MONTRÉAL – Soixante-dix étudiants-athlètes originaires du Canada vivront un grand jour mardi lorsqu’ils seront repêchés par l’une des neuf formations de la Ligue canadienne de football.

Depuis plusieurs années, les Québécois font bonne figure lors de l’encan amateur de la LCF. En 2015, 12 joueurs en provenance du Réseau du sport étudiant du Québec ont trouvé preneur, dont deux en première ronde.

Il s’agissait toutefois d’une légère diminution comparativement aux 20 étudiants-athlètes de la division québécoise qui avaient été repêchés en 2014. (21 si l’on compte le botteur Zackary Medeiros qui a joué une saison avec les Carabins).

Le nombre de joueurs du RSEQ sélectionnés en 2016 devrait être en légère hausse qu’en 2015 alors que plusieurs espoirs de qualité sont disponibles pour les équipes de la LCF.

De plus, trois Québécois qui ont joué leur football universitaire à l’extérieur de la Belle Province seront aussi repêchés mardi soir.

Voici un aperçu en 10 points des joueurs du RSEQ et des Québécois qui sont susceptibles d’être l’un des 70 espoirs à être sélectionnés lors des huit rondes du repêchage qui vous sera présenté sur les ondes de RDS2 dès 19 h, mardi. Vous pourrez également suivre le repêchage en direct sur le RDS.ca.

1.Un premier tour dominé par le Rouge et Or

C’est maintenant bien connu partout au Canada – et même à l’extérieur des frontières du pays – que le Rouge et Or de l’Université Laval est une pépinière à joueur de ligne offensive.

Les gardes Charles Vaillancourt et Philippe Gagnon ainsi que le bloqueur Jason Lauzon-Séguin seront probablement tous repêchés en première ronde mardi. Il faut remonter à 2013 pour voir trois joueurs de la même formation être sélectionnés au cours du premier tour et cet exploit a été réussi par les Dinos de l’Université de Calgary.

Vaillancourt, qui a été répertorié au sixième rang des espoirs, pourrait être le tout premier choix de l’encan par les Roughriders de la Saskatchewan. Le garde étoile des Lavallois est précédé de cinq joueurs dans le dernier classement en vue du repêchage, mais quatre d’entre eux ont signé des ententes dans la NFL.

Philippe GagnonL’étudiant-athlète de Coaticook a participé au mini-camp des recrues des Giants de New York en compagnie de son coéquipier Gagnon. Il a aussi été invité à celui des Raiders qui se déroulera la fin de semaine prochaine, mais cela ne devrait pas affecter son rang de sélection.

Vaillancourt est le joueur de ligne de ce repêchage le mieux préparé à faire le saut dans la LCF.

Quant à Gagnon et Lauzon-Séguin, l’équipe qui les repêchera mettra la main sur des joueurs de ligne offensive bien développés par leur maître Carl Brennan. Ils pourraient même être en uniforme dès leur première saison dans des rôles de réserviste.

Gagnon a dominé la compétition de développé couché avec 40 répétitions au camp d'évaluation national.

2. Les joueurs qui détiennent des contrats dans la NFL

Jusqu’à tout récemment, le demi-défensif des Dinos, Elie Bouka, et l’ailier défensif de Boston College, Mehdi Abdesmad, étaient des espoirs de premier tour en vue du repêchage.

Les choses ont toutefois évolué au cours de la dernière semaine puisque les deux Montréalais ont paraphé des ententes dans la NFL à la conclusion de l’encan amateur du circuit Goodell.

Bouka est donc un membre des Cardinals de l’Arizona tandis qu’Abdesmad s’est entendu avec les Titans du Tennessee.

En 2014, le joueur de ligne offensive Laurent Duvernay-Tardif avait été sélectionné en troisième ronde (19e au total) par les Stampeders après que les Chiefs de Kansas City en avaient fait leur choix de sixième ronde.

Il sera intéressant de voir quelle sera la stratégie des équipes de la LCF avec Bouka et Abdesmad, ainsi qu’avec le plaqueur défensif de l’Université du Manitoba David Onyemata (repêché par les Saints), le receveur d’Iowa Tevaun Smith (signé par les Colts) et du demi-défensif de Michigan State Arjen Colquhoun (signé par les Cowboys).

3. Un retour pour Concordia

L’an dernier, aucun joueur des Stingers de l’Université Concordia n’a été repêché dans la LCF après que l’institution ait vu quatre de ses joueurs sélectionnés en 2014.

Deux étudiants-athlètes de la troupe de Mickey Donovan appartiendront assurément à une formation du circuit canadien après l’encan.

Le polyvalent demi-défensif Mikaël Charland et le joueur de ligne offensive Roman Grozman devraient être sélectionnés plus tôt que tard dans le repêchage.

Roman GrozmanCharland, qui est très imposant à six pieds quatre pouces, peut évoluer aux positions de maraudeur, de secondeur ou de demi de coin ce qui est très attrayant au niveau professionnel. Malgré un camp d’évaluation national en deçà des attentes, la valeur du Gatinois ne devrait pas avoir chuté.

Il a été la pierre d’assise de la défense des Stingers en 2015. Il a entre autres réussi un match de trois interceptions face aux Gaiters de Bishop’s et a mené Concordia au chapitre des plaqués avec 46,5 dont 37 en solo.

Quant à Grozman, qui est né en Israël et qui a grandi dans la région de Toronto, il fait partie du top-10 des joueurs de ligne à l’attaque admissibles à ce repêchage.

4. Le joueur qui passe sous le radar

Félix Faubert-Lussier est un joueur qui a évolué un peu dans l’ombre chez le Rouge et Or de l’Université Laval. Le demi-inséré n’est toutefois pas passé inaperçu des dépisteurs de la LCF.

Le produit des Spartiates du Cégep du Vieux Montréal fait partie d’un bon groupe de receveurs admissibles à l’encan 2016. Au Défi Est-Ouest en mai 2015 et au camp d’évaluation national en mars dernier, Faubert-Lussier a dominé les tests physiques à sa position. Il est reconnu pour être l’un des athlètes les plus en formes au sein du RSEQ.

Avec le Rouge et Or, il a échappé bien peu de ballon et il était une cible de choix pour le quart-arrière Hugo Richard dans les moments importants d’une rencontre. Il a terminé la dernière campagne avec 42 attrapés pour 514 verges avec 3 touchés.

Il a également évolué dans un système qui se rapproche des professionnels avec le coordonnateur offensif Justin Éthier à l’Université Laval.

Faubert-Lussier apporte aussi une petite valeur ajoutée alors qu’il a été botteur au niveau collégial, ce qui rappelle Dave Stala qui a connu une belle carrière dans la LCF et qui a parfois été appelé en urgence au cours d’un match pour remplacer un botteur blessé.

5. Zepeda sur les traces de Coady

Maïko Zepeda a terminé la saison en tant que secondeur chez les Carabins de l’Université de Montréal. C’est toutefois à la position de demi-défensif qu’il pourrait faire sa place dans la LCF.

LCF : Bien connaître les espoirs

nvité au camp d’évaluation national après être passé par celui régional de Montréal, Zepeda a impressionné les dépisteurs avec sa vitesse et sa mobilité tout en faisant bien lors des exercices à un contre un.

Sa taille (5 pieds 8 pouces) pourrait repousser son rang de sélection. Mais comme son ex-coéquipier Anthony Coady, repêché en septième ronde par les Alouettes en 2015, il joue à plein régime de la première à la dernière seconde d’un match.

Bien qu’il a majoritairement évolué comme demi-défensif et secondeur, il peut aussi se débrouiller au poste de maraudeur. Ses violents plaqués dans ses vidéos de faits saillants remis aux équipes de la LCF doivent certainement pencher en sa faveur pour être repêché.

6. Langlois n’a pas été oublié

Le secondeur Michaël Langlois du Rouge et Or de l’Université Laval a dû passer la saison sur les lignes de côté en raison d’une blessure à un genou subie au mois de juillet. Maintenant remis de son opération pour réparer son ligament antérieur croisé, l’Abitibien pourrait tout de même entendre son nom mardi soir.

Langlois a formé un redoutable trio de secondeurs avec Shayne Gauthier et Mathieu Masseau en 2014. Surtout utilisé à l’extérieur, Langlois pouvait autant exceller en couverture que sur la course.

Membre de l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2014, il a tout de même rencontré les formations de la LCF lors du camp d’évaluation national à Toronto même s’il n’a pas participé aux tests physiques.

Il s’est également produit devant quelques équipes lors d’entraînements privés.

7. Centre-arrière, une position canadienne

Plusieurs équipes de la LCF utilisent maintenant un centre-arrière canadien comme c’est le cas chez les Alouettes avec Jean-Christophe Beaulieu et Jean-Samuel Blanc.

Certaines formations seront peut-être tentées de s’assurer des droits de Nicholas Narbonne-Bourque des Carabins ou Devon Stewart des Redmen.

Nicholas Narbonne BourqueNarbonne-Bourque est un centre-arrière naturel et un joueur très important sur les unités spéciales des Bleus. C’est lui qui appelait les blocages à la ligne de mêlée sur les bottés de dégagement. La plupart des joueurs de l’unifolié doivent faire leur place sur les unités spéciales dans la LCF avant de jouer à leur position.

Quant à Stewart, il s’agit d’un retour aux sources pour lui. Il avait évolué comme centre-arrière au cégep, mais a été utilisé comme ailier défensif avec McGill en raison de manque de profondeur à cette position.

Stewart est extrêmement fort physiquement, mais devra améliorer sa technique pour pouvoir espérer jouer au niveau professionnel. Ses deux dernières années du côté défensif peuvent être un atout pour lui pour jouer sur les unités spéciales.

8. Des secondeurs complets

Les secondeurs du RSEQ ont quelque peu été ignorés au repêchage l’an dernier. Seuls Byron Archambault des Carabins ainsi que Justin Warden et Adrian Clarke des Gaiters ont été sélectionnés en 2015.

Les Mathieu Masseau (Rouge et Or), Olivier Goulet-Veilleux (Vert & Or) et Dempsey Jutras (Vert & Or) n’ont pas été repêchés.

Il serait très surprenant que Shayne Gauthier du Rouge et Or vive la même déception mardi. Invité au camp d’évaluation national, le natif de Dolbeau-Mistassini a dominé le Rouge et Or au chapitre des plaqués au cours des trois dernières saisons.

Majoritairement utilisé comme secondeur intérieur, il a prouvé qu’il s’est amélioré en couverture. Ses plaqués sont toujours percutants et il peut évoluer sur les unités spéciales.

Alexandre Gagné du Vert & Or pourrait avoir convaincu une équipe de tenter sa chance avec lui. Il a connu une excellente saison avec l’Université de Sherbrooke et le fait que la LCF ait ajouté une huitième ronde augmente ses chances.

9. L’espoir de recevoir l’appel

Le demi-défensif Jean-Philippe Bolduc du Rouge et Or s’est donné toutes les chances de passer au niveau professionnel durant l’hiver. Le Montréalais s’est entraîné intensément, dont durant un séjour en Floride, pour un camp régional de la NFL à Baltimore et pour celui de Montréal dans la LCF.

Malgré une forme resplendissante et des résultats convenables, Bolduc n’a pas réussi à mériter un billet pour le camp national de Toronto. Celui qui a terminé sa carrière universitaire espère tout de même en avoir fait assez pour être repêché. Il pourrait toujours recevoir une invitation pour un camp d’entraînement.

Un autre demi-défensif, Gaël Bernard-Perron du Vert & Or, a vu sa saison prendre fin abruptement après une blessure à une épaule.

Il avait toutefois connu un début de campagne remarquable en réalisant cinq plaqués et deux interceptions, dont une ramenée pour un touché, en deux matchs. Est-ce assez pour être repêché? On le saura mardi.

Le demi-défensif Ryan Hector des Gaiters de Bishop's est un autre étudiant-athlète qui pourrait être sélectionné. Ses qualités athlétiques sont au-dessus de la moyenne, notamment pour les sauts. Il a participé au Défi Est-Ouest en mai 2015.

10. Thompson de retour au Canada

Après avoir joué son football collégial avec les Cheetahs du Cégep Vanier, le demi-défensif montréalais Anthony Thompson a levé les feutres vers les États-Unis.

Il a entre autres porté les couleurs des Bruins de UCLA pendant une saison avant de transférer à l’Université Southern Illinois.

Lors de certains repêchages simulés de la LCF, Thompson était placé en deuxième ronde. En 11 matchs en 2015, dont 8 comme partant, il a réussi 55 plaqués, un sommet chez les Salukis.

Bien qu’il n’ait pas pris part aux tests physiques au camp national à Toronto, Thompson a tout de même rencontré les neuf équipes.