Antony Auclair s'est démarqué sur une passe de touché de Tom Brady
NFL vendredi, 21 août 2020. 08:00 jeudi, 12 déc. 2024. 09:49MONTRÉAL – La pandémie rendait déjà le camp d’entraînement particulier pour Antony Auclair. Mais le Québécois jouait également gros avec un nouveau contrat d’un an en poche, son retour à l’action après avoir raté les huit derniers matchs des siens et, bien sûr, l’arrivée de Rob Gronkowski parmi le groupe d’ailiers rapprochés.
À lire également
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Auclair a entamé cette étape avec aplomb. Lundi, lors de la première journée avec les épaulettes, l’athlète de 27 ans a retenu l’attention. Selon différents rapports, Auclair a accompli l’un des plus beaux attrapés de la journée. Il a sauté pour déjouer la couverture de deux adversaires afin de capter une passe de touché de nul autre que Tom Brady.
Comme l’écrivait Scott Smith, qui publie du contenu pour les Buccaneers de Tampa Bay, on aurait pu s’attendre à ce que ce soit Gronkowski qui venait de réussir de jeu, mais c’était plutôt Auclair qui est rétabli d’une blessure à un pied.
D’abord et avant tout reconnu pour son efficacité sur les blocs et sur les unités spéciales, Auclair a gagné des points alors qu’il se prépare pour sa quatrième saison dans le circuit Goodell. Elle sera toutefois bien différente après les secousses sismiques provoquées par les ajouts de Brady et Gronkowski à son organisation.
L’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval est déjà fasciné par leur contribution et voici d’abord ses commentaires au nouveau de l’imposant numéro 87.
« C’était cool la première fois que je l’ai rencontré. C’est un gars assez drôle, assez comique. C’est un bon gars, c’est plaisant d’être avec lui. J’essaie aussi de regarder ce qu’il fait, ce qui le rend aussi bon. Gronk, ce n’est pas le gars le plus rapide, mais il est efficace dans ses mouvements et il va se démarquer de la défense tout de même. Ce sont de petits trucs que tu finis par comprendre en le voyant. Ça fait un bout qu’il n’avait pas joué donc il était un peu rouillé au début, mais ça revient rapidement », a raconté Auclair à Didier Orméjuste.
Dans le cas de Brady, son influence sportive a été instantanée, mais Auclair a aussi été épaté pour une autre raison.
« La première fois que je l’ai vu, c’est lui qui est venu me voir. Il m’a appelé par mon nom et il s’est présenté. C’est juste une preuve incroyable de leadership. Je ne l’avais jamais rencontré avant et c’est impressionnant. Sur le terrain, il te coache tout le temps, il veut que tu deviennes un meilleur joueur. En fait, il t’amène avec lui dans le bateau. C’est un leader incontesté », a témoigné Auclair.
Pour ceux qui s’inquiétaient au niveau football en raison de son âge et de l’assimilation d’un nouveau système offensif, Auclair est convaincu qu’il fera encore rager ceux qui n’en peuvent plus de le voir exceller.
« Oui, j’ai eu la chance d’attraper de ses passes. He still got it ! Ça n’a pas de sens, je ne comprends pas comment il peut lancer aussi bien et aussi loin sans forcer à son âge, c’est épatant. Vendredi, dans la première pratique contre la défense, il a lancé un tracé en coin dans la zone des buts entre deux joueurs défensifs, c’était tellement fascinant », a constaté le colosse de six pieds six pouces et 256 livres.
« On voit que c’est un nouveau cahier de jeux pour lui et qu’il est humain. Mais de le voir lancer, c’est déroutant à quel point il possède encore le niveau », a-t-il poursuivi.
La grande question demeure de prédire l’impact de ces deux monuments offensifs avec les Bucs. Le projet de remporter le Super Bowl – qui devrait être présenté à Tampa – devient atteignable.
« C’est sûr que j’y ai pensé, je te mentirais si je disais le contraire. Mais je suis du style à aborder les choses une journée à la fois et on a beaucoup de boulot à accomplir. C’est facile de s’enfler la tête avec tous ce que les médias disent, de penser qu’on a l’équipe pour se rendre et que ce sera facile. Mais ce n’est jamais facile dans la NFL peu importe ta formation », a reconnu Auclair à Didier Orméjuste.
Au fil des semaines, Auclair découvrira le rôle qui lui sera confié cette année. La saison 2020 s’amorcera le 13 septembre contre les Saints de La Nouvelle-Orléans et il espère ne pas trop écoper puisque les Bucs sont très bien outillés à sa position.
Aucun danger de reproduire la gaffe du joueur des Seahawks
En attendant d’en savoir plus, Auclair ne peut que s’investir à fond sur le terrain et dans les salles de réunion. Parlant de cette préparation, il avoue que le contexte de la COVID-19 rend le tout particulier.
« Pendant deux semaines, la défense s’entraînait à certains moments et l’attaque avait son tour. On est revenus tous ensemble maintenant. Mais le gros ajustement demeure de se faire tester tous les jours pour la COVID-19 et il faut porter un masque partout sauf à l’extérieur. On doit respecter une distanciation sociale dans les réunions. On est chanceux d’avoir un stade intérieur d’entraînement, c’est là qu’on fait nos rencontres d’équipe pour respecter la distanciation. Ce sont toutes des choses qui rendent la vibe différente autour de l’équipe », a-t-il témoigné.
« Il y a aussi des amendes pour ceux qui ne respectent pas les règles. Tu ne peux pas sortir, tu ne peux pas aller au restaurant, tu dois être isolé en tout temps », a noté Auclair qui a choisi l’option de ne pas s’installer à l’hôtel.
D’ailleurs, Auclair a bien rigolé en pensant au joueur des Seahawks Kemah Siverand qui a été retranché après avoir tenté de faire rentrer une femme à l’hôtel en la déguisant avec du linge aux couleurs de l’équipe.
Les restrictions de la COVID-19 sont parfois contraignantes, mais Auclair est avant tout heureux d’avoir pu renouer avec le métier qui le passionne.
« Je n’avais pas accès à des physiothérapeutes ou le reste en début de pandémie et je devais poursuivre l’entraînement à l’extérieur. Je traînais des poids dans mon auto, on allait dans un stationnement commercial et je faisais des poids et de la course avec mon frère (Adam, un choix du Rouge et Noir d’Ottawa). C’était vraiment un test, mais il faut ce qu’il faut », a conclu celui qui admet avoir été stressé de ne plus jouer au même niveau qu’auparavant. Ce doute s’est dissipé et ça fait une préoccupation de moins à se soucier.