L'avantage du terrain, vraiment?
Football samedi, 10 janv. 2009. 00:58 jeudi, 12 déc. 2024. 09:52
Depuis 2005, les équipes à domicile montrent une fiche de 6-6 au deuxième tour éliminatoire de la NFL. Cette statistique bien simple suffit pour prouver qu'un match devant ses partisans est loin de garantir une place en finale d'association.
Malgré cela, il faut avouer que ça s'annonce difficile pour les équipes sur la route cette année. Les quatre équipes qui évolueront devant leurs partisans en fin de semaine - Panthers, Titans, Chargers et Steelers - ont montré une fiche combinée de 29-3 cette saison à la maison.
Débutons notre tour d'horizon avec le match entre les Panthers, la seule équipe invaincue à domicile cette saison, et les Cardinals de l'Arizona. À première vue, c'est l'affrontement dont l'issue semble la plus facile à prédire, mais il faut faire attention! Même si les Cards ont perdu leurs cinq matchs sur la côte Est cette saison, ils ont quand même vendu chèrement leur peau dans une défaite de 27-23 en Caroline. Kurt Warner avait alors récolté près de 400 verges par la passe et son équipe possédait une avance de 17-3 au troisième quart avant de s'effondrer et d'accorder 21 points sans riposte.
Évidemment, l'entraîneur Ken Whisenhunt jouera la carte de non-respect à fond. Il s'assurera que ses joueurs soient bien au courant que tout le monde les voit comme la pire équipe de l'histoire à se qualifier pour les éliminatoires et qu'ils arrivent à Charlotte avec une crotte sur le cœur.
La bonne nouvelle pour les Cards, c'est que le match a été placé à l'horaire le samedi soir. On sait que les équipes de l'Ouest ne sont pas friandes des matchs de 13h00 à l'autre bout du continent, puisqu'elles ont l'impression de jouer à 10h00 du matin. Pour plusieurs, ça peut sembler une bien faible excuse. Après tout, les 49ers n'avaient aucune difficulté à remporter ces matchs à la fin des années 1980! Mais reste que les insuccès des équipes de la côte Ouest dans les fuseaux horaires éloignés représentent un phénomène bien réel.
Les espoirs des Cards reposent sur le rendement de leur ligne défensive, qui devra être capable de copier ce qu'elle a fait la semaine dernière contre les Falcons d'Atlanta. C'est drôle, on dirait que sous le sapin de Noël, les Cards ont trouvé comme cadeau une défensive contre le jeu au sol! Depuis le 25 décembre, ils ont limité Seattle à 87 verges et Atlanta à 67 verges au sol. Michael Turner, des Falcons, n'en a récolté que 42, sa pire performance de la saison.
Lors de ces deux matchs, les adversaires des Cards ont été limités à une récolte de 2,8 verges par portée. C'est un rendement exceptionnel, mais la tâche qui attend les Cards est colossale. Ils devront dompter le monstre à deux têtes que représentent DeAngelo Williams et Jonathan Stewart, qui ont récolté 2300 verges et marqué 28 touchés cette saison.
Je m'attends à ce que les Cards en aient plein les bras, et pas seulement à cause de ce duo électrique. Premièrement, la ligne offensive des Panthers est plus grosse et plus efficace que celle des Falcons. Deuxièmement, il y a le facteur Steve Smith, un joueur qu'il faut garder à l'œil en tout temps et qui, grâce à toute l'attention qu'il génère, fait de la place pour le reste de ses coéquipiers sur le terrain.
Et troisièmement, il y a l'avantage du terrain dont les Cards ne profiteront pas, cette fois. La semaine dernière, leurs bruyants partisans ont fait toute la différence dans le travail de la ligne défensive. À plusieurs reprises, on a vu les joueurs des Cards pénétrer dans le champ arrière en toute légalité avant même que leurs vis-à-vis aient amorcé leur mouvement vers l'arrière. On n'a qu'à penser au fameux jeu qui a fait basculer le match à l'avantage des Cards, quand la confusion entre Turner et Matt Ryan a causé un échappé qui a été recouvert et converti en un touché par Antrel Rolle. Là-dessus, le ballon était à peine mis en jeu que Darnell Dockett était déjà derrière les lignes ennemies. Ça, les Cards seront pratiquement incapables de le faire en Caroline et ça devrait compliquer considérablement leur existence.
Ce qui donnerait un bon coup de main aux Cards, c'est qu'Edgerrin James continue son bon travail, lui qui a récolté 173 verges dans les deux derniers matchs. S'il va chercher 150 verges contre les Panthers, tant mieux, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Un match d'une vingtaine de portées pour des gains d'environ 80 verges ferait amplement l'affaire des Cards, qui pourrait ainsi maintenir l'équilibre au sein de leur unité.
On a vu la semaine dernière les bénéfices d'une attaque au sol efficace pour les Cards. La performance de James, particulièrement en début de match, leur a permis d'utiliser le play action en deuxième demie et de cette façon écouler les secondes au cadran dans les quatre dernières minutes du match. Si le jeu au sol ne fonctionne pas en début de rencontre, cette option n'est pas viable au moment le plus critique du match.
J'ai aussi l'impression que l'absence imminente d'Anquan Boldin va faire mal aux Cards. Boldin s'est blessé au muscle ischio-jambier et ne s'est pas entraîné de la semaine. On ne saura qu'avant la rencontre s'il sera en uniforme, mais même si c'est le cas, je doute qu'il puisse apporter quoique ce soit à son équipe puisque sa principale force - les gains après l'attrapé - ne pourra pratiquement pas être exploitée.
La dernière chose que les Panthers veulent, c'est s'embarquer dans un festival offensif. Ils feront tout pour contrôler le rythme de la rencontre en mettant le ballon dans les mains de leurs deux porteurs. Avec leur attaque sur le banc, les Cards ne pourront que préparer le bilan d'une saison somme toute très satisfaisante.
Les Ravens : retour vers le futur
Les Ravens de Baltimore sont-ils en voie de répéter leur exploit de l'an 2000? Chose certaine, on dirait bien que les planètes sont en train de s'aligner en leur faveur...
En 2000 tout comme cette année, les Ravens avaient accédé aux éliminatoires en tant que wild card, avaient dû aller gagner au Tennessee au deuxième tour pour finalement participer au Super Bowl à Tampa Bay. En huit ans, leur recette n'a pas changé : une défensive dominante, une bonne attaque au sol et un quart-arrière qui en fait juste assez.
Commencez-vous à y croire?
Bien de l'eau a coulé sur les ponts depuis le dernier affrontement entre les deux équipes, à la semaine numéro cinq. Les Titans l'avaient emporté 13-10 et Joe Flacco avait eu l'air de ce qu'il est, c'est-à-dire un quart recrue. Sauf que depuis ce temps, le général de l'attaque des Ravens joue du bien meilleur football. Quelques pages ont été ajoutées à son livre de jeu et le coordonnateur offensif Cam Cameron se permet d'être beaucoup plus agressif, n'hésitant pas à viser les zones profondes et à essayer un nouveau jeu truqué après vous avoir endormi avec des courses à répétition de Le'Ron McClain et Willis McGahee.
Les Titans, c'est vrai, ont complété la saison avec la meilleure fiche de la NFL (13-3), mais ils ont perdu deux de leurs trois derniers matchs et viennent de profiter d'une semaine de congé. À quoi ressemblera leur niveau d'exécution? Ça pourrait être laborieux pour un quart ou deux... Le problème, c'est que personne ne veut jouer du football de rattrapage contre les Ravens.
En défensive, il faudra surveiller le retour de deux piliers, Albert Haynesworth et Kyle Vanden Bosch. C'est vrai que les Titans ont pulvérisé les Steelers sans eux, un exploit assez impressionnant d'ailleurs, mais ça n'empêche pas que les deux vétérans n'ont pas joué depuis un bon bout de temps. Qu'en est-il de leur condition physique, de leur niveau d'endurance? Seront-ils capables de bien jouer pendant quatre quarts?
Si les blessés reviennent en défensive, on a perdu un très gros morceau en attaque en la personne de Kevin Mawae. Sur la ligne offensive, le centre est le gars le plus cérébral, le chef d'orchestre du groupe. C'est lui qui dirige le trafic, qui décidera qui bloquera qui. Et Mawae est un des meilleurs de la NFL, il a vu neiger. Contre l'une des défensives les plus complexes du circuit, à qui demandera-t-on de remplir son rôle? À son remplaçant, un joueur de deuxième année? J'en doute. À un des gardes à ses côtés? Peut-être. Mon feeling : Kerry Collins. Il arrive qu'on voit un quart s'avancer à la ligne d'engagement pour donner ses directives et Collins est un vétéran qui, lui aussi, en a vu d'autres.
Peu importe, les Titans risquent d'en avoir plein les bras puisque les Ravens sont toujours mouvement et utilisent leur personnes de toutes sortes de façons. À un certain moment la semaine dernière, Chad Pennington a levé la tête et s'est aperçu qu'il n'y avait qu'un seul joueur de ligne défensive en face de lui. C'était Trevor Pryce et au lieu d'être à sa position d'ailier, il se retrouver plus au centre comme plaqueur. Avec lui, il y avait cinq secondeurs et cinq demis défensifs. C'est ça, les Ravens. Le même numéro n'est jamais au même endroit sur le terrain et ça, c'est fatiguant pour un quart-arrière!
Donc, deux attaques qui veulent courir et deux défensives qui sont efficaces contre la course. On se rend compte assez cite que ce sera probablement les quarts-arrières qui feront la différence dans le match. D'un côté, on a la recrue qui possède tous les outils physiques pour bien faire, de l'autre le vétéran et l'expérience qui vient avec. Les paris sont ouverts!
Gardez aussi un œil sur...
1. La bataille des revirements : les Titans ont terminé la saison à +14, les Ravens à +13.
2. L'efficacité des deux équipes dans la zone payante : avec deux défensives aussi dominantes, tu dois profiter de tes chances si tu as la chance de traverser la ligne de 20 adverse. Si tu dois te contenter de trois points pendant que l'adversaire t'en soutire sept, tu es déjà dans le trouble.
Au bout du compte, j'aime ce que les Ravens font présentement et je leur prédis la victoire au terme d'un match chaudement disputé.
Décembre terminé, les Giants sont-ils de retour?
Le calendrier du week-end nous propose aussi le troisième chapitre de la rivalité entre les Giants de New York, champions en titre du Super Bowl, et les Eagles de Philadelphie.
Lors du premier affrontement de la saison entre les deux clubs, New York l'avait emporté 36-31. Philadelphie avait pris sa revanche lors de la semaine 14 en gagnant 20-14. Les Eagles avaient alors compris qu'une attaque au sol productive était la clé du succès dans la NFL. Ils avaient commandé 42 jeux au sol contre une trentaine de passes seulement, le monde à l'envers pour la formation d'Andy Reed, et ça avait fonctionné. Brian Westbrook avait terminé la rencontre avec une récolte de 203 verges.
Il faut aussi se rappeler que malgré le pointage final serré, le match avait été à sens unique à l'avantage des Eagles. En territoire ennemi, dans un vent à décorner les bœufs, Philiadelphie avait concédé un touché sur un botté de précision bloqué en fin de première demie et un autre alors que l'issue du match était déjà décidée en fin de quatrième quart. Bref, la défensive n'avait pas donné grand-chose.
Après avoir gagné 11 de leurs 12 premiers matchs, les Giants ont connu un mois de décembre plus qu'ordinaire avec une seule victoire en quatre parties. Dans la portion heureuse de leur calendrier, jamais ils n'ont accordé 100 verges à un porteur de ballon adverse, mais dans leurs quatre derniers matchs, ils ont permis à Westbrook, Adrian Peterson et DeAngelo Williams d'atteindre ce plateau, et souvent à l'aide de longs jeux.
Westbrook sera donc la principale préoccupation des joueurs défensifs des Giants. Comme l'a dit le coordonnateur défensif Steve Spagnuolo, il faudra avec 22 yeux sur le numéro 36, savoir où il se trouve en tout temps. À sa place, mes ordres seraient clairs : je veux qu'on frappe Westbrook, qu'on le domine physiquement, qu'on joue la carte de la robustesse, qu'il ait ou qu'il n'ait pas le ballon. Il ne faut pas le lâcher, il faut l'épuiser.
C'est le principe qu'avaient appliqué les Patriots pour surprendre les Rams au Super Bowl en 2001 : ils avaient été impitoyables à l'endroit de Marshall Faulk. Tout le plan de match avait été établi en fonction de lui. C'était le mot d'ordre de Belichick et ça avait fonctionné. Je me dis que ce ne serait pas une mauvaise idée d'emprunter la tactique.
Deuxième fait inquiétant pour les partisans des G-Men : en décembre, les ailiers défensifs Justin Tuck et Mathias Kiwanuka n'ont totalisé que deux sacs du quart. Utilisés principalement en situations de passes la saison dernière, ces deux joueurs n'avaient montré aucun signe de ralentissement malgré leur utilisation accrue en début de saison, mais on dirait qu'ils ont finalement manqué de jus. Remarquez qu'ils ne sont pas les seuls : la brigade défensive en entier des Giants n'a réussi que six de ses 42 sacs du quart en décembre.
En passant, Donovan McNabb a tenté 66 passes contre les Giants cette saison et jamais il n'a été plaqué derrière sa ligne de mêlée avant d'en avoir décoché une.
Et on n'a toujours pas parlé d'Eli Manning, un autre qui n'a pas particulièrement bien joué en décembre. À ses quatre derniers matchs, il n'a généré qu'une moyenne de 153 verges par la passe et lancé seulement deux passes de touché (contre seulement deux interceptions, il faut le dire). De plus, il a été victime de 13 sacs dans ses trois derniers matchs.
Je trouve dommage de devoir donner du mérite à un gars qui a démontré qu'il était un parfait imbécile à l'extérieur du terrain, mais il faut avouer que Plaxico Burress est tout une arme pour une équipe de football (excusez le jeu de mots!) et que son absence fait très mal à Manning. Avant, quand Eli voyait s'en venir le blitz, il n'avait qu'à garocher le ballon au bout de ses bras et attendre que Plaxico aille le cueillir du haut de ses 6 pieds 6 pouces. Mais maintenant que Burress n'est plus là, Manning a plus de difficulté à se sortir du trouble. Il est hésitant, garde le ballon plus longtemps et en paie souvent le prix.
L'absence de Burress permet aussi à l'adversaire d'avancer un maraudeur près de la ligne de mêlée pour aider à contrer le jeu au sol. Les demis défensifs sont très agressifs contre les receveurs parce qu'on craint moins la menace de la longue passe. Et comme la couverture est plus serrée, Eli garde le ballon plus longtemps. C'est le genre d'effet domino que provoque la perte d'un joueur aussi influent que Plaxico Burress.
Finalement, la mission des Giants est assez simple : imposer leur loi avec leur ligne offensive et leurs trois porteurs de ballon. S'il fallait que les Eagles tirent de l'arrière au quatrième quart, les Giants seraient en voiture.
Steelers c. Chargers : rien à faire de la logique
J'en ai déjà parlé dans une chronique précédente : les Chargers de San Diego ne devraient pas être considérés comme une équipe de 8-8.
Pour le plaisir, allons modifier le passé et accordons la victoire aux Chargers lors des quatre matchs qu'ils ont perdus par trois points ou moins cette saison. Résultat : on a une équipe qui se pointe à Pittsburgh avec une fiche de 13-4 dimanche. Bon, on parle pour parler, mais ce que je veux dire, c'est que les Chargers, après avoir connu toutes sortes de problèmes, demeurent une équipe bourrée de talent et très dangereuse.
D'entrée de jeu, une statistique révélatrice, mais trompeuse à la fois. Dans leur histoire, les Chargers n'ont que deux victoires en 16 matchs dans la ville de l'acier, MAIS... leurs deux victoires ont été acquises en éliminatoires! Il y a donc de l'espoir...
Blague à part, je ne crois sincèrement pas que les Chargers devraient être affligés d'un quelconque complexe d'infériorité en s'amenant au Heinz Field. Pour se mettre en confiance, ils n'ont qu'à bâtir sur leur premier voyage à Pittsburgh cette année, un match « historique » puisqu'il s'était soldé par la marque de 11-10, une première dans l'histoire de la NFL.
Les Chargers s'étaient donc inclinés par un maigre petit point malgré :
- Une performance de près de 300 verges de Ben Roethlisberger
- Une récolte de près de 100 verges de Willie Parker
- Des gains offensifs d'à peine 210 verges
- Deux interceptions de Philip Rivers
Malgré tout ça, donc, les Steelers avaient eu besoin d'un botté de précision avec 11 secondes à faire pour se sauver avec la victoire. Selon ma logique, San Diego joue beaucoup mieux aujourd'hui et ne peut de toute façon vraiment pas faire pire cette fois.
Les Steelers auront quand même, dès le départ, un avantage marqué. Ce sera leur terrain, leur foule, et il fera froid. Leur défensive, la meilleure de la NFL, n'a accordé plus de 300 verges qu'à une seule équipe, les Titans, et a limité l'adversaire à dix points ou moins à huit reprises!
En attaque par contre, c'est moins spectaculaire. Derrière une ligne offensive de piètre qualité, le jeu au sol a manqué de constance et Roethlisberger, qui se remet justement d'une commotion cérébrale, a été plaqué 49 fois derrière sa ligne de mêlée. Ça tombe mal parce que les Chargers sont devenus très agressifs sous les directives de Ron Rivera. J'ai hâte de voir comment Big Ben réagira s'il se fait frapper tôt dans le match.
Quant à Rivers, il est primordial qu'il protège le ballon. Il est le seul quart-arrière de la NFL à avoir bouclé la saison avec une cote d'efficacité supérieure à 100, mais contre les Steelers, il avait affiché son résultat le plus bas de la saison : 44,4. Il ne s'en tirera pas avec deux interceptions comme lors de sa dernière visite à Pittsburgh.
Je l'avoue, je n'ai jamais considéré Rivers comme un grand athlète, mais la semaine dernière, il m'a épaté. Il s'est créé des opportunités avec ses pieds, chose qu'il devra encore faire pour connaître du succès. Les Steelers vont lui mettre de la pression, n'en doutez pas, et Rivers devra encore faire des petits miracles en sauvant sa peau.
Personne ne s'attend à ce que LaDainian Tomlinson joue. Si j'étais Norv Turner, j'arrêterais d'espérer et ma décision serait déjà prise. Contre les Steelers, sur la route, dans un match où l'intensité sera au rendez-vous, tu as besoin d'un gars qui va pouvoir se donner pendant quatre quarts, même si c'est seulement sur les unités spéciales. Je ne gaspillerais pas une place pour un joueur, aussi bon soit-il, qui joue sur une seule jambe.
C'est dommage pour L.T., que je suis loin de critiquer pour vouloir jouer. Je souligne son courage, mais c'est évident qu'il ne peut rien apporter aux Chargers dans son état.
Son remplaçant, Darren Sproles, a touché au ballon 34 fois la semaine dernière. J'espère qu'il en a profité, parce que je ne pense pas qu'il aura cette chance contre les Steelers, une équipe robuste, qui frappe fort. Haut comme trois pommes, Sproles est spectaculaire, électrisant et on aime qu'il nous en mette plein la vue, mais je ne crois pas qu'il sera en mesure de réaliser ses tours de magie contre les Steelers. Quoique à l'instar de Tashard Choice, le seul à avoir connu du succès au sol contre Pittsburgh cette saison, Sproles est capable d'exploser sur des jeux d'attirée ou des petites passes voilées.
On dit toujours que la défensive gagne les championnats et tout semble pencher en faveur des Steelers, mais il y a un petit quelque chose qui m'intrigue à propos des Chargers. Je suis incapable de mettre le doigt dessus, mais je crois en leurs chances. De toute façon, je dois être conséquent dans mes choix : j'avais placé les hommes de Norv Turner au Super Bowl en début de saison. Je tiendrai donc ma parole!
Propos recueillis par Nicolas Landry.
Malgré cela, il faut avouer que ça s'annonce difficile pour les équipes sur la route cette année. Les quatre équipes qui évolueront devant leurs partisans en fin de semaine - Panthers, Titans, Chargers et Steelers - ont montré une fiche combinée de 29-3 cette saison à la maison.
Débutons notre tour d'horizon avec le match entre les Panthers, la seule équipe invaincue à domicile cette saison, et les Cardinals de l'Arizona. À première vue, c'est l'affrontement dont l'issue semble la plus facile à prédire, mais il faut faire attention! Même si les Cards ont perdu leurs cinq matchs sur la côte Est cette saison, ils ont quand même vendu chèrement leur peau dans une défaite de 27-23 en Caroline. Kurt Warner avait alors récolté près de 400 verges par la passe et son équipe possédait une avance de 17-3 au troisième quart avant de s'effondrer et d'accorder 21 points sans riposte.
Évidemment, l'entraîneur Ken Whisenhunt jouera la carte de non-respect à fond. Il s'assurera que ses joueurs soient bien au courant que tout le monde les voit comme la pire équipe de l'histoire à se qualifier pour les éliminatoires et qu'ils arrivent à Charlotte avec une crotte sur le cœur.
La bonne nouvelle pour les Cards, c'est que le match a été placé à l'horaire le samedi soir. On sait que les équipes de l'Ouest ne sont pas friandes des matchs de 13h00 à l'autre bout du continent, puisqu'elles ont l'impression de jouer à 10h00 du matin. Pour plusieurs, ça peut sembler une bien faible excuse. Après tout, les 49ers n'avaient aucune difficulté à remporter ces matchs à la fin des années 1980! Mais reste que les insuccès des équipes de la côte Ouest dans les fuseaux horaires éloignés représentent un phénomène bien réel.
Les espoirs des Cards reposent sur le rendement de leur ligne défensive, qui devra être capable de copier ce qu'elle a fait la semaine dernière contre les Falcons d'Atlanta. C'est drôle, on dirait que sous le sapin de Noël, les Cards ont trouvé comme cadeau une défensive contre le jeu au sol! Depuis le 25 décembre, ils ont limité Seattle à 87 verges et Atlanta à 67 verges au sol. Michael Turner, des Falcons, n'en a récolté que 42, sa pire performance de la saison.
Lors de ces deux matchs, les adversaires des Cards ont été limités à une récolte de 2,8 verges par portée. C'est un rendement exceptionnel, mais la tâche qui attend les Cards est colossale. Ils devront dompter le monstre à deux têtes que représentent DeAngelo Williams et Jonathan Stewart, qui ont récolté 2300 verges et marqué 28 touchés cette saison.
Je m'attends à ce que les Cards en aient plein les bras, et pas seulement à cause de ce duo électrique. Premièrement, la ligne offensive des Panthers est plus grosse et plus efficace que celle des Falcons. Deuxièmement, il y a le facteur Steve Smith, un joueur qu'il faut garder à l'œil en tout temps et qui, grâce à toute l'attention qu'il génère, fait de la place pour le reste de ses coéquipiers sur le terrain.
Et troisièmement, il y a l'avantage du terrain dont les Cards ne profiteront pas, cette fois. La semaine dernière, leurs bruyants partisans ont fait toute la différence dans le travail de la ligne défensive. À plusieurs reprises, on a vu les joueurs des Cards pénétrer dans le champ arrière en toute légalité avant même que leurs vis-à-vis aient amorcé leur mouvement vers l'arrière. On n'a qu'à penser au fameux jeu qui a fait basculer le match à l'avantage des Cards, quand la confusion entre Turner et Matt Ryan a causé un échappé qui a été recouvert et converti en un touché par Antrel Rolle. Là-dessus, le ballon était à peine mis en jeu que Darnell Dockett était déjà derrière les lignes ennemies. Ça, les Cards seront pratiquement incapables de le faire en Caroline et ça devrait compliquer considérablement leur existence.
Ce qui donnerait un bon coup de main aux Cards, c'est qu'Edgerrin James continue son bon travail, lui qui a récolté 173 verges dans les deux derniers matchs. S'il va chercher 150 verges contre les Panthers, tant mieux, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Un match d'une vingtaine de portées pour des gains d'environ 80 verges ferait amplement l'affaire des Cards, qui pourrait ainsi maintenir l'équilibre au sein de leur unité.
On a vu la semaine dernière les bénéfices d'une attaque au sol efficace pour les Cards. La performance de James, particulièrement en début de match, leur a permis d'utiliser le play action en deuxième demie et de cette façon écouler les secondes au cadran dans les quatre dernières minutes du match. Si le jeu au sol ne fonctionne pas en début de rencontre, cette option n'est pas viable au moment le plus critique du match.
J'ai aussi l'impression que l'absence imminente d'Anquan Boldin va faire mal aux Cards. Boldin s'est blessé au muscle ischio-jambier et ne s'est pas entraîné de la semaine. On ne saura qu'avant la rencontre s'il sera en uniforme, mais même si c'est le cas, je doute qu'il puisse apporter quoique ce soit à son équipe puisque sa principale force - les gains après l'attrapé - ne pourra pratiquement pas être exploitée.
La dernière chose que les Panthers veulent, c'est s'embarquer dans un festival offensif. Ils feront tout pour contrôler le rythme de la rencontre en mettant le ballon dans les mains de leurs deux porteurs. Avec leur attaque sur le banc, les Cards ne pourront que préparer le bilan d'une saison somme toute très satisfaisante.
Les Ravens : retour vers le futur
Les Ravens de Baltimore sont-ils en voie de répéter leur exploit de l'an 2000? Chose certaine, on dirait bien que les planètes sont en train de s'aligner en leur faveur...
En 2000 tout comme cette année, les Ravens avaient accédé aux éliminatoires en tant que wild card, avaient dû aller gagner au Tennessee au deuxième tour pour finalement participer au Super Bowl à Tampa Bay. En huit ans, leur recette n'a pas changé : une défensive dominante, une bonne attaque au sol et un quart-arrière qui en fait juste assez.
Commencez-vous à y croire?
Bien de l'eau a coulé sur les ponts depuis le dernier affrontement entre les deux équipes, à la semaine numéro cinq. Les Titans l'avaient emporté 13-10 et Joe Flacco avait eu l'air de ce qu'il est, c'est-à-dire un quart recrue. Sauf que depuis ce temps, le général de l'attaque des Ravens joue du bien meilleur football. Quelques pages ont été ajoutées à son livre de jeu et le coordonnateur offensif Cam Cameron se permet d'être beaucoup plus agressif, n'hésitant pas à viser les zones profondes et à essayer un nouveau jeu truqué après vous avoir endormi avec des courses à répétition de Le'Ron McClain et Willis McGahee.
Les Titans, c'est vrai, ont complété la saison avec la meilleure fiche de la NFL (13-3), mais ils ont perdu deux de leurs trois derniers matchs et viennent de profiter d'une semaine de congé. À quoi ressemblera leur niveau d'exécution? Ça pourrait être laborieux pour un quart ou deux... Le problème, c'est que personne ne veut jouer du football de rattrapage contre les Ravens.
En défensive, il faudra surveiller le retour de deux piliers, Albert Haynesworth et Kyle Vanden Bosch. C'est vrai que les Titans ont pulvérisé les Steelers sans eux, un exploit assez impressionnant d'ailleurs, mais ça n'empêche pas que les deux vétérans n'ont pas joué depuis un bon bout de temps. Qu'en est-il de leur condition physique, de leur niveau d'endurance? Seront-ils capables de bien jouer pendant quatre quarts?
Si les blessés reviennent en défensive, on a perdu un très gros morceau en attaque en la personne de Kevin Mawae. Sur la ligne offensive, le centre est le gars le plus cérébral, le chef d'orchestre du groupe. C'est lui qui dirige le trafic, qui décidera qui bloquera qui. Et Mawae est un des meilleurs de la NFL, il a vu neiger. Contre l'une des défensives les plus complexes du circuit, à qui demandera-t-on de remplir son rôle? À son remplaçant, un joueur de deuxième année? J'en doute. À un des gardes à ses côtés? Peut-être. Mon feeling : Kerry Collins. Il arrive qu'on voit un quart s'avancer à la ligne d'engagement pour donner ses directives et Collins est un vétéran qui, lui aussi, en a vu d'autres.
Peu importe, les Titans risquent d'en avoir plein les bras puisque les Ravens sont toujours mouvement et utilisent leur personnes de toutes sortes de façons. À un certain moment la semaine dernière, Chad Pennington a levé la tête et s'est aperçu qu'il n'y avait qu'un seul joueur de ligne défensive en face de lui. C'était Trevor Pryce et au lieu d'être à sa position d'ailier, il se retrouver plus au centre comme plaqueur. Avec lui, il y avait cinq secondeurs et cinq demis défensifs. C'est ça, les Ravens. Le même numéro n'est jamais au même endroit sur le terrain et ça, c'est fatiguant pour un quart-arrière!
Donc, deux attaques qui veulent courir et deux défensives qui sont efficaces contre la course. On se rend compte assez cite que ce sera probablement les quarts-arrières qui feront la différence dans le match. D'un côté, on a la recrue qui possède tous les outils physiques pour bien faire, de l'autre le vétéran et l'expérience qui vient avec. Les paris sont ouverts!
Gardez aussi un œil sur...
1. La bataille des revirements : les Titans ont terminé la saison à +14, les Ravens à +13.
2. L'efficacité des deux équipes dans la zone payante : avec deux défensives aussi dominantes, tu dois profiter de tes chances si tu as la chance de traverser la ligne de 20 adverse. Si tu dois te contenter de trois points pendant que l'adversaire t'en soutire sept, tu es déjà dans le trouble.
Au bout du compte, j'aime ce que les Ravens font présentement et je leur prédis la victoire au terme d'un match chaudement disputé.
Décembre terminé, les Giants sont-ils de retour?
Le calendrier du week-end nous propose aussi le troisième chapitre de la rivalité entre les Giants de New York, champions en titre du Super Bowl, et les Eagles de Philadelphie.
Lors du premier affrontement de la saison entre les deux clubs, New York l'avait emporté 36-31. Philadelphie avait pris sa revanche lors de la semaine 14 en gagnant 20-14. Les Eagles avaient alors compris qu'une attaque au sol productive était la clé du succès dans la NFL. Ils avaient commandé 42 jeux au sol contre une trentaine de passes seulement, le monde à l'envers pour la formation d'Andy Reed, et ça avait fonctionné. Brian Westbrook avait terminé la rencontre avec une récolte de 203 verges.
Il faut aussi se rappeler que malgré le pointage final serré, le match avait été à sens unique à l'avantage des Eagles. En territoire ennemi, dans un vent à décorner les bœufs, Philiadelphie avait concédé un touché sur un botté de précision bloqué en fin de première demie et un autre alors que l'issue du match était déjà décidée en fin de quatrième quart. Bref, la défensive n'avait pas donné grand-chose.
Après avoir gagné 11 de leurs 12 premiers matchs, les Giants ont connu un mois de décembre plus qu'ordinaire avec une seule victoire en quatre parties. Dans la portion heureuse de leur calendrier, jamais ils n'ont accordé 100 verges à un porteur de ballon adverse, mais dans leurs quatre derniers matchs, ils ont permis à Westbrook, Adrian Peterson et DeAngelo Williams d'atteindre ce plateau, et souvent à l'aide de longs jeux.
Westbrook sera donc la principale préoccupation des joueurs défensifs des Giants. Comme l'a dit le coordonnateur défensif Steve Spagnuolo, il faudra avec 22 yeux sur le numéro 36, savoir où il se trouve en tout temps. À sa place, mes ordres seraient clairs : je veux qu'on frappe Westbrook, qu'on le domine physiquement, qu'on joue la carte de la robustesse, qu'il ait ou qu'il n'ait pas le ballon. Il ne faut pas le lâcher, il faut l'épuiser.
C'est le principe qu'avaient appliqué les Patriots pour surprendre les Rams au Super Bowl en 2001 : ils avaient été impitoyables à l'endroit de Marshall Faulk. Tout le plan de match avait été établi en fonction de lui. C'était le mot d'ordre de Belichick et ça avait fonctionné. Je me dis que ce ne serait pas une mauvaise idée d'emprunter la tactique.
Deuxième fait inquiétant pour les partisans des G-Men : en décembre, les ailiers défensifs Justin Tuck et Mathias Kiwanuka n'ont totalisé que deux sacs du quart. Utilisés principalement en situations de passes la saison dernière, ces deux joueurs n'avaient montré aucun signe de ralentissement malgré leur utilisation accrue en début de saison, mais on dirait qu'ils ont finalement manqué de jus. Remarquez qu'ils ne sont pas les seuls : la brigade défensive en entier des Giants n'a réussi que six de ses 42 sacs du quart en décembre.
En passant, Donovan McNabb a tenté 66 passes contre les Giants cette saison et jamais il n'a été plaqué derrière sa ligne de mêlée avant d'en avoir décoché une.
Et on n'a toujours pas parlé d'Eli Manning, un autre qui n'a pas particulièrement bien joué en décembre. À ses quatre derniers matchs, il n'a généré qu'une moyenne de 153 verges par la passe et lancé seulement deux passes de touché (contre seulement deux interceptions, il faut le dire). De plus, il a été victime de 13 sacs dans ses trois derniers matchs.
Je trouve dommage de devoir donner du mérite à un gars qui a démontré qu'il était un parfait imbécile à l'extérieur du terrain, mais il faut avouer que Plaxico Burress est tout une arme pour une équipe de football (excusez le jeu de mots!) et que son absence fait très mal à Manning. Avant, quand Eli voyait s'en venir le blitz, il n'avait qu'à garocher le ballon au bout de ses bras et attendre que Plaxico aille le cueillir du haut de ses 6 pieds 6 pouces. Mais maintenant que Burress n'est plus là, Manning a plus de difficulté à se sortir du trouble. Il est hésitant, garde le ballon plus longtemps et en paie souvent le prix.
L'absence de Burress permet aussi à l'adversaire d'avancer un maraudeur près de la ligne de mêlée pour aider à contrer le jeu au sol. Les demis défensifs sont très agressifs contre les receveurs parce qu'on craint moins la menace de la longue passe. Et comme la couverture est plus serrée, Eli garde le ballon plus longtemps. C'est le genre d'effet domino que provoque la perte d'un joueur aussi influent que Plaxico Burress.
Finalement, la mission des Giants est assez simple : imposer leur loi avec leur ligne offensive et leurs trois porteurs de ballon. S'il fallait que les Eagles tirent de l'arrière au quatrième quart, les Giants seraient en voiture.
Steelers c. Chargers : rien à faire de la logique
J'en ai déjà parlé dans une chronique précédente : les Chargers de San Diego ne devraient pas être considérés comme une équipe de 8-8.
Pour le plaisir, allons modifier le passé et accordons la victoire aux Chargers lors des quatre matchs qu'ils ont perdus par trois points ou moins cette saison. Résultat : on a une équipe qui se pointe à Pittsburgh avec une fiche de 13-4 dimanche. Bon, on parle pour parler, mais ce que je veux dire, c'est que les Chargers, après avoir connu toutes sortes de problèmes, demeurent une équipe bourrée de talent et très dangereuse.
D'entrée de jeu, une statistique révélatrice, mais trompeuse à la fois. Dans leur histoire, les Chargers n'ont que deux victoires en 16 matchs dans la ville de l'acier, MAIS... leurs deux victoires ont été acquises en éliminatoires! Il y a donc de l'espoir...
Blague à part, je ne crois sincèrement pas que les Chargers devraient être affligés d'un quelconque complexe d'infériorité en s'amenant au Heinz Field. Pour se mettre en confiance, ils n'ont qu'à bâtir sur leur premier voyage à Pittsburgh cette année, un match « historique » puisqu'il s'était soldé par la marque de 11-10, une première dans l'histoire de la NFL.
Les Chargers s'étaient donc inclinés par un maigre petit point malgré :
- Une performance de près de 300 verges de Ben Roethlisberger
- Une récolte de près de 100 verges de Willie Parker
- Des gains offensifs d'à peine 210 verges
- Deux interceptions de Philip Rivers
Malgré tout ça, donc, les Steelers avaient eu besoin d'un botté de précision avec 11 secondes à faire pour se sauver avec la victoire. Selon ma logique, San Diego joue beaucoup mieux aujourd'hui et ne peut de toute façon vraiment pas faire pire cette fois.
Les Steelers auront quand même, dès le départ, un avantage marqué. Ce sera leur terrain, leur foule, et il fera froid. Leur défensive, la meilleure de la NFL, n'a accordé plus de 300 verges qu'à une seule équipe, les Titans, et a limité l'adversaire à dix points ou moins à huit reprises!
En attaque par contre, c'est moins spectaculaire. Derrière une ligne offensive de piètre qualité, le jeu au sol a manqué de constance et Roethlisberger, qui se remet justement d'une commotion cérébrale, a été plaqué 49 fois derrière sa ligne de mêlée. Ça tombe mal parce que les Chargers sont devenus très agressifs sous les directives de Ron Rivera. J'ai hâte de voir comment Big Ben réagira s'il se fait frapper tôt dans le match.
Quant à Rivers, il est primordial qu'il protège le ballon. Il est le seul quart-arrière de la NFL à avoir bouclé la saison avec une cote d'efficacité supérieure à 100, mais contre les Steelers, il avait affiché son résultat le plus bas de la saison : 44,4. Il ne s'en tirera pas avec deux interceptions comme lors de sa dernière visite à Pittsburgh.
Je l'avoue, je n'ai jamais considéré Rivers comme un grand athlète, mais la semaine dernière, il m'a épaté. Il s'est créé des opportunités avec ses pieds, chose qu'il devra encore faire pour connaître du succès. Les Steelers vont lui mettre de la pression, n'en doutez pas, et Rivers devra encore faire des petits miracles en sauvant sa peau.
Personne ne s'attend à ce que LaDainian Tomlinson joue. Si j'étais Norv Turner, j'arrêterais d'espérer et ma décision serait déjà prise. Contre les Steelers, sur la route, dans un match où l'intensité sera au rendez-vous, tu as besoin d'un gars qui va pouvoir se donner pendant quatre quarts, même si c'est seulement sur les unités spéciales. Je ne gaspillerais pas une place pour un joueur, aussi bon soit-il, qui joue sur une seule jambe.
C'est dommage pour L.T., que je suis loin de critiquer pour vouloir jouer. Je souligne son courage, mais c'est évident qu'il ne peut rien apporter aux Chargers dans son état.
Son remplaçant, Darren Sproles, a touché au ballon 34 fois la semaine dernière. J'espère qu'il en a profité, parce que je ne pense pas qu'il aura cette chance contre les Steelers, une équipe robuste, qui frappe fort. Haut comme trois pommes, Sproles est spectaculaire, électrisant et on aime qu'il nous en mette plein la vue, mais je ne crois pas qu'il sera en mesure de réaliser ses tours de magie contre les Steelers. Quoique à l'instar de Tashard Choice, le seul à avoir connu du succès au sol contre Pittsburgh cette saison, Sproles est capable d'exploser sur des jeux d'attirée ou des petites passes voilées.
On dit toujours que la défensive gagne les championnats et tout semble pencher en faveur des Steelers, mais il y a un petit quelque chose qui m'intrigue à propos des Chargers. Je suis incapable de mettre le doigt dessus, mais je crois en leurs chances. De toute façon, je dois être conséquent dans mes choix : j'avais placé les hommes de Norv Turner au Super Bowl en début de saison. Je tiendrai donc ma parole!
Propos recueillis par Nicolas Landry.