MONTRÉAL – Pour quelques jours, Terrell Owens s’est immiscé dans le monde de l’entraînement estival des joueurs de hockey et le « petit vieux » de 43 ans a fait baver les jeunes plus d’une fois.

L’ancien receveur de la NFL adore venir à Montréal pour visiter son ami, Kyries Hebert, des Alouettes de Montréal, qui a été son coéquipier avec les Bengals de Cincinnati.

Pour la deuxième fois en l’espace de quelques mois, Owens a donc profité de sa présence à Montréal pour tester d’autres méthodes d’entraînement. Le numéro 81 a raffolé de ce qu’il a découvert au Adrenaline Performance Center de l’entraîneur Jon Chaimberg.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand je suis arrivé à ici pour la première fois, mais je suis toujours partant pour un bon entraînement. C’est vraiment solide comme encadrement », a confié Owens qui pourrait encore tromper plusieurs personnes sur son âge.

Toujours aussi divertissant, Owens s’est retrouvé au coeur du groupe de hockeyeurs – dont Kristopher Letang - qui s’entraînent sous la supervision de Chaimberg. Il a rapidement constaté les différences entre les athlètes de son sport de prédilection et ceux du hockey.

« Ils sont dominants des cuisses et ils sont habitués d’être bas dans leur posture pour exploser. C’est utile pour leur sport. C’est bien de voir les exercices qu’ils font et de pouvoir en intégrer à mon entraînement. Dans mon cas, mes forces sont davantage en ligne droite et dans les changements de direction », a raconté Owens.

Modeste sur le sujet, Owens aurait pu narguer Letang à propos d’une vidéo cocasse publiée par le défenseur québécois. Sur celle-ci, on constate que Letang ne fait absolument pas le poids face à Owens alors qu’il doit suivre ses mouvements.

« Dans cet exercice, c’est difficile d’être celui du côté défensif. Le joueur offensif sait ce qu’il veut faire et ce n’est pas évident pour l’autre de deviner. Je trouve ça génial d’être ici avec des joueurs étoiles comme Kris. Je suis heureux de pouvoir m’entraîner avec lui et les autres », a commenté T.O.

« C’est impressionnant de voir ses changements de direction et sa manière de battre les joueurs. C’est agréable d’avoir un athlète avec des qualités différentes dans notre groupe, c’est un joueur qui aura sa place au Temple de la renommée », a réagi Letang qui a été bon joueur en s’amusant de la situation.

Letang pourrait gentiment se venger en invitant Owens sur son terrain de jeu, mais ce dernier n’est pas prêt à s’embarrasser.

« Absolument pas. J’excelle avec mes pieds sur le sol, mais je n’ai jamais enfilé de patins pour la glace. Ce n’est pas mon expertise », a rigolé Owens.

Commotions cérébrales : de la sympathie pour les joueurs de ligne

À le voir se défoncer à l’entraînement, on pourrait croire qu’Owens recherche une dernière occasion professionnelle pour conclure sa carrière. Pourtant, ça semble relever de l’utopie à 43 ans, mais Owens n’est pas un cas classique.

« On ne sait jamais, je me suis toujours assuré de rester prêt. N’importe qui peut constater que je suis encore en excellente forme. Mon âge n’est qu’un nombre à mes yeux. Je trouve que, dans les bonnes circonstances, je serais encore capable de jouer. Il faudrait que je sois placé dans la bonne situation », a déclaré Owens qui se verrait comme un receveur de soutien.

S’il y tient tant, pourquoi ne pas venir écrire un dernier chapitre dans les stades de la LCF.

« Je n’ai jamais considéré cette option très sérieusement. Je m’étais entraîné en mai avec Kyries sur le terrain et il me disait que je pouvais encore jouer. Bref, on ne sait jamais. J’ai encore mon esprit compétitif… », a-t-il réagi.

En attendant, il ne peut que se comparer à Hebert à l’entraînement.

« Je suis bien meilleur que lui en gymnase. Il est encore sur terre alors que je suis au niveau de la stratosphère », a blagué l’ancien des 49ers, des Eagles, des Cowboys, des Bills, des Bengals et des Seahawks.

La plus récente étude publiée sur les commotions cérébrales ne l’a pas convaincu d’accrocher ses crampons définitivement.

« Je ne pense pas que c’est une grande source de préoccupation pour moi. J’ai eu la chance d’évoluer comme receveur, une position moins à risque pour développer ce problème comparativement aux joueurs de ligne qui encaissent des contacts sur chaque jeu. Bien sûr, il faut agir intelligemment et les parents doivent prendre soin de leurs enfants. Il faut rendre les sports de contact plus sécuritaires et je suis content de voir que la NFL travaille dans ce sens avec des changements dans les règlements et l’équipement », a émis Owens.

Letang a déjà vécu le calvaire relié aux symptômes des commotions cérébrales. Il essaie de ne pas trop se troubler l’esprit avec cette question.

« On entend parler de ce sujet, mais tu peux juste le constater quand tu es mort. Je préfère ne pas trop penser à ça », a admis Letang qui croit que Mark Streit a encore de l’essence dans son réservoir.