Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d’activités dans la Ligue nationale de football.

À la case départ

Je n'ai pas l'intention de rentrer dans une grande analyse, mais je trouve la situation franchement plate pour les Texans de Houston d'être dans l'obligation de ramener le quart Brock Osweiler comme partant en vue du match éliminatoire de premier tour en fin de semaine face aux Raiders d'Oakland.

L'organisation semblait avoir retrouvé une bride d'espoir avec le jeune quart Tom Savage, qui a subi une blessure. La direction avait fait une croix sur Osweiler et voilà qu'elle doit avoir recours à nouveau à ses services.

D'un autre côté, je comprends l'entraîneur-chef, Bill O'Brien, qui a déclaré que son quart devait avoir la chance de prendre la majorité des répétitions cette semaine. Ni Osweiler ni Savage ne sont des grands quarts, mais il y avait une lueur d'espoir.

Osweiler a connu une saison difficile et on a l'impression que les Texans retournent à la case départ. Heureusement pour eux, les adversaires sont les Raiders, qui éprouvent aussi des ennuis au poste de quart, mais c'est vraiment dommage pour les Texans de retomber sur Osweiler, qui a été l'une des grandes déceptions dans la NFL cette saison.

Le départ d'un grand joueur

Je profite de cette colonne pour rendre hommage au receveur de passes Steve Smith, qui a disputé son dernier match dans la NFL. C'est un joueur que j'ai toujours aimé suivre, lui qui a connu une brillante carrière malgré ses 5'9" et ses 195 livres. Il a eu une carrière de 16 saisons dans la NFL, il a capté 1 031 réceptions pour des gains de 14 731 verges et 81 touchés.

Tout au long de sa carrière, Smith jouait comme s'il avait quelques choses à prouver. Il jouait avec hargne et agressivité. Il a été l'un des receveurs les plus physiques du circuit et il sera reconnu comme un joueur qui n'avait pas peur d'émettre ses opinions. Il était passé maître dans l'art de faire du « trash talking ». Il avait toujours quelque chose à dire et son nom revenait toujours au sommet de liste de ceux qui invectivaient les autres. Il a su jouer et gagner très souvent cette guerre mentale avec les joueurs adverses.

Fin de saison en queue de poisson

La dernière performance du quart des Redskins de Washington Kirk Cousins a été très décevante. En fait, les Redskins ont connu leurs pires performances offensives dans deux des trois derniers matchs de la saison.

L'attaque n'a généré que dix points face aux Giants de New York (1er janvier) et 15 contre les Panthers de la Caroline (19 décembre). Ce sont de gros matchs où Cousins devait sortir fort, mais que les Redskins ont perdu. Il y a deux semaines face aux Panthers, une équipe faible, les Redskins ont subi un revers de 26-15. Il avait beau avoir lancé pour 300 verges, Cousins a été intercepté une fois sans être en mesure de lancer une passe de touché.

Lors du dernier match de la saison face aux Giants, Cousins a connu une contreperformance en étant intercepté à deux reprises à des moments inopportuns où son club était en position pour remporter le match. C'est vraiment dommage parce que l'on misait sur l'attaque explosive des Redskins, qui n'avaient besoin que de gagner l'un de deux derniers matchs pour atteindre les éliminatoires.

La triste réalité de cette équipe est que les Redskins n'auront pas d'autres options que de remettre Cousins sous contrat avec un gros montant d'argent parce qu'il est un quart partant. Ce qui va nous rester à l'esprit toutefois, ce sont ses performances en fin de campagne.

La défense ne joue pas très bien, l'attaque au sol est correcte et on n'a pas d'autres options au poste de quart. Trouver un nouveau quart qui vaut la peine, c'est difficile alors il faudra lui consentir beaucoup d'argent.

La responsabilité du propriétaire

Le calvaire des 49ers de San Francisco se poursuit. L'équipe vient de connaître une autre saison catastrophique et elle continue de congédier ses entraîneurs. L'équipe est sur le point d'avoir un quatrième entraîneur en autant de saisons.

Je pense que les regards doivent maintenant se tourner vers le propriétaire Jed York, qui a hérité de l'équipe à l'âge de 28 ans. Il est le grand responsable de ce qui se passe. Il n'a pas la stature d'une personne qui est propriétaire d'une équipe de la NFL. On l'a bien vu lors de la conférence de presse à la fin de la saison. Il n'a pas l'air d'avoir la colonne d'un propriétaire et il n'a pas l'air non plus de savoir ce qu'il doit faire. Il donne l'impression d'un jeune homme qui a toujours eu tout cuit dans la bouche avec un ego démesuré.

York est incapable de prendre ses responsabilités et il n'est pas capable de se tasser pour le bien de son club. Il a déclaré, « Je suis le propriétaire de cette équipe et je ne peux pas congédier le propriétaire. Je m'excuse, mais ce sont les faits. »

Il aurait pu admettre ses erreurs, mais il a fait le contraire parce qu'il a accumulé les erreurs. Le tout a commencé avec l'embauche de Trent Baalke plutôt que Jim Harbaugh comme directeur général. Il y a eu l'engagement de Jim Tomsula comme entraîneur, même si ce dernier n'avait aucune expérience. Il a été complètement surestimé. On a par la suite remercié Tomsula pour le remplacer par Chip Kelly.

Voilà maintenant que Trent Baalke est congédié à son tour et tout est à recommencer.

Si Jed York veut que son club connaisse du succès, il devra s'entourer d'hommes qui connaissent le football et se retirer un peu du processus.

J'appuie les joueurs universitaires

Quelques joueurs universitaires ont refusé de participer aux bowls américains. Parmi eux, il y a Christian McCaffrey, Leonard Fournette et Shock Linwood. Je peux simplement dire que je les comprends totalement.

Je sais que ça regarde mal et qu'on n'aime pas voir des athlètes rater volontairement des parties, mais je pense que certains analystes américains, qui font des millions pour commenter le football, sont bien mal placés pour faire la morale à ces jeunes hommes. Je comprends que ces jeunes ont reçu une éducation gratuite parce qu'ils sont bons au football, mais d'un autre côté, c'est leur talent qui a généré des millions en profits pour les universités sans rien en retirer personnellement.

Les joueurs universitaires n'ont même pas le droit de recevoir un simple t-shirt. Ils ne reçoivent rien même s'ils ont donné tout ce qu'ils avaient pour leur institution. Ils arrivent à la période des bowls, qui est une autre machine à imprimer de l'argent, et ils ne sont pas obligés d'y être. En cas de blessure lors d'un bowl, un joueur admissible au repêchage de la NFL peut perdre des millions de dollars. C'est arrivé à Jake Butt de Michigan, qui s'est déchiré un ligament croisé antérieur. Vue comme l'un des plus beaux espoirs du repêchage, sa valeur a dramatiquement baissé. Il vient de perdre des millions de dollars parce qu'il a participé à un bowl.

Je comprends donc ces joueurs de protéger leur avenir et il faut respecter leur décision de se désister d'un bowl.

*propos recueillis par Robert Latendresse