Cinq histoires qui retiennent mon attention dans la NFL
NFL mardi, 13 déc. 2016. 17:57 samedi, 14 déc. 2024. 10:52Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.
Il était temps de laisser Fisher partir
L’un des sujets chauds ayant attiré attention dans le circuit Goodell cette semaine a été le congédiement de Jeff Fisher par les Rams de Los Angeles. Cette décision est plutôt ironique lorsqu’on considère que l’équipe avait annoncé la semaine précédant son renvoi qu’on lui avait octroyé l’été dernier une prolongation de contrat de deux saisons.
Mais rappelons-nous que les Rams ont subi de cuisants revers au cours des dernières semaines et que la situation commençait à s’envenimer au point de devenir invivable. Des joueurs critiquaient sans trop se cacher l’engagement et l’effort de tout le monde. Il s’agit d’une 10e saison perdant pour les Rams, alors il y avait urgence d’agir dans un contexte où l’on tente de conquérir un nouveau marché.
Le choix de laisser partir Fisher était donc logique dans le but de redonner confiance un tant soit peu au public de Los Angeles. Après tout, dans cette mégalopole, les Rams compétitionnent contre plusieurs équipes provenant de divers sports majeurs, et il est important d’être vu positivement.
Des noms intéressants pourraient faire surface parmi les candidats à sa succession, mais vraisemblablement, nous allons entendre les mêmes au cours des prochains mois : Josh McDaniels, Kyle Shanahan, Sean McDermott et Tyrel Austin. Ce sont des quarts-arrières d’attaque, capables d’aider un jeune quart-arrière à atteindre son plein potentiel.
Un coup inutile de Douglas
L’intensité a monté d’un cran durant le match entre les Broncos de Denver et les Titans du Tennessee lorsque le receveur Harry Douglas a servi un plaqué sournois à l’endroit du demi de coin Chris Harris. C’est le genre de geste inexplicable qu’on ne souhaite pas voir. Ça me laisse pantois de voir à quel point les joueurs peuvent se manquer de respect de manière aussi flagrante. Ce genre de geste peut terminer une saison ou même une carrière.
Certains diront que le coup était légal. C’est vrai dans un sens, car il a porté en ligne droite et de face. Mais Douglas a néanmoins plongé de façon vicieuse en visant les genoux de son adversaire. C’est ce qui à mon avis rend son geste déplorable.
La fin d’un grand retourneur?
Le match du lundi soir a peut-être sonné le glas pour l’un des grands retourneurs de l’histoire de la NFL, alors que le vétéran Devin Hester a été libéré lundi par les Ravens de Baltimore.
Hester a refusé de capter le ballon sur un dégagement au premier quart, ce qui a permis aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre de rabattre le ballon à la ligne d’une verge et de réaliser un touché de sûreté sur la séquence suivante. C’est la goutte qui a fait déborder le vase, visiblement.
On parle tout de même ici du détenteur du record pour le plus grand nombre de touchés sur des retours de bottés, avec un total de 19. Quatorze ont été inscrits sur des bottés de dégagement, et cinq sur des bottés d’envoi. Il a aussi amassé plus de 11 000 verges sur les retours dans l’ensemble de sa carrière, un exploit qui mérite d’être souligné.
De l’autre côté, chez les Pats, la recrue Cyrus Jones a peut-être écoulé la dernière chance qui s’offrait à lui en gaffant. On misait beaucoup sur lui en Nouvelle-Angleterre, et c’est pourquoi on l’a repêché aussi tôt. Il a prouvé qu’il peut apporter une plus-value en défense, mais l’échappé de lundi était son cinquième en neuf parties cette année. Parions qu’on ne le reverra pas de sitôt dans le rôle du retourneur.
Dossier Prescott : passons à autre chose…
Les Cowboys de Dallas constituent une équipe hyper médiatisée aux États-Unis. Lorsqu’ils gagnent, ils sont suivis d’encore plus près. Ce n’est donc guère surprenant qu’après sa première performance décevante de la campagne, le jeu du quart recrue Dak Prescott a alimenté la machine à rumeurs. On s’est remis à parler de la possibilité de revoir le vétéran Tony Romo derrière le centre.
Tant le propriétaire Jerry Jones que l’entraîneur-chef Jason Garrett sont bombardés de questions. On veut savoir quelles sont les chances d’un changement de quart.
Je trouve ces remises en question plutôt ridicules. Une fois qu’on a annoncé que Prescott serait le quart de confiance pour le reste de l’année, il importe de ne pas déroger de cette route. C’est lui qui a permis aux Cowboys d’aligner 11 victoires de suite plus tôt cette saison. Il joue de l’excellent football, et à moins d’un malheur, il est prématuré de parler à nouveau de Romo.
Les Chiefs ont trouvé l’élément manquant
À Kansas City, les Chiefs ont remporté jeudi dernier une victoire d’une importance capitale dans la lutte pour le premier rang de la division Ouest de l’AFC.
On disait à répétition qu’il s’agissait d’une bonne unité défensive capable d’appliquer de la pression avec les Justin Houston et Tamba Hali, dotée aussi d’une bonne tertiaire avec Marcus Peters notamment. Sans Derrick Johnson, ce sera un peu plus difficile (ce dernier s’est blessé dans le duel contre les Raiders d’Oakland et ratera le reste de l’année), mais la profondeur est bonne.
À l’attaque, on soulignait la solidité de la ligne, la capacité à générer un beau jeu de course, et la présence stabilisante d’Alex Smith, qui gère bien les différentes situations d’un match. Ce qui manquait était la présence d’un joueur électrisant, et on l’a trouvé en Tyreek Hill, un receveur recrue hyper dynamique. On a aussi appris à donner de plus grandes responsabilités à l’ailier rapproché Travis Kelce, qui a fait un important pas vers l’avant. Ajoutons à cette combinaison un Jeremy Maclin de retour en santé et un champ-arrière diversifié, et soudainement cette offensive peut faire du dommage.
Smith peut continuer de garder les choses simples, mais de savoir qu’on possède des « playmakers » offensifs donne une dimension nouvelle aux Chiefs. C’est très prometteur pour la fin de saison de la troupe d’Andy Reid, qui affiche un dossier de 10-3.
* propos recueillis par Maxime Desroches