Les Als doivent se mettre au boulot
Football vendredi, 27 janv. 2012. 00:07 dimanche, 15 déc. 2024. 10:48
Robert Wettenhall a reçu d'excellentes nouvelles jeudi. En effet, l'embauche de Greg Schiano par les Buccaneers de Tampa Bay met fin à la récente vague de nouveaux entraîneurs chef dans la NFL et devrait du même coup faire taire pour de bon les spéculations qui entouraient - encore une fois cette année - l'avenir de Marc Trestman.
Néanmoins, il y a lieu de se demander si le propriétaire des Alouettes est inquiet après avoir vu le nom des trois pièces maîtresses de son organisation apparaître dans moult rumeurs au cours des derniers mois.
M. Wettenhall a d'abord vu son quart-arrière vedette réfléchir à son avenir. Anthony Calvillo a finalement décidé, à la mi-mars, de revenir à son poste pour la saison 2012.
Après les Fêtes, son directeur général, Jim Popp, a été courtisé par le propriétaire des Colts d'Indianapolis. Sa candidature n'a peut-être pas été retenue, mais la simple mention de son nom sur la liste des Colts ne peut que lui être bénéfique pour une ouverture semblable dans le futur.
Puis, sans trop de surprise, le nom de Trestman a refait surface dans l'entourage de quelques formations de la NFL. On sait que le pilote des Alouettes s'est entretenu avec Jim Irsay, le propriétaire des Colts. On ignore la nature de la discussion - Un brin de jasette amical sur les lignes de côté au Senior Bowl? Une entrevue formelle derrière les portes closes? - mais reste que le travail que Trestman accomplit à Montréal ne passe pas inaperçu.
Pour l'instant, donc, la structure des Alouettes demeure intacte, mais je crois qu'il faut voir les développements des derniers mois comme un avertissement. Il n'y a pas lieu de paniquer, mais reste que la belle stabilité qui entoure les opérations football des Alouettes depuis des années, à défaut d'être menacée, semble à tout le moins chancelante.
Les questions sont inévitables et elles méritent d'être posées. Calvillo ne rajeunit pas. Popp, à 47 ans, trouve peut-être qu'il a fait le tour du jardin dans la Ligue canadienne. Et Trestman, qui sait, rêve peut-être encore au jour où il sera entraîneur chef dans la NFL. Il y a là une réalité et deux possibilités très concrètes.
Je le répète. Je ne veux pas semer la panique et ébranler les colonnes du temple, mais je ne peux m'empêcher de croire que tous ces signes laissent le proprio un peu songeur. Une chose est certaine, il est à souhaiter que l'élaboration d'un plan B ait déjà été amorcée, parce que vous connaissez le dicton : il n'y a pas de fumée sans feu.
Les recherches doivent être amorcées
À partir d'aujourd'hui, l'état-major des Alouettes devrait être concentré sur une chose et une chose seulement : dénicher des adjoints de qualité à Trestman.
Depuis la fin de la saison, les Oiseaux ont vu quatre entraîneurs quitter le nid pour aller voir si l'herbe est plus verte chez le voisin. Cette petite désertion en bloc n'est pas une première : trois entraîneurs étaient allés voir ailleurs en 2009 et un autre en 2010.
La situation actuelle a toutefois ceci de différent : le groupe de coaches qui ont quitté l'organisation comprend les deux coordonnateurs, Scott Milanovich (attaque) et Tim Tibesar (défensive).
La perte de Milanovich ne sera peut-être pas si dommageable que ce qu'on pourrait penser. J'ai toujours cru que le véritable architecte de l'attaque des Alouettes était Trestman et tant qu'il sera là, je ne m'inquiéterai pas pour son unité. Par contre, en défensive, la transition risque d'être beaucoup plus intrigante.
Quand Tim Burke est parti après la saison 2010, il a été remplacé par Tibesar, qui travaillait littéralement dans son ombre sur les lignes de côté. La continuité dans la philosophie était évidente. Mais en ce moment, si on veut combler le poste à l'interne, le seul candidat possible est Mike Sinclair, le responsable de la ligne défensive.
Au niveau strictement professionnel, bien entendu, j'ai un faible pour Sinclair. Si ma mémoire ne me trompe pas, lui et Andy Bischoff (entraîneur des demis défensifs) sont les seuls membres du personnel d'entraîneurs des Als qui sont là depuis le tout début de l'ère Trestman. Pourtant, j'ai toujours cru que Sinclair, en raison de sa réputation, de ses qualités d'enseignant et de ses accomplissements comme joueur, serait l'un des premiers à retourner pratiquer son métier aux États-Unis.
En raison des règlements uniques de la Ligue canadienne - je pense ici à la largeur du terrain, le douzième joueur dans la formation, les multiples mouvements permis avant la mise en jeu - c'est toute une mission de tenter de convaincre un Américain de venir prendre une défensive en charge. Pour cette raison, je crois que Trestman et son groupe concentreront leurs recherches dans une banque de candidats qui connaissent bien la Ligue. Personnellement, les noms qui me sautent aux yeux sont ceux de l'ancien pilote des Roughriders de la Saskatchewan Greg Marshall et de Gary Etcheverry.
Peu importe l'avenue que décident d'emprunter les Alouettes, il faudrait qu'on commence à s'activer très bientôt. On est déjà rendu à la fin du mois de janvier et mine de rien, depuis le début de la saison morte dans la LCF, on a annoncé l'arrivée de quatre nouveaux entraîneurs chef, cinq coordonnateurs à l'attaque et six coordonnateurs de la défensive. Dans une ligue à huit équipes, ça commence à faire beaucoup de changements!
Le fait qu'il ne reste qu'une année au contrat de Trestman compliquera-t-il la tâche des Alouettes dans leurs recherches? C'est possible. Comment veux-tu offrir de la stabilité à des adjoints de qualité quand tu n'es pas en mesure de leur garantir que le personnel en place sera de retour dans un an?
Personne n'a de boule de cristal, mais il faut admettre que tout ce dossier est aujourd'hui un peu nébuleux.
Trois souhaits pour 2012
Il est encore tôt pour se projeter dans la prochaine campagne de la Ligue canadienne, mais dans cet petit intermède que nous offre la NFL entre ses finales d'associations et sa pièce de résistance, permettez-moi d'émettre ici trois souhaits que j'aimerais voir les Alouettes réaliser au cours de la saison morte.
1. Un pilote dans l'avion des unités spéciales. Depuis le départ de Scott Squires en 2009, on a délégué ses tâches à différents membres du personnel sans jamais le remplacer adéquatement. Aujourd'hui, je crois qu'on peut conclure sans craindre de se tromper que la décision a été un échec.
La saison dernière, les Alouettes ont été la seule équipe de la section Est à accorder au moins un touché sur un retour de botté - ils en ont concédé trois. En plus, ils ont été incapables d'en inscrire un seul en pareilles circonstances. Ils ont aussi été victimes d'un botté bloqué et n'ont pas été en mesure de faire subir le même sort à l'adversaire.
Chez les Alouettes, on ne cesse de nous marteler que les unités spéciales sont une partie cruciale du sport, qu'elles représentent un tiers de la game. Il serait peut-être temps qu'on bâtisse en conséquence.
2. Trouver un retourneur... et le garder! Pour rester dans le thème des unités spéciales, je me dis que ça ne pourrait pas nuire de se trouver un spécialiste de qualité pour retourner les bottés. Et une fois que ce sera fait, que diriez-vous de le garder à Montréal plutôt que de le donner généreusement à une autre équipe de la Ligue?
Vous comprendrez que je pense ici à Chad Owens et Larry Taylor, deux anciens Moineaux qu'on a laissé partir et qui se sont pourtant retrouvés sur l'équipe d'étoiles de la LCF l'an dernier.
Les Alouettes peuvent se compter chanceux d'avoir misé sur une attaque aussi explosive la saison dernière, parce que Anthony Calvillo et sa bande ont souvent été forcés de travailler sur de très longs terrains en raison du manque de dynamisme sur les retours de bottés. Et à l'inverse, le piètre travail de l'unité de couverture sur les bottés des Alouettes a souvent contraint la défensive à résister avec le dos pratiquement dans sa zone des buts.
3. Renflouer la ligne défensive. Il faut donner de l'aide à John Bowman. Dans certains médias, on raconte qu'Anwar Stewart et Eric Wilson seraient peut-être sur leur départ. J'ignore s'il y a un fond de vérité dans cette histoire, mais peu importe. L'amélioration de la ligne défensive devrait être l'une des priorités des Alouettes.
Trouver un bon collègue à Bowman de l'autre côté de la ligne serait un bon endroit où commencer. Ça empêcherait l'adversaire de se concentrer constamment sur la source évidente de pression.
Mais aussi, il faut vraiment s'améliorer à la position de plaqueur. Les Lions de la Colombie-Britannique, champions de la coupe Grey, ont obtenu 16 sacs du quart de la part de Khalif Mitchell, Aaron Hunt et Eric Taylor. En comparaison, chez les Alouettes, Eric Wilson, J.P. Bekasiak et Moton Hopkins en ont obtenu six.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Néanmoins, il y a lieu de se demander si le propriétaire des Alouettes est inquiet après avoir vu le nom des trois pièces maîtresses de son organisation apparaître dans moult rumeurs au cours des derniers mois.
M. Wettenhall a d'abord vu son quart-arrière vedette réfléchir à son avenir. Anthony Calvillo a finalement décidé, à la mi-mars, de revenir à son poste pour la saison 2012.
Après les Fêtes, son directeur général, Jim Popp, a été courtisé par le propriétaire des Colts d'Indianapolis. Sa candidature n'a peut-être pas été retenue, mais la simple mention de son nom sur la liste des Colts ne peut que lui être bénéfique pour une ouverture semblable dans le futur.
Puis, sans trop de surprise, le nom de Trestman a refait surface dans l'entourage de quelques formations de la NFL. On sait que le pilote des Alouettes s'est entretenu avec Jim Irsay, le propriétaire des Colts. On ignore la nature de la discussion - Un brin de jasette amical sur les lignes de côté au Senior Bowl? Une entrevue formelle derrière les portes closes? - mais reste que le travail que Trestman accomplit à Montréal ne passe pas inaperçu.
Pour l'instant, donc, la structure des Alouettes demeure intacte, mais je crois qu'il faut voir les développements des derniers mois comme un avertissement. Il n'y a pas lieu de paniquer, mais reste que la belle stabilité qui entoure les opérations football des Alouettes depuis des années, à défaut d'être menacée, semble à tout le moins chancelante.
Les questions sont inévitables et elles méritent d'être posées. Calvillo ne rajeunit pas. Popp, à 47 ans, trouve peut-être qu'il a fait le tour du jardin dans la Ligue canadienne. Et Trestman, qui sait, rêve peut-être encore au jour où il sera entraîneur chef dans la NFL. Il y a là une réalité et deux possibilités très concrètes.
Je le répète. Je ne veux pas semer la panique et ébranler les colonnes du temple, mais je ne peux m'empêcher de croire que tous ces signes laissent le proprio un peu songeur. Une chose est certaine, il est à souhaiter que l'élaboration d'un plan B ait déjà été amorcée, parce que vous connaissez le dicton : il n'y a pas de fumée sans feu.
Les recherches doivent être amorcées
À partir d'aujourd'hui, l'état-major des Alouettes devrait être concentré sur une chose et une chose seulement : dénicher des adjoints de qualité à Trestman.
Depuis la fin de la saison, les Oiseaux ont vu quatre entraîneurs quitter le nid pour aller voir si l'herbe est plus verte chez le voisin. Cette petite désertion en bloc n'est pas une première : trois entraîneurs étaient allés voir ailleurs en 2009 et un autre en 2010.
La situation actuelle a toutefois ceci de différent : le groupe de coaches qui ont quitté l'organisation comprend les deux coordonnateurs, Scott Milanovich (attaque) et Tim Tibesar (défensive).
La perte de Milanovich ne sera peut-être pas si dommageable que ce qu'on pourrait penser. J'ai toujours cru que le véritable architecte de l'attaque des Alouettes était Trestman et tant qu'il sera là, je ne m'inquiéterai pas pour son unité. Par contre, en défensive, la transition risque d'être beaucoup plus intrigante.
Quand Tim Burke est parti après la saison 2010, il a été remplacé par Tibesar, qui travaillait littéralement dans son ombre sur les lignes de côté. La continuité dans la philosophie était évidente. Mais en ce moment, si on veut combler le poste à l'interne, le seul candidat possible est Mike Sinclair, le responsable de la ligne défensive.
Au niveau strictement professionnel, bien entendu, j'ai un faible pour Sinclair. Si ma mémoire ne me trompe pas, lui et Andy Bischoff (entraîneur des demis défensifs) sont les seuls membres du personnel d'entraîneurs des Als qui sont là depuis le tout début de l'ère Trestman. Pourtant, j'ai toujours cru que Sinclair, en raison de sa réputation, de ses qualités d'enseignant et de ses accomplissements comme joueur, serait l'un des premiers à retourner pratiquer son métier aux États-Unis.
En raison des règlements uniques de la Ligue canadienne - je pense ici à la largeur du terrain, le douzième joueur dans la formation, les multiples mouvements permis avant la mise en jeu - c'est toute une mission de tenter de convaincre un Américain de venir prendre une défensive en charge. Pour cette raison, je crois que Trestman et son groupe concentreront leurs recherches dans une banque de candidats qui connaissent bien la Ligue. Personnellement, les noms qui me sautent aux yeux sont ceux de l'ancien pilote des Roughriders de la Saskatchewan Greg Marshall et de Gary Etcheverry.
Peu importe l'avenue que décident d'emprunter les Alouettes, il faudrait qu'on commence à s'activer très bientôt. On est déjà rendu à la fin du mois de janvier et mine de rien, depuis le début de la saison morte dans la LCF, on a annoncé l'arrivée de quatre nouveaux entraîneurs chef, cinq coordonnateurs à l'attaque et six coordonnateurs de la défensive. Dans une ligue à huit équipes, ça commence à faire beaucoup de changements!
Le fait qu'il ne reste qu'une année au contrat de Trestman compliquera-t-il la tâche des Alouettes dans leurs recherches? C'est possible. Comment veux-tu offrir de la stabilité à des adjoints de qualité quand tu n'es pas en mesure de leur garantir que le personnel en place sera de retour dans un an?
Personne n'a de boule de cristal, mais il faut admettre que tout ce dossier est aujourd'hui un peu nébuleux.
Trois souhaits pour 2012
Il est encore tôt pour se projeter dans la prochaine campagne de la Ligue canadienne, mais dans cet petit intermède que nous offre la NFL entre ses finales d'associations et sa pièce de résistance, permettez-moi d'émettre ici trois souhaits que j'aimerais voir les Alouettes réaliser au cours de la saison morte.
1. Un pilote dans l'avion des unités spéciales. Depuis le départ de Scott Squires en 2009, on a délégué ses tâches à différents membres du personnel sans jamais le remplacer adéquatement. Aujourd'hui, je crois qu'on peut conclure sans craindre de se tromper que la décision a été un échec.
La saison dernière, les Alouettes ont été la seule équipe de la section Est à accorder au moins un touché sur un retour de botté - ils en ont concédé trois. En plus, ils ont été incapables d'en inscrire un seul en pareilles circonstances. Ils ont aussi été victimes d'un botté bloqué et n'ont pas été en mesure de faire subir le même sort à l'adversaire.
Chez les Alouettes, on ne cesse de nous marteler que les unités spéciales sont une partie cruciale du sport, qu'elles représentent un tiers de la game. Il serait peut-être temps qu'on bâtisse en conséquence.
2. Trouver un retourneur... et le garder! Pour rester dans le thème des unités spéciales, je me dis que ça ne pourrait pas nuire de se trouver un spécialiste de qualité pour retourner les bottés. Et une fois que ce sera fait, que diriez-vous de le garder à Montréal plutôt que de le donner généreusement à une autre équipe de la Ligue?
Vous comprendrez que je pense ici à Chad Owens et Larry Taylor, deux anciens Moineaux qu'on a laissé partir et qui se sont pourtant retrouvés sur l'équipe d'étoiles de la LCF l'an dernier.
Les Alouettes peuvent se compter chanceux d'avoir misé sur une attaque aussi explosive la saison dernière, parce que Anthony Calvillo et sa bande ont souvent été forcés de travailler sur de très longs terrains en raison du manque de dynamisme sur les retours de bottés. Et à l'inverse, le piètre travail de l'unité de couverture sur les bottés des Alouettes a souvent contraint la défensive à résister avec le dos pratiquement dans sa zone des buts.
3. Renflouer la ligne défensive. Il faut donner de l'aide à John Bowman. Dans certains médias, on raconte qu'Anwar Stewart et Eric Wilson seraient peut-être sur leur départ. J'ignore s'il y a un fond de vérité dans cette histoire, mais peu importe. L'amélioration de la ligne défensive devrait être l'une des priorités des Alouettes.
Trouver un bon collègue à Bowman de l'autre côté de la ligne serait un bon endroit où commencer. Ça empêcherait l'adversaire de se concentrer constamment sur la source évidente de pression.
Mais aussi, il faut vraiment s'améliorer à la position de plaqueur. Les Lions de la Colombie-Britannique, champions de la coupe Grey, ont obtenu 16 sacs du quart de la part de Khalif Mitchell, Aaron Hunt et Eric Taylor. En comparaison, chez les Alouettes, Eric Wilson, J.P. Bekasiak et Moton Hopkins en ont obtenu six.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.