètent toujours les mêmes jeux avec des passes courtes ou une course au centre. Se faisant, on se prive de beaucoup de possibilités. Quand vous êtes une formation qui passe beaucoup, vous devriez exceller sur les jeux d'attirer et sur les passes pièges.

L'unité défensive a tenu le fort mais c'est le même refrain depuis plusieurs parties. La défensive continue de garder l'équipe dans le match.

Deux fois de suite les Lions

Un de mes anciens entraîneurs disait que jouer deux fois de suite contre la même équipe, c'était comme avoir une longue mi-temps parce que plutôt que de durer 15 minutes, la mi-temps dure sept jours. En fait, les clubs ont une semaine pour s'ajuster un à l'autre. C'est à ce moment que doivent se démarquer les entraîneurs, qui vont employer les jeux non-utilisés la semaine précédente en plus de tenter de maquiller les jeux qui ont bien fonctionné.

Les Lions ne sont pas une équipe de dernière place et il s'en fallut de peu pour qu'ils gagnent. Si le quart Jarious Jackson avait été plus précis avec ses passes, le sort des Lions aurait pu être différent parce que ses receveurs étaient démarqués ou ils échappaient le ballon.

Anthony Calvillo a tenté une longue passe en début de rencontre mais il a été intercepté. Je trouvais que c'était encourageant parce qu'on voulait étirer la défensive tôt dans la partie et exploiter les zones profondes. J'ai adoré le choix de jeu mais la passe a manqué de force. Évidemment, ce n'est pas la bonne façon de commencer une partie. Tout comme au troisième quart alors que le quart des Alouettes a perdu le ballon, ce qui allait éventuellement conduire à un majeur des Lions. Début de match et de deuxième demie difficile pour les Montréalais.

La bonne nouvelle, c'est la belle séquence en fin de match qui a conduit au touché d'Avon Cobourne pour la victoire.

Vous savez, les Alouettes auraient pu s'écraser après avoir perdu une belle avance mais au contraire, ils ont connu leur meilleure séquence dans les derniers instants du match. J'ai aimé leur choix de jeux lors de cette série. D'abord la longue passe à Kerry Watkins qui a placé l'équipe près de la zone des buts, avant d'aller au sol avec Cobourne pour éviter les revirements. J'ai bien aimé ce que j'ai vu sur cette série. Comme par hasard, ça ressemblait au jeu que Cobourne s'était vu refuser une semaine plus tôt à Vancouver. Ce majeur a certes eu un bon goût pour lui.

Il s'agit d'une victoire qui est bonne pour le caractère et l'unité de l'équipe. Quand tu rentres dans le vestiaire, tout le monde est content et ça amène une belle dynamique.

Ben Cahoon sèche

Ben Cahoon, qui n'a capté qu'une passe dans chacun des deux derniers matchs, est pas mal discret. Faut dire toutefois que Jamel Richardson reprend sa place, lui qui a raté le camp d'entraînement et les deux premiers matchs. Cahoon est surveillé plus étroitement aussi, lui qui a marqué 16 touchés l'an dernier. Le retour de Richardson fait que Cahoon semble en payer le prix. On dirait aussi que Calvillo regarde plus du côté de Richardson maintenant.

D'autre part, Cahoon semble être plus lent. Le mot se passe qu'il a perdu un peu de vitesse. Il est l'un des joueurs qui s'est fait le plus frapper et comme il est moins rapide, on l'accroche davantage. On pense qu'il n'a plus le départ pour créer la séparation qui lui permettra de se démarquer. D'un autre côté, il y a plusieurs jeux dimanche où Cahoon était démarqué mais le quart des Alouettes ne regardait pas en sa direction.

Cahoon est un gars d'équipe et il ne se plaindra pas mais dans le fond de lui-même, il ne doit pas être heureux.

Le bordel à Winnipeg

Les Alouettes se doivent de dicter l'allure de la partie dimanche prochain contre les Blue Bombers de Winnipeg, qui viennent d'allouer 55 points devant leurs partisans aux Roughriders de la Saskatchewan.

Le bordel est pris à Winnipeg où les mécontents sont nombreux. Je pense qu'on s'ennuie de l'ancien entraîneur Doug Berry, qui a été remercié à la fin de la dernière saison. Son successeur, Mike Kelly, n'est pas en mesure de faire gagner son club et le leader en défensive, Barrin Simpson a demandé à être échangé. C'est le bordel.

*propos recueillis par Robert Latendresse