Les Cowboys de Dallas ont mis fin à une série de trois défaites en plus de prendre une sérieuse option sur le titre de la section Est de la Nationale, qui est clairement la division la plus faible cette année.

Cette option sur le titre est réelle, et ce, en dépit de la victoire des Eagles de Philadelphie sur Washington.

Les Cowboys ont retrouvé le chemin de la victoire en retournant à la formule qui fonctionne dans leur cas, ce qui leur a insufflé une grande dose de confiance. Il faut savoir que durant la saison morte, la direction a cherché à changer l'identité du club en passant de l'équipe d'Ezekiel Elliott à celle de Dak Prescott. Ainsi, les Cowboys sont passés d'une formation qui contrôlait le tempo avec le jeu terrestre à une équipe qui utilise le jeu aérien comme le font d'autres clubs avec un quart élite.

Dak Prescott est un bon quart dans la NFL, mais la formule qui a fait le succès des Cowboys ces dernières années a été celle où l'on contrôlait le jeu en portant le ballon grâce à l'une des meilleures lignes à l'attaque. Et c'est exactement ce que Dallas a fait dans le dernier match. En première demie, les Cowboys ont porté le ballon 24 fois, dont 17 fois avec Elliott, et ils n'ont tenté que 16 passes. Je pense que c'est un ratio qui peut très bien fonctionner, même si je pense qu'on va éventuellement chercher à l'équilibrer.

Dallas a gagné la guerre des tranchées des deux côtés et c'est de cette façon qu'on a éclipsé les Rams tôt dans la partie. Les Cowboys ont donné le ton, l'ont maintenu et ils n'ont jamais laissé les Rams revenir dans la rencontre qui s'est soldée par une victoire de 44-21.

Après la partie, on a entendu Jerry Jones déclarer que son club avait repris confiance. Les Cowboys ont battu une très bonne équipe et ils vont disputer un match qui pourrait décider du titre de la division dimanche à 16 heures sur les ondes de RDS face aux Eagles. Dallas entreprendra la partie en pleine confiance alors que Philadelphie a vaincu de justesse les Redskins. Je pense qu'ultimement, les Cowboys vont gagner le titre de la division.

La fin d'un stade mythique

Les amateurs de football ont assisté à la fin d'une époque à Oakland alors que les Raiders ont disputé un dernier match au Oakland–Alameda County Coliseum avant de mettre les voiles vers Las Vegas où les attend un nouveau stade ultramoderne.

On sait tous que l'Oakland–Alameda County Coliseum était devenu un stade désuet et qu'il est la principale raison du déménagement du club vers le Nevada. Le stade demeure mythique et il sera sans doute l'un des derniers témoins de ce type de stade qui a marqué une époque. Les stades modernes qui coutent quelques milliards de dollars sont à des années-lumière de ce que le vieux County Coliseum offrait.

L'histoire des Raiders à Oakland, qui a commencé en 1960, s'est terminée par une défaite devant Jacksonville. Les Raiders n'ont qu'eux à blâmer pour ce revers parce qu'ils ont mal joué, mais une mauvaise décision des officiels en fin de partie a changé les choses. Même la NFL a été forcée de s'excuser pour cette mauvaise décision, qui a changé l'issue de la rencontre.

Cette défaite est dommage, car on sentait sincèrement que le quart Derek Carr et l'entraîneur Jon Gruden étaient déçus de n'avoir pu offrir une victoire aux fidèles partisans des Raiders.

Une des premières choses qui nous vient à l'esprit quand on pense aux Raiders, ce sont les partisans et ce Raiders Nation qui avait été créé par le propriétaire Al Davis. Cette base de partisans fanatiques est un peu comme les Ultras au soccer et on les retrouvait entre les sections 104 et 107 dans ce qu'on qualifiait de Black Hole.

Ce sont des partisans loyaux qui ont malheureusement perdu leur équipe qui s'en va à Vegas où je doute que l'on puisse rebâtir cette base partisane qui a pris 50 ans à construire.

Ce qui est aussi dommage pour les amateurs à Oakland, c'est que les Raiders devraient être de vrais prétendants au titre d'ici quelques années. Cette équipe est bâtie pour gagner d'ici peu.

La fin d'Eli ?

On a probablement assisté au dernier match d'Eli Manning en carrière devant ses partisans lors de la rencontre face aux Dolphins de Miami.Eli Manning

La partie avait toutes les apparences de son dernier match en carrière à New York dans l'uniforme des Giants. Sa famille était sur place, on le sentait émotif, ce qui est plutôt rare dans son cas, et la foule lui a réservé une belle ovation pour un quart qui n'a pas été le plus apprécié ou le plus flamboyant de la ligue. Il a quand même connu une carrière extraordinaire de 16 saisons avec deux conquêtes du Super Bowl.

Des rumeurs laissaient entendre qu'il aimerait encore jouer l'an prochain, mais quand on jette un oeil à son jeu, on constate que son corps ne semble plus vouloir suivre. Ses déplacements sont limités et son bras n'est plus assez fort pour la NFL. À l'âge de 38 ans et plus de 57 000 verges plus tard, je pense qu'il peut sortir la tête haute. C'est la fin d'une époque et il passe le flambeau à Daniel Jones.

Un athlète qui a besoin d'aide

Josh Gordon des Seahawks de Seattle a écopé d'une sixième suspension en carrière pour avoir brisé les règles antidopages de la ligue. Jusqu'ici, ça lui a couté 34 parties.

Au point de vue sportif, c'est excessivement dommage de voir un athlète avec un talent brut incroyable. Quand il était au sommet de sa forme, on pouvait même le considérer comme le meilleur receveur de la NFL.

Mais ses ennuis dépassent le plan du football, on a plutôt devant nous un homme qui a besoin d'aide. Il est aux prises avec des démons qu'il doit absolument régler. L'environnement qu'on a voulu lui donner n'a clairement pas fonctionné. On sait que les gens avec des dépendances ont besoin de beaucoup de temps pour trouver une solution à leurs problèmes.

Nos pensées doivent se tourner vers l'humain plutôt que l'athlète, car s'il n'a pas réussi à surmonter ses problèmes avec toutes les ressources à sa disposition, on imagine que le chemin devant lui sera très long quand il va quitter la NFL et perdra son identité de joueur.

Pour nombre de joueurs, il est difficile de passer à l'après-carrière et j'ai peur que ses problèmes s'accentuent dans son cas. Il a encore des ressources pour l'aider, l'Association des joueurs et la NFL vont lui donner de l'aide. Je souhaite sincèrement qu'il s'en sorte, mais je pense que c'est la fin de Josh Gordon comme joueur dans la NFL.

On lui souhaite de relancer sa vie.

Bills/Steelers

On a eu droit à un match très défensif entre les Bills de Buffalo et les Steelers de Pittsburgh où quelques gros jeux auront finalement fait la différence. C'est l'attaque au sol des Bills un peu plus productive qui aura eu le dernier mot.

On a assisté à une bataille entre deux jeunes quarts où Josh Allen aura eu le dessus sur Devlin Hodges. Allen a toutefois des ennuis comme quart particulièrement en matière de précision. Il ne prend pas toujours les bonnes décisions, mais il a tous les outils pour réussir. S'il est bien entouré et qu'il se développe, il pourrait se bâtir une brillante carrière dans la NFL.

Les Bills ont su s'adapter aux joueurs qu'ils ont sous la main. La défense est bonne et l'on court le ballon. Les Bills limitent les erreurs, ce qui leur permet d'atteindre les éliminatoires pour la deuxième fois en trois ans. Et pour la première fois en 20 ans, Buffalo a réussi à gagner au moins dix parties en une saison. On sent que cette équipe tourne le coin et tout le crédit revient à l'entraineur Sean McDermott et au directeur général Brandon Beane. Ils ont su reconstruire cette équipe en utilisant habilement les outils qu'ils avaient.

Les choses sont moins belles du côté de Pittsburgh. Les Steelers sont encore en position pour participer aux éliminatoires, mais ils sont coincés avec un sérieux dilemme. Quand Ben Roethlisberger est tombé, on croyait que Mason Rudolph allait être la solution pour le remplacer, ce qui n'a pas été le cas malgré un dossier fort respectueux de 5-3 en relève.

Si les Steelers se retrouvent encore dans une position pour atteindre la ronde éliminatoire, c'est en raison de leur défensive, car Mason Rudolph  est l'un des pires quarts de la NFL selon moi. On a senti qu'il n'était pas en confiance dans la pochette et ses passes étaient imprécises. Il a réussi 61,6% de ses passes avec 12 touchés contre neuf interceptions. Il a 6,2 verges par passe complétée. Ce sont des statistiques honnêtes, mais elles n'ont rien d'époustouflant. En le regardant jouer, on constate qu'il n'est pas prêt à prendre le contrôle d'une équipe.

Les Steelers ont vu les défauts de Rudolph et ils ont opté pour Devlin Hodges, qui s'est bâti un dossier de  3-1, mais sa fiche est redevable là aussi au brio de la défense. Ses statistiques ressemblent à Rudolph, mais il n'est pas le type de quart qui peut guider une équipe en éliminatoires. On voit toutefois qu'il a du potentiel, mais on a vu ses lacunes de joueur non repêché et retranché à la fin du camp lors du match contre les Bills. Il ne joue pas avec confiance et c'est ce que nous avons vu sur le terrain. La chaîne est débarquée en première demie et il ne voyait plus rien. Il ne sentait que la pression, ce qui l'amenait à prendre de mauvaises décisions. Sa gestion du match était déficiente.

L'équipe doit maintenant déterminer qui elle envoie dans la mêlée pour les deux derniers matchs afin d'atteindre les éliminatoires. Je ne sais pas ce que l'entraîneur Mike Tomlin va décider, mais je n'aimerais pas être dans ses souliers parce que je n'ai aucune idée qui je désignerais pour commencer la partie.

*propos recueillis par Robert Latendresse