De tous les affrontements de l'avant-dernière semaine d'activité dans la NFL, c'est celui qui opposera les Cowboys de Dallas aux Redskins de Washington qui attire le plus mon attention. Après la grosse performance qu'ils ont livrée pour briser les rêves de saison parfaite des Saints de La Nouvelle-Orléans, les Cowboys vont-ils encore nous décevoir avec une autre sortie décevante en décembre?

En d'autres mots, à quelle sorte de lendemain de veille doit-on s'attendre à Dallas?

La semaine dernière, ils ont joué un match tout simplement parfait. Ce n'est pas compliqué, tu ne peux pas perdre un match de football avec la recette qu'ils ont utilisée pour battre les Saints. Ils ont marqué deux touchés dans les cinq premières minutes de la partie, calmant ainsi une foule qui a la réputation d'être très bruyante. Ils ont réalisé de gros jeux, ont terminé leurs séquences par des touchés plutôt que des bottés de précision, ont été efficaces au sol avec une récolte de 145 verges, ce qui leur a permis de remporter la bataille du temps de possession (37 minutes contre 23), et ont été dominants sur les unités spéciales.

Et le dernier point n'est pas le moindre : ils ont mis énormément de pression sur le quart-arrière Drew Brees.

Il y a une expression au football. En anglais, ils appellent ça The Great Equalizer. Dans le fond, c'est le facteur qui fera foi de tout dans un match, qui viendra annuler tout avantage que pourrait détenir l'équipe favorite. C'est comme l'atout dans un jeu de cartes. Ton vis-à-vis peut jouer n'importe quoi, tu peux toujours le battre si tu l'as en ta possession.

Pour les Cowboys, cet atout a été la pression qu'ils ont été capable d'appliquer pendant toute la soirée sur Brees. On s'est rendu compte d'une réalité inévitable : qu'on parle de Brees, de Tom Brady, de Matthew Stafford ou de Brady Quinn, ils ont tous une chose en commun. Ils ont de la difficulté à compléter une passe quand ils sont couchés sur le dos!

Le sort que les Cowboys ont fait subir au quart étoile des Saints m'a fait penser au traitement qu'ont réservé les Giants de New York aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre au Super Bowl de 2007. Même les plus grands quarts-arrières commencent à être affectés quand il commence à faire trop chaud dans la cuisine. Samedi soir dernier, on a vu un Drew Brees qui précipitait ses passes et qui manquait de force et de précision. Souvent, il n'avait même pas le temps de finir son mouvement de passe parce qu'il avait un gars sur le dos, que ce soit un assaillant de l'équipe adverse ou un de ses propres joueurs qui était débordé.

En appliquant une pression constante sur un quart-arrière, c'est inévitable, tu affecteras son moral. Et ces gars-là sont tous humains. À un moment donné, ils vont commencer à passer plus de temps à regarder la pression qui s'en vient que leurs receveurs. Brees est reconnu comme l'un des excellents athlètes à sa position dans la NFL, mais on voyait qu'il commençait à en avoir plein son casque d'avoir des joueurs des Cowboys à ses trousses.

La statistique ultime que je retiens de ce match : avant d'affronter les Cowboys, Brees était victime d'un sac à chaque 33 passes tentées. Contre Dallas, il a décoché 45 passes et a été plaqué quatre fois derrière sa ligne de mêlée, c'est-à-dire une fois à chaque onze tentatives. Et c'est sans compter toutes les fois où il s'est fait brasser après s'être débarrassé du ballon.

On ne peut pas parler de l'enfer qu'a vécu Drew Brees sans souligner le travail du diable qui l'a pourchassé pendant toute la soirée. Une semaine plus tôt, DeMarcus Ware quittait le terrain sur une civière après s'être blessé au cou. Contre les Saints, il a amassé deux sacs du quart et a provoqué deux échappés. C'est d'ailleurs lui qui a mis fin aux espoirs des Saints sur le dernier jeu du match.

D'ailleurs, je n'ai pas encore compris pourquoi, sur ce jeu, les Saints ont aligné un bloqueur supplémentaire, le porteur de ballon, du côté opposé à Ware alors que de toute évidence, le plaqueur à gauche en avait plein les bras. C'est selon moi une erreur stratégique qui a coûté cher.

J'ai aussi trouvé satisfaisant de voir Anthony Spencer causer toutes sortes de maux de tête à la ligne offensive des Saints. Dans un système défensif 3-4, si tu as seulement un bon secondeur extérieur qui se rend au quart-arrière, tu te retrouves rapidement menotté. L'adversaire n'a qu'à accentuer sa surveillance sur le joueur qui fonctionne car il sait que son collègue de l'autre côté du terrain ne fait pas le travail.

Contre les Saints, Spencer a sorti le match de sa vie. Reste à espérer pour les Cowboys que ça continue.

Les Redksins ont aidé, maintenant ils doivent être battus

En fin de semaine, les Cowboys s'en vont jouer à Washington pour affronter l'équipe qui a justement exposé, d'une certaine façon, les faiblesses des Saints lors de la semaine 13. Les Redskins auraient dû battre les Saints n'eut été du fameux placement de 23 verges raté par Shaun Suisham en fin de match.

La semaine suivante, les Falcons d'Atlanta, avec un quart réserviste, un porteur de ballon réserviste et trois joueurs de ligne à l'attaque réservistes, ont réussi à chauffer les Saints avec la même méthode. Les Cowboys, eux, ont finalement réussi à terminer le travail.

C'est souvent comme ça au football... Il suffit qu'une équipe trouve une façon de te donner des ennuis pour que tout le monde le remarque et prenne des notes! « Ça a bien marché pour eux, alors nous aussi on va faire ça! » Une fois qu'un petit trou est créé dans votre armure, tout le monde s'organise pour la défoncer. On a vu la faiblesse et on rentre dedans.

Maintenant, j'ai hâte de voir comment les Cowboys vont répondre. J'espère qu'ils ne sont pas encore sur leur nuage et qu'ils vont comprendre qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Après tous, leurs ennuis en décembre sont bien documentés et ils sont impliqués dans une méchante lutte pour les éliminatoires.

Les Cowboys détiennent leur destinée en mains puisqu'ils affronteront les Eagles pour terminer l'année, une équipe qui les devance par un match au classement de leur division mais qu'ils ont déjà battue.

Dans le passé, les Redskins ont toujours trouvé le tour de causer des problèmes aux Cowboys. Mais Washington n'a pas encore connu la victoire à l'intérieur de sa division et la semaine passée, au match du lundi soir, ils se sont fait humilier par les Giants. Ils devraient revenir avec un effort un peu plus décent en fin de semaine, surtout qu'avec un nouveau directeur général en fonction, tout le monde joue pour son poste l'an prochain. Les auditions sont ouvertes à Washington.

Bref, j'ai hâte de voir si les Cowboys seront capables de valider leur performance de la semaine dernière.

Les Giants suivent de près

Personne n'espère plus que les Cowboys s'enfargent que les Giants, qui sont une partie derrière eux au classement.

J'ai bien aimé leur performance contre les Redskins. Ça ressemblait aux Giants d'antan, ceux qui ont remporté le Super Bowl en 2007 et qui étaient dominants en 2008. La ligne à l'attaque a tout contrôlé, l'attaque au sol a fonctionné à plein régime, la ligne défensive a mis de la pression. Ce n'est pas compliqué, pour les Giants, c'est dans les tranchées que ça se passe.

Au cours des sept ou huit derniers matchs, ils étaient incapables d'y dominer, mais lundi dernier, c'était un retour à la belle époque et il faut que ça continue comme ça s'ils veulent rester dans le coup.

Mes prédictions complètes pour la semaine XIV

San Diego c. Tennessee
Tampa Bay c. La Nouvelle-Orléans
Buffalo c. Atlanta
Houston c. Miami
Seattle c. Green Bay
Caroline c. NY Giants
Oakland c. Cleveland
Jacksonville c. Nouvelle-Angleterre
Kansas City c. Cincinnati
Baltimore c. Pittsburgh
St. Louis c. Arizona
Detroit c. San Francisco
Denver c. Philadelphie
NY Jets c. Indianapolis
Dallas c. Washington
Minnesota c. Chicago

Résultats de la semaine XVI: 11 victoires, 5 défaites.

Fiche après 16 semaines : 161 victoires et 71 revers.


*Propos recueillis par Nicolas Landry.