MONTRÉAL – Reconnu pour des qualités semblables à celles d’Antony Auclair, Bruno Labelle se rapproche, à son tour, de la NFL. D’ici la fin du mois, l’ailier rapproché saura avec quelle équipe il obtiendra la chance de gagner un poste.

 

Attiré depuis de nombreuses années par la NCAA et la NFL, le Québécois n’est qu’à quelques verges de son but ultime grâce à son parcours avec les Bearcats de l’Université Cincinnati.

 

Avec cette organisation, réputée pour former de redoutables ailiers rapprochés dont Travis Kelce, Labelle a été avant tout développé comme un spécialiste pour bloquer. Ainsi, le parallèle entre Labelle (six pieds quatre pouces et 248 livres) et Auclair (six pieds six pouces et 256 livres) s’impose.

 

Lestage vise la NFL dès la saison prochaine

« Tout à fait, on prend plaisir à bloquer. Il y a des ailiers rapprochés qui essaient de se tenir loin de la ligne ou de jouer un peu plus sexy et attraper les ballons. Antony a une vision du jeu au sol, il y aime contribuer, il a fait ses preuves là-dessus et il a eu de bonnes années avec les Buccaneers. J’ai hâte de voir ce qu’il fera à Houston », a répondu Labelle dans le cadre de la balado Le sac du quart de Didier Orméjuste.

 

Auclair entamera, en 2021, sa cinquième saison dans la NFL. Cette longévité de l’ancien du Rouge et Or de l’Université Laval inspire confiance à Labelle.

 

« C’est sûr, je pense que la NFL cherche des gars qui n’ont pas peur de mettre la main au sol et bloquer. C’est un marché en demande et pas beaucoup de gars sont en mesure de le faire à un haut niveau de manière constante. Antony est un bon exemple », a-t-il noté.

 

D’ailleurs, Auclair connaît l’histoire de Labelle. « Je trouve ça cool, on a un peu le même style dans le sens que c’est un ailier rapproché physique. Je l’ai suivi un peu, je trouve qu’il a fait un beau parcours. Je lui souhaite la meilleure des chances », a réagi le nouveau membre des Texans.  

 

Les recruteurs devront être convaincus qu’il sera en mesure de bloquer avec la même efficacité dans la NFL.  

 

« Il y a toujours place amélioration surtout en arrivant à un niveau comme la NFL. La rapidité et la grosseur des adversaires changent, mais j’ai été capable de bloquer à un niveau assez élite. La marche ne sera pas si immense », a jugé Labelle qui aime épier Nick Boyle des Ravens et George Kittle des 49ers.

 

À l’entraînement, Labelle tentera donc de peaufiner son jeu à l’extérieur de la « boîte ». Il croit posséder les atouts pour courir de bons tracés et capter des ballons, mais Cincinnati a peu exploité cet aspect de son arsenal.

 

Le scénario le plus plausible demeure que Labelle signe un contrat à titre de joueur autonome prioritaire à la conclusion du repêchage. Une sélection en sixième ou septième ronde ne doit toutefois pas être écartée.

 

Cet accomplissement viendra conclure la dernière année très particulière sur une belle note. Cela dit, Labelle n’est pas laissé déranger par la situation. 

 

« Je n’ai pas vu la pandémie comme un gros obstacle à surmonter quand on parle de football. Oui, on devait respecter des protocoles et faire des ajustements pour jouer, mais on était tous dans le même bateau aux États-Unis. Nos entraîneurs ont fait un très bon travail pour maintenir notre concentration sur nos objectifs. On a été en mesure de bloquer les distractions extérieures de la COVID-19 », a expliqué Labelle qui a aidé les siens à présenter une fiche de 9-1 se concluant par une participation à un Bowl contre Georgia, un revers de 24 à 21.

 

Pier-Olivier LestageUn allié de taille suffisant pour Lestage?

 

Pier-Olivier Lestage n’a pas eu autant de veine que Labelle et les joueurs en sol américain. Le joueur de ligne offensive des Carabins de l’Université de Montréal a plutôt eu à surmonter les immenses embûches d’une saison annulée.

 

C’est déjà tout un exploit de faire le saut des terrains de football du Québec à la NFL, mais imaginez quand votre année de repêchage se fait anéantir par la COVID-19.

 

Heureusement, Lestage est tombé dans l’œil du réputé entraîneur Paul Alexander tout juste avant l’éclatement de la pandémie. Si sa visite à l’Université de Montréal avait été prévue une ou deux journées plus tard, Alexander n’aurait pas pu constater le potentiel de Lestage.

 

Sans pouvoir jouer de matchs, la meilleure carte à jouer était donc celle d’Alexander, l’ancien entraîneur de la ligne offensive des Bengals de Cincinnati.

 

« Juste de l’avoir dans son coin, c’est alléchant pour les entraîneurs de la NFL et la LCF », a confirmé Lestage.

 

Alexander avait d’abord invité Lestage à participer à un camp en sa compagnie au printemps 2020. Sans surprise, le tout a été annulé, mais Lestage a su se reprendre en prévision de sa participation au Tropical Bowl devant des recruteurs. 

 

« On l’a relancé plus tard et je suis allé m’entraîner avec lui pour me remettre un peu en forme de football et apprivoiser les différences dans les règlements. Ça m’a vraiment beaucoup aidé, c’était super enrichissant », a raconté le colosse de six pieds trois pouces et 305 livres.

N’ayant pas joué depuis près d’un an et demi, Lestage avait encore de la rouille à chasser lors de la première des trois journées d’évaluation du Tropical Bowl.

 

« C’est sûr que ça paraissait la première journée contre des joueurs qui avaient arrêté depuis seulement trois semaines. Dans mon livre, ça ne s’est pas très bien passé, mais je suis très satisfait des deux autres journées », a exprimé le Québécois dans une entrevue à la balado Le sac du quart de Didier Orméjsute.Pier-Olivier Lestage

 

Étrangement, Lestage pourrait finir par bien s’en tirer et on s’explique. Dans une année normale, Lestage aurait tenu un Pro Day à Montréal auquel un à cinq recruteurs de la NFL auraient assisté. Cette fois, Alexander a moussé sa candidature auprès de ses nombreux contacts dans la NFL.

 

« Dans mon cas, c’est plus compliqué parce que je n’ai pas joué en 2020. Les recruteurs peuvent seulement regarder ma saison 2019, mais s’ils ont des questions, ils peuvent voir que Paul parle de moi en disant que j’ai ce qu’il faut pour jouer dans la NFL », a répondu Lestage à cette hypothèse.

 

Garde hargneux au Québec, Lestage pourrait devoir évoluer comme centre aux États-Unis puisqu’il n’est pas le plus grand à six pieds trois pouces. Il a entamé cet apprentissage et il a été en mesure de conserver son poids et sa force physique en dépit des contraintes associées aux fermetures des gymnases.

 

« Je suis assez confiant de m’entendre avec une équipe après le repêchage si je ne suis pas sélectionné », a affirmé Lestage qui réaliserait un beau tour de force.