La lourde tâche des Steelers
Football jeudi, 10 sept. 2009. 18:58 jeudi, 12 déc. 2024. 00:43
J'adore l'idée que la NFL a eu il y a quelques années quand elle a décidé de lancer sa saison en grandes pompes en présentant les champions du Super Bowl dans un match unique le jeudi soir. Cette jeune tradition donne un coup d'envoi éclatant à la nouvelle saison et je compte impatiemment les heures qui nous séparent de la première rencontre de l'année entre les Titans du Tennessee et les Pirates de Pittsburgh.
Les maniaques de football se posent tous la question : les Steelers ont-ils une chance de répéter leur exploit et de défendre leur titre de champions? Pour moi, la réponse est évidemment « oui ». Difficile de croire le contraire : le noyau de l'équipe est demeuré intact - 19 des 22 partants de l'édition championne sont de retour cette année - et le calendrier sera assurément plus facile qu'en 2008.
Par contre, tout n'est pas parfait dans la ville de l'acier et quelques améliorations devront être apportées pour que le trophée Vince-Lombardi y demeure. Les Steelers nous ont habitués à mettre sur le terrain une attaque au sol dominante, mais l'an passé, cet aspect de leur offensive s'est classé au 23e rang de la NFL. Willy Parker a connu une année couci-couça, Rashard Mendenhall, leur choix de première ronde, s'est blessé et la ligne à l'attaque s'est avérée leur grande faiblesse.
Sans avoir les chiffres exacts, je crois que Ben Roethlisberger est le quart-arrière qui a été plaqué le plus souvent derrière la ligne de mêlée au cours des trois dernières saisons. Je veux bien croire que Big Ben est fait solide, mais il y a quand même des limites à ce que son corps peut endurer. Pour le bien des Steelers et pour son bien-être personnel, Roethlisberger devra être mieux protégé.
Quand on s'attarde un peu au passé, on s'aperçoit également que ce n'est pas facile pour un champion du Super Bowl de conserver son titre l'année suivante. Dans les dix dernières années, seuls les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont réussi à remporter deux championnats consécutifs, en 2003 et 2004. Quand vous êtes les champions, vous avez une grande cible en plein milieu du front. Tout le monde veut se mesurer à vous, tout le monde veut faire un statement.
Aussi, il ne faut pas oublier qu'une victoire au Super Bowl signifie que vous jouez encore au football au mois de février. Pendant que les joueurs des autres équipes soignent leurs bobos et prennent du repos, vous encaissez des coups à chaque fin de semaine dans l'espoir de soulever le précieux trophée et une fois que tout est fini, vous n'avez environ qu'un mois de repos avant le début de l'entraînement hors-saison. Les Steelers sont bien conscients de cette réalité : après leur conquête du Super Bowl en 2005, ils ont été écartés des éliminatoires l'année suivante après avoir perdu six de leurs huit premiers matchs.
Et on n'a même pas encore parlé du calibre de la compétition qu'ils auront dans l'Association américaine...
Favre et Brady au Super Bowl
À mon avis, les Steelers ne se feront pas jouer le même tour deux fois. Tout comme les Patriots, les Titans et les Chargers, ils accèderont aux éliminatoires en tant que champions de leur division dans l'Association américaine. Les Ravens et les Colts les y rejoindront en tant que "meilleurs deuxièmes".
Mais iront-ils jusqu'au bout encore une fois? Je ne crois pas...
Pour vaincre les Steelers, il faut être capable de battre leur défensive, une tâche que seul un grand quart-arrière - un athlète calme et efficace sous pression - peut accomplir. Les Patriots, l'équipe que je vois représenter l'Association américaine au Super Bowl, ont cet homme en Tom Brady.
Évidemment, les partisans des Pats espèrent que Brady, victime d'une importante blessure au genou la saison dernière, pourra retrouver sa forme d'antan. En 2007, il avait lancé 50 passes de touché et mérité le titre de joueur par excellence de la NFL. La bonne nouvelle, c'est que contrairement à Carson Palmer et Donovan McNabb, qui ont mis du temps à se remettre de blessures similaires, Brady a subi la sienne lors du tout premier match de la saison. Il a eu une année complète pour suivre son programme de remis en forme et régler son problème avant le début de la nouvelle campagne.
Je ne m'inquiète donc pas pour l'attaque des Patriots, qui marquera assurément beaucoup de points. La défensive, elle, a perdu beaucoup de leadership avec le départ de piliers comme Rodney Harrison, Mike Vrabel et Teddy Bruschi, mais ce sont tous des gars qui commençaient à tirer de la patte. L'an passé, on disait souvent que les Patriots étaient trop lents. On a donc décidé d'effectuer un virage jeunesse en défensive, une unité qui, faut-il le rappeler, est toujours dirigée par Bill Belichick!
***
Dans la nationale, je vois les Giants, les Vikings, les Cardinals et les Saints trôner au sommet de leur division respective et les Eagles et les Bears passer par la porte d'en-arrière. Les deux premières devraient s'affronter en finale d'association et les Vikings, avec une défensive bâtie sur mesure pour arrêter le jeu au sol des Giants, devraient rencontrer les Patriots en grande finale.
Si toute la Nouvelle-Angleterre prie pour revoir le Brady des beaux jours, au Minnesota, on se croise les doigts pour que Brett Favre arrive dans la forme avec laquelle il a amorcé la saison 2008 et non celle avec laquelle il l'a terminée. Dans la première moitié de sa seule saison avec les Jets de New York, Favre a lancé 20 passes de touché et 13 interceptions tandis que dans la deuxième portion du calendrier, il n'a réussi que deux passes de touché et commis neuf interceptions.
L'année passée, les Vikings se sont qualifiés pour les éliminatoires sans compter sur un quart d'expérience. Favre arrive dans une équipe bourrée de talent. La défensive est excellente : trois membres de la ligne défensive ont participé au Pro Bowl la saison dernière. L'attaque au sol est dévastatrice avec Adrian Peterson et Chester Taylor. Et en plus, le système et la terminologie qu'il doit assimiler sont les mêmes qu'il a maîtrisés pendant 16 ans avec les Packers de Green Bay.
Favre n'aura pas toute la pression du monde sur ses épaules. Où il pourra peut-être se démarquer de Tarvaris Jackson, c'est dans sa capacité à profiter des duels à un contre un impliquant ses receveurs, parce que les défensives adverses concentreront probablement leurs efforts à limiter les dégâts causés par Adrian Peterson.
Et comme il n'y a rien de trop beau pour notre Brett national, il passera la majeure partie de la saison dans un dôme. Je sais que si on regarde ses statistiques depuis le début de sa carrière, Favre n'a pas connu particulièrement de succès sur les terrains protégés par un toit, mais à la fin de l'année dernière, le quadragénaire a avoué que le froid commençait à le déranger. En 2009, Favre disputera onze matchs à l'intérieur. Ça lui fera une excuse de moins!
Si mes prédictions s'avèrent exactes, nous aurons donc droit à un Super Bowl entre les Patriotes de Brady et les Vikings de Favre. Évidemment, le mois de février est encore loin et il se peut que ma boule de cristal soit un peu embrouillée! Alors soyez indulgents, chez lecteurs. Ce n'est pas toujours facile de se mouiller au mois de septembre!
En avant, les jeunes!
Pour accéder aux grands honneurs, les Vikings devront survivre au sein d'une division de plus en plus relevée. En fait, je ne crois pas exagérer en disant que la NFC Nord est maintenant la plus corsée de toute la NFL.
La saison dernière, Aaron Rodgers a fait un pas de plus vers l'élite des quarts-arrières de la Ligue, amassant 4038 verges de gains aériens avec 28 passes de touché, des statistiques bonnes pour le quatrième rang parmi les quarts de la NFL. Toujours dominants en défensive, les Bears ont ajouté un atout de taille en attaque avec l'arrivée de Jay Cutler tandis qu'au Minnesota, Favre n'aura pas besoin de faire de miracle pour représenter une amélioration vis-à-vis Tarvaris Jackson et Sage Rosenfels.
Finalement, à Detroit, les moribonds Lions espèrent avoir déniché la perle rare pour sortir la franchise de son marasme. Le jeune Matthew Stafford arrive en ville avec beaucoup de travail à faire, mais dans une situation où les attentes ne sont pas très élevées. Et si quelqu'un lui dit qu'il est voué à l'échec, Stafford pourra toujours lui raconter l'histoire de Matt Ryan et Joe Flacco.
En 2008, les recrues Ryan et Flacco, des choix de première ronde, ont réussi à mener à bon port des équipes qui, en plus, étaient dirigées par de nouveaux entraîneurs. Cette année, l'histoire se répète non seulement à Detroit, mais aussi à New York, où le régime de Rex Ryan débutera avec la recrue Mark Sanchez à la barre de l'offensive.
La bonne nouvelle pour les Lions et les Jets, c'est que Stafford et Sanchez semblent être des jeunes hommes intelligents. En fait, ils m'ont tout l'air de posséder ce que j'appelle un "quotient intellectuel de football" élevé. Ils comprennent les principes de leur attaque et des défensives adverses ce qui, souvent, mène à une bonne prise de décision. Au football, on s'émerveille toujours devant les qualités athlétiques d'un quart-arrière, mais selon moi, les deux qualités principales d'un joueur évoluant à cette position sont :
1. Q.I. de football. Combien de fois a-t-on vu des quarts faire « patate » dans la NFL parce qu'ils n'étaient pas assez brillants pour absorber la complexité des systèmes offensifs?
2. Maturité/discipline. Le quart est-il prêt à mettre des heures dans sa préparation, à arriver au stade tôt le matin, à partir tard le soir? À ce niveau-là, tu n'as pas le choix de t'impliquer autant.
Conclusion : c'est beau avoir un bon jeu de pieds, être précis et posséder un bras canon, mais en bout de ligne, si tu n'as pas les qualités mentionnées plus haut, ça va être difficile de percer.
À première vue, Stafford et Sanchez en plus d'être de bons athlètes, semblent posséder la tête de l'emploi.
Stafford a la pression d'être un tout premier choix au repêchage et celle qui vient avec un contrat de 72 M$, mais d'un autre côté, il se joint à une équipe qui a montré une fiche de 0-16 l'an passé. On s'entend tous pour dire que ça ne peut pas être pire!
La situation de Sanchez est différente. Les Jets ont remporté dix matchs en 2008 et l'objectif pour cette année, ce sont les éliminatoires. Sauf qu'à l'instar de Flacco chez les Ravens de Baltimore et de Roethlisberger il y a quelques années à Pittsburgh, Sanchez est au cœur d'une équipe basée sur une défensive solide et sera appuyé par une bonne attaque au sol.
Bref, c'est une recette qui a fait ses preuves dans la NFL. D'autres avant Sanchez ont prouvé qu'on peut faire un bon bout de chemin avec ça.
De toute façon, il y aura toujours deux écoles de pensées relativement à l'utilisation des jeunes quarts-arrières. Il y a ceux qui croient qu'il ne faut pas les brûler, qu'il ne faut pas les jeter dans la fausse aux lions (sans faire de mauvais jeux de mots avec la situation de Stafford!). Carson Palmer en est un qui a profité de ce genre d'apprentissage. On a été patient avec lui et il est devenu un excellent quart-arrière.
Il y en a d'autres qui croient que les quarts recrues doivent être plongés dans le bain dès le départ. S'ils sont incapables de gérer ce genre de pression, qu'est-ce qui va arriver une fois en éliminatoires? "Ça fait partie de la job, il faut vivre avec", qu'on se dit. Troy Aikman et Peyton Manning, ça vous dit quelque chose? En voilà deux qui ont connu un début de carrière cauchemardesque! Mais le premier est au Temple de la renommée et le second est dans la voie rapide pour y accéder un jour.
La saison dernière, Matt Ryan a lancé une passe de touché de 62 verges sur le tout premier jeu de sa carrière. On ne leur en demandera pas autant, mais il sera très intéressant de surveiller le cheminement de Stafford et Sanchez cette saison!
On tente de débuter l'année du bon pied...
Sur ce, je ne vous fais pas attendre davantage et je vous offre mes choix pour la première semaine d'activité dans la NFL. Bonne saison!
Pittsburgh c. Tennessee
Atlanta c. Miami
Cincinnati c. Denver
Minnesota c. Cleveland
Indianapolis c. Jacksonville
Nouvelle-Orléans c. Detroit
Dallas c. Tampa Bay
Philadelphie c. Caroline
Baltimore c. Kansas City
Houston c. New York Jets
NY Giants c. Washington
Arizona c. San Francisco
Seattle c. St. Louis
Green Bay c. Chicago
Nouvelle-Angleterre c. Buffalo
San Diego c. Oakland
Fiche semaien I : 13 victoires, 3 revers
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Les maniaques de football se posent tous la question : les Steelers ont-ils une chance de répéter leur exploit et de défendre leur titre de champions? Pour moi, la réponse est évidemment « oui ». Difficile de croire le contraire : le noyau de l'équipe est demeuré intact - 19 des 22 partants de l'édition championne sont de retour cette année - et le calendrier sera assurément plus facile qu'en 2008.
Par contre, tout n'est pas parfait dans la ville de l'acier et quelques améliorations devront être apportées pour que le trophée Vince-Lombardi y demeure. Les Steelers nous ont habitués à mettre sur le terrain une attaque au sol dominante, mais l'an passé, cet aspect de leur offensive s'est classé au 23e rang de la NFL. Willy Parker a connu une année couci-couça, Rashard Mendenhall, leur choix de première ronde, s'est blessé et la ligne à l'attaque s'est avérée leur grande faiblesse.
Sans avoir les chiffres exacts, je crois que Ben Roethlisberger est le quart-arrière qui a été plaqué le plus souvent derrière la ligne de mêlée au cours des trois dernières saisons. Je veux bien croire que Big Ben est fait solide, mais il y a quand même des limites à ce que son corps peut endurer. Pour le bien des Steelers et pour son bien-être personnel, Roethlisberger devra être mieux protégé.
Quand on s'attarde un peu au passé, on s'aperçoit également que ce n'est pas facile pour un champion du Super Bowl de conserver son titre l'année suivante. Dans les dix dernières années, seuls les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont réussi à remporter deux championnats consécutifs, en 2003 et 2004. Quand vous êtes les champions, vous avez une grande cible en plein milieu du front. Tout le monde veut se mesurer à vous, tout le monde veut faire un statement.
Aussi, il ne faut pas oublier qu'une victoire au Super Bowl signifie que vous jouez encore au football au mois de février. Pendant que les joueurs des autres équipes soignent leurs bobos et prennent du repos, vous encaissez des coups à chaque fin de semaine dans l'espoir de soulever le précieux trophée et une fois que tout est fini, vous n'avez environ qu'un mois de repos avant le début de l'entraînement hors-saison. Les Steelers sont bien conscients de cette réalité : après leur conquête du Super Bowl en 2005, ils ont été écartés des éliminatoires l'année suivante après avoir perdu six de leurs huit premiers matchs.
Et on n'a même pas encore parlé du calibre de la compétition qu'ils auront dans l'Association américaine...
Favre et Brady au Super Bowl
À mon avis, les Steelers ne se feront pas jouer le même tour deux fois. Tout comme les Patriots, les Titans et les Chargers, ils accèderont aux éliminatoires en tant que champions de leur division dans l'Association américaine. Les Ravens et les Colts les y rejoindront en tant que "meilleurs deuxièmes".
Mais iront-ils jusqu'au bout encore une fois? Je ne crois pas...
Pour vaincre les Steelers, il faut être capable de battre leur défensive, une tâche que seul un grand quart-arrière - un athlète calme et efficace sous pression - peut accomplir. Les Patriots, l'équipe que je vois représenter l'Association américaine au Super Bowl, ont cet homme en Tom Brady.
Évidemment, les partisans des Pats espèrent que Brady, victime d'une importante blessure au genou la saison dernière, pourra retrouver sa forme d'antan. En 2007, il avait lancé 50 passes de touché et mérité le titre de joueur par excellence de la NFL. La bonne nouvelle, c'est que contrairement à Carson Palmer et Donovan McNabb, qui ont mis du temps à se remettre de blessures similaires, Brady a subi la sienne lors du tout premier match de la saison. Il a eu une année complète pour suivre son programme de remis en forme et régler son problème avant le début de la nouvelle campagne.
Je ne m'inquiète donc pas pour l'attaque des Patriots, qui marquera assurément beaucoup de points. La défensive, elle, a perdu beaucoup de leadership avec le départ de piliers comme Rodney Harrison, Mike Vrabel et Teddy Bruschi, mais ce sont tous des gars qui commençaient à tirer de la patte. L'an passé, on disait souvent que les Patriots étaient trop lents. On a donc décidé d'effectuer un virage jeunesse en défensive, une unité qui, faut-il le rappeler, est toujours dirigée par Bill Belichick!
***
Dans la nationale, je vois les Giants, les Vikings, les Cardinals et les Saints trôner au sommet de leur division respective et les Eagles et les Bears passer par la porte d'en-arrière. Les deux premières devraient s'affronter en finale d'association et les Vikings, avec une défensive bâtie sur mesure pour arrêter le jeu au sol des Giants, devraient rencontrer les Patriots en grande finale.
Si toute la Nouvelle-Angleterre prie pour revoir le Brady des beaux jours, au Minnesota, on se croise les doigts pour que Brett Favre arrive dans la forme avec laquelle il a amorcé la saison 2008 et non celle avec laquelle il l'a terminée. Dans la première moitié de sa seule saison avec les Jets de New York, Favre a lancé 20 passes de touché et 13 interceptions tandis que dans la deuxième portion du calendrier, il n'a réussi que deux passes de touché et commis neuf interceptions.
L'année passée, les Vikings se sont qualifiés pour les éliminatoires sans compter sur un quart d'expérience. Favre arrive dans une équipe bourrée de talent. La défensive est excellente : trois membres de la ligne défensive ont participé au Pro Bowl la saison dernière. L'attaque au sol est dévastatrice avec Adrian Peterson et Chester Taylor. Et en plus, le système et la terminologie qu'il doit assimiler sont les mêmes qu'il a maîtrisés pendant 16 ans avec les Packers de Green Bay.
Favre n'aura pas toute la pression du monde sur ses épaules. Où il pourra peut-être se démarquer de Tarvaris Jackson, c'est dans sa capacité à profiter des duels à un contre un impliquant ses receveurs, parce que les défensives adverses concentreront probablement leurs efforts à limiter les dégâts causés par Adrian Peterson.
Et comme il n'y a rien de trop beau pour notre Brett national, il passera la majeure partie de la saison dans un dôme. Je sais que si on regarde ses statistiques depuis le début de sa carrière, Favre n'a pas connu particulièrement de succès sur les terrains protégés par un toit, mais à la fin de l'année dernière, le quadragénaire a avoué que le froid commençait à le déranger. En 2009, Favre disputera onze matchs à l'intérieur. Ça lui fera une excuse de moins!
Si mes prédictions s'avèrent exactes, nous aurons donc droit à un Super Bowl entre les Patriotes de Brady et les Vikings de Favre. Évidemment, le mois de février est encore loin et il se peut que ma boule de cristal soit un peu embrouillée! Alors soyez indulgents, chez lecteurs. Ce n'est pas toujours facile de se mouiller au mois de septembre!
En avant, les jeunes!
Pour accéder aux grands honneurs, les Vikings devront survivre au sein d'une division de plus en plus relevée. En fait, je ne crois pas exagérer en disant que la NFC Nord est maintenant la plus corsée de toute la NFL.
La saison dernière, Aaron Rodgers a fait un pas de plus vers l'élite des quarts-arrières de la Ligue, amassant 4038 verges de gains aériens avec 28 passes de touché, des statistiques bonnes pour le quatrième rang parmi les quarts de la NFL. Toujours dominants en défensive, les Bears ont ajouté un atout de taille en attaque avec l'arrivée de Jay Cutler tandis qu'au Minnesota, Favre n'aura pas besoin de faire de miracle pour représenter une amélioration vis-à-vis Tarvaris Jackson et Sage Rosenfels.
Finalement, à Detroit, les moribonds Lions espèrent avoir déniché la perle rare pour sortir la franchise de son marasme. Le jeune Matthew Stafford arrive en ville avec beaucoup de travail à faire, mais dans une situation où les attentes ne sont pas très élevées. Et si quelqu'un lui dit qu'il est voué à l'échec, Stafford pourra toujours lui raconter l'histoire de Matt Ryan et Joe Flacco.
En 2008, les recrues Ryan et Flacco, des choix de première ronde, ont réussi à mener à bon port des équipes qui, en plus, étaient dirigées par de nouveaux entraîneurs. Cette année, l'histoire se répète non seulement à Detroit, mais aussi à New York, où le régime de Rex Ryan débutera avec la recrue Mark Sanchez à la barre de l'offensive.
La bonne nouvelle pour les Lions et les Jets, c'est que Stafford et Sanchez semblent être des jeunes hommes intelligents. En fait, ils m'ont tout l'air de posséder ce que j'appelle un "quotient intellectuel de football" élevé. Ils comprennent les principes de leur attaque et des défensives adverses ce qui, souvent, mène à une bonne prise de décision. Au football, on s'émerveille toujours devant les qualités athlétiques d'un quart-arrière, mais selon moi, les deux qualités principales d'un joueur évoluant à cette position sont :
1. Q.I. de football. Combien de fois a-t-on vu des quarts faire « patate » dans la NFL parce qu'ils n'étaient pas assez brillants pour absorber la complexité des systèmes offensifs?
2. Maturité/discipline. Le quart est-il prêt à mettre des heures dans sa préparation, à arriver au stade tôt le matin, à partir tard le soir? À ce niveau-là, tu n'as pas le choix de t'impliquer autant.
Conclusion : c'est beau avoir un bon jeu de pieds, être précis et posséder un bras canon, mais en bout de ligne, si tu n'as pas les qualités mentionnées plus haut, ça va être difficile de percer.
À première vue, Stafford et Sanchez en plus d'être de bons athlètes, semblent posséder la tête de l'emploi.
Stafford a la pression d'être un tout premier choix au repêchage et celle qui vient avec un contrat de 72 M$, mais d'un autre côté, il se joint à une équipe qui a montré une fiche de 0-16 l'an passé. On s'entend tous pour dire que ça ne peut pas être pire!
La situation de Sanchez est différente. Les Jets ont remporté dix matchs en 2008 et l'objectif pour cette année, ce sont les éliminatoires. Sauf qu'à l'instar de Flacco chez les Ravens de Baltimore et de Roethlisberger il y a quelques années à Pittsburgh, Sanchez est au cœur d'une équipe basée sur une défensive solide et sera appuyé par une bonne attaque au sol.
Bref, c'est une recette qui a fait ses preuves dans la NFL. D'autres avant Sanchez ont prouvé qu'on peut faire un bon bout de chemin avec ça.
De toute façon, il y aura toujours deux écoles de pensées relativement à l'utilisation des jeunes quarts-arrières. Il y a ceux qui croient qu'il ne faut pas les brûler, qu'il ne faut pas les jeter dans la fausse aux lions (sans faire de mauvais jeux de mots avec la situation de Stafford!). Carson Palmer en est un qui a profité de ce genre d'apprentissage. On a été patient avec lui et il est devenu un excellent quart-arrière.
Il y en a d'autres qui croient que les quarts recrues doivent être plongés dans le bain dès le départ. S'ils sont incapables de gérer ce genre de pression, qu'est-ce qui va arriver une fois en éliminatoires? "Ça fait partie de la job, il faut vivre avec", qu'on se dit. Troy Aikman et Peyton Manning, ça vous dit quelque chose? En voilà deux qui ont connu un début de carrière cauchemardesque! Mais le premier est au Temple de la renommée et le second est dans la voie rapide pour y accéder un jour.
La saison dernière, Matt Ryan a lancé une passe de touché de 62 verges sur le tout premier jeu de sa carrière. On ne leur en demandera pas autant, mais il sera très intéressant de surveiller le cheminement de Stafford et Sanchez cette saison!
On tente de débuter l'année du bon pied...
Sur ce, je ne vous fais pas attendre davantage et je vous offre mes choix pour la première semaine d'activité dans la NFL. Bonne saison!
Pittsburgh c. Tennessee
Atlanta c. Miami
Cincinnati c. Denver
Minnesota c. Cleveland
Indianapolis c. Jacksonville
Nouvelle-Orléans c. Detroit
Dallas c. Tampa Bay
Philadelphie c. Caroline
Baltimore c. Kansas City
Houston c. New York Jets
NY Giants c. Washington
Arizona c. San Francisco
Seattle c. St. Louis
Green Bay c. Chicago
Nouvelle-Angleterre c. Buffalo
San Diego c. Oakland
Fiche semaien I : 13 victoires, 3 revers
*Propos recueillis par Nicolas Landry.