Le dernier mot à Rodgers
Football jeudi, 12 janv. 2012. 20:45 jeudi, 12 déc. 2024. 04:35
Voici mon analyse des deux matchs éliminatoires qui seront présentés dimanche dans la NFL et qui marquent notamment l'entrée en scène des champions en titre, les Packers de Green Bay. Ne manquez rien de l'action des 16h30 sur les ondes de RDS2, où toute notre équipe d'experts vous attend pour la présentation de ce match. Avant tout, on met la table sur les ondes de RDS dès 13h00 avec la présentation du premier match de la journée : un affrontement Texans-Ravens.
Le portrait des affrontements de samedi se trouve ici.
TEXANS c. RAVENS (dimanche, 13h, RDS)
Un autre duel entre deux équipes qui se connaissent bien. En octobre, cinq placements de Billy Cundiff avaient permis aux Ravens de devancer les Texans 29-14. Mais la donne a bien changé depuis...
Matt Schaub avait lancé pour 220 verges ce jour-là. Aujourd'hui, le vétéran quart-arrière est sur le carreau, tout comme son remplaçant, et c'est dans les mains de T.J. Yates que repose le destin d'une équipe qui vient de savourer le premier gain de son histoire en éliminatoires.
Yates, un choix de cinquième ronde au repêchage de 2011, effectuera son premier départ sur la route en éliminatoires. La semaine dernière, dans une victoire de 31-10 sur les Bengals, il avait offert une performance correcte, sans erreur majeure, mais il avait reçu un bon coup de pouce de son attaque au sol, qui s'était occupé de fournir des progrès de 188 verges. Arian Foster en avait à lui seul empoché 153.
Malheureusement pour Yates et ses coéquipiers, les chances que de telles statistiques soient dupliquées contre les Ravens sont assez minces. En fait, les récents accomplissements de la réputée défensive de Baltimore donneraient des cauchemars à tout porteur de ballon qui espère y trouver une brèche.
En saison régulière, les Ravens ont présenté la deuxième meilleure défensive contre la course dans la NFL, n'accordant que 92,6 verges au sol par partie. Les demis offensifs adverses ont eu beau s'obstiner, ils n'ont progressé que de 3,3 verges par portée en moyenne.
Un autre mauvais signe pour Foster (15 courses, 49 verges lors de la semaine 6) et son bras droit Ben Tate : les Ravens ont disputé 15 matchs éliminatoires consécutifs sans permettre à un porteur de ballon adverse d'atteindre le plateau des 100 verges.
Finalement, aucune défensive n'a été plus efficace que celle des Ravens lorsque reculée dans sa zone payante. Les hommes en noir et mauve n'ont concédé que 16 touchés en 42 occasions à l'intérieur de leur ligne de 20.
Source d'optimisme pour les Texans : l'excellent receveur de passes Andre Johnson, qui avait écouté le dernier match entre les deux équipes dans le bureau du physiothérapeute, sera en uniforme. Sans travailler dans les tranchées, Johnson est tellement dominant qu'il peut aider le travail des porteurs de ballon par sa simple présence. Il est le genre de joueur que le onze défensif adverse ne peut se permettre d'ignorer.
Peu importe, Yates devra en prendre un peu plus sur ses épaules, et c'est là que ça devient inquiétant pour les Texans. Les Ravens, c'est connu, ont une unité défensive complexe qui a le don de rendre l'adversaire unidimensionnel en attaque. Et Yates devra résoudre cette énigme dans le vacarme du M&T Stadium. Ce serait un euphémisme que de prédire qu'il ne l'aura pas facile.
Flacco est un peu dans le même bateau que son jeune confrère. Une grande partie de l'attaque des Ravens est basée sur la contribution du porteur de ballon Ray Rice, mais la défensive des Texans n'est pas piquée des vers, surtout quand vient le temps d'arrêter la course. Je surveillerai de près les ajustements que les Ravens tenteront d'apporter. D'ordinaire, leur attaque est surtout associée à deux adjectifs : conservatrice et prévisible. On dirait qu'ils préfèrent être impliqués dans des matchs serrés, mais j'aimerais leur rappeler que ce n'est pas une obligation!
En fin de semaine, ils n'auront peut-être d'autre choix que d'ouvrir la machine. Ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de faire une place considérable à Anquan Boldin et Torrey Smith dans le plan de match. Et Flacco n'est pas parfait, mais il est capable de gagner les gros matchs. En trois parties en carrière contre les Texans, trois victoires, il a complété 64 % de ses passes pour des gains de 725 verges et a lancé quatre passes de touché.
Ironiquement, j'ai l'impression que l'équipe qui aura le plus de succès avec la passe tôt dans le match sera capable d'imposer sa véritable force, l'attaque au sol, quand ça comptera. Ça pourrait être le monde à l'envers, en quelque sorte, et je crois qui faut donner l'avantage à Flacco dans ces circonstances. Je préfère également les chances de Rice contre le mur des Texans que celles de Foster devant le front des Ravens.
Les chiffres favorisent les Ravens de gauche à droite du tableau. Ils n'ont jamais perdu en cinq matchs contre les Texans et ont été parfaits à domicile cette saison.
Prédiction : Ravens 23, Texans 13
GIANTS c. PACKERS (dimanche, 16h30, RDS2)
On n'a qu'à revenir de l'arrière de quelques semaines pour répondre à ceux qui croient que le chemin vers un deuxième Super Bowl en deux ans est tracé d'avance pour les Packers.
Les champions en titre se frotteront en fin de semaine à une équipe qui les avait repoussés dans leurs derniers retranchements lors de la 13e semaine du calendrier. Alors en quête d'une saison parfaite, les Packers avaient eu besoin d'un placement de 31 verges sur le dernier jeu du match pour demeurer invaincus.
Aaron Rodgers avait dû se surpasser. Non seulement il avait été fidèle à lui-même avec une récolte de près de 400 verges aériennes et quatre passes de touché, mais il avait été le meilleur porteur de ballon des siens avec quatre courses pour 32 verges. Sa mobilité lui avait permis de sauver sa peau à plusieurs reprises.
Ses receveurs avaient aussi réalisé des attrapés spectaculaire. Je me rappelle notamment du touché de Donald Driver.
Sans compter qu'Eli Manning avait été victime de deux revirements. Il avait perdu un ballon échappé et sa seule interception avait été ramenée dans la zone des buts par Clay Matthews.
Bref, en bon québécois, ça avait tout pris et si les Giants peuvent jouer un match sans bévue dimanche au Lambeau Field, ça risque de donner quelque chose de très intéressant.
Présentement, les Giants sont propulsés par l'un des carburants les plus efficaces au football : le momentum. Quand les hommes de Tom Coughlin se présentent sur le terrain, ils le font dans un état d'esprit qui est à des années lumières de celui qui les caractérisaient en milieu de saison. Ils savent qu'ils sont capables de non seulement jouer avec les Packers, mais de leur chauffer le derrière.
La première clé pour moi dans ce match, c'est la bataille des revirements. Si les Giants réussissent à jouer un match sans bavure, la défensive des Packers, bonne dernière en saison régulière au chapitre des verges allouées mais qui a fait bonne figure avec un ratio de revirements de +24, sera-t-elle capable de les ralentir?
Eli Manning joue du bon football. Tous ses receveurs, de Nicks à Cruz en passant par Manningham, sont en santé. Il a su, au cours des dernières semaines, incorporer ses ailiers rapprochés et son centre-arrière de façon très efficace dans le plan de match offensif. Et, bonus ô combien important, son attaque au sol a trouvé un deuxième souffle récemment.
En saison régulière, les Giants ont compté sur la pire attaque au sol de la NFL avec des gains moyens de 89 verges par rencontre. Malgré tout, Eli Manning est passé à 67 verges d'atteindre le plateau des 5000. Mais à leurs trois derniers matchs, ils ont gagné au moins 100 verges au sol à chaque occasion. La semaine dernière, dans un match sans lendemain contre les Falcons d'Atlanta, ils ont cumulé 172 verges au sol pour une moyenne de 5,5 verges par portée.
Ça devient un peu plus dangereux pour les Packers, qui ont déjà toutes les misères du monde à appliquer de la pression sur le quart adverse. Ils n'ont réussi que 29 sacs du quart et ont accordé 71 jeux de 20 verges ou plus. J'en connais qui doivent s'en promettre devant de telles statistiques.
Mais de tous les affrontements qu'il faudra surveiller, le plus crucial sera celui opposant la ligne défensive des Giants à la ligne à l'attaque des Packers.
À Green Bay, on accueillera avec un grand sourire le retour au jeu des bloqueurs réguliers Chad Clifton et Brian Bulaga. Bonne nouvelle, sauf qu'on peut quand même se poser des questions sur leur efficacité. Revenir au jeu après une absence considérable dans la froideur du Lambeau Field et contre un front défensif aussi coriace que celui des Giants, ce n'est pas ce que j'appelle des conditions idéales.
La ligne défensive des Giants pète le feu. Tous ses éléments sont en pleine forme et jouent au meilleur de leur capacité. En conséquence, les membres de la tertiaire sont un peu plus combattifs et se permettent d'effectuer des couvertures un peu plus serrées puisqu'ils savent que leurs confrères dérangeront rapidement le travail du quart adverse.
Les Packers n'ont pas perdu à domicile en 2011, mais la recette des Giants, avec un quart-arrière qui ne s'énerve pas trop, en est une qui fonctionne bien sur la route.
Mais je place quand même mes jetons sur Aaron Rodgers. Quand viendra le temps de faire des gros, sa mobilité lui permettra de faire les jeux qui feront la différence.
Prédiction : Packers 31, Giants 28
Propos recueillis par Nicolas Landry.
Le portrait des affrontements de samedi se trouve ici.
TEXANS c. RAVENS (dimanche, 13h, RDS)
Un autre duel entre deux équipes qui se connaissent bien. En octobre, cinq placements de Billy Cundiff avaient permis aux Ravens de devancer les Texans 29-14. Mais la donne a bien changé depuis...
Matt Schaub avait lancé pour 220 verges ce jour-là. Aujourd'hui, le vétéran quart-arrière est sur le carreau, tout comme son remplaçant, et c'est dans les mains de T.J. Yates que repose le destin d'une équipe qui vient de savourer le premier gain de son histoire en éliminatoires.
Yates, un choix de cinquième ronde au repêchage de 2011, effectuera son premier départ sur la route en éliminatoires. La semaine dernière, dans une victoire de 31-10 sur les Bengals, il avait offert une performance correcte, sans erreur majeure, mais il avait reçu un bon coup de pouce de son attaque au sol, qui s'était occupé de fournir des progrès de 188 verges. Arian Foster en avait à lui seul empoché 153.
Malheureusement pour Yates et ses coéquipiers, les chances que de telles statistiques soient dupliquées contre les Ravens sont assez minces. En fait, les récents accomplissements de la réputée défensive de Baltimore donneraient des cauchemars à tout porteur de ballon qui espère y trouver une brèche.
En saison régulière, les Ravens ont présenté la deuxième meilleure défensive contre la course dans la NFL, n'accordant que 92,6 verges au sol par partie. Les demis offensifs adverses ont eu beau s'obstiner, ils n'ont progressé que de 3,3 verges par portée en moyenne.
Un autre mauvais signe pour Foster (15 courses, 49 verges lors de la semaine 6) et son bras droit Ben Tate : les Ravens ont disputé 15 matchs éliminatoires consécutifs sans permettre à un porteur de ballon adverse d'atteindre le plateau des 100 verges.
Finalement, aucune défensive n'a été plus efficace que celle des Ravens lorsque reculée dans sa zone payante. Les hommes en noir et mauve n'ont concédé que 16 touchés en 42 occasions à l'intérieur de leur ligne de 20.
Source d'optimisme pour les Texans : l'excellent receveur de passes Andre Johnson, qui avait écouté le dernier match entre les deux équipes dans le bureau du physiothérapeute, sera en uniforme. Sans travailler dans les tranchées, Johnson est tellement dominant qu'il peut aider le travail des porteurs de ballon par sa simple présence. Il est le genre de joueur que le onze défensif adverse ne peut se permettre d'ignorer.
Peu importe, Yates devra en prendre un peu plus sur ses épaules, et c'est là que ça devient inquiétant pour les Texans. Les Ravens, c'est connu, ont une unité défensive complexe qui a le don de rendre l'adversaire unidimensionnel en attaque. Et Yates devra résoudre cette énigme dans le vacarme du M&T Stadium. Ce serait un euphémisme que de prédire qu'il ne l'aura pas facile.
Flacco est un peu dans le même bateau que son jeune confrère. Une grande partie de l'attaque des Ravens est basée sur la contribution du porteur de ballon Ray Rice, mais la défensive des Texans n'est pas piquée des vers, surtout quand vient le temps d'arrêter la course. Je surveillerai de près les ajustements que les Ravens tenteront d'apporter. D'ordinaire, leur attaque est surtout associée à deux adjectifs : conservatrice et prévisible. On dirait qu'ils préfèrent être impliqués dans des matchs serrés, mais j'aimerais leur rappeler que ce n'est pas une obligation!
En fin de semaine, ils n'auront peut-être d'autre choix que d'ouvrir la machine. Ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée de faire une place considérable à Anquan Boldin et Torrey Smith dans le plan de match. Et Flacco n'est pas parfait, mais il est capable de gagner les gros matchs. En trois parties en carrière contre les Texans, trois victoires, il a complété 64 % de ses passes pour des gains de 725 verges et a lancé quatre passes de touché.
Ironiquement, j'ai l'impression que l'équipe qui aura le plus de succès avec la passe tôt dans le match sera capable d'imposer sa véritable force, l'attaque au sol, quand ça comptera. Ça pourrait être le monde à l'envers, en quelque sorte, et je crois qui faut donner l'avantage à Flacco dans ces circonstances. Je préfère également les chances de Rice contre le mur des Texans que celles de Foster devant le front des Ravens.
Les chiffres favorisent les Ravens de gauche à droite du tableau. Ils n'ont jamais perdu en cinq matchs contre les Texans et ont été parfaits à domicile cette saison.
Prédiction : Ravens 23, Texans 13
GIANTS c. PACKERS (dimanche, 16h30, RDS2)
On n'a qu'à revenir de l'arrière de quelques semaines pour répondre à ceux qui croient que le chemin vers un deuxième Super Bowl en deux ans est tracé d'avance pour les Packers.
Les champions en titre se frotteront en fin de semaine à une équipe qui les avait repoussés dans leurs derniers retranchements lors de la 13e semaine du calendrier. Alors en quête d'une saison parfaite, les Packers avaient eu besoin d'un placement de 31 verges sur le dernier jeu du match pour demeurer invaincus.
Aaron Rodgers avait dû se surpasser. Non seulement il avait été fidèle à lui-même avec une récolte de près de 400 verges aériennes et quatre passes de touché, mais il avait été le meilleur porteur de ballon des siens avec quatre courses pour 32 verges. Sa mobilité lui avait permis de sauver sa peau à plusieurs reprises.
Ses receveurs avaient aussi réalisé des attrapés spectaculaire. Je me rappelle notamment du touché de Donald Driver.
Sans compter qu'Eli Manning avait été victime de deux revirements. Il avait perdu un ballon échappé et sa seule interception avait été ramenée dans la zone des buts par Clay Matthews.
Bref, en bon québécois, ça avait tout pris et si les Giants peuvent jouer un match sans bévue dimanche au Lambeau Field, ça risque de donner quelque chose de très intéressant.
Présentement, les Giants sont propulsés par l'un des carburants les plus efficaces au football : le momentum. Quand les hommes de Tom Coughlin se présentent sur le terrain, ils le font dans un état d'esprit qui est à des années lumières de celui qui les caractérisaient en milieu de saison. Ils savent qu'ils sont capables de non seulement jouer avec les Packers, mais de leur chauffer le derrière.
La première clé pour moi dans ce match, c'est la bataille des revirements. Si les Giants réussissent à jouer un match sans bavure, la défensive des Packers, bonne dernière en saison régulière au chapitre des verges allouées mais qui a fait bonne figure avec un ratio de revirements de +24, sera-t-elle capable de les ralentir?
Eli Manning joue du bon football. Tous ses receveurs, de Nicks à Cruz en passant par Manningham, sont en santé. Il a su, au cours des dernières semaines, incorporer ses ailiers rapprochés et son centre-arrière de façon très efficace dans le plan de match offensif. Et, bonus ô combien important, son attaque au sol a trouvé un deuxième souffle récemment.
En saison régulière, les Giants ont compté sur la pire attaque au sol de la NFL avec des gains moyens de 89 verges par rencontre. Malgré tout, Eli Manning est passé à 67 verges d'atteindre le plateau des 5000. Mais à leurs trois derniers matchs, ils ont gagné au moins 100 verges au sol à chaque occasion. La semaine dernière, dans un match sans lendemain contre les Falcons d'Atlanta, ils ont cumulé 172 verges au sol pour une moyenne de 5,5 verges par portée.
Ça devient un peu plus dangereux pour les Packers, qui ont déjà toutes les misères du monde à appliquer de la pression sur le quart adverse. Ils n'ont réussi que 29 sacs du quart et ont accordé 71 jeux de 20 verges ou plus. J'en connais qui doivent s'en promettre devant de telles statistiques.
Mais de tous les affrontements qu'il faudra surveiller, le plus crucial sera celui opposant la ligne défensive des Giants à la ligne à l'attaque des Packers.
À Green Bay, on accueillera avec un grand sourire le retour au jeu des bloqueurs réguliers Chad Clifton et Brian Bulaga. Bonne nouvelle, sauf qu'on peut quand même se poser des questions sur leur efficacité. Revenir au jeu après une absence considérable dans la froideur du Lambeau Field et contre un front défensif aussi coriace que celui des Giants, ce n'est pas ce que j'appelle des conditions idéales.
La ligne défensive des Giants pète le feu. Tous ses éléments sont en pleine forme et jouent au meilleur de leur capacité. En conséquence, les membres de la tertiaire sont un peu plus combattifs et se permettent d'effectuer des couvertures un peu plus serrées puisqu'ils savent que leurs confrères dérangeront rapidement le travail du quart adverse.
Les Packers n'ont pas perdu à domicile en 2011, mais la recette des Giants, avec un quart-arrière qui ne s'énerve pas trop, en est une qui fonctionne bien sur la route.
Mais je place quand même mes jetons sur Aaron Rodgers. Quand viendra le temps de faire des gros, sa mobilité lui permettra de faire les jeux qui feront la différence.
Prédiction : Packers 31, Giants 28
Propos recueillis par Nicolas Landry.