IRVING, Texas - Un généreux contrat, une amie de coeur sexy et tous les avantages que procurent le poste de quart-arrière des Cowboys de Dallas : Tony Romo mène généralement une vie que bien des gens lui envient.

Mais pas ce week-end.

Le match éliminatoire que les Cowboys disputeront aux Giants de New York, ce dimanche, met à l'enjeu un billet pour le match de championnat de l'Association nationale, mais il représente aussi un carrefour dans la carrière de Romo. Ou du moins, pour sa réputation. Les deux voies qui s'offrent à lui vont dans des directions diamétralement opposées.

S'il aide les siens à signer la victoire, Romo décrochera la première victoire de sa carrière dans les séries, et il s'agira du meilleur baume pour panser la blessure morale qu'il a subie après sa gaffe de l'an dernier, quand il a échappé la remise du ballon qui a mené à un botté de précision raté contre les Seahawks de Seattle. Autre récompense: un laissez-passer pour le dernier match avant le Super Bowl, contre ces mêmes Seahawks, ou encore contre Brett Favre et les Packers de Green Bay, l'équipe de son enfance.

Une victoire en séries serait également une première pour l'entraîneur Wade Phillips. Cela viendrait conforter la décision de Jerry Jones de l'embaucher, ainsi que la façon qu'a Phillips de traiter ses joueurs en adultes. Une approche qui a très bien fonctionné cette saison, mais qui a été remise en doute cette semaine, à cause de Romo surtout.

Qui plus est, une victoire serait la première des Cowboys en matchs éliminatoires depuis le 28 décembre 1996. La fin de cette léthargie donnerait raison à Jones d'avoir accordé un contrat de 68,5 millions $ US à Romo, il y a quelques mois. Sans oublier que la tenue d'un autre match à domicile l'aidera à payer le salaire de son quart.

Mais songeons un instant à ce qui arriverait si Dallas s'incline.

Romo aura un dossier à vie de 0-2 dans les séries et Phillips, de 0-4, tandis que la léthargie de l'équipe se poursuivrait pour une 12e saison. Et les Cowboys n'auront fait qu'agacer leurs partisans avec leur fiche de 13-3 en saison régulière.

"Tout s'efface si tu perds", a souligné le demi de coin Terence Newman.

Une défaite ferait grimacer Jones - ce qui ne serait rien comparé à ce que les critiques diraient à propos de l'escapade de Romo au Mexique avec sa douce Jessica Simpson et quelques coéquipiers, la fin de semaine dernière.

Alors, l'enviez-vous encore?

Romo connaît la situation et il l'accepte. Il adore qu'on le mette au défi, il se fout de la perception qu'ont les gens de lui et il a hâte de voir si son plein rendement sera suffisant pour mener les Cowboys à la victoire.

"Ce sera très plaisant tout simplement parce qu'il s'agit des séries, a-t-il affirmé. C'est pour cette raison que vous jouez. C'est la raison pour laquelle vous travaillez si fort pendant la saison morte."

Eli Manning, Tom Coughlin et les Giants ont hâte au match, eux aussi, maintenant que leur victoire contre les Buccaneers de Tampa Bay, la fin de semaine dernière, leur a enlevé un peu de pression.

Manning a été efficace en route vers sa première victoire dans les séries après deux éliminations au premier tour. Ca lui a aussi permis d'avoir le dessus sur son frère Peyton puisqu'il a signé sa première victoire en séries à sa quatrième saison, exploit que son frère aîné n'avait pu réussir qu'à sa sixième campagne.

Une victoire permettrait aussi, sans doute, à Coughlin d'obtenir un nouveau contrat. Son agent a indiqué cette semaine que les pourparlers sont en suspens et le resteront jusqu'à la fin des séries, mais c'est toujours bon signe quand ce n'est qu'une question de temps avant que ça se réalise.

Pendant ce temps, Jones a tenu un point de presse, jeudi, en partie pour nier les spéculations à l'effet que Phillips serait congédié si Dallas perd.