JACKSONVILLE (PC) - Bon an, mal an, l'ambiance qui prévaut avant la présentation du match du Super Bowl offre un petit air de déjà-vu, hormis quelques variantes.

Dimanche, ces variantes pouvaient se mesurer par l'entremise des partisans, de l'ambiance bon enfant, des prix prohibitifs des souvenirs et de l'apparition d'un soleil réconfortant en après-midi, une denrée rare à Jacksonville cette semaine.

Phénomène typique des formations qui n'ont pas participé au Super Bowl depuis des lustres, le chandail vert des Eagles dominait largement autour et à l'intérieur du stade Alltell, par cinq pour un, face aux partisans des Patriots.

On a d'ailleurs jamais vu autant de chandails officiels des deux équipes lors d'un Super Bowl disputé dans les années 2000. Au moins 60 pour cent des partisans des deux clubs portaient le chandail de leurs favoris.

On entendait à profusion le cri de ralliement des partisans de Philadelphie: "E-A-G-L-E-S, Eagles!!!", qui couvrait facilement les rares "Let's go Pats!". Blasés les partisans des Patriots?

"Même pas, note Billy, un fan de l'équipe qui réside au New Hampshire. Nous sommes plusieurs qui ont fait le voyage, mais on s'attendait à voir plus d'amateurs des Eagles. Ils n'ont pas participé au Super Bowl depuis 1981."

Billy et son épouse, Becky, détenteurs d'abonnements des Patriots, ont déboursé la valeur nominale du billet, 500 $, ce qui représente une aubaine. Autour du stade, des partisans de l'une ou l'autre des équipes ont payé quatre et cinq fois le prix initial pour être au match. Un gars de la Nouvelle-Angleterre a dépensé 3500 $, américains, bien sûr.

"Il y a toujours une partie des billets réservés aux détenteurs d'abonnements, ce qui est une bonne chose", explique Billy, qui parle de la rue Sainte-Catherine et du Peel Pub dès que nous nous identifions comme un média de Montréal.

"Mon grand-père est né à Sherbrooke et il a déménagé aux Etats-Unis dans les années 40", ajoute-t-il.

"Tous les gens du New Hampshire vont fêter à Montréal", lance Becky, qui connaît bien la réputation de la métropole québécoise.

Don et Stacey connaissent bien le Québec, eux aussi, en raison du hockey. Stacey, une résidante de Philadelphie, travaille au service des relations publiques des Flyers.

"D'ordinaire, nous travaillons à ce temps-çi de l'année, explique Don. Sans le lock-out au hockey, nous ne serions pas ici."

-Et combien pour vos billets?

"Je ne sais pas, c'est ma femme qui me les a offerts", répond Don.

"Mes contacts m'ont permis de mettre la main dessus, mais je les ai payés 500 $ chacun", explique Stacey.

Les partisans cohabitaient avec plaisir trois heures avant la rencontre, notamment dans l'aire musicale où Kansas et son rock progressif dépassé cassait les oreilles à tout le monde.

Entre les hot-dogs, les ailes de poulet et la mauvaise bière, on voyait des groupes de fans des Eagles se faire prendre en photo par des partisans des Patriots. Sympa. On prévoyait une cohabitation moins fraternelle vers 23 heures, selon le résultat du match, après la consommation de quelques litres de bière.

Mais en attendant le match, les amateurs déboursaient en masse aux comptoirs de souvenirs qui avaient haussé substantiellement leurs prix en regard de ce qu'on a vu plus tôt dans la semaine.

Les casquettes étaient passées de 25$ à 35$, les polos de 65$ à 95$ et les épinglettes avaient doublé de prix. Seule la serviette de plage annuelle, à 68 $, était une aubaine par raport aux 75 $ demandés à Houston l'an dernier.