Par Éric Leblanc - À ce moment-ci de l'été, Samuel Giguère avait l'habitude de se préparer en vue du camp d'entraînement du Vert et Or de l'Université de Sherbrooke au cours des trois dernières années. Mais en 2008, il se retrouve plutôt au camp des Colts d'Indianapolis et il a la chance de capter des passes d'un certain Peyton Manning.

«Peyton Manning est un joueur exceptionnel; ici c'est lui qui mène l'attaque et avec raison. Même en pratique, c'est impressionnant de le voir travailler», avoue Giguère avec admiration. «Quand tu es dans le caucus avec lui, ça demeure très intimidant et tu ne veux surtout pas te tromper».

En raison de quelques blessures à des receveurs de passes lors du camp d'entraînement, Giguère a eu la chance d'effectuer quelques répétitions avec le groupe de Manning.

«C'était vraiment le fun, mais stressant du même coup», raconte le receveur de cinq pieds 11 pouces et 215 livres. «J'ai ressenti tout une sensation quand j'ai attrapé sa première passe. Je me disais que ça fait 10 ans que je le regarde à la télévision».

Depuis plus d'un mois, le receveur québécois vit un rêve en s'entraînant avec les Colts au complexe d'entraînement de Terre Haute, en banlieue d'Indianapolis. Mais il n'est pas question de se la couler douce dans un camp de la NFL.

«Du lundi au vendredi, c'est comme un travail. J'arrive au centre d'entraînement autour de 7h. Nous avons des réunions entre 8h et 10h avant de sauter sur le terrain jusqu'à midi. Après le dîner, nous avons d'autres réunions et ensuite des séances de musculation ou de course», explique Giguère.

«On n'arrête pas vraiment, mais on peut quand même se reposer durant la fin de semaine pour se reposer».

Après avoir traversé deux mini-camps avec succès, Giguère a une meilleure idée ce qui l'attend pour le véritable camp qui s'amorcera le 24 juillet. «Je ne me sens pas inférieur aux autres joueurs. Mais la différence est facile à apercevoir entre les vétérans et les recrues. Je crois que je peux très bien me comparer aux autres recrues».

Même s'il admet qu'il doit encore peaufiner plusieurs aspects de son jeu, l'athlète de 22 ans est surtout préoccupé par des études… «Le plus important demeure d'apprendre le cahier de jeux. C'est tellement complexe et volumineux. J'y consacre plusieurs heures par jour et je n'ai pas terminé même si ça fait un mois que je suis ici. En fait, je dirais que je n'ai jamais étudié autant que ça à l'école», rigole Giguère.

Choix de première ronde des Tiger-Cats d'Hamilton lors du repêchage 2008 de la Ligue canadienne de football, Giguère se concentre uniquement sur son premier objectif : se tailler une place avec les Colts. «Je ne suis pas encore certain de ce que je peux accomplir à ce moment-ci. Mon objectif demeure de percer l'équipe et on verra à la fin du camp d'entraînement si j'ai réussi».

Afin d'y parvenir, Giguère a l'opportunité de travailler sous les ordres d'un entraîneur de renom, Tony Dungy. «L'entraîneur Dungy est vraiment calme. Je ne veux surtout pas dire que c'est facile et qu'il n'est pas exigeant envers nous, mais il n'est pas du type à crier. D'un autre côté, le coordonnateur offensif (Tom Moore) crie beaucoup. Ça varie selon les entraîneurs».

Avant d'amorcer l'étape cruciale du camp d'entraînement, Giguère profitera d'une période de repos du 12 au 23 juillet pour revenir au Québec. «Bien sûr, je suis loin de la maison. Mais même si mes parents m'appellent assez souvent et que ça demeure facile de garder contact avec les courriels et facebook, j'ai quand même hâte de voir mon monde».

Depuis son arrivée à Indianapolis, le Québécois originaire de Sherbrooke demeure à l'hôtel avec plusieurs de ses coéquipiers. «Nous sommes environ une trentaine de recrues à cet hôtel et les chambres sont plutôt des appartements. Nous avons eu le temps de se connaître et de faire des activités, l'atmosphère est bonne».

Malgré les perceptions, Giguère explique que les vétérans demeurent faciles d'approche. «La plupart des vétérans sont très faciles d'approche et je m'entends bien avec eux. Mais certains préfèrent demeurer de leur côté».

Pour le moment, Giguère est tellement occupé par le football qu'il n'a pas encore eu la chance d'aller visiter le stade des Colts, le RCA Dome. «Je n'ai pas encore vu le stade des Colts étant donné qu'on reste tranquille durant la semaine», conclut Giguère qui semble très déterminé à réaliser son rêve.