Les Alouettes sont plaisants à regarder
Football dimanche, 6 juil. 2008. 23:06 dimanche, 15 déc. 2024. 01:44
Même si les courses d'Anthony Calvillo m'étonnent, je ne suis pas surpris par son excellent rendement depuis le début de la saison.
Lorsqu'on regarde son historique, c'est inévitable: il faut être étonné par sa course de 29 verges qui était spectaculaire. Mais la précédente de 16 verges pour obtenir le premier était encore plus importante. En fait, elle constitue le jeu clé à mon avis puisque les Blue Bombers auraient eu des chances d'égaler la marque.
Toutefois, ses passes ne me surprennent pas puisqu'il est un athlète très intelligent qui lit bien les defensives adverses. Sans oublier que les Alouettes forment l'équipe la mieux équipée au niveau des entraîneurs des quarts avec Marc Trestman, Scott Milanovich et même Joe Paopao comme conseiller.
Aucune équipe ne peut miser sur autant de ressources à ce chapitre. On pouvait sentir cet impact durant les match pré-saison. Peu importe le quart qui était en poste, il semblait à l'aise.
Bien sûr, le système offensif mis en place n'exige pas des lectures très compliquées afin que le ballon quitte la main de Calvillo rapidement. J'avoue sans gêne que je n'aurais tout de même pas prédit que Calvillo aurait amassé plus de 600 verges et six passes de touché et une seule interception en deux parties!
Calvillo demeure un homme cérébral tout comme son nouvel entraîneur-chef et je peux m'imaginer à quel point ils doivent bien s'entendre.
En bout de ligne, ce que je retiens le plus de la prestation du quart des Alouettes demeure sa réaction à la suite de son interception et des 17 points consécutifs de Winnipeg.
Je suis content de voir que les Alouettes ont bien répondu à ce défi et particulièrement Calvillo. Ce dernier a été blâmé si souvent dans le passé pour ses fins de parties. Cette fois, il a su prendre l'attaque sur ses épaules et ça fait du bien à observer.
Depuis le début de la saison, c'était facile pour les Alouettes. Les Tiger-Cats n'ont pas suivi leur rythme et ils se sont forgés une confortable avance face aux Bombers. Cette équipe n'avait pas connu d'adversité.
On peut sentir que Calvillo a du plaisir et on perçoit l'étincelle dans ses yeux.
Trestman a déjà des solutions
Avant le début de la rencontre face à Winnipeg, j'avais hâte de voir si les Bombers allaient s'attaquer aux receveurs des Alouettes afin de briser leur système et de pouvoir appliquer de la pression sur Calvillo.
En ralentissant et en frappant les receveurs montréalais, le quart des Alouettes aurait été forcé de garder le ballon plus longtemps ce qui pouvait devenir dangereux.
Mais Marc Trestman est loin d'être fou et il sait ce qui peut enrayer son système. Il a donc fait preuve d'ingéniosité en utilisant de nombreuses formations différentes avec plusieurs joueurs en mouvement. Cette stratégie a contrecarré les plans des Bombers.
Ainsi, la défensive de Winnipeg jouait sur les talons et elle ne pouvait être agressive, ce qui est le pire des scénarios. On sentait de l'hésitation chez les joueurs des Blue Bombers qui étaient étourdis par le travail des receveurs des Alouettes.
Par conséquent, les entraîneurs de Winnipeg ont eu recours à des systèmes simples que Calvillo a dépecés sans problème.
À travers tout ce système offensif des Alouettes, j'adore la façon dont coach Trestman utilise ses porteurs de ballon. Encore une fois, la passe-piège à Avon Cobourne a fonctionné à merveille. C'est vraiment agréable de le voir s'illustrer. Il a déjà récolté 196 verges au sol et 151 par la passe.
Ce n'est pas pour rien qu'il a soutiré le poste à Jarrett Payton. Au sein d'une attaque qui lance le ballon aussi régulièrement, un porteur de ballon de son style est l'ingrédient qui complète la recette à la perfection. Il permet les options des passes-pièges, des jeux d'attirée, des petites passes dans le flanc. La beauté de ces jeux est que l'action initiale ressemble à une passe.
Trestman force la défensive adverse à se déployer et à surveiller tout le terrain ce qui crée des corridors naturels pour les receveurs et les porteurs de ballon.
Je dois aussi donner crédit au centre-arrière Kerry Carter. Face aux Bombers, on lui avait confié comme mission d'aider les bloqueurs. Avant de s'installer comme dépanneur, il appliquait un bon coup d'épaule aux ailiers défensifs des Bombers, ce qui facilitait grandement le travail de Dave Mudge et Jeff Perrett.
Ce stratagème a rapporté puisque les joueurs des Bombers freinaient en apercevant Carter du coin de l'oeil et ces secondes supplémentaires permettaient aux bloqueurs de mieux se positionner. Ces détails s'avèrent importants dans le succès d'une équipe.
J'apprécie également le fait que Calvillo demeure discipliné. Il a compris que c'est préférable de gagner trois ou quatre verges sur le premier essai au lieu de garder le ballon trop longtemps et de risquer un sac.
D'ailleurs, quand les Alouettes devaient composer avec un deuxième essai et long, la pression se rendait à Calvillo, qui était forcé à garder le ballon plus longtemps. Lors de ces occasions, on semblait revoir la ligne offensive chancelante de 2007.
En ce moment, les Alouettes sont plaisants à regarder, ils offrent un bon spectacle.
Si on voulait picosser et chercher des bobos, le seul aspect peu productif demeure les retours de bottés. Jason Armstead n'a pas encore réussi à s'éclater. Question que les Alouettes gardent les deux pieds sur terre et ne s'envolent pas trop rapidement, je ciblerais cette facette à améliorer.
Je retiens un nombre, le 47
Parmi toutes les statistiques de football, je retiens un nombre en ce qui concerne les Alouettes et c'est 47.
Vous savez ce que ça représente? Le faible total de verges au sol gagnées par Jesse Lumsden et Charles Roberts face aux Alouettes. Il ne faut pas oublier que ces deux porteurs de ballon représentent l'élite de la LCF.
Étant donné que l'attaque montréalaise prend les devants tôt, elle force l'adversaire à quitter son plan de match et à devenir unidimensionnel. Les jeux de course sont souvent laissés de côté.
Pour le moment, l'unité défensive des Alouettes accomplit son rôle, mais elle bénéficie surtout du rendement de l'attaque.
Ceci dit, elle n'a pas encore été placée dans des situations extrêmes et elle se concentre à jouer les pourcentages en contrant les jeux de passe.
Je tiens à féliciter l'impressionnant Ben Cahoon
Je désire féliciter Ben Cahoon qui devance maintenant Peter Dalla Riva au premier rang dans l'histoire de l'équipe avec 55 passes de touché.
Cahoon est un joueur constant, un homme très humble et un gars d'équipe.
Il m'a souvent épaté en encaissant des contacts très solides sans difficulté et il attrape littéralement tout ce qui bouge! Il peut se tourner à la dernière seconde et capter un ballon qui se retrouve à deux pouces de lui.
Je vous dirais que sa réaction sur le touché établissant le record veut tout dire. Sa première réaction a été de chercher l'arbitre afin de lui remettre le ballon pour effectuer la transformation.
Il n'a effectué aucune célébration farfelue et il a ensuite savouré le moment sur les lignes de côté. C'était du grand Ben Cahoon. Il est conscient qu'il a un travail à exécuter et il le fait de la meilleure façon possible.
Les entraîneurs répètent souvent aux joueurs de ne pas faire les hot-dogs avec des célébrations exagérées et il a bien compris ce message.
J'en profite pour saluer le travail de la recrue Shea Emry qui se débrouille bien sur les couvertures de bottés. Il parvient toujours à se rendre près du ballon et du retourneur. Il a saisi qu'en tant que choix de première ronde au repêchage canadien, il doit tout donner. Ce n'est pas compliqué, les entraîneurs s'attendent à ce que tu te défonces et que tu sois une machine sur les unités spéciales.
Et que dire de Danny Desriveaux, qui poursuit son bon travail. Il récolte ce qu'il sème puisqu'il travaille très fort aux entraînements sans broncher ni se lamenter. Quand tu regardes son histoire, il a toujours rempli ses missions. Aucun doute, il gagne la confiance de Calvillo et de Trestman et il mérite tout ça. Desriveaux, qui a été un choix de sixième ronde en 2006, s'avère un bel exemple de persévérance.
Qui aurait deviné que les Alouettes amorceraient la saison avec deux victoires alors que les champions de division de la dernière saison (Winnipeg et Colombie-Britannique) ont subi deux défaites.
Tous ces éléments me font dire que j'ai hâte au prochain match des Alouettes et j'espère que c'est le cas pour vous également.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Lorsqu'on regarde son historique, c'est inévitable: il faut être étonné par sa course de 29 verges qui était spectaculaire. Mais la précédente de 16 verges pour obtenir le premier était encore plus importante. En fait, elle constitue le jeu clé à mon avis puisque les Blue Bombers auraient eu des chances d'égaler la marque.
Toutefois, ses passes ne me surprennent pas puisqu'il est un athlète très intelligent qui lit bien les defensives adverses. Sans oublier que les Alouettes forment l'équipe la mieux équipée au niveau des entraîneurs des quarts avec Marc Trestman, Scott Milanovich et même Joe Paopao comme conseiller.
Aucune équipe ne peut miser sur autant de ressources à ce chapitre. On pouvait sentir cet impact durant les match pré-saison. Peu importe le quart qui était en poste, il semblait à l'aise.
Bien sûr, le système offensif mis en place n'exige pas des lectures très compliquées afin que le ballon quitte la main de Calvillo rapidement. J'avoue sans gêne que je n'aurais tout de même pas prédit que Calvillo aurait amassé plus de 600 verges et six passes de touché et une seule interception en deux parties!
Calvillo demeure un homme cérébral tout comme son nouvel entraîneur-chef et je peux m'imaginer à quel point ils doivent bien s'entendre.
En bout de ligne, ce que je retiens le plus de la prestation du quart des Alouettes demeure sa réaction à la suite de son interception et des 17 points consécutifs de Winnipeg.
Je suis content de voir que les Alouettes ont bien répondu à ce défi et particulièrement Calvillo. Ce dernier a été blâmé si souvent dans le passé pour ses fins de parties. Cette fois, il a su prendre l'attaque sur ses épaules et ça fait du bien à observer.
Depuis le début de la saison, c'était facile pour les Alouettes. Les Tiger-Cats n'ont pas suivi leur rythme et ils se sont forgés une confortable avance face aux Bombers. Cette équipe n'avait pas connu d'adversité.
On peut sentir que Calvillo a du plaisir et on perçoit l'étincelle dans ses yeux.
Trestman a déjà des solutions
Avant le début de la rencontre face à Winnipeg, j'avais hâte de voir si les Bombers allaient s'attaquer aux receveurs des Alouettes afin de briser leur système et de pouvoir appliquer de la pression sur Calvillo.
En ralentissant et en frappant les receveurs montréalais, le quart des Alouettes aurait été forcé de garder le ballon plus longtemps ce qui pouvait devenir dangereux.
Mais Marc Trestman est loin d'être fou et il sait ce qui peut enrayer son système. Il a donc fait preuve d'ingéniosité en utilisant de nombreuses formations différentes avec plusieurs joueurs en mouvement. Cette stratégie a contrecarré les plans des Bombers.
Ainsi, la défensive de Winnipeg jouait sur les talons et elle ne pouvait être agressive, ce qui est le pire des scénarios. On sentait de l'hésitation chez les joueurs des Blue Bombers qui étaient étourdis par le travail des receveurs des Alouettes.
Par conséquent, les entraîneurs de Winnipeg ont eu recours à des systèmes simples que Calvillo a dépecés sans problème.
À travers tout ce système offensif des Alouettes, j'adore la façon dont coach Trestman utilise ses porteurs de ballon. Encore une fois, la passe-piège à Avon Cobourne a fonctionné à merveille. C'est vraiment agréable de le voir s'illustrer. Il a déjà récolté 196 verges au sol et 151 par la passe.
Ce n'est pas pour rien qu'il a soutiré le poste à Jarrett Payton. Au sein d'une attaque qui lance le ballon aussi régulièrement, un porteur de ballon de son style est l'ingrédient qui complète la recette à la perfection. Il permet les options des passes-pièges, des jeux d'attirée, des petites passes dans le flanc. La beauté de ces jeux est que l'action initiale ressemble à une passe.
Trestman force la défensive adverse à se déployer et à surveiller tout le terrain ce qui crée des corridors naturels pour les receveurs et les porteurs de ballon.
Je dois aussi donner crédit au centre-arrière Kerry Carter. Face aux Bombers, on lui avait confié comme mission d'aider les bloqueurs. Avant de s'installer comme dépanneur, il appliquait un bon coup d'épaule aux ailiers défensifs des Bombers, ce qui facilitait grandement le travail de Dave Mudge et Jeff Perrett.
Ce stratagème a rapporté puisque les joueurs des Bombers freinaient en apercevant Carter du coin de l'oeil et ces secondes supplémentaires permettaient aux bloqueurs de mieux se positionner. Ces détails s'avèrent importants dans le succès d'une équipe.
J'apprécie également le fait que Calvillo demeure discipliné. Il a compris que c'est préférable de gagner trois ou quatre verges sur le premier essai au lieu de garder le ballon trop longtemps et de risquer un sac.
D'ailleurs, quand les Alouettes devaient composer avec un deuxième essai et long, la pression se rendait à Calvillo, qui était forcé à garder le ballon plus longtemps. Lors de ces occasions, on semblait revoir la ligne offensive chancelante de 2007.
En ce moment, les Alouettes sont plaisants à regarder, ils offrent un bon spectacle.
Si on voulait picosser et chercher des bobos, le seul aspect peu productif demeure les retours de bottés. Jason Armstead n'a pas encore réussi à s'éclater. Question que les Alouettes gardent les deux pieds sur terre et ne s'envolent pas trop rapidement, je ciblerais cette facette à améliorer.
Je retiens un nombre, le 47
Parmi toutes les statistiques de football, je retiens un nombre en ce qui concerne les Alouettes et c'est 47.
Vous savez ce que ça représente? Le faible total de verges au sol gagnées par Jesse Lumsden et Charles Roberts face aux Alouettes. Il ne faut pas oublier que ces deux porteurs de ballon représentent l'élite de la LCF.
Étant donné que l'attaque montréalaise prend les devants tôt, elle force l'adversaire à quitter son plan de match et à devenir unidimensionnel. Les jeux de course sont souvent laissés de côté.
Pour le moment, l'unité défensive des Alouettes accomplit son rôle, mais elle bénéficie surtout du rendement de l'attaque.
Ceci dit, elle n'a pas encore été placée dans des situations extrêmes et elle se concentre à jouer les pourcentages en contrant les jeux de passe.
Je tiens à féliciter l'impressionnant Ben Cahoon
Je désire féliciter Ben Cahoon qui devance maintenant Peter Dalla Riva au premier rang dans l'histoire de l'équipe avec 55 passes de touché.
Cahoon est un joueur constant, un homme très humble et un gars d'équipe.
Il m'a souvent épaté en encaissant des contacts très solides sans difficulté et il attrape littéralement tout ce qui bouge! Il peut se tourner à la dernière seconde et capter un ballon qui se retrouve à deux pouces de lui.
Je vous dirais que sa réaction sur le touché établissant le record veut tout dire. Sa première réaction a été de chercher l'arbitre afin de lui remettre le ballon pour effectuer la transformation.
Il n'a effectué aucune célébration farfelue et il a ensuite savouré le moment sur les lignes de côté. C'était du grand Ben Cahoon. Il est conscient qu'il a un travail à exécuter et il le fait de la meilleure façon possible.
Les entraîneurs répètent souvent aux joueurs de ne pas faire les hot-dogs avec des célébrations exagérées et il a bien compris ce message.
J'en profite pour saluer le travail de la recrue Shea Emry qui se débrouille bien sur les couvertures de bottés. Il parvient toujours à se rendre près du ballon et du retourneur. Il a saisi qu'en tant que choix de première ronde au repêchage canadien, il doit tout donner. Ce n'est pas compliqué, les entraîneurs s'attendent à ce que tu te défonces et que tu sois une machine sur les unités spéciales.
Et que dire de Danny Desriveaux, qui poursuit son bon travail. Il récolte ce qu'il sème puisqu'il travaille très fort aux entraînements sans broncher ni se lamenter. Quand tu regardes son histoire, il a toujours rempli ses missions. Aucun doute, il gagne la confiance de Calvillo et de Trestman et il mérite tout ça. Desriveaux, qui a été un choix de sixième ronde en 2006, s'avère un bel exemple de persévérance.
Qui aurait deviné que les Alouettes amorceraient la saison avec deux victoires alors que les champions de division de la dernière saison (Winnipeg et Colombie-Britannique) ont subi deux défaites.
Tous ces éléments me font dire que j'ai hâte au prochain match des Alouettes et j'espère que c'est le cas pour vous également.
*Propos recueillis par Éric Leblanc