La NFL peut justifier l'implantation d'un éventuel calendrier régulier de 18 matchs si, et seulement si, cela permet d'éviter un conflit de travail en 2011.

Rallonger la saison régulière de deux parties comporte sa part de problèmes. Mais un plus grand nombre de matchs signifie une augmentation des revenus, et une augmentation de ces revenus est exactement ce qui permettrait le maintien d'un climat de travail serein dans la NFL au cours des prochaines années.

La dernière extension de la convention collective survenue en 2006 a lourdement favorisé les joueurs. Pour arranger cela, les propriétaires doivent s'assurer que ces mêmes joueurs acceptent un pourcentage de revenus plus bas afin que les équipes puissent sécuriser une meilleure marge de profit. Un calendrier de 18 matchs assurerait l'atteinte de cet objectif tout en permettant aux deux côtés de faire plus d'argent.

Ce qui ne fait aucun sens, c'est de mettre les joueurs en lock-out afin de les forcer à accepter un pourcentage beaucoup plus bas pour ensuite leur demander de se faire marteler pendant deux parties supplémentaires.

En plus, un lock-out ne ferait qu'affecter davantage les revenus de la ligue. Le calendrier de 18 matchs entrerait en vigueur en 2012, mais quel partisan serait prêt à renouveler ses billets de saison en 2011 sans avoir la garantie que les matchs seront joués à l'automne. Un conflit de travail donnerait aussi un dur coup à la base de jeunes partisans qui s'abreuvent constamment de nouvelles et qui ne veulent surtout pas entendre parler de grèves.

Les propriétaires doivent voter sur ce nouveau calendrier dans un futur rapproché, et ils ne devraient pas rencontrer beaucoup d'opposition. Le commissaire Roger Goodell a spécifié à plusieurs reprises qu'une pré-saison de quatre parties est trop longue et que le public n'y adhère pas. Il a raison.

Les partisans se plaignent depuis des années d'être obligé de payer des billets trop chers pour ne voir que des remplaçants foulés le terrain. De plus, l'étirerement des programmes d'entraînements durant la saison morte a permis aux entraîneurs de s'assurer de la bonne forme physique de leurs joueurs, assez pour pouvoir sacrifier sans problème deux matchs préparatoires à leurs camps d'entraînement.

Bien que les joueurs semblent réticents à prendre part à un calendrier de 18 matchs, il leur sera dur de résister à l'idée alléchante de mettre la main sur deux chèques de saison régulière plutôt que d'être payé environ 1 000$ la semaine pour prendre part à des matchs pré-saisons n'ayant aucune signification particulière.

Je le répète, un calendrier de 18 matchs a ses défauts. Surtout si l'on tient en compte que chaque équipe doit composer avec deux blessures et demie par match. Pour contrer cela, les alignements vont devoir s'étirer de trois ou quatre joueurs par équipe, mais ces joueurs ne pourront remplacer des partants de qualité tard en saison régulière ou en séries éliminatoires.

On dit aussi qu'un calendrier de 18 matchs va altérer le livre des records de la NFL, mais on disait ça également à l'époque où la NFL avait 12 et 14 parties et en voulait davantage.

Malgré la venue de ces deux matchs au calendrier régulier, la Ligue ne planifie toujours pas d'amorcer la saison avant la fin de semaine de la fête du travail, ce qui veut donc dire que le Super Bowl serait joué aux environs de la troisième semaine de février. Ce changement pourrait nuire à la présentation de matchs éliminatoires dans des sites où règne une température glaciale.

Il reste que dans l'ensemble, personne ne pourra se plaindre d'assister à un peu plus de football signicatif. Surtout si cela amène à un apaisant climat de travail.