Chaque semaine, notre chroniqueur Matthieu Proulx relate cinq histoires qui ont marqué la dernière semaine d'activité dans la Ligue nationale de football. À l'occasion de la mi-saison, il en profitera plutôt pour dévoiler ses choix pour les quatre honneurs individuels les plus importants jusqu'ici et pour lancer son mouchoir de mi-saison.

Joueur par excellence : Matt Ryan

À tout seigneur tout honneur, débutons par le titre de joueur par excellence. Depuis le début de la saison, les observateurs s'entendent que Matt Ryan est celui qui mérite ce titre actuellement.

Premièrement, ses statistiques sont sans équivoque. Le quart-arrière des Falcons est première au chapitre des verges (2980), il complète 69,6 pour cent de ses passes, son ratio passes de touché/interception (23/4) est hallucinant et sa cote d'efficacité est de 119. Son attaque est première pour les points marqués et deuxième pour les verges totales.

Non seulement sa production est-elle hors du commun, mais il a mené son équipe à un dossier de 6-3 malgré une défense ordinaire. Il est forcé d'inscrire beaucoup de points chaque semaine pour que son équipe espère l'emporter et c'est ce qu'il réussit à faire depuis le début de la saison. Il a réussi à impliquer tout le monde dans le système du coordonnateur offensif Kyle Shanahan. Ce n'est pas seulement un one-man-show avec Julio Jones. Mohammed Sanu et les ailiers rapprochés produisent aussi, tout comme les porteurs de ballon, qu'ils soient utilisés pour le jeu aérien ou par la course. Il serait facile de donner tout le crédit pour le succès du jeu au sol des Falcons aux demi-offensifs et à la ligne à l'attaque, mais Ryan a aussi son mot à dire en s'ajustant efficacement au positionnement du front défensif pour modifier le choix de jeu en conséquence.

Même si les Falcons se sont écrasés l'année dernière à la suite d'un fulgurant départ, on sent que l'équipe est maintenant ailleurs en raison du brio de Ryan. Il est en confiance et joue le meilleur football de sa carrière.

Ryan serait mon choix jusqu'à maintenant, mais il faudra évidemment surveiller Tom Brady, qui pourrait déjà faire partie de la discussion même s'il a joué seulement quatre matchs. S'il continue à ce rythme, ce devrait être lui qui sera couronné à la fin de la saison même s'il aura disputé seulement 12 rencontres s'il demeure en santé.

Joueur défensif par excellence : Von Miller

Peu de joueurs dominent actuellement du côté défensif du ballon. On peut parler du joueur de ligne des Rams Aaron Donald, mais son équipe est mauvaise un joueur par excellence doit venir d'une équipe dominante. Le secondeur des Broncos Von Miller fait clairement partie de l'une de ces équipes d'élite.

Miller est deuxième au chapitre des sacs du quart (9,5). Il compte 35 plaqués, deux passes rabattues et un échappé provoqué. Il est capable de tout faire année après année.

Il cumule ce genre de statistiques même si les équipes se préparent en fonction de sa présence avant d'affronter les Broncos. Malgré le fait que les équipes adverses utilisent des doubles et même des triples couvertures contre Miller en sachant qu'il peut changer le match à lui seul, il est en mesure de connaître du succès et de faire la démonstration de son grand talent.

De plus, le fait que les équipes adverses déploient autant d'énergie pour contrer Miller permet à tous ses coéquipiers de s'illustrer davantage. Si la défense des Broncos est, à mon avis, la meilleure contre la passe, c'est parce que le quart-arrière est constamment sous-pression, notamment en raison du jeu de Von Miller.

Recrue défensive par excellence : Jalen Ramsey

Contrairement aux deux premières catégories, une recrue peut se voir remettre le titre de recrue défensive ou offensive par excellence tout en évoluant pour une équipe moyenne. Il faut aussi dire qu'une recrue a plus de chances de jouer pour une équipe de bas de classement. C'est le cas pour le demi de coin des Jaguars Jalen Ramsey.

Avant le repêchage, Ramsey était considéré comme l'un des meilleurs - sinon le meilleur - joueurs du repêchage. La position de demi de coin devient de plus en plus importante dans la NFL, qui se transforme en football aérien.

Ramsey est en mesure de couvrir n'importe quel joueur, de l'ailier espacé à l'ailier rapproché en passant par le petit demi-inséré. C'est d'une valeur inestimable pour une équipe.

Il a débuté l'année dans la rotation comme cinquième demi défensif. Il a tellement bien joué, notamment en limitant Steve Smith lors de la troisième semaine face aux Ravens. Ramsey a d'ailleurs prouvé qu'il ne manquait pas de confiance dans ses commentaires d'après-match. Il est très arrogant et n'a pas peur de s'adresser aux médias ou à n'importe quel vétéran sur le terrain.

Ramsey a fait sa place à ce moment pour éventuellement prendre la place du demi de coin partant Davon House. Il est maintenant partant et force même les équipes adverses à attaquer l'autre côté du terrain tellement il est bon.

C'est un grand demi défensif avec de longs bras et extrêmement rapide en mesure de contenir les meilleurs receveurs adverses. Il ne fait aucun doute qu'il sera une pierre angulaire de la relance des Jaguars à long terme.

Recrue offensive par excellence : Dak Prescott

Un pourrait débattre longtemps entre deux joueurs des Cowboys de Dallas pour le titre de recrue offensive par excellence : Dak Prescott ou Ezekiel Elliott. J'arrêterai mon choix sur Prescott puisqu'il joue à la position la plus difficile du sport professionnel, celle de quart-arrière.

Il relève le défi avec panache, menant les Cowboys à une fiche de 7-1 et il a l'air d'un vrai vétéran en plein contrôle de la situation. Il excelle à tous les aspects, que ce soit dans la pochette ou à l'extérieur ou même par son jeu au sol. À ses 2020 verges et ses 12 touchés par la passe, s'ajoutent 125 verges au sol et quatre majeurs par la course. C'est un joueur polyvalent qui peut faire mal à l'adversaire autant avec son bras qu'avec ses jambes.

Il ne faut pas négliger le fait qu'il évolue sous les plus gros projecteurs. Pour un joueur des Cowboys, surtout un quart qui succède à Tony Romo, la pression est immense. Comme Ryan avec les Falcons, il est appuyé par une défense moyenne, ce qui le force à transporter l'équipe match après match.

Le fait qu'une recrue ait réussi à mener l'America's team à une fiche de 7-1 en évoluant au poste de quart-arrière est fort impressionnant.

Mouchoir de mi-saison : L'arbitrage

Finalement, je n'ai pas le choix de décerner mon mouchoir de mi-saison à l'arbitrage. C'est peut-être un peu injuste sachant que les arbitres ne touchent pas des millions de dollars comme les joueurs, mais on s'attend à un standard plus élevé.

C'est un sport qui va extrêmement vite avec plusieurs règlements complexes qui est loin d'être toujours facile à arbitrer. Je concède que c'est difficile, il devient inacceptable qu'on manque des décisions évidentes semaine après semaine.

On a eu de bons exemples ce week-end. Premièrement quand l'ailier rapproché des Chiefs Travis Kelce s'est fait agripper et qu'il a lancé son mouchoir en direction de l'arbitre en se rendant compte que ce dernier ne décernait pas de pénalité. On peut dire que l'arbitre méritait son mouchoir après avoir raté une obstruction de passe si flagrante.

ContentId(3.1205752):La crampe au cerveau de Richard Sherman
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Le pire exemple est toutefois survenu pas plus tard que lundi soir à la toute fin de la première demie du match entre les Bills et les Seahawks lorsque Richard Sherman a frappé le botteur Dan Carpenter au niveau des genoux après le coup de sifflet.

C'est inexcusable sur toute la ligne. La décision ratée des officiels a non seulement nuit aux Bills au niveau du pointage, Carpenter ayant raté la tentative de placement de 54 verges, mais elle est inacceptable à une époque à laquelle on parle plus que jamais de sécurité des joueurs.

La semaine dernière, c'était Cam Newton qui était frappé au niveau des genoux, cette semaine c'est Dan Carpenter. Et de façon flagrante.

Certains entraîneurs affirment qu'ils devraient pouvoir demander une révision sur l'ensemble des décisions. On a le droit de demander deux révisions par match, pourquoi ne pourrait-on pas le faire n'importe quand?

La situation actuelle de l'arbitrage dans la NFL pourrait forcer la main des gouverneurs à prendre une décision en ce sens.

*Propos recueillis par Jean-Philippe Daigle.