Voici cinq éléments à retenir au terme de la quatrième semaine d'activités dans la NFL.

 

1. Saison NFL 2020 et maudite COVID

 

C’était inévitable. La COVID19 allait s’infiltrer à un moment ou un autre dans les vestiaires de la NFL. Malgré toutes les précautions et les mesures mises en place, ce fichu virus allait trouver une faille.

 

Il y a deux semaines, AJ Terrell des Falcons d’Atlanta a dû rater une rencontre en raison d’un test positif. Il y a une semaine, ce sont les Titans du Tennessee qui ont vu plusieurs membres de leur équipe infectés. Ces résultats ont forcé le report du match face aux Steelers de Pittsburgh. Vendredi, c’était au tour des Patriots de voir leur quart-arrière Cam Newton être diagnostiqué positif à la COVID-19, ce qui a forcé le report du match à lundi soir. 

 

Ce sont les premiers cas, mais ce ne sont certainement pas les derniers. Jusqu’à maintenant, la ligue a réussi à composer avec ces événements et le calendrier a pu être remanié sans trop de difficultés. Mais d’autres éclosions sont à prévoir et les choses se corseront lorsque les équipes n’auront plus de « bye week » pour jongler avec l’horaire. D’autres matchs seront reportés, il ne faudra pas s’en surprendre. Mais il ne faudra pas non plus paniquer. L’ensemble des ligues de sport ont dû repousser la fin de leur saison et je pense que ce sera la même chose pour la NFL. Je crois qu’il faudra ajouter quelques semaines au calendrier régulier et probablement repousser le Super Bowl. C’est loin d’être grave, mais il faut s’y attendre. L’important c’est de contrôler les éclosions et protéger les joueurs, le personnel des équipes et leurs proches. Au pire, on aura du football jusqu’au mois de mars… et ça c’est loin d’être une mauvaise nouvelle!

 

2. Bill O’Brien congédié

 

Avec les piètres performances de plusieurs équipes depuis le début de la saison, on se demandait quel entraineur-chef serait le premier à perdre son emploi. J’avais misé un petit deux dollars sur Dan Quinn à Atlanta (0-4) ou Matt Patricia à Detroit (1-3), mais c’est finalement Bill O’Brien à Houston (0-4) qui a écopé.

 

Didier Orméjuste soulignait avec justesse, dans son balado le Sac du quart, que la pandémie pourrait sauver quelques entraineurs puisque les organisations cherchent désespérément un peu de stabilité en ce moment. Mais les résultats récents des Texans ont forcé la main de la famille McNair.

 

Outre les résultats du moment, à mon avis, ce sont les risques à long terme pour l’organisation qui ont mené à son congédiement. Depuis 2019, c’est O’Brien qui prenait les décisions sur le personnel des joueurs et depuis le début de 2020 il avait hérité officiellement du titre de directeur général. C’est donc lui qui prenait TOUTES les décisions dans l’organisation. Et les décisions étaient loin d’être convaincantes. En 2019, il a transigé deux choix de premier tour et un choix de deuxième tour pour le bloqueur Laremy Tunsil et le receveur Kenny Stills. On peut dire aujourd’hui qu’il a largement perdu cette transaction. En mars dernier, il a laissé partir son receveur étoile DeAndre Hopkins en retour d’un choix de deuxième ronde et du porteur vétéran David Johnson. On pouvait affirmer dès la confirmation de la transaction que Bill O’Brien s’était royalement trompé. C’est d’ailleurs considéré comme une des pires transactions des dernières décennies dans la NFL. Se retrouvant donc sans choix de premier tour en 2021, la masse salariale la plus élevée du circuit et une équipe à 0-4, la direction de l’équipe craignait qu’O’Brien fasse encore plus de dommage aux Texans.

 

Ce congédiement nous prouve encore une fois que de conjuguer les responsabilités de DG et d’entraineur-chef est une tâche très difficile. La vision du DG est à long terme alors que celle de l’entraineur-chef est à court terme. Sans compter que les deux emplois nécessitent des qualifications bien différentes et exigent qu’on y consacre beaucoup de temps pour avoir du succès. J’espère que les Texans ont appris leur leçon.

 

3. Browns c. Cowboys

 

Le match qui a fait le plus jaser ce week-end est très certainement celui entre les Browns de Cleveland et les Cowboys de Dallas. D’abord puisque ce sont les deux équipes les plus médiatisées du circuit (on aurait pu appeler ça le MediaBowl), et aussi en raison de ce qui s’est passé sur le terrain. Voici quelques chiffres pour expliquer le genre de match auquel nous avons eu droit :  87 points, 68 premiers jeux, 1074 verges d’attaque sur 152 jeux offensifs! Ce sont des chiffres qu’on ne voit presque jamais.

 

Le sujet principal aurait pu et dû être la performance de Dak Prescott. Il est devenu le premier joueur à lancer pour plus de 450 verges dans trois matchs consécutifs. Mais la défaite de son équipe nous force à regarder de l’autre côté du ballon.

 

Ce sont les Browns et leur attaque au sol dévastatrice qui ont su s’imposer davantage. Avec un total de 307 verges au sol, Kevin Stefanski et son attaque ont servi une leçon de football à Mike Nolan et sa défense. La formule était simple et nous la savions tous d’avance, c’est ce que les Browns veulent faire, courir. Alors pourquoi n’avons-nous pas été en mesure d’arrêter le rouleau compresseur? Difficile à dire, mais deux raisons peuvent nous aider à comprendre.

 

D’abord, l’ailier défensif Demarcus Lawrence nous a donné une première piste de réflexion en qualifiant sa défense de « soft » (molle). C’est le pire genre d’insulte pour une unité défensive de dire qu’elle manque de mordant et d’agressivité. Chaque joueur défensif doit avoir une mentalité d’agresseur et doit donner un effort maximal sur chaque jeu. C’est essentiellement ça jouer en défense. On ne doit jamais remettre en question l’effort et la robustesse d’une unité défensive. Il faut que ça change de la part des joueurs. Le deuxième élément revient à l’entraineur défensif Mike Nolan. Quand il a été embauché, il a mentionné vouloir être plus complexe et varié que son prédécesseur Rod Marinelli. Mais plus complexe ne veut pas toujours dire plus efficace. Même que des fois, plus complexe veut dire plus compliqué et plus mêlant. Si les joueurs hésitent une fraction de seconde ou ne savent pas exactement ce qu’il faut faire sur chaque jeu, c’est perdu d’avance. Il faut simplifier le cahier de jeux et ça, c’est de la responsabilité du coach. Si les Cowboys ne réussissent pas à redresser un peu la barque défensive, Prescott peut bien lancer pour 7000 verges cette saison, son équipe n’accomplira rien qui vaille en 2020.

 

ContentId(3.1374670):NFL : Browns 49 - Cowboys 38 (Football)
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4. Quelques erreurs coûteuses pour les Patriots

 

Initialement prévu dimanche à 16 h, le match Patriots contre Chiefs a été disputé lundi soir au Arrowhead Stadium. C’était difficile de voir comment les Pats réussiraient à se mesurer aux champions en titre du Super Bowl en l’absence de leur quart-arrière Cam Newton. Non seulement est-il un excellent joueur, mais l’identité de l’équipe orbite autour de ses capacités à courir avec le ballon. La tâche s’annonçait difficile pour la Nouvelle-Angleterre.

 

Bill Belichick a décidé d’opter pour le vétéran Brian Hoyer au poste de quart. Il a misé sur l’expérience lors d’une semaine de préparation chamboulée par la COVID. À mon avis, c’était la bonne décision. Mais il est devenu vite apparent qu’Hoyer n’était pas le choix à privilégier. Dès les premiers instants du match, nous avons vu un quart imprécis et dépassé par le moment. Pour moi, le jeu clé est venu à la fin de la première demie lorsque les Patriots étaient en position de placement avec 7 secondes à faire et plus aucun temps d’arrêt. Hoyer, inexplicablement, a pris un sac du quart et mis fin à la demie sans prendre de points. Ce n’était pas une erreur de recrue, c’était une erreur de joueur de football amateur. On aurait dû le remplacer à la mi-temps. Une erreur de Belichick à mon avis.

 

Belichick a commis une autre erreur lorsqu’en première demie, Pat Mahomes a échappé le ballon et n’a pas demandé de reprise vidéo. Sur la séquence, l’arbitre a sifflé l’arrêt du jeu prématurément. Ça me fait capoter chaque fois que les officiels font ça! Laisse aller le jeu maudite affaire, on regardera après! L’erreur de Belichick a été de ne pas demander de révision alors que l’échappé et la reprise du ballon étaient clairement en faveur des Pats.

 

Ces décisions ont été coûteuses pour les Pats et bien dommage puisqu’ils étaient dans le coup. Leur défense jouait super bien (mise à part quelques interceptions échappées), l’attaque au sol fonctionnait à plein régime et Pat Mahomes n’était pas à son meilleur. Une chose est claire, ces deux équipes seront de la lutte finale dans l’association américaine au mois de janvier.

 

ContentId(3.1374750):NFL : Patriots 10 - Chiefs 26
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5. Stefon Diggs

 

Depuis le début de la saison, nous n’arrêtons pas de lancer des fleurs à Josh Allen des Bills de Buffalo pour son début de saison incroyable. C’est tout à fait justifié. Mais il faut prendre un moment pour donner un peu de crédit à son receveur Stefon Diggs. Ce dernier est un nouveau venu chez les Bills alors qu’ils ont acquis les services du receveur étoile via une transaction au mois de mars dernier. L’idée du DG Brandon Beane était d’offrir une arme de choix à son jeune quart pour lui permettre de s’épanouir comme passeur. Après quatre semaines, on peut dire que c’est mission accomplie. Diggs est tout ce qu’on attendait de lui et encore plus. Jusqu’à présent, il a été ciblé 35 fois et il a capté 26 de ces passes pour un total de 403 verges et deux touchés.

 

Non seulement est-il une cible de choix pour Allen, mais il lui offre également de la confiance sur le terrain. Dimanche, face aux Raiders, Diggs a été ciblé par Allen sur trois de ses quatre premières passes du match. On veut l’impliquer tôt à chaque match et s’assurer que la connexion entre les deux joueurs est établie rapidement chaque semaine. Quand un quart développe un lien de confiance avec un receveur, il devient plus confiant en lui-même. Il sait qu’il peut compter sur son allié pour le dépanner à tout moment. C’est ce qu’on voit se développer entre les deux et c’est encourageant pour les Bills. De tous les mouvements de joueurs auxquels nous avons assisté depuis la conclusion de la saison 2019, l’acquisition de Diggs par les Bills se classe très haut dans le palmarès des succès!