Coupe Grey : Mon coeur balance, mais pas ma tête
Alouettes vendredi, 27 nov. 2015. 10:48 jeudi, 12 déc. 2024. 01:22Beaucoup de visages familiers seront sur le terrain à Winnipeg pour la Coupe Grey. Des gens avec qui j'ai eu l’occasion de partager les joies d'une coupe Grey et la tristesse d'une défaite dans cette même classique. Des moments qui ne s'oublient pas, des moments qui sont parmi ceux qui restent gravés dans ta mémoire.
Quand je pense à un gars comme Marcel Desjardins du côté du Rouge et Noir, je pense immédiatement à un bon gars, un gars honnête, intègre et qui prouve aujourd'hui qu'il est un directeur général extraordinaire. La preuve, il a réussi l'impossible et monté un programme qui à sa deuxième année d'existence est maintenant finaliste à la Coupe Grey. Il se doit pour ce fait d'armes absolument phénoménal d'être maintenant reconnu comme l'un des meilleurs directeurs généraux de la ligue.
Du côté des Eskimos, comment ne pas souhaiter une victoire à Chris Jones, un gars qui a été ignoré plus souvent qu'à son tour. Un gars incroyablement travaillant, persévérant, passionné et surtout un autre vrai bon gars. Un gars qui a pris en 2012-2013 une équipe de 11-25 à ses deux précédentes saisons et en a fait une équipe de 26-10 à ses deux suivantes. Là aussi, un accomplissement rare et impressionnant.
Je me dois aussi de mentionner Bryan Chiu, entraîneur de la ligne à l'attaque avec Ottawa, et Ed Philion, entraîneur de la ligne défensive avec Edmonton. Des gars avec qui j'ai sué et saigné année après année durant toute ma carrière. Deux vrais de vrais, et tôt ou tard, des membres du Temple de la renommée s’il n'en tient qu'à moi.
Non définitivement, mon coeur est partagé car tous méritent assurément de gagner une coupe Grey dimanche.
Je me dois par contre de trancher et d'y aller de ma prédiction, et pour ce faire, oublions les émotions et soyons objectifs.
Commençons par les deux défenses qui ont dominé, et ce, dans la majorité des statistiques importantes. Deux lignes dominantes capables de mettre de la pression sans avoir à blitzer. Des deux côtés, on compte sur un groupe de secondeurs polyvalents qui permettent beaucoup de latitude, donnant plusieurs options au niveau stratégique, autant en couverture qu'en situation de blitz. La tertiaire est supérieure du côté d'Edmonton par contre. Avec les Patrick Watkins, John Ojo et Aaron Grymes, les Esks comptent selon moi sur des athlètes supérieurs en couverture homme à homme.
À lire également
Sur les unités spéciales, Christopher Milo est venu stabiliser une position où on a eu des difficultés toute l'année à Ottawa. Pendant ce temps, l'ancien des Alouettes Sean Whyte a été telle une horloge à Edmonton, finissant au premier rang pour la moyenne de réussite sur les placements dans la ligue avec 92 % de réussite.
Les retours ont aussi été meilleurs et surtout plus stables à Edmonton avec Kendial Lawrence qui a maintenu une moyenne de plus de 10 verges par retour pendant qu'on a cherché des solutions à Ottawa vu le manque de production de Chris Williams durant toute l'année.
L'attaque d'Ottawa a été dirigée par le joueur par excellence de la ligue, Henry Burris, et compte sur un meilleur groupe de receveurs dans lequel pas moins de quatre joueurs ont totalisé plus de 1000 verges. Les Eskimos, eux, ont perdu les services de Mike Reilly pour la moitié de la saison et ont malgré tout terminé dans le top-3 de la majorité des statistiques en attaque.
Cela m'amène d'ailleurs à mon point le plus important, c'est-à-dire ce qui s'est passé quand les deux équipes se sont affrontées.
Il y a eu deux matchs entre les deux équipes cette année, deux matchs remportés par les Eskimos. Surtout, deux matchs remportés sans la présence de Mike Reilly au poste de quart.
J'ajouterai que les Eskimos sont la seule équipe qu'Henry Burris n'a pas encore battue depuis qu'il endosse l'uniforme du Rouge et Noir. Il n'a d'ailleurs lancé aucune passe de touché en quatre matchs depuis deux ans face à la défense de Chris Jones.
Voilà pour moi un point majeur, pour ne pas dire incontournable, dans mon analyse de la situation, et la raison pour laquelle je choisis sans hésitation les Eskimos d'Edmonton comme gagnants de la 103e Coupe Grey.
Bon match!!