Lardi et Lebreux demeurent confiants pour la suite
LCF jeudi, 21 mars 2019. 07:00 dimanche, 15 déc. 2024. 13:42MONTRÉAL – Même s’ils ont attiré l’attention pour de bonnes raisons, Jérémie-Billal Lardi et Clément Lebreux n’ont pas été sélectionnés pour participer au camp d’évaluation à Toronto, cette semaine. Ce n’est rien pour les ébranler, leur parcours atypique est déjà preuve de détermination.
Lardi, un centre-arrière du Vert & Or, est parvenu à s’illustrer sur le terrain tout en devenant jeune papa durant son parcours à l’Université de Sherbrooke. Il est d’ailleurs l’un des rares joueurs des équipes de football du RSÉQ à vivre cette réalité.
Du côté de Lebreux, il est revenu dans la famille du Rouge et Or de l’Université Laval en 2018 après avoir délaissé le terrain en 2017 pour compléter un diplôme d’études professionnelles en électricité. La défaite subie par le Rouge et Or à la coupe Vanier en novembre 2017 l’a motivé à effectuer ce retour.
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Puisque ces deux athlètes ont complété leur admissibilité universitaire, la suite s’annonce intrigante. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont chacun été considérés au moment de trancher pour les invitations.
Lardi, qui est originaire de Baie-Comeau, refusait donc de laisser son moral être brimé.
« Non, ce n’est pas de la déception pour être franc parce que j’ai eu une bonne journée dans l’ensemble. Je suis très content même d’avoir probablement été dans le lot pour les sélections finales, c’est déjà un bel honneur pour moi. Ça fait partie du chemin au football, on n’a pas tous la même voie. Ce sont des embûches qui vont me permettre de rebondir plus fort », a-t-il exprimé à peine quelques minutes après le verdict.
« Je savais que les places étaient limitées. Je voulais m’assurer de faire circuler mon nom dans la LCF et prouver à tout le monde que je pouvais jouer au football. Après, ce sera d’avoir une chance d’être repêché ou invité », a enchaîné celui s’est bien classé lors des tests physiques et particulièrement pour le développé couché (bench press) et le saut en hauteur.
Dans le milieu sportif, on parle souvent de posséder un plan B. Lardi a fait bien mieux que cela et ça explique sans doute sa sérénité.
« Pour la suite de ma carrière, je dis toujours que j’ai deux plans A. Il y a l’école, c’est très important à mes yeux, j’étudie pour être enseignant au primaire avec les petits mousses. Je les salue au passage!
« J’ai aussi le football en même temps, je veux pousser le plus loin possible. J’ai déjà pris des arrangements avec ma faculté pour pouvoir faire les deux à distance si l’occasion se présente », a exposé le joueur de six pieds un pouce et 227 livres.
Il sait aussi que personne ne sera déçu de lui à la maison.
« J’ai aussi la chance d’avoir une petite fille. Durant les tests, elle criait ‘Papa, papa’. Peu importe, je suis heureux, j’ai ma fille et ma femme. Je ne me stresse pas avec le reste, j’y vais une étape à la fois. Ça n’avance pas comme je le voulais, mais ce n’est pas une raison pour abandonner », a-t-il confié.
La beauté de la chose, c’est que Lardi pourrait très jumeler le football et son métier d’enseignant.
« Le plan serait que je finisse ma dernière année durant mes deux premières saisons. Je ferais les cours sur deux hivers et rien ne m’empêche de jouer au football de juin à décembre. Durant la saison morte, je prendrais un petit contrat ou du remplacement. Avec le statut de joueur professionnel, je crois que les jeunes pourraient s’accrocher à ce que je vis et ils seraient heureux. Si je peux partager mon rêve et ma passion, ce serait gagnant », a raconté Lardi avec un argument valable.
Pour ceux qui n’auraient pas compris la nuance, il ne souhaite pas devenir professeur d’éducation physique. Il explique des enseignants ont joué un grand rôle dans sa vie.
« Je détonne beaucoup. Quand je rentre dans une école, on me dit souvent ‘Le gym est par là’. Je réponds que je cherche la classe de deuxième année. J’ai toujours aimé l’école, mais ça n’a pas toujours été facile non plus parce que je bougeais un peu, je pouvais parfois être tannant. Avec les profs que ça se passait très bien, j’étais numéro un comme élève, ça se passait beaucoup au niveau relationnel. Je veux avoir cette relation avec les élèves, je veux que les petits tannants ou les petites tannantes puissent compter sur quelqu’un pour les aider à se développer. Je pense que ça part de là. Si je veux changer le monde, faut que je le fasse avec les plus jeunes. Tu crées une plus grande relation », a conclu Lardi qui dégage cette passion ne laissant aucun doute sur son attachement envers les « petits mousses ».
Réaliste, Lebreux a choisi une avenue différente
Dans le cas de Lebreux, une blessure au genou droit subie dès sa première répétition dans les exercices un contre un est venue conclure sa journée. Sans cet accroc, une invitation aurait pu être à sa portée.
Dommage puisqu’il se fiait sur cet aspect pour impressionner les recruteurs. « Oui, vraiment. C’est sûr que je suis déçu, mais c’est la nature de la game », a-t-il admis.
En matinée, il avait lancé un message avec 33 répétitions au développé couché soit 7 de plus que son plus proche poursuivant.
Lebreux a déjà vécu des épreuves plus difficiles comme les innombrables journées à se lever vers 5h du matin pour être capable de jumeler les études, le football et le travail.
« Je suis content d’être revenu, c’est certain. Je faisais mon DEP en électricité et j’étudiais en même temps avec les cours à distance et du soir pour être admissible à jouer. Avec tout le temps consacré à ça, tu n’as pas le temps d’aller niaiser ailleurs », a jugé le colosse de six pieds trois pouces et demi et 299 livres.
« Au niveau des études, ça n’a jamais été moins point fort. Je me voyais aller, je parvenais à passer mes cours, mais je ne me voyais pas graduer avec autre chose qu’un BAC par cumul. J’ai choisi l’option d’aller faire un DEP », a expliqué Lebreux.
Le joueur de ligne défensive conserve tout de même le désir d’accéder à la LCF.
« Ce qui est difficile, c’est d’avoir une carrière à long terme. Il y a des gars qui arrivent vite, mais qui sortent vite aussi. J’aimerais avoir ma place pour longtemps tout en étant le meilleur », a-t-il dit.
« Mais le football, c’est toujours incertain comme carrière. Maintenant, je fais mes affaires, je suis autonome. Je peux faire ce que je veux », a souligné Lebreux en parlant de la liberté acquise avec son diplôme.