TORONTO - L'entente de principe conclue entre la Ligue canadienne de football et l'Association des joueurs (AJLCF) éliminerait l'un des plus importants irritants des dernières négociations.

Selon une source au sein de la ligue, l'entente de mercredi comporterait une clause qui empêcherait le circuit Ambrosie de retenir des bonis devant être versés pendant la saison morte. En 2017, la LCF avait dit à ses équipes de ne plus verser ces bonis à compter du 1er janvier 2019 jusqu'à ce qu'une nouvelle convention collective ne soit signée.

Cette personne a requis l'anonymat auprès de La Presse canadienne puisque l'entente n'a toujours pas été ratifiée. La présente convention collective vient à échéance samedi.

Cette directive du circuit a soulevé l'ire des joueurs. Plusieurs d'entre eux reçoivent d'avance des montants sous forme de bonis une partie des montants prévus à leur contrat et compte sur ses sommes pour boucler leur budget. La nouvelle convention empêcherait la LCF de le faire dans l'avenir.

La nouvelle convention collective serait d'une durée de trois saisons, ce qui signifie que les deux parties retourneraient à la table des négociations après la campagne 2021.

À compter de l'an prochain, les joueurs pourraient également compter sur trois années de couverture médicale, contrairement à une seule selon l'actuel contrat de travail. De plus, les joueurs pourraient de nouveau profiter d'un partage des revenus, un point qu'ils avaient concédé en 2010 et sur lequel la ligue avait refusé de bouger en 2014.

Selon l'entente de principe, les joueurs recevront 20 pour cent des revenus des droits de télédiffusion versés par TSN ainsi que des initiatives découlant de la LCF 2.0 instituée par le commissaire, Randy Ambrosie.

Cet hiver, Ambrosie a signé des ententes avec neuf fédérations nationales: Italie, Mexique, Allemagne, Autriche, France, Danemark, Suède, Norvège et Finlande. La ligue a aussi tenu des repêchages séparés pour les joueurs du Mexique et européens.

Toute somme provenant du partage des revenus sera ajoutée au plafond salarial annuel de la ligue.

Les équipes du circuit pourraient également compter sur un « joueur mondial » au sein de leur formation en 2019 et deux l'an prochain, faisant passer les formations à 45 et 46 joueurs, respectivement. Les joueurs auront dorénavant trois désignations: nationaux, internationaux et mondiaux.

L'entente prévoit aussi une clause pour protéger les vétérans joueurs américains qui font partie d'une formation depuis trois ans ou comptent quatre saisons dans la LCF. Chaque équipe devra en compter trois parmi ses partants. Cette clause empêcherait les clubs de les remplacer par trois joueurs plus jeunes et au salaire moins élevé.

Non seulement cette clause procure-t-elle une meilleure sécurité d'emploi pour les joueurs du sud de la frontière, elle permet une meilleure continuité au sein des équipes. Le ratio de 21 Canadiens, dont sept partants en défense ou en attaque, par match demeure le même.

Le salaire minimum passera de 54 000 $ à 65 000 $ à compter de l'an prochain. Certains vétérans redoutaient cette clause, craignant qu'ils soient victimes de cette augmentation, mais les hausses prévues de 50 000 $ pour les deux prochaines saisons au plafond salarial viendront contrebalancer cette bonification du salaire minimum.

Le choix d'une entente de trois ans est aussi intrigant, surtout après que les deux parties eurent convenu d'un pacte de cinq ans en 2014. On estime toutefois qu'en route vers la saison 2022, la LCF devrait compter sur une concession de plus à Halifax et que la situation nébuleuse de l'actionnariat des Alouettes devrait être réglée.

Les représentants des joueurs ont été mis au courant des clauses de la convention mercredi. Le vote de ratification devrait être tenu quelque part la semaine prochaine.

Avec une entente de principe, les joueurs se rapporteront pour les tests médicaux samedi et pour le début des camps d'entraînement, dimanche.