Le quart des Chiefs de Kansas City Patrick Mahomes a fait des débuts concluants dans un gain de 38-28 sur les Chargers de Los Angeles, qui pourraient causer des surprises cette saison.

En plus de guider son équipe à une victoire contre un rival de section, Mahomes a connu beaucoup de succès. Sa performance fait comprendre la raison pour laquelle les Chiefs ont cherché à améliorer leur rang de repêchage. On comprend aussi maintenant pourquoi les Chiefs ont laissé passer Alex Smith sur le marché des joueurs autonomes

Le jeune quart des Chiefs a démontré qu'il avait un bras canon, beaucoup de vélocité sur ses passes, une grande confiance et qu'il est décisif dans ses choix de jeux. On savait déjà aussi qu'il était mobile. Son coffre d'outils est bien rempli. On voit toutefois qu'il ne comprend pas autant le système qu'Alex Smith, mais on constate qu'il a le talent pour réussir. Je pense qu'il a déjà appris beaucoup pour diriger cette attaque.

Je retiens également de ce match que sans Travis Kelce, Sammy Watkins et sans l'apport de Kareem Hunt, Mahomes peut quand même avoir du succès parce que dans son équipe mise sur le joueur le plus explosif de la NFL avec Tyreek Hill. Hill a le potentiel de changer une passe de cinq verges en un gain de 95 verges à tout moment. Tant que Mahomes va lui remettre le ballon, il pourra espérer avoir du succès.

On n'a pas demandé à Mahomes d'utiliser son bras canon pour aller chercher de longs gains.  On lui a simplement demandé de faire des passes courtes, de contrôler le ballon et d'éviter les erreurs. C'est exactement ce qu'il a fait.

Mahomes a terminé avec 15 passes complétées en 27 tentatives pour des gains de 256 verges et quatre passes de touché sans être intercepté.

Des débuts étincelants pour Sam Darnold

Les Jets de New York sont en reconstruction et c'est pour cette raison que la direction a confié l'attaque à Sam Darnold et  non pas au vétéran de 39 ans Josh McCown.

Peyton Manning s'était retrouvé dans une situation identique à ses débuts dans la NFL. On avait tassé un joueur expérimenté pour lui permettre de jouer et de prendre de l'expérience. Les Jets l'ont choisi au repêchage parce qu'ils savent qu'il est bon et c'est pour cette raison qu'on a choisi de le mettre sur le terrain immédiatement. On sait que ce sera difficile par moment, mais on sait d'autre part que l'on bâtit avec lui et qu'on prend de l'avance.

On a rapidement pu voir le caractère de Damold pour qui les choses ont mal commencé en étant intercepté dès sa première passe face aux Lions, qui ont marqué un touché sur la séquence. Damold avait couru vers la droite avant de tenter une passe à contrecourant, ce qui a mené à l'interception.

Les instants suivants ont permis de découvrir les raisons qui ont amené les Jets à le repêcher avec le troisième choix au total. Damold a démontré une grande force de caractère, de maturité en plus de prouver qu'il avait une tête sur les épaules et qu'il était inébranlable. C'est exactement ce que nous avons pu constater.

Après cette première bévue, il a connu un excellent match.  Il lui a non seulement permis d'avoir une chance de gagner, mais de gagner la partie de façon convaincante au compte de 48-17.

Damold est bon en mouvement en plus de posséder un bon bras précis. Il a également pu compter sur ses unités spéciales et sur sa défense pour aller gagner ce match. Il a complété 16 de ses 21 passes pour des gains de 198 verges et deux touchés.

Kirk Cousins répond à l'appel

Kirk Cousins, l'un des quarts les plus convoités sur le marché des joueurs autonomes, a fait ses débuts avec les Vikings du Minnesota face aux 49ers de San Francisco. Durant la saison morte, on lui a donné un contrat de trois ans d'une valeur de 84 millions garantis, ce qui démontre à quel point il était couru.

Il s'est amené dans l'une des situations les plus enviables dans la NFL. Il se retrouve avec une équipe prête à rivaliser pour les grands honneurs et qui mise sur une ligne à l'attaque décente avec l'excellent porteur de ballon Dalvin Cook et le réserviste Latavius Murray ainsi que de très bons receveurs et des ailiers rapprochés. Mais à mes yeux, Cousins a la meilleure défense de tout le circuit. J'avais cette certitude avant la saison et je le pense toujours.

Cousins va avoir le ballon souvent. On va lui donner des terrains courts pour travailler et je pense qu'il pourra faire le boulot et permettre à son club de rêver aux grands honneurs.

Il a réussi 20 de ses 36 passes pour des gains de 244 verges, deux touchés sans être victime d'interception.

Mitchell Trubisky démarre bien la saison

On a vu des quarts de deuxième année connaître du succès ces dernières saisons. Carson Wentz en 2017 et Jared Goff l'an dernier notamment ont fait des bonds importants dans leur carrière. On a senti la même chose avec Mitchell Trubisky des Bears de Chicago face à Green Bay en fin de semaine.

Je sais qu'Aaron Rodgers a fait l'histoire pour les Packers avec une remontée historique qui s'est soldée par une victoire de 24-23. Cette performance mérite qu'on en parle encore longtemps, mais le travail de Rodgers a fait ombrage à l'excellent boulot accompli par Trubisky.

Sous l'égide de son nouvel entraîneur et sélectionneur de jeux Matt Nagy, Trubisky a connu beaucoup de succès et semble démontrer qu'il est meilleur que l'an passé. Il faut dire qu'on lui a donné des armes qu'il n'avait pas l'an dernier, notamment Allen Robinson comme receveur de passes et Trey Burton comme ailier rapproché. Dans le champ arrière, il mise aussi sur un excellent duo de porteur de ballon.

On a vu Trubisky jouer avec confiance et être très calme dans la pochette. Ses passes étaient précises contrairement à l'an dernier où il était intercepté souvent. On voit que sa précision est à point quand le système est simple et que ses receveurs sont là. Il pourrait connaître une très bonne année.

Trubisky a montré sa mobilité avec sept courses pour 32 verges et un touché. Il a réussi 23 de ses 35 passes pour 171 verges en gains.

Pas facile pour les entraîneurs

La saison 2018 a été marquée par le pire début pour des entraîneurs qui amorcent la campagne à la barre d'une nouvelle formation. L'ancienne pire marque était une fiche de 0-6 en 2001 dans l'histoire de la NFL, mais on fait pire lors de première semaine alors que sept nouveaux entraîneurs, dont six recrues, ont été battus. Imaginez 0-7.

Ça peut être normal de ne pas voir les nouveaux pilotes tous gagner parce que les équipes qui les embauchent l'ont fait parce que la saison précédente avait été difficile pour elles.  Ça veut dire que les insuccès de ces entraîneurs ne sont pas de leur faute à 100%. C'est aussi un signe de la qualité des joueurs que l'entraîneur a sous la main.

La fiche de 0-7 lors de la première semaine est aussi une coïncidence, je crois. Éventuellement, ces entraîneurs vont gagner.

Certains matchs des nouveaux coachs ont été  des déceptions, mais aucun autant que le revers de Lions de Detroit maintenant pilotés par Matt Patricia, anciennement des Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Les Lions se devaient absolument de gagner cette rencontre. Cette équipe est meilleure que ce qu'on a vu. Les performances ont été en déca des attentes.

Patricia était avec les Patriots depuis 2004. Avec lui, c'est toute une culture qu'on importait dans le Michigan avec des méthodes qui n'ont plus de preuves à faire. De toute évidence, l'entraîneur n'a pas eu le temps d'instaurer une nouvelle façon de faire parce que les Lions n'étaient pas prêts. Ça va se replacer à Detroit, mais c'est une très mauvaise entrée en matière.

Pour le reste, il n'y a pas vraiment eu de surprises pour les défaites des nouveaux entraîneurs, qui faisaient face à un gros défi dès la première semaine.

*propos recueillis par Robert Latendresse