L'ère Pete Carroll semble tirer à sa fin chez les Seahawks
NFL mardi, 23 nov. 2021. 17:53 dimanche, 15 déc. 2024. 11:54COLLABORATION SPÉCIALE
Comme c'est le cas chaque mardi de la saison, je vous propose cinq sujets d'actualité ayant retenu mon attention dans la NFL.
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Seahawks et Carroll : vers la fin d'une longue association?
Je suis de ceux qui croient que la fin approche pour l’entraîneur-chef Pete Carroll avec les Seahawks de Seattle.
Âgé de 70 ans, Carroll a été embauché à Seattle il y a maintenant une douzaine d’années. Il possède neuf saisons gagnantes consécutives à son actif, dont trois de suite avec dix gains ou plus. Mais on sent depuis quelques saisons qu’une certaine dissension s’installe au sein de son club, et plus récemment, ça semble être le cas avec son quart vedette Russell Wilson, qui est revenu de blessure il y a deux semaines.
Déjà, il y a quelques mois, on entendait beaucoup de spéculations à l’effet que Wilson désirait quitter Seattle. Clairement, tout n’est pas au beau fixe au sein de cette organisation. Auteure d’une fiche perdante pour la 1re fois depuis longtemps, cette équipe se cherche, et Caroll a lui-même admis en conférence d’après-match qu’il ne savait pas trop comment s’y prendre pour gérer la situation.
Carroll est reconnu depuis bon nombre d’années comme un « players’ coach », un instructeur habile pour motiver ses troupes, sans être pour autant le plus fin stratège. À ce point-ci, on sent que même l’aspect qui est censé être sa principale force est en voie de s’effriter, et ça, c’est problématique. Les joueurs ne semblent plus aussi accrochés à ses paroles que par le passé. Avec son âge et le manque de succès de ses Seahawks en 2021, je serais extrêmement étonné qu’on revoit Carroll à la barre de l’équipe l’an prochain. Du moins, ce qui semble clair, c’est que le duo Carroll-Wilson est voué à être séparé en 2022.
Mayfield devrait être cloué au banc
À mon sens, le moment est venu pour que les Browns de Cleveland laissent de côté le quart-arrière Baker Mayfield, et ce, pour plus d’une raison.
D’une part, Mayfield joue en dépit d’une blessure depuis le 17 octobre. Il y a plus d’un mois, dans un match face aux Cardinals de l'Arizona, Mayfield a été frappé par J.J. Watt, et il s’est déchiré le labrum tout en subissant une fracture à un os de l’épaule gauche. Il a raté un match avant de revenir au jeu, et depuis ce temps, il est d’une grande inefficacité. L’ancien 1er choix au total est ennuyé par sa blessure et ça se voit match après match, tandis que le reste de ses coéquipiers disputent eux aussi du mauvais football, surtout lors des deux dernières semaines.
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On ne rend pas service à Mayfield en s’entêtant à le faire jouer, et les Browns ne s’aident pas non plus. Je ne vois pas l’utilité de persister dans cette veine, sachant qu’un autre quart est disponible en la personne de Case Keenum, un vétéran qui sans être dominant connaît bien le système et pourrait très bien s’acquitter de la tâche aussi bien, sinon mieux, que son coéquipier.
Keenum n’est certes pas la solution à long terme, mais il y a lieu d’émettre des doutes sur les capacités de Mayfield à l’être. À court terme cependant, Cleveland a un urgent besoin d’aligner des victoires, et Keenum offre l’avantage d’être en bonne santé. Il n’y a à peu près aucun risque à tenter le coup avec le quart de 33 ans, sachant que Mayfield ralentit l’attaque chaque fois qu’il met le pied sur le terrain depuis plus d’un mois.
Il y a lieu d’être inquiet chez les Bills
Après leur contre-performance de dimanche, à domicile face aux Colts d’Indianapolis, les Bills de Buffalo ont désormais subi trois revers à leur cinq dernières sorties.
Durant cette séquence, il y a eu bien sûr cette défaite gênante de 9-6 contre Jacksonville, et il est important de souligner que les deux seules victoires obtenues sont survenues aux dépens des Jets de New York et des Dolphins de Miami; on ne parle pas de résultats inspirants contre des équipes de pointe.
Cette formation qui prétendait aux grands honneurs est présentement très fragile et continue de démontrer plusieurs faiblesses. Ça commence à l’absence quasi complète d’attaque au sol, une chose qu’il est difficile de se permettre dans la NFL, et davantage lorsque tu joues à Buffalo, dans le froid, et que tu souhaites faire un long bout de chemin en matchs d’après-saison.
L’incapacité des Bills à arrêter le jeu au sol pose elle aussi problème. On a d’ailleurs vu Jonathan Taylor exploser pour une récolte de cinq touchés à leurs dépens, il y a un peu plus de 48 heures. La seule façon pour Buffalo de gagner cette année, c’est lorsque Josh Allen multiplie les jeux explosifs, et que la défense se montre opportuniste en réalisant plusieurs revirements, chose sur laquelle il est déconseillé de s’appuyer car ça peut varier considérablement d’une rencontre à la suivante.
Bref, il y a matière à s’inquiéter des performances de la formation de Sean McDermott. Il reste encore sept matchs au calendrier des Bills, mais de la manière dont se passent les choses, on n’aura pas affaire aux prétendants que l’on croyait avoir sous la main durant l’entre-saison.
Sublime prestation de Justin Herbert
Le quart de 2e année des Chargers Justin Herbert nous en a mis plein la vue lors d’un match du dimanche soir des plus spectaculaires face aux Steelers.
Bien qu’il ne connaisse pas une aussi bonne saison qu’à son année recrue, alors qu’il avait pris d’assaut la NFL dès ses débuts comme partant, et que les Chargers aient échappé trois des quatre matchs précédant celui contre les Steelers, c’est réellement l’une de ses belles performances en carrière qu’il vient d’offrir.
Le fait qu’il ait pu se servir de ses qualités athlétiques en réussissant quelques courses impressionnantes a semblé contribuer à ce qu’il prenne ses aises. En surprenant la défense adverse avec quelques longs gains au sol, il a forcé cette dernière à revoir ses stratégies en plein match, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités dans le jeu aérien.
C’est ce qui s’est produit dans ce gain des Chargers, alors que Herbert a totalisé 90 verges par la course, dont la majorité en 1re demie, multipliant les 1ers essais. Il a su profiter du fait que les demis défensifs privilégiaient une couverture de type homme à homme avec ses receveurs, tournant ainsi le dos au jeune quart.
Par la force des choses, Pittsburgh a dû se rabattre vers une couverture de zone, et c’est à ce moment que Herbert et ses cibles de prédilection ont taillé en pièces la tertiaire. D’ailleurs, ç’a été une énorme différence pour les Chargers d’avoir pu ramener dans l’équation le plus grand ailier espacé Mike Williams, qui s’était fait très discret depuis quatre rencontres après un départ du tonnerre. Oui, L.A. mise avant tout sur la chimie entre Herbert et l’excellent Keenan Allen, mais cette attaque est une toute autre menace à enrayer lorsqu’Allen et Williams parviennent tous les deux à s’offrir en cible à Herbert avec régularité.
Sirianni s’est ajusté et Hurts en bénéficie
Vainqueurs lors de trois de leurs quatre derniers matchs, les Eagles de Philadelphie sont tranquillement en train de se ramener dans le portrait éliminatoire de l’association Nationale, avec leur dossier de 5-6.
Je trouve réellement intéressant, ce qui passe avec cette équipe, et particulièrement avec le quart-arrière Jalen Hurts. Ce dernier est loin d’être le meilleur passeur, on en convient. Son efficacité dans le jeu aérien est correcte, sans plus. On a appris cependant à voir évoluer des quarts tels que Lamar Jackson et Josh Allen que cet aspect peut encore être développé, même une fois arrivé dans la NFL.
Ce qui est encourageant pour l’heure, c’est que Philadelphie a réussi à établir une attaque dynamique sans que Hurts n’ait à pousser la note quant au volume de passes tentées. C’est le jeu au sol qui est désormais central aux succès offensifs des Eagles, et c’est tout à l’honneur de l’entraîneur-chef Nick Sirianni, qui a reconnu au cours du dernier mois la nécessité de changer son approche de manière à la modeler autour des forces de Hurts.
Lors des sept premiers matchs de Philly, la moyenne de passes était de 34,5 par rencontre. La tendance a été renversée depuis, de sorte que depuis quatre matchs, la moyenne de courses a grimpé jusqu’à 43,5, le tout pour des gains moyens astronomiques de 217,5 verges par match. Dorénavant, les Eagles forment une équipe dont l’identité offensive passe quasi exclusivement par le jeu terrestre, à l’inverse de la tendance dans le circuit Goodell, et on peut réellement affirmer que ça rapporte.
Je salue les entraîneurs qui mettent de côté leur orgueil et s’ajustent au profil de leur quart-arrière. Greg Roman l’a déjà fait par le passé chez les Ravens de Baltimore avec Lamar Jackson, et Nick Sirianni est en train d’en faire autant.
Est-ce que Jalen Hurts sera un quart d’élite dans la NFL pendant 10 ou 15 saisons? Je ne sais pas, et il est trop tôt pour se prononcer. Mais dans l’immédiat, on lui permet de connaître du succès et de mener son club à la victoire, en dépit du fait que ses qualités de passeur sont plutôt médiocres.
* propos recueillis par Maxime Desroches