Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.

Une stratégie dépassée

Le sujet a déjà été amplement traité, mais vous m’en excuserez, je ne peux m’empêcher d’y ajouter mon grain de sel...

Tenter de « geler » un botteur alors qu’il s’apprête à effectuer un placement en toute fin de rencontre, ça n’a plus sa place.

ContentId(3.1211323):Titans 19 - Chiefs 17
bellmedia_rds.AxisVideo

C’est pourtant la stratégie qu’a privilégiée l’entraîneur-chef des Chiefs de Kansas City Andy Reid, dimanche, alors que son ancien botteur Ryan Succop avait l’opportunité d’offrir la victoire aux Titans du Tennessee avec un placement de 53 verges.

Si Succop a d’abord raté sa tentative initiale, il a néanmoins pu se racheter puisque Reid avait appelé un temps mort tout juste avant le botté. Il n’a pas loupé sa deuxième occasion.

Tout ce qu’a fait Reid en procédant ainsi, c’est donc d’offrir plus de temps à Succop pour se préparer, suivre sa routine, relaxer et apporter les ajustements qui s’imposaient.

Parfois, la stratégie fonctionne, mais j’espère que les entraîneurs-chefs aux quatre coins de la NFL ont pris des notes. Il est plus que temps qu’on cesse de tenter de « geler » les botteurs en fin de rencontre.

Un congédiement bizarre

Il n’y a pas de bonne façon de congédier un entraîneur-chef, mais les Jaguars de Jacksonville ont certainement opté pour une approche des plus bizarres au moment de remercier Gus Bradley dimanche dernier.

Alors que les joueurs des Jags quittaient le vestiaire au terme d’une défaite à Houston face aux Texans, Bradley a été pris à part par le directeur général Dave Caldwell, qui lui a à ce moment appris la nouvelle de son licenciement.

Jusque-là, ça peut aller. Or, Caldwell a ensuite permis à Bradley de rentrer à Jacksonville à bord du même avion que le reste de l’équipe. C’était selon Caldwell une façon de remercier Bradley pour les services rendus, tout en lui permettant de parler une dernière fois avec ses joueurs.

Mais que dit-on à un entraîneur alors qu’on vient tout juste d’apprendre son congédiement sur les médias sociaux ou encore de la bouche de coéquipiers? Je ne sais pas comment j’aurais réagi.

Plusieurs joueurs ont d’ailleurs exprimé leur malaise face à cette situation pour le moins très curieuse.

La clé du succès : la ligne à l’attaque

Au football, il n’y a pas de secret. Une équipe aurait beau miser sur des joueurs étoiles aux postes de quart-arrière et de porteur de ballon, si tu n’as pas de ligne à l’attaque, tu ne peux rien faire en attaque.

Tout part de là et la liste des joueurs invités au Pro Bowl, publiée mercredi, le prouve. Les Cowboys de Dallas et les Raiders d’Oakland, deux des meilleures équipes de la NFL cette saison, ont chacune vu trois de leurs membres de leur ligne à l’attaque respective être élus sur les formations partantes de la Nationale (Cowboys) et de l’Américaine (Raiders).

Ces deux clubs protègent leur quart à merveille, en plus de lui offrir du temps et de créer des brèches pour le jeu au sol.

Moore porteur d’espoir

Privés de leur quart-arrière no 1 Ryan Tannehill, les Dolphins de Miami pourraient néanmoins bien s’en tirer avec Matt Moore aux commandes de l’attaque.

ContentId(3.1211274):Dolphins 34 - Jets 13
bellmedia_rds.AxisVideo

C’est du moins l’espoir auquel les partisans de l’équipe peuvent s’accrocher à la lumière de la performance de Moore samedi dernier face aux Jets de New York. Il ne s’agit peut-être que d’un match et d’un premier départ en cinq ans, mais il a quand même très bien fait dans une victoire très convaincante de 34-13.

Il faut dire qu’on ne lui a pas demandé grand-chose. Il a complété 12 de ses 18 passes tentées pour des gains de 236 verges et quatre touchés. Il a donc produit quand il était dans la zone payante. Avec seulement une interception à sa fiche, il a d’ailleurs été nommé joueur offensif de la semaine dans l’Américaine.

L’avenir n’est donc peut-être pas si noir pour les Dolphins. Qui sait, ils se faufileront peut-être même en éliminatoires...

Gruden, encore Gruden

Chaque fois qu’un poste d’entraîneur-chef se libère dans la NFL, un nom est inévitablement sur toutes les lèvres de ceux qui spéculent sur l’identité du candidat idéal pour succéder au malheureux...

Jon Gruden.

Ce dernier n’a pourtant pas dirigé dans la NFL depuis 2008, aussi bien dire une éternité dans le monde du sport professionnel. Bien qu’il ait sans aucun doute les capacités pour effectuer un retour, plus tu t’éloignes, plus c’est difficile d’y revenir.

Gruden l’a déjà dit à répétition : il est extrêmement heureux et comblé dans son rôle d’analyste au réseau ESPN.

Je n’ai jamais coaché, mais j’ai joué. J’ouvre aujourd’hui dans les médias sportifs et je me sens néanmoins proche de la « game ». Gruden estime lui aussi qu’il fait encore partie du monde du football, et ce sans sacrifier tout le reste, c’est-à-dire la famille et une certaine qualité de vie. Être entraîneur, c’est 365 jours par année. Une vocation.

Je serais donc vraiment surpris de leur voir quitter sa confortable chaise d’analyste.