Avant de me tourner comme à l’habitude dans la NFL, je souhaite faire un bref portrait de la prochaine Coupe Grey qui opposera les Tiger-Cats de Hamilton aux Blue Bombers de Winnipeg.

Ces deux formations ont soif de victoire alors qu’elles ont enregistré les deux plus longues disettes actives du circuit pour ce qui est du triomphe lors de la Coupe Grey.

Dans le cas de Winnipeg, il faut remonter à 1990, alors que chez les Ti-Cats, la dernière conquête est survenue en 1999.

Lorsqu’on dit à Montréal que nous sommes impatients de voir le Canadien de nouveau soulever la Coupe Stanley après 26 ans d’attente, on parle d’une ligue qui comprend dorénavant 31 équipes.

Chez les Bombers, l’attente est maintenant de 29 ans dans un circuit qui a longtemps été figé à huit équipes, même s’il y en a neuf en ce moment. Ils sont tout simplement impatients.

Pour ce qui est de Hamilton, le début des années 2000 a été très difficile, mais tout s’est stabilisé dernièrement avec la présence du propriétaire Bob Young et l’entraîneur-chef Orlando Steinauer.

Sans immédiatement entrer trop profondément dans l’analyse des forces en présence, je peux déjà lancer que ces formations regroupent plusieurs similitudes, à commencer par justement les entraîneurs.

Steinhauer et Mike O’Shea sont d’anciens coéquipiers et joueurs vedettes dans la LCF et qui respectent grandement la Ligue. Ils n’ont pas peur de faire preuve d’audace avec des jeux truqués notamment.

Par la suite, ce sera un duel de tous les instants pour les unités défensives qui ont chacune excellé cette saison lorsqu’est venu le temps d’attaquer les quarts adverse.

La différence se situera sur le plan offensif. D’un côté, les Bombers voudront implanter leur jeu au sol avec Andrew Harris, pendant que leur nouveau quart Zach Collaros complètera le travail.

Chez les Tiger-Cats, c’est tout le contraire alors que le jeu aérien sera à l’honneur. Dane Evans a remplacé avec brio Jeremiah Masoli lorsque ce dernier s’est déchiré le ligament croisé antérieur du genou en début de campagne.

Un plan de match différent en attaque, de bonnes défenses et des entraîneurs qui n’ont pas peur de jouer d’audace, tout est en place pour un excellent match dimanche (18 h) à Calgary sur les ondes de RDS et RDS Direct.

Une régression chez Trubisky

Dans le circuit Goodell maintenant, il faut dire que la confiance se perd chez le quart des Bears de Chicago Mitch Trubisky. Ça fait des semaines que l’on relève les difficultés offensives de cette formation.

C’est évident que tout le monde pointe Trubisky pour une unité aussi anémique, mais il n’est pas seul.

Le jeu au sol ne fonctionne tout simplement pas depuis le départ de Jordan Howard pour les Eagles de Philadelphie. Trubisky court avec moins d’efficacité, ce qui enlève une menace chez les unités défensives adverses.

Le quart a connu une régression aussi à titre de passeur. C’est dommage après ce qu’il avait produit sous Matt Nagy l’an dernier, alors que les Bears étaient devenus l’une des belles histoires dans la NFL.

On pensait qu’il y aurait une évolution, mais c’est plutôt une régression qui survient dans le cahier de jeux, ce qui n’est jamais bien rassurant.

Lors du dernier match devant les Rams de Los Angeles, Trubisky a été remplacé en fin de quatrième quart au profit de Chase Daniels. Je ne doute pas que le quart était blessé comme le soulignaient les rapports, mais la manière dont le tout est survenu est tout de même étrange.

On a assisté à une longue accolade entre Trubisky et son entraîneur-chef et il semblait le rassurer sur le plan de la confiance. Je ne trouvais pas qu’on visionnait un simple retrait en raison d’une blessure.

La question est de savoir ce que feront les Bears pour le reste de la saison, alors que les éliminatoires sont à toute fin pratique hors de portée avec la tenue des Packers de Green Bay et des Vikings du Minnesota.

Est-ce qu’on donne autant de travail à Trubisky, est-ce qu’on réduit sa charge au contraire pour voir comment il réagit lorsqu’il n’est pas autant sollicité? Daniels va-til offrir une pause à son coéquipier?

Chose certaine, la situation ne sera pas de tout repos au cours de la saison morte non plus, car Nagy peut être ciblé comme un responsable du manque de production offensive et le directeur général Ryan Pace est celui qui a conclu la transaction pour obtenir Trubisky au repêchage. Depuis, les comparaisons se font entendre avec les quarts sélectionnés après lui comme Patrick Mahomes et Deshaun Watson.

Si la situation ne change pas, ce sera à surveiller du côté de Chicago.

Thomas en met plein la vue

D’un joueur qui connaît des ennuis à un autre qui brille tout simplement une fois de plus cette saison, et je parle ici du receveur des Saints de La Nouvelle-Orléans, Michael Thomas.

Il est le premier joueur à fracasser la marque des 90 réceptions lors des 10 premiers matchs de la saison, alors qu’il est maintenant à 94 de réalisées.

Il vient de signer un quatrième match consécutif de plus de 100 verges et il est de loin le meilleur receveur du circuit présentement.

Vous devinerez qu’il est en voie de battre le record pour le plus d’attrapés au cours d’une campagne qui a été établi par Marvin Harrison en 2002. Il en avait alors enregistré 143 et à ce rythme, Thomas serait autour de 150.

Cet exploit est d’autant plus impressionnant considérant qu’il a été privé de Drew Brees pour la majorité de la saison. De plus, il saisit tout ce qui est lancé dans sa direction alors qu’il a capté 415 des 531 ballons lancés vers lui pour un taux de 78,2 %. C’est ahurissant alors que ce n’est pas des attrapés faciles qu’il doit réaliser.

C’est une saison exceptionnelle, mais de par sa position, il ne gagnera pas le titre de joueur le plus utile, mais il a mon vote pour le joueur le plus utile en attaque, car il y a cette distinction dans le circuit.   

Un système de révision à réviser

Ceux qui me lisent assidûment reconnaîtront mon segment sur les pénalités, mais bien que le sujet se répète, c’est immanquable d’en parler.

Encore une fois cette semaine, une décision rendue sur le terrain a de quoi nous donner des maux de tête pour ce qui est de comprendre le livre des règlements.

Marlon Humphrey a plaqué ou même arraché le chandail sur le dos de DeAndre Hopkins. Bien que la révision vidéo a été sollicitée, la décision n’a pas été renversée, si bien qu’aucune pénalité n’a été décernée.

Le système ne fonctionne pas, alors que c’est à se demander si la centrale de révision est parfois trop entêtée pour renverser une décision d’un officiel prise sur le terrain. Le règlement n’est pas appliqué comme il est expliqué en début d’année lors de vidéos à cet effet.

Dans le cas présent, c’était très clair qu’il devait y avoir une pénalité. En tant qu’analyste, on est certain qu’il y a une pénalité, mais on apprend sur le terrain que non. Si c’est à nous rendre fous, je ne peux qu’imaginer ce que c’est pour les entraîneurs, les joueurs et les partisans.

On sait présentement que ce système ne fonctionne pas, donc c’est à se demander quoi faire pour l’améliorer.

Certains suggèrent d’enlever tout simplement la demande de révision, mais je ne suis pas en accord. Je penche plutôt comme Bill Belichick l’avait suggéré il y a quelques années avec deux contestations pour tous les jeux, peu importe sa nature. L’entraîneur-chef ne serait donc pas limité pour ses demandes.

Une autre option serait de donner un coup de barre au système actuel. Je ne sais pas comment le processus fonctionne dans la salle de commandes à New York, doit-on ajouter du personnel, amener un système de votes... Les possibilités sont multiples, mais c’est dommage que l’on doive encore débattre de la situation.

C’est une année d’essai, donc des comptes devront être rendus au terme de celle-ci, mais jusqu’à maintenant, ce n’est pas trop reluisant.

La NFL à l'international, une bonne voie

Sur une note plus positive pour la NFL, c’était la fin lundi de sa tournée internationale avec un cinquième match disputé à l’extérieur des États-Unis. Après quatre rencontres à Londres, les Chiefs de Kansas City et les Chargers de Los Angeles s’affrontaient au Mexique.

On sait qu’il y a des affrontements à Londres depuis 2007 et c’est un succès avec presque une salle comble lors de chacun des matchs. Par ailleurs, il y avait 72 000 personnes réunies au Mexique pour le match du lundi soir.

Il y a un engouement pour la NFL sur le marché international. Après avoir saturé le marché américain, la Ligue pourrait souhaiter s’ouvrir dorénavant à l’Allemagne et à la Chine.

Il est discuté avec la nouvelle convention collective de disputer 17 matchs au calendrier régulier ce qui offrirait la possibilité de plus de voyagement, donc de la tenue des matchs internationaux. Il risque cependant d’y avoir beaucoup d’opposition chez les joueurs.

Tranquillement, la NFL semble percer l’Europe et elle veut se tourner vers l’Asie et l’Amérique du Sud.  

*Propos recueillis par Maxime Tousignant