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Philip Rivers n'en croyait pas ses oreilles lorsque lui et ses coéquipiers des Colts d'Indianapolis ont joué à Detroit la première fois que les Lions ont permis à 250 membres des familles et amis d'assister au match.

Le vétéran quart de 38 ans ne sera probablement pas surpris d'apprendre que les équipes évoluant à domicile se dirigent vers des fiches perdantes, au cumulatif, pour la première fois depuis avant la fusion entre la NFL et la Ligue américaine de football, en 1970.

Avec environ deux tiers des équipes permettant un nombre limité de spectateurs et les autres qui ne donnent aucun accès à cause de la pandémie, les clubs locaux ont affiché un dossier de 65-67-1 pendant les neuf premières semaines de la saison.

Il faut remonter jusqu'en 1983 pour retracer la dernière saison où les clubs visiteurs présentaient un dossier positif si tard en saison. Les équipes locales ont réussi une remontée et ont conclu la saison avec 15 victoires de plus.

« Je ne peux pas vous décrire à quel point c'était mort », avait déclaré Rivers après la victoire de 41-21 des Colts contre les Lions, le 1er novembre. « C'était incroyable. »

Ce n'est pas la cohue aux matchs locaux des Colts non plus, bien qu'ils fassent partie d'un groupe de 11 équipes qui ouvrent les portes de leur stade à moins de 10 000 spectateurs par partie.

Les Cowboys de Dallas ont attiré les foules les plus imposantes dans la NFL mais ils demeurent loin de la capacité maximale de 50 pour cent permise au Texas.

Les quarts arrière peuvent s'entendre penser, même pendant les moments les plus cruciaux des matchs. De plus, les unités offensives n'ont pas à s'inquiéter de toutes les perturbations normalement associées aux environnements hostiles.

Si les clubs visiteurs maintiennent la cadence et terminent avec un dossier positif pour la première fois depuis 1968, et seulement la seconde fois depuis le début des années 50, les joueurs et les entraîneurs cibleront probablement les foules limitées par la pandémie comme raison principale.

« L'avantage du terrain n'est pas ce qu'il a l'habitude d'être lorsque vous n'avez pas entre 75 000 et 80 000 spectateurs qui crient en votre direction », note Ron Rivera, l'entraîneur-chef de l'équipe de Washington.

Comme il fallait s'y attendre, les limites quant au nombre de spectateurs privent les équipes d'une imposante source de revenus.

Marc Ganis, l'un des fondateurs de Sportscorp, une firme de consultants établie à Chicago, estime que chaque équipe va générer 100 millions $ de moins en revenus.

Pour des équipes comme les Cowboys, qui récoltent d'imposantes sommes d'argent de leur stade - plus de 600 millions $ US en 2018, selon Forbes - les pertes de revenus seront encore plus élevées.

Ganis affirme que les formations qui génèrent le plus de revenus seront les plus touchées par des foules réduites ou l'absence complète de spectateurs.

« C'est très considérable, soutient Ganis. Rien ne peut être fait pour améliorer la situation. Ç'aurait pu être bien pire, mais on verra des pertes dans les neuf chiffres par équipe pour chaque équipe dans la ligue. »

Parmi les 19 formations qui accueillent des spectateurs, les Cowboys affichent la meilleure moyenne, avec 25 750 personnes par partie, et le meilleur pourcentage, soit environ 32 pour cent de la capacité maximale du AT&T Stadium, qui compte 80 000 sièges.

La semaine dernière, lors de la visite des Steelers de Pittsburgh, les Cowboys ont attiré 31 700 spectateurs, un sommet dans la NFL depuis le début de la pandémie.

Le plus faible pourcentage est enregistré à La Nouvelle-Orléans, où la maire LaToya Cantrell a dû en arriver à un compromis avec les Saints après que l'équipe eut brandi la menace de jouer ses matchs locaux au stade de l'Université d'État de Louisiane, à Bâton-Rouge.

La moyenne pour une séquence de trois matchs est de 1499 spectateurs, ou deux pour cent de la capacité du Superdome. À moins d'un revirement de situation, ces données vont continuer de s'améliorer.

Les Saints ont reçu 3000 partisans lors de leur dernier match, prévoient en accueillir 6000 lors de leurs deux parties en novembre et 15 000 pour chacun de leurs deux matchs en décembre.

« Nous avons entendu quelques fois le slogan " Who Dat " », a observé le quart Drew Brees après que 3000 spectateurs eurent été témoins de la victoire de 27-24 des Saints contre les Panthers de la Caroline, le 25 octobre.

« C'est bien sûr merveilleux de voir des spectateurs dans l'édifice. J'aimerais ça si on pouvait en avoir un peu plus. C'est certain que la défense aimerait entendre des bruits de foule pour faire vibrer l'enceinte comme il se doit. »