FOXBOROUGH, Massachusetts - Il n'est plus le Norv Turner des années 1990.

Chose certaine, il n'est pas le Norv Turner de ces médiocres années à Oakland.

Enfin, Norval Eugene Turner s'est tranformé d'entraîneur qui était incapable d'amener ses équipes dans les séries à pilote qui se retrouve à une étape du Super Bowl.

Il est vrai que le pas qu'il lui reste à franchir sera extrêmement long et ardu. Car, faut-il le rappeler, ses Chargers de San Diego devront venir à bout des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, auteurs d'une fiche parfaite jusqu'ici cette saison, dans le match de championnat de l'Association américaine, dimanche.

Mais il s'est rendu jusqu'ici, après avoir mené les Chargers au moins aussi loin que seulement deux autres entraîneurs dans l'histoire de l'équipe depuis le début de l'ère du Super Bowl, Don Coryell et Bobby Ross.

Qui plus est, il a adopté un comportement qui est tellement loin de l'ancien Norv.

Il a dansé la salsa sur les lignes de côté dans la dernière minute de jeu de la victoire des siens contre les Titans du Tennesse, au premier tour des séries, imitant la danse d'après-sac de Luis Castillo. Il était plutôt animé sur les lignes de côté, dimanche, durant la victoire surprise contre les Colts d'Indianapolis, alors qu'il s'est plaint bruyamment des décisions douteuses des officiels.

Et dans ses conférences de presse, Norv le Nerveux et devenu Norv le Comique.

Tellement de choses ont changé depuis que les Chargers présentaient une fiche de 1-3 en début de saison. Turner était alors considéré comme l'ennemi public no 1.

San Diego a complètement renversé la vapeur en remportant 12 de ses 14 matchs suivants, dont huit d'affilée.

"J'espère que c'est grâce à notre concentration, mais il y a aussi le fait que nous avons trouvé notre erre d'aller et nous nous préparons bien, nos gars travaillent fort et nous jouons avec confiance, a affirmé Turner. Alors il faut donc aborder le prochain match avec confiance."

Avant la poussée des siens en fin d'année, Turner semblait être l'exemple parfait de l'homme de football qui excelle comme coordonnateur mais ne peut composer avec les responsabilités d'entraîneur-chef. Il a agi comme coordonnateur à l'attaque des Cowboys de Dallas à l'occasion de deux de leurs victoires au match du Super Bowl, dans les années 1990, avant d'amorcer ce qui s'avérait jusqu'ici une carrière plutôt terne comme pilote en chef.

Turner a présenté une fiche cumulative de 58-82-1 avec les Redskins de Washington et les Raiders d'Oakland. Il a été congédié par le propriétaire des Skins Dan Snyder alors qu'il restait trois matchs à disputer à la saison 2000, après avoir mené l'équipe dans les séries à une seule reprise, pour une fiche de 1-1 en matchs éliminatoires.

Ses deux saisons à Oakland sous l'égide de Al Davis se sont conclues avec une fiche de 9-23.

LaDainian Tomlinson s'est dit d'accord avec l'ancien quart des Chargers Dan Fouts, affirmant que Turner travaillait alors pour deux propriétaires capricieux, tandis qu'il se retrouve maintenant dans un environnement plus stable.

"Ca doit être une belle sensation pour lui de pouvoir prouver qu'il est ce qu'il a toujours estimé être, c'est-à-dire un bon entraîneur, un entraîneur qui peut avoir du succès quand il a les bons chevaux", a dit Tomlinson.