L'attaque des Als a manqué de jus
Football mardi, 21 sept. 2010. 22:38 jeudi, 12 déc. 2024. 03:34
Les Alouettes ont vaincu facilement les Eskimos d'Edmonton dimanche mais on ne peut pas dire que ce fut un match parfait pour l'attaque puisque la majorité des points ont été générés par le botteur et la défensive. Mais au moins, on sait qu'Anthony Calvillo est en santé.
La performance de Calvillo était bien sûr rassurante mais je préciserais que celle d'Adrian McPherson la semaine précédente à Hamilton l'était tout autant. Sa performance prouvait que les Alouettes ont maintenant de la profondeur au poste de quart. Les joueurs savent maintenant qu'ils peuvent gagner et avoir une bonne performance avec un quart réserviste. Mais, il est certain que Calvillo est le meneur de cette équipe.
En lisant les déclarations de l'entraîneur Marc Trestman, on constate qu'il voue un énorme respect à Calvillo et qu'il est son homme de confiance. Chaque fois qu'il en parle, il lui lance toujours des éloges à la tonne et avec raison. Depuis que Trestman est à la barre de l'équipe, le quart des Alouettes a remporté deux fois de suite le titre de joueur par excellence et il se dirige peut-être vers un troisième. L'entraîneur regarde l'ensemble de l'oeuvre du numéro 13 et il n'a d'autres choix que d'aimer son quart.
J'ai aimé le début de match et je me disais que lorsqu'une équipe se présente en ville avec un dossier de 2-8 et sans aucune confiance en elle, il ne fallait pas lui donner d'espoir et qu'il fallait commencer le match en force. C'est ce qu'on fait les Alouettes. Dès le début du match, il faut montrer à l'autre équipe qu'elle n'a pas d'affaire sur le même terrain. Il ne faut pas laisser croire à l'ennemi que c'est une bonne équipe. Dans ce cas, les Alouettes ont vite lancé leur message en prenant les devants 19-0 après le premier quart. Avec un tel pointage, c'est évident que le moral des Eskimos était au plus bas. C'était un début de match idéal pour les Alouettes.
Les Alouettes ont excellé dans les trois facettes du jeu au premier quart alors que Diamond Ferri a réussi un retour de botté pour un touché, Calvillo complétait ses passes et la défensive était tout feu tout flamme. On ne pouvait pas demander mieux mais ça s'est gâté par la suite avec une attaque où les passes étaient imprécises et avec de mauvais positionnements sur le terrain. Ce qui me saute aux yeux, c'est que la défensive a provoqué quatre revirements et que l'attaque n'a marqué que quatre points à la suite. Dans un match serré, je ne sais pas si les Alouettes auraient gagné cette partie.
Si j'étais dans les souliers de Trestman, je serais content de la victoire mais je pense qu'il sera amer de la performance de l'attaque. Il a toujours dit qu'il souhaitait voir son équipe s'améliorer de semaine en semaine pour aller jusqu'à la coupe Grey. Les Alouettes ont beau avoir marqué 31 points contre les Eskimos, il n'y a eu qu'un touché offensif. On a plutôt eu droit à un simple, trois placements, deux touchés de sûreté et un touché sur les unités spéciales. L'attaque ne roulait donc pas rondement. Ça faisait un mois que Calvillo n'avait pas joué en raison d'une blessure au sternum. L'attaque en a fait assez pour gagner en début de rencontre mais par la suite, l'offensive s'est mise sur le pilote automatique.
Calvillo avait hâte de se faire frapper pour voir si sa blessure était totalement rétablie. S'il avait des doutes avant la partie contre Edmonton, il aura les mêmes doutes lors du prochain match parce qu'il n'a pas été frappé contre les Eskimos. On ne l'a pas testé. Il a été rabattu au sol une fois mais de façon plutôt délicate. Faut dire qu'il a été bien protégé par sa ligne à l'attaque, qui a très bien joué.
La contre-performance contre les Lions au début du mois a semblé être l'équivalent d'un appel de réveil pour les joueurs des Alouettes parce que depuis, l'équipe joue nettement mieux. C'est comme si on avait blessé l'orgueil des joueurs en défensive car depuis cette défaite, on a eu droit à deux excellentes performances. Contre Hamilton, aucun touché n'a été accordé et deux ont été accordés aux Eskimos dont le deuxième qui est survenu en fin de rencontre dans une cause perdue.
La défensive des Alouettes a forcé l'attaque adverse à dégager souvent. On a vu régulièrement les Eskimos exécuter deux jeux, qui étaient suivis d'un dégagement. La défense montréalaise a été physique sur les receveurs de passes. Le brio de la défensive a permis à l'offensive des Alouettes d'être souvent sur le terrain, de quoi démoraliser l'autre équipe.
Depuis le match contre les Lions, il est difficile d'en demander plus à la défensive. Auparant, on reprochait souvent à la défensive de laisser les autres équipes aller chercher un premier jeu en situation de deuxième et 15 ou deuxième et 20. Mais ça fait deux matchs que la défensive ne donne aucune chance à l'autre équipe.
Le secondeur Diamond Ferri a connu tout un match. Il se veut une police d'assurance comme retourneur de ballon. Une police d'assurance de luxe, je précise. Testman a le luxe aussi de compter sur plusieurs bons retourneurs : Tim Maypray, Andrew Hawkins, Brian Bratton, Ferri et Leroy Vann qui est sur l'équipe d'entraînement. Ferri, je l'ai vu souvent retourner des ballons au fil des ans à l'entraînement. Cette fois, il a eu une chance, il en a profité. Il n'est pas le plus costaud mais il amène beaucoup d'énergie. C'est une vraie boule d'émotion. Il est intense et amène une belle dynamique en défensive.
En plein contrôle dans l'Est
Les Alouettes ont un excellent dossier de 8-3 mais deux de ces trois défaites auraient pu être des victoires. En début de saison en Saskatchewan, Montréal a perdu un match de fous et dans la défaite contre les Lions, Calvillo était absent. Ils auraient pu gagner en Saskatchewan et il faut mettre un gros bémol contre les Lions parce que c'est Chris Leak qui était le quart partant. Dans le fond, la seule vraie défaite a été contre Toronto, qui a très bien joué. Trestman ne s'en fait pas avec le dossier, 8-3 ou 9-0, c'est une belle fiche. Une saison, c'est un voyage en 18 étapes. L'important, c'est d'être au sommet dans les éliminatoires. Il veut simplement que ses gars s'améliorent de match en match pour arriver jusqu'à la coupe Grey.
La section Est est intéressante. Sous les Alouettes, on retrouve au classement Toronto et Hamilton avec des dossiers de 6-5. Au moins, les matchs entre les clubs de la même division auront plus de piquant. On sait qu'en fin de campagne, ce seront des matchs avec enjeux. Pour le spectacle, l'amateur est mieux servi.
Winnipeg vendredi
Les prochains adversaires des Alouettes seront les Blue Bombers de Winnipeg, qui ont un dossier de 3-8 mais ce ne sera pas nécessairement facile. Dans un premier temps, les Bombers ont une bonne ligne défensive qui peut mettre de la pression. C'est cette ligne qui a blessé Calvillo. Ça représente déjà un beau défi dans un environnement hostile. Il faudra se méfier de leurs ailiers défensifs, qui sont très rapides. Moi, je vais regarder le travail des bloqueurs des Alouettes au début de la partie parce qu'ils vont travailler contre des bons athlètes.
Les joueurs des Alouettes ont intérêt à ne pas sortir de leurs blocs en retard parce qu'ils vont se faire contourner et Calvillo risque d'avoir plus de visite.
Contre les Bombers, il faut arrêter le jeu au sol. Ils misent sur un bon quart arrière en Steven Jyles, qui est très mobile et qui passe très bien. Pour un quart auxiliaire, il a une excellente cote d'efficacité. Il faudra faire en sorte qu'il ne sorte pas de sa pochette protectrice.
L'attaque de Winnipeg passe aussi par le porteur de ballon Fred Reid. La première mission des Alouettes sera de l'arrêter. L'objectif dans le fond, c'est de rendre l'attaque ennemie unidimensionnelle. Reid a déjà eu du succès contre les Alouettes. J'ai hâte de voir ce match parce que Winnipeg est une grosse énigme. Il y a deux semaines, les Bombers ont lessivé les Roughriders 31-2 puis la semaine dernière, ils ont été battus par Toronto. On a tous hâte de voir quels Bombers vont se présenteront contre les Alouettes. Je suis convaincu que Trestman va préparer ses joueurs en mettant l'accent sur la partie que Winnipeg a jouée contre la Saskatchewan.
C'est une équipe qui repart à zéro, ce qui veut dire qu'elle manque de constance.
*propos recueillis par Robert Latendresse
La performance de Calvillo était bien sûr rassurante mais je préciserais que celle d'Adrian McPherson la semaine précédente à Hamilton l'était tout autant. Sa performance prouvait que les Alouettes ont maintenant de la profondeur au poste de quart. Les joueurs savent maintenant qu'ils peuvent gagner et avoir une bonne performance avec un quart réserviste. Mais, il est certain que Calvillo est le meneur de cette équipe.
En lisant les déclarations de l'entraîneur Marc Trestman, on constate qu'il voue un énorme respect à Calvillo et qu'il est son homme de confiance. Chaque fois qu'il en parle, il lui lance toujours des éloges à la tonne et avec raison. Depuis que Trestman est à la barre de l'équipe, le quart des Alouettes a remporté deux fois de suite le titre de joueur par excellence et il se dirige peut-être vers un troisième. L'entraîneur regarde l'ensemble de l'oeuvre du numéro 13 et il n'a d'autres choix que d'aimer son quart.
J'ai aimé le début de match et je me disais que lorsqu'une équipe se présente en ville avec un dossier de 2-8 et sans aucune confiance en elle, il ne fallait pas lui donner d'espoir et qu'il fallait commencer le match en force. C'est ce qu'on fait les Alouettes. Dès le début du match, il faut montrer à l'autre équipe qu'elle n'a pas d'affaire sur le même terrain. Il ne faut pas laisser croire à l'ennemi que c'est une bonne équipe. Dans ce cas, les Alouettes ont vite lancé leur message en prenant les devants 19-0 après le premier quart. Avec un tel pointage, c'est évident que le moral des Eskimos était au plus bas. C'était un début de match idéal pour les Alouettes.
Les Alouettes ont excellé dans les trois facettes du jeu au premier quart alors que Diamond Ferri a réussi un retour de botté pour un touché, Calvillo complétait ses passes et la défensive était tout feu tout flamme. On ne pouvait pas demander mieux mais ça s'est gâté par la suite avec une attaque où les passes étaient imprécises et avec de mauvais positionnements sur le terrain. Ce qui me saute aux yeux, c'est que la défensive a provoqué quatre revirements et que l'attaque n'a marqué que quatre points à la suite. Dans un match serré, je ne sais pas si les Alouettes auraient gagné cette partie.
Si j'étais dans les souliers de Trestman, je serais content de la victoire mais je pense qu'il sera amer de la performance de l'attaque. Il a toujours dit qu'il souhaitait voir son équipe s'améliorer de semaine en semaine pour aller jusqu'à la coupe Grey. Les Alouettes ont beau avoir marqué 31 points contre les Eskimos, il n'y a eu qu'un touché offensif. On a plutôt eu droit à un simple, trois placements, deux touchés de sûreté et un touché sur les unités spéciales. L'attaque ne roulait donc pas rondement. Ça faisait un mois que Calvillo n'avait pas joué en raison d'une blessure au sternum. L'attaque en a fait assez pour gagner en début de rencontre mais par la suite, l'offensive s'est mise sur le pilote automatique.
Calvillo avait hâte de se faire frapper pour voir si sa blessure était totalement rétablie. S'il avait des doutes avant la partie contre Edmonton, il aura les mêmes doutes lors du prochain match parce qu'il n'a pas été frappé contre les Eskimos. On ne l'a pas testé. Il a été rabattu au sol une fois mais de façon plutôt délicate. Faut dire qu'il a été bien protégé par sa ligne à l'attaque, qui a très bien joué.
La contre-performance contre les Lions au début du mois a semblé être l'équivalent d'un appel de réveil pour les joueurs des Alouettes parce que depuis, l'équipe joue nettement mieux. C'est comme si on avait blessé l'orgueil des joueurs en défensive car depuis cette défaite, on a eu droit à deux excellentes performances. Contre Hamilton, aucun touché n'a été accordé et deux ont été accordés aux Eskimos dont le deuxième qui est survenu en fin de rencontre dans une cause perdue.
La défensive des Alouettes a forcé l'attaque adverse à dégager souvent. On a vu régulièrement les Eskimos exécuter deux jeux, qui étaient suivis d'un dégagement. La défense montréalaise a été physique sur les receveurs de passes. Le brio de la défensive a permis à l'offensive des Alouettes d'être souvent sur le terrain, de quoi démoraliser l'autre équipe.
Depuis le match contre les Lions, il est difficile d'en demander plus à la défensive. Auparant, on reprochait souvent à la défensive de laisser les autres équipes aller chercher un premier jeu en situation de deuxième et 15 ou deuxième et 20. Mais ça fait deux matchs que la défensive ne donne aucune chance à l'autre équipe.
Le secondeur Diamond Ferri a connu tout un match. Il se veut une police d'assurance comme retourneur de ballon. Une police d'assurance de luxe, je précise. Testman a le luxe aussi de compter sur plusieurs bons retourneurs : Tim Maypray, Andrew Hawkins, Brian Bratton, Ferri et Leroy Vann qui est sur l'équipe d'entraînement. Ferri, je l'ai vu souvent retourner des ballons au fil des ans à l'entraînement. Cette fois, il a eu une chance, il en a profité. Il n'est pas le plus costaud mais il amène beaucoup d'énergie. C'est une vraie boule d'émotion. Il est intense et amène une belle dynamique en défensive.
En plein contrôle dans l'Est
Les Alouettes ont un excellent dossier de 8-3 mais deux de ces trois défaites auraient pu être des victoires. En début de saison en Saskatchewan, Montréal a perdu un match de fous et dans la défaite contre les Lions, Calvillo était absent. Ils auraient pu gagner en Saskatchewan et il faut mettre un gros bémol contre les Lions parce que c'est Chris Leak qui était le quart partant. Dans le fond, la seule vraie défaite a été contre Toronto, qui a très bien joué. Trestman ne s'en fait pas avec le dossier, 8-3 ou 9-0, c'est une belle fiche. Une saison, c'est un voyage en 18 étapes. L'important, c'est d'être au sommet dans les éliminatoires. Il veut simplement que ses gars s'améliorent de match en match pour arriver jusqu'à la coupe Grey.
La section Est est intéressante. Sous les Alouettes, on retrouve au classement Toronto et Hamilton avec des dossiers de 6-5. Au moins, les matchs entre les clubs de la même division auront plus de piquant. On sait qu'en fin de campagne, ce seront des matchs avec enjeux. Pour le spectacle, l'amateur est mieux servi.
Winnipeg vendredi
Les prochains adversaires des Alouettes seront les Blue Bombers de Winnipeg, qui ont un dossier de 3-8 mais ce ne sera pas nécessairement facile. Dans un premier temps, les Bombers ont une bonne ligne défensive qui peut mettre de la pression. C'est cette ligne qui a blessé Calvillo. Ça représente déjà un beau défi dans un environnement hostile. Il faudra se méfier de leurs ailiers défensifs, qui sont très rapides. Moi, je vais regarder le travail des bloqueurs des Alouettes au début de la partie parce qu'ils vont travailler contre des bons athlètes.
Les joueurs des Alouettes ont intérêt à ne pas sortir de leurs blocs en retard parce qu'ils vont se faire contourner et Calvillo risque d'avoir plus de visite.
Contre les Bombers, il faut arrêter le jeu au sol. Ils misent sur un bon quart arrière en Steven Jyles, qui est très mobile et qui passe très bien. Pour un quart auxiliaire, il a une excellente cote d'efficacité. Il faudra faire en sorte qu'il ne sorte pas de sa pochette protectrice.
L'attaque de Winnipeg passe aussi par le porteur de ballon Fred Reid. La première mission des Alouettes sera de l'arrêter. L'objectif dans le fond, c'est de rendre l'attaque ennemie unidimensionnelle. Reid a déjà eu du succès contre les Alouettes. J'ai hâte de voir ce match parce que Winnipeg est une grosse énigme. Il y a deux semaines, les Bombers ont lessivé les Roughriders 31-2 puis la semaine dernière, ils ont été battus par Toronto. On a tous hâte de voir quels Bombers vont se présenteront contre les Alouettes. Je suis convaincu que Trestman va préparer ses joueurs en mettant l'accent sur la partie que Winnipeg a jouée contre la Saskatchewan.
C'est une équipe qui repart à zéro, ce qui veut dire qu'elle manque de constance.
*propos recueillis par Robert Latendresse